Chapitre 25


Poséidon et Sorrento regardaient autour d'eux. Ils se trouvaient au temple sous-marin. Ils virent des Marinas se diriger vers le temple de Poséidon. Ils les suivirent. A l'intérieur du temple, ils virent Poséidon assis sur son trône, son trident à la main. Les sept généraux étaient près de lui.

- Comment ces misérables humains ont pu préférer cette gamine à ma place! Je vais submerger leur satanée ville sous les flots et donner une leçon à cette gamine! Préparez-vous, hurla-t-il à ses hommes.

Les Marinas s'exécutèrent prestement. A pas plus lents, les sept Généraux les suivirent.

- Et c'est reparti, maugréa le Général du Dragon des Mers.
- Je crois pas qu'il ait compris que tant qu'on aura pas de meilleures armures et un meilleur entraînement, on a aucune chance, ajouta le Général de l'Hippocampe.
- Bah! Ils ne sont pas si terribles que ça! s'exclama le Général du Kraken. En plus, ils ont une fâcheuse tendance à parler tout le temps. Je ne connais personne d'aussi énervant que ces chevaliers d'Athéna.

Le jeune général haussa les épaules et s'éloigna de ses congénères. Poséidon regarda Sorrento avec un sourire gêné.

- J'étais assez impulsif, je le reconnais!
- Pour quelle raison attaquiez-vous le Sanctuaire?
- Les habitants d'Athènes avaient choisi Athéna comme protectrice au lieu de moi.

La scène se brouilla et ils se retrouvèrent dans une maison du zodiaque. Les deux hommes regardèrent autour d'eux.

- C'est la maison de la Balance me semble-t-il, dit Sorrento.
- Oh! Je vois ce qui va se passer! Je ne m'étais pas douté que c'était son plus fort souvenir!
- Regardez! Voilà Erginos.

Le Général du Kraken entra dans la maison. Il avança prudemment en essayant de repérer le chevalier d'or qui gardait cette maison. Une silhouette se dessina devant lui et Erginos put voir un homme revêtu d'une armure doré. Il paraissait aussi jeune que lui et tenait dans la main un biscuit.

- Désolé pour le retard! s'exclama le chevalier d'or de la Balance. A vrai dire, je pensais pas que quelqu'un arriverait jusqu'ici! J'étais en train de manger! C'est vraiment pas une heure pour attaquer! Vous manquez de savoir-vivre!
- Je suis Erginos, Général du Kraken…

Le chevalier d'or finit son biscuit puis mit avec attention chaque doigt dans la bouche pour récupérer les miettes.

- Oh! Enchanté! Moi c'est Iphitos! L'un de mes amis m'a raconté une histoire fort drôle sur un pêcheur! Tu veux que je te la dise?

Erginos s'élança sur Iphitos. Le chevalier d'or évitait les coups de mains et de pieds avec facilité. Tout en parant les attaques du général, il racontait son histoire sur le pêcheur.

Erginos regarda l'homme en face de lui. Celui-ci avait fini son histoire et était mort de rire. Il se calma un peu puis regarda le général.

- Tu pourrais au moins faire semblant de la trouver drôle! Oh! J'en connais une encore meilleure! Arrête-moi si tu la connais! …

Erginos attaqua le chevalier d'or de toutes ses forces mais il ne parvenait toujours pas à l'atteindre. Sorrento sourit.

- Iphitos n'a pas changé tant que ça…
- A les voir se battre ainsi, qui aurait pu penser qu'ils deviendraient bons amis?! renchérit Poséidon.

A bout de souffle, Erginos s'écarta d'Iphitos.

- Tu peux pas te taire cinq minutes?
- Je pourrais! Mais dans ce cas là, tu ne pourrais pas profiter de mes superbes blagues!
- Ça serait pas un mal!
- De toute façon, il te reste qu'une heure pour atteindre le temple d'Athéna et après moi, il y a encore 5 chevaliers d'or plus la garde d'honneur. Et puis, je suis encore en pleine forme! Je pourrais continuer comme ça pendant des heures!

Erginos se laissa tomber sur le sol, les bras en croix. Iphitos s'approcha de lui et s'accroupit.

- Tu abandonnes déjà? demanda-t-il, visiblement déçut.
- Comme tu me l'as fait remarqué, je n'ai aucune chance de gagner…
- Ce n'est pas une raison! Il ne faut jamais se laisser aller! Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir! Allez! Debout!

Erginos se redressa et regarda le chevalier d'or dans les yeux.

- T'es bizarre comme chevalier d'Athéna!
- Tu trouves? Tous mes compagnons me le disent aussi! Mon maître dit que je suis… trop optimiste! Je crois pas que ce soit un mal… Qu'en penses-tu?
- Non, ce n'est pas un mal, répondit Erginos en souriant.

Le général se releva et se mit en position d'attaque.

- On va continuer à se battre mais je veux que tu te battes sérieusement.
- Tu es sûr? Je ne veux pas paraître imbu de ma personne, mais je crois être mieux entraîné que toi… et puis, j'ai une meilleure armure!
- Bats-toi sérieusement ou je m'en vais!
- Arg! Ça s'appelle du chantage! Très bien! Je considèrerais que tu as gagné si tu arrives à me défaire de mon casque. Et si la dernière flamme de l'horloge s'éteint avant ça, c'est moi qui gagne. Le perdant offre à boire dans le lieu que choisira le gagnant. Ça te va?
- Prépare-toi à vider ta bourse!

Les deux hommes se précipitèrent l'un sur l'autre avec force. Ils se battirent ainsi pendant une heure. Sorrento les regarda avec amusement.

- Voilà un combat plus qu'intéressant.
- Oui! C'est dommage que je connaisse déjà la fin! dit Poséidon.

Erginos réussit à frapper Iphitos au visage. Le casque du chevalier d'or vola et atterrit sur le sol. Les deux hommes se regardaient en souriant.

- J'ai gagné!
- Tu m'as enlevé mon casque. Cependant… la flamme est éteinte depuis déjà plusieurs minutes!

Erginos posa ses mains sur les genoux et essaya de reprendre son souffle.

- C'est pas grave, finit-il par dire. C'est vraiment l'un des plus beaux combats que j'ai fait!
- Il faudra que je te présente un Berserker d'Arès! C'est un mauvais perdant mais il est très fort! Alors… Où vas-tu m'offrir ce verre…

Poséidon sourit et s'avança vers son fils.

- C'est comme ça que tu te bats pour moi!
- Quoi?

Erginos regarda son père. Puis il tourna son regard vers l'endroit où se trouvait Iphitos quelques secondes auparavant. Il soupira puis sourit à Poséidon. Son visage était redevenu celui que Sorrento lui avait toujours connu.

- Je pensais pas que ma rencontre avec Iphy était aussi importante pour moi!

Il s'étira puis donna une claque dans le dos de Sorrento.

- T'as vu comme mon père a mauvais caractère!
- Erginos! s'écria Poséidon.



Erginos ouvrit les yeux. Au-dessus de lui, il vit le visage d'Iphitos qui le regardait en souriant.

- La Belle aux bois dormant s'est enfin réveillée!

Erginos se redressa. Il fit craquer les os de son cou et s'assit sur le bord de la stèle.

- Alors? C'était quoi ton souvenir le plus important?
- Notre première rencontre!
- Sans blague?! Je suis touché!
- Epargne-moi tes commentaires! Et toi? C'était quoi?
- J'étais sincère! Moi, c'était la mort de mon maître…
- T'avais pas quelque chose de plus drôle?

Erginos regarda autour de lui. Il vit Elestre et sa petite famille. La jeune femme lui fit un signe de la main en lui souriant. Ganymède était étendu sur sa stèle, encore inconscient. Près de lui, Martin et Shaka étaient adossés au cercueil. Camus et Hyôga ouvrirent l'un des cercueils. Foghar reposait à l'intérieur. Les deux chevaliers posèrent le lourd socle par terre. Tartare fit un geste et le fond du cercueil se souleva jusqu'à ce que Foghar soit visible. Les deux chevaliers d'Athéna étaient en sueur. Apparemment, ils avaient réalisé cette opération déjà 4 fois!

Erginos se mit sur ses pieds mais perdit l'équilibre. Julian l'aida à rester debout.

- Merci!
- Tu sais que Julian est resté conscient tout le temps, l'informa Iphitos.
- Comment ça?
- Seule l'âme de Poséidon est entrée dans ton esprit, lui apprit Julian. Moi, je suis resté ici.
- Tartare! s'écria Shun. Il y a un problème avec Earrach!

Tartare se pencha sur l'elfe puis posa la main sur son cœur. Il attendit quelques minutes pour s'assurer que le cœur repartait bien puis hocha la tête.

- Ça devrait aller… Mais j'espère qu'ils vont bientôt revenir - Il se tourna vers Camus et Hyôga - Cessez de tirer au flanc! Il reste un cercueil à ouvrir!



Martin regarda avec surprise le lieu où il se trouvait. Shaka regarda les six socles où reposaient les armures divines des chevaliers de l'Olympe.

- Nous sommes en Olympe? demanda Shaka.
- Oui. Et plus précisément au temple des chevaliers de l'Olympe… Ainsi, son souvenir le plus fort s'est passé ici, reprit Martin avec déception.
- Qu'est-ce qui ne va pas?
- Je pensais que ça serait alors qu'il était sous mes ordres, soupira le dieu des dieux.

La porte menant à l'avant du temple s'ouvrit. Iphitos, Erginos et Médéric entrèrent. Ils s'étaient visiblement entraînés. Iphitos s'arrêta et soupira. Ses deux compagnons s'arrêtèrent et le regardèrent. Il leur désigna un coin du temple. Martin et Shaka regardèrent également dans cette direction.

Assis le dos contre la colonne, Ganymède était en train de lire, une paire de lunette sur le nez. Iphitos s'approcha de lui, suivi par ses deux acolytes.

- Jamais tu te lasses?

Ganymède leva les yeux de son livre et regarda les trois hommes.

- Je ne vois pas de quoi vous parlez.
- Et arrête de me vouvoyer! C'est quoi comme livre?

Ganymède tendit le livre à Iphitos. L'ancien chevalier d'Athéna le prit et lut le titre.

- Rien que le titre me donne la migraine, s'exclama-t-il en balançant le livre par-dessus son épaule.
- Mais qu'est-ce que vous faites?!

Iphitos attrapa Gany par les bras.

- Ergy! Prend les pieds!
- Lâchez-moi immédiatement! Je suis votre chef…
- Mais oui… C'est ça. Médéric! Aurais-tu l'amabilité de nous ouvrir la porte menant à l'Olympe.
- Avec plaisir!
- Lâchez-moi! cria Ganymède.

Iphitos et Erginos transportèrent le jeune homme hurlant et gesticulant vers la sortie du temple. Ils descendirent les marches et continuèrent d'avancer.

- Qu'est-ce qui se passe? demanda Elestre qui discutait avec Foghar.
- Notre chef adoré a besoin qu'on lui apprenne à s'amuser, répondit Iphitos.
- Ah! La rivière est de l'autre côté.
- Oh… Tu es sûre ma chérie?
- Tout à fait! Je vais te conduire.
- Elestre, je vous l'interdis! cria désespérément Ganymède. Foghar, faites quelque chose!

L'elfe s'approcha de Ganymède et lui enleva délicatement ses lunettes.

- Je vais te les garder, noble Chevalier du Temps.
- Mais…

Arrivés près de la rivière, Iphitos et Erginos balancèrent sans ménagement Ganymède dans la rivière. Celui-ci refit surface immédiatement.

- Elle est bonne? demanda Iphitos en riant.
- Tu vas me le payer!

Ganymède attrapa le pied d'Iphitos et l'entraîna dans l'eau. Elestre s'approcha en souriant et donna la main à Ganymède pour l'aider à remonter. Celui-ci la tira dans la rivière. Erginos regardait ses trois amis se débattre dans l'eau. Médéric l'y poussa sans ménagement.

- Ceci n'est point aimable de ta part, mon ami, intervient Foghar.
- Ah bon?

Foghar sourit à Médéric puis se jeta à son cou. L'ancien Guerrier d'Arès perdit l'équilibre et tomba avec Foghar dans la rivière. Ils se battirent ainsi une dizaine de minutes puis finirent par sortir. Elestre disparut puis revint drapée dans une serviette. Elle donna celles qu'elle avait ramenées à ses amis. Après s'être essoré les cheveux, Ganymède regarda Iphitos.

- Je suis si ennuyeux que ça?
- T'inquiète pas! Je vais m'occuper de toi!
- Je sais pas si tu devrais en être heureux! répliqua Elestre.
- Ça veut dire quoi ça? demanda Iphitos.
- Je te laisse deviner l'allusion!

Iphitos essaya d'attraper la jeune femme mais elle était beaucoup trop rapide pour lui. Ganymède et les trois autres chevaliers de l'Olympe assistaient à la poursuite en riant.

Martin sourit puis s'assit à côté de Ganymède.

- Je comprends mieux pourquoi ce souvenir est celui que tu considères comme le plus important.

Ganymède tourna la tête vers lui, surpris. Il fronça les sourcils, essayant de se souvenir qui était Martin.

- Oh! s'exclama-t-il lorsqu'il se fut rappelé - Il tourna la tête vers la scène qui s'était figée - C'était la première fois que je m'amusais autant! Après, il y a eu d'autres scènes comme celle-là! Etre chevalier du Temps a certes été une période très importante pour moi mais je ne me suis jamais autant amusé qu'en tant que chevalier de l'Olympe! …D'ailleurs, à ce sujet… On pourrait pas laisser tomber cette histoire de chef?
- Je crois que cela fait longtemps que vous considérez tous Iphitos comme votre chef! Après tout le mal qu'il s'est donné pour vous rassembler, j'aurais dû m'en douter!
- "Tout le mal"?
- Il t'expliquera ça! Allez, viens! Retournons auprès de nos amis.



Earrach regarda Tartare somnoler sur son trône. Le Seigneur des Ténèbres avait l'apparence d'un vieillard. Il regarda dans le fond de la pièce. Il n'y avait rien.

- On est au Tartare? demanda Mû.
- En effet. Mais à une époque très éloignée.
- Tu sais quand?
- Je ne suis pas sûr…

Une personne enveloppée de haut en bas dans un drap blanc apparut. Tartare ouvrit les yeux et la regarda avec attention.

- Les anciens ont décidé d'accéder à ta requête, Seigneur. Cependant, ils ne seront à ta charge que la moitié d'une année terrestre.
- Je t'en remercie.

La personne disparut. Mû remarqua alors les quatre enfants qui regardaient Tartare avec crainte.

- Approchez les enfants.

Doucement, ils avancèrent. Mû constata qu'il y avait deux paires de jumeaux même si les premiers différaient par la couleur de leur yeux et les seconds par la couleur de leur cheveux.

- C'est… commença Mû - Earrach hocha la tête.
- Ce sont mes frères et moi-même.

Une fois près du trône, Tartare les fit asseoir. Après quelques minutes, l'un des enfants, plus hardi que les autres, grimpa sur les genoux de Tartare.

- Mon affection pour le Seigneur des Ténèbres date de cette époque, indiqua Earrach à Mû.

L'elfe se tourna vers la porte du palais. Mû suivit son regard. La porte s'ouvrit lentement et un homme entra. Il avait les cheveux blonds foncés coupés courts et portait une tunique de la Grèce Antique. Les quatre enfants se tournèrent vers lui et l'homme eut un sourire de pure joie.

- Papa! s'écrièrent les quatre enfants en se précipitant sur l'homme.

Mû se tourna vers Earrach. Le visage de l'elfe était inondé de larmes. Le chevalier passa un bras autour de lui pour le soutenir avant qu'il ne tombe.

La scène se brouilla. Ils se retrouvèrent dans un endroit magnifique. L'air était tiède et rempli du parfum délicat des fleurs qui poussaient en ce lieu. L'homme aux cheveux blonds était là. Il avait vieilli. Il disposait des fleurs au pied d'un chêne.

- Papa…

L'homme se retourna vers Foghar et lui sourit.

- C'était ses fleurs préférées, dit alors l'homme.
- Je suis sûr qu'elle est très heureuse de ton présent.
- Je sais que chez les elfes, la mort n'est pas considérée comme importante. Elle me disait souvent qu'une fois morte, elle deviendrait une fleur…
- J'aurais aimé la connaître.

L'homme sourit puis se releva. Il passa son bras autour des épaules de Foghar et ils s'éloignèrent du chêne.

- Tu désirais me parler?
- Dans deux jours, nous devons retourner au Pays des Elfes, commença Foghar.

Les yeux de l'homme se remplirent de larmes.

- Oui, je sais…
- Je n'y retournerais point.

Son père le dévisagea puis soupira.

- Si cela ne dépendait que de moi…
- Je n'y retournerais point car je souhaite entrer au service du Maître du Soleil comme toi.

L'homme regarda longuement son fils.

- Tu es un elfe et les elfes ne se battent que très rarement et seulement pour des raisons primordiales… Même si en tant qu'Artiste d'Apollon, tu ne te battrais pas souvent, viendra un jour où cela sera inévitable…
- Papa… Je ne suis point un elfe. Je suis également humain. Je souhaite devenir Artiste comme toi et je ne changerais point d'avis.
- Je ne veux que ton bonheur mon fils… En as-tu parlé à tes frères?
- Ceci est mon choix.

Earrach soupira.

- Mon frère est vraiment une personne têtue…
- C'est un caractère strictement humain! dit Mû en souriant.
- Oui… Ceci a toujours été notre part la plus importante à nos yeux car elle venait de notre père adoré…

La scène se brouilla de nouveau. Ils se retrouvèrent dans un couloir. Des bruits de pas précipités se firent entendre. Earrach fixa la porte devant laquelle ils se trouvaient.

- Oh non…
- Qu'y a-t-il? demanda Mû.
- Je… je ne veux point revivre cette scène…

Les pas se rapprochèrent et Foghar arriva en courant. Il portait une armure bleue pâle. Mû supposa qu'il s'agissait de l'armure d'Artiste d'Apollon. Foghar ouvrit la porte et pénétra dans la pièce. Earrach resta pétrifié. Mû le regarda avec inquiétude.

- Papa! hurla Foghar. Ne meurs pas!

Des pleurs se firent entendre dans la pièce. Mû préféra rester près d'Earrach qui était sur le point de s'écrouler. La scène se brouilla de nouveau. Ils étaient de nouveau à l'Olympe. Près d'eux une petite rivière coulait et il y avait un temple de marbre blanc. Des nymphes entouraient un homme qui jouait de la lyre. L'homme cessa de jouer puis regarda en direction du temple en soupirant.

- Je suis navré, dit-il aux Nymphes, mais je n'ai pas le cœur à jouer.

Déçues, les Nymphes partirent.

- Il y a quelqu'un? demanda une voix féminine venant du temple.
- Par ici, Elestre, dit l'homme à la lyre.
- Ah! Apollon! Un message d'Hermès, dit la jeune femme en sortant du temple.
- Je te remercie, répondit le dieu en prenant la missive. Tu tombes à point… J'aurais un service à te demander.
- Lequel?
- Pourrais-tu parler à Foghar?
- Qu'est-ce qui lui arrive?
- Son père est mort…

La jeune femme se dirigea vers l'endroit où était assis Foghar. Adossé au temple dans un coin d'ombre, l'elfe était complètement prostré et ne réagit pas quand Elestre s'assit près de lui.

- Bonjour Foghar.

Il ne répondit pas et ne bougea pas.

- Je suis désolée pour ton père.

Les larmes de l'elfe se mirent à couler et il fut secoué par des sanglots. Délicatement, Elestre le prit dans ses bras et se mit à le bercer.

- Pleure un bon coup… ça passera. Oh bien sûr, la douleur sera toujours là mais elle s'atténuera avec le temps… Quand mes parents sont morts, ma grand-mère m'a dit qu'ils n'étaient pas vraiment partis. Elle disait souvent qu'ils resteraient sur terre tant qu'il y aurait quelqu'un pour les aimer. Je sais qu'ils me protègent comme je sais que ton père sera toujours près de toi…

Les sanglots de Foghar s'apaisèrent. Il releva la tête et regarda la jeune femme. Elle lui prit délicatement le visage entre les mains et essuya les larmes de l'elfe avec ses pouces.

- Tant que tu penseras à lui, murmura-t-elle, il sera toujours vivant.

Foghar serra la jeune femme très fort sur son cœur puis releva la tête et lui sourit.

- J'ai honte de moi, dit alors Earrach en baissant la tête.
- Pourquoi donc? demanda Mû avec surprise.
- J'ai toujours pensé que les autres Chevaliers de l'Olympe se servait de mon frère. Je me rends compte à présent de mon erreur. Je dois reconnaître que je suis un peu jaloux de l'amour que mon frère leur porte… Je suis désolé.
- Ce n'est rien mon frère, répondit Foghar.

Earrach regarda Foghar. Ils se sourirent.

- Je suis heureux que tu sois venu me chercher.



- Foghar ne devrait plus tarder à se réveiller, dit alors Dana à son fils. On y va?
- Oh oui! s'écria le garçon.

Elestre prit son fils par la main et s'approcha de la stèle où reposait Foghar. Le garçon grimpa dessus et s'assit près du corps de l'elfe.

Iphitos fit signe à Erginos et Ganymède de s'approcher. Ils attendirent ensemble que Foghar se réveille.

- Au fait! s'exclama Ganymède. Elles sont passées où mes lunettes?
- Ben… commença Iphitos avec gêne. Je les ai cassées quand on faisait… enfin…
- Ah! Je vois! Et tu me l'as jamais dis!
- Mais tu n'en as plus besoin mon ami, n'est-ce pas…
- Grâce à toi, répondit Ganymède en souriant.
- Oncle Foghar! s'écria Ermion en sautant au cou de l'elfe.

Foghar serra le garçon dans ses bras et regarda ses amis les larmes aux yeux. Elestre se pencha vers lui et le regarda en fronçant les sourcils.

- Tu vas pas pleurer j'espère.
- Ce serait des larmes de joie, ma douce, répondit Foghar.
- "Ma douce"?!

Foghar lui adressa un éclatant sourire. Puis chercha quelqu'un du regard.

- Mon Grand Guerrier n'est point là?
- On va s'en occuper dès que tu te sentiras prêt, répondit Iphitos.
- Je suis prêt! répliqua Foghar en s'asseyant sur le rebord de la stèle.
- Une minute, intervient Tartare. C'est moi qui donnerait le top départ. Pour l'instant, vous devez tous récupérer un peu avant d'y aller. Nous allons retourner dans mon palais où Samhradh et Geamhradh ont préparé un repas. Vos amis aussi ont besoin de repos… surtout Earrach.
- Mon frère, s'exclama Foghar en se levant.

Elestre et Ganymède le retinrent avant qu'il ne tombe. Appuyé sur Mû, Earrach lui adressa un faible sourire.

- Cela va aller mon frère. Un peu de repos et une légère collation me remettront d'aplomb.

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