Chapitre 5 : Les Quatre


- Cette pierre ? ? ? ?
- Oui, Laramil, cette pierre. Brise-là.
- A mains nues ?
- Bien sûr.
- Avec tout le respect que je vous dois, ça va pas la tête ?
- Tout chevalier qui se respecte doit être capable de briser une pierre. Cela doit même être un jeu d'enfant.
- Et ben…
- Concentres-toi, Laramil. Tu dois sentir le cosmos parcourir ton corps et vibrer à l'intérieur de toi.

Incrédule, le jeune homme regarda à nouveau le bloc de pierre que la déesse voulait le voir détruire. Il devait peser environ une cinquantaine de kilos.
Laramil reprit son souffle. Il y avait peu de monde dans la clairière où il s'entraînait. Seuls son frère et sa sœur avaient reçu l'autorisation de venir. Calmement, ainsi qu'Athéna le lui avait indiqué, il entreprit, pour la trentième fois peut-être depuis le début de l'après-midi, de dessiner dans l'espace les treize points de la constellation de Pégase. Au bout de quelques instants, il dressa son poing droit et l'abattit sur la pierre.

- Aie ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !

La main de Laramil était en sang. Il était d'ailleurs assez facile de voir que ce n'était pas la première fois. Il tenta tout d'abord de garder son calme avant d'exploser totalement.

- J'en ai marre, hurla-t-il ! Ca fait je ne sais pas combien de fois que j'essaye et ça ne marche toujours pas ! J'abandonne, trouvez-vous une autre poire pour vos histoires. En plus ce truc est dix fois trop lourd pour moi. Comment voulez-vous combattre avec un truc pareil ?

Avec des gestes brusques et maladroits, il entreprit de se défaire des différentes parties de son armure et, pour finir, il jeta son casque par terre. Sans un regard pour la déesse Athéna, il tourna les talons et repartit vers la forêt. Lorsque Athéna tourna les yeux vers Tolivar, le prince héritier baissa les yeux. Janeel, quant à elle, soutint le regard de sa déesse.

- Pourquoi échoue-t-il, demanda-t-elle de son habituelle voix sans timbre ?
- Parce qu'il n'y croit pas. Le cosmos n'est accessible qu'à celui qui a foi en ce qu'il fait. Laramil a été choisi pour incarner le renouveau de l'idéal humain. C'est un concept qui, malheureusement, le dépasse encore. Il lui faut un peu de temps. Le problème, c'est qu'il n'en a pas. Pas plus que nous…
- Il y a une chose que je ne comprends pas, intervint Tolivar. Les guerriers de Poséidon sont très puissants ; même si mon frère possède la force intérieure que vous prétendez qu'il a, il ne peut tout de même pas vaincre ces adversaires à lui tout seul.
- C'est vrai, Tolivar. D'autres que Laramil vont bientôt être appelés à endosser une armure.
- Qui ?
- Je ne sais pas, Janeel. Ceux qui en seront dignes, probablement.

Athéna s'en fut à son tour retrouver Laramil, afin de convaincre le jeune garçon de la nécessiter de reprendre l'entraînement. Tolivar se leva pour aller prendre des nouvelles de son père et donner ses ordres.

Janeel demeura là pendant plusieurs minutes, le regard perdu dans le vague. " Ceux qui en seront dignes, souffla-t-elle. Mais comment en être certaine ? "

***

Jaelrina et Alcyar étaient assis en position du lotus, face à face. Entre eux, un feu brûlait doucement. Ils avaient tous deux les yeux fermés et psalmodiaient dans une langue incompréhensible. Une image indistincte se forma progressivement au-dessus des flammes. Un homme apparut et leur sourit légèrement.

- Jaelrina, Alcyar… Il y a bien longtemps que nous ne nous sommes pas vus. Je ne pensais pas que vous vous retrouveriez. Que puis-je pour vous ?
- Arathorn. Je présume que tu es déjà au courant de ce qui s'est passé ?
- En effet. La puissance des Généraux des Mers est très impressionnante. Mes félicitations, Jaelrina. Tu es véritablement très douée.
- Merci, fit Jaelrina de sa voix aiguë, sans saisir le ton ironique d'Arathorn.
- Nous avons besoin de toi, reprit rapidement Alcyar, résistant à l'envie d'étrangler son ancienne disciple.
- Vous voulez rééquilibrer la balance, si je comprends bien ?
- C'est plus que ça, Arathorn. Si Poséidon l'emporte, notre peuple et tout ce à quoi nous croyons sera balayé. Acceptes-tu de nous aider ?

La silhouette du Forgeron de l'Ouest se fit plus floue, alors que la concentration d'Alcyar et Jaelrina diminuait.

- J'accepte, répondit finalement Arathorn au bout d'un temps qui parut durer une éternité à Alcyar. Je serai là d'ici deux jours.

L'image s'estompa définitivement. Jaelrina sombra immédiatement dans un profond sommeil. Alcyar, de son côté, resta plusieurs minutes à contempler les flammes monter vers le ciel, puis s'endormit à son tour.

Quelques secondes plus tard, une silhouette s'introduisit dans la tente. Sans bruit, elle se dirigea vers l'urne qui contenait la nouvelle armure construite par les deux Forgerons.
Pendant quelques instants, elle ne bougea plus, comme si elle était paralysée. Elle sentait que son destin allait se jouer dans les prochaines secondes. Finalement, elle respira un grand coup, prit la boîte et s'en fut.

***

Le Sanctuaire sous-marin

Les Généraux Velinar de l'Hippocampe et Denby de Sirène étaient agenouillés. Devant eux, leur maître, l'Empereur Poséidon faisait les cent pas, ivre de rage.

- Tu es certain de ce que tu avances, Denby ?
- Oui, Seigneur. Velinar l'a reconnu, alors qu'elle se rendait vers Mycènes. Elle a prétendu vouloir aller à Dodone, mais cela est peu probable.
- Et pourquoi ?
- Parce que nous avons appris de source sûre que son maître, le Forgeron de l'Est, se trouve à Mycènes. Il y a donc gros à parier qu'elle est allée le retrouver.
- Autrement dit nos adversaires vont bientôt avoir des armures semblables aux nôtres.
- Pas nécessairement, Seigneur, intervint doucement Velinar.
- Que veux-tu dire, Général ?
- Nous savons que le Forgeron du Sud est capable de construire des armures. Mais les autres en sont-ils également capables ? S'ils bénéficiaient d'un peu de temps, je serai enclin à répondre par l'affirmative. Mais comme ils n'en ont pas, ils sont extrêmement dépendants d'elle.
- Continue.
- Donc, si nous supprimons le Forgeron du Sud de l'équation, il n'y a plus rien à craindre.

Poséidon médita quelques instants sur la proposition de son général. C'était un assassinat pur et simple que ce dernier proposait. Toutefois, c'était la seule solution.

- C'est entendu, Général Velinar. Je te charge de retrouver et de tuer le Forgeron du Sud dans les plus brefs délais. Va
- A tes ordres, Seigneur.

L'aura de Velinar se mit à croître et au bout de quelques secondes, il disparut. Poséidon se tourna alors vers son fils.

- Qu'en penses-tu ?
- A mon avis, nos adversaires auront eu le temps de construire une, voire deux armures. Toutefois, je ne crois pas que cela doive nous inquiéter. Le plus important est d'empêcher Jaelrina de construire d'autres armures. Une fois qu'elle sera morte, plus rien ni personne ne se mettra en travers de notre route. La Terre sera alors définitivement à toi.
- Tu as raison. Velinar ne devrait pas rencontrer de difficultés dans l'exécution de sa mission. Où sont les cinq autres Généraux ?
- En Asie, Père. Ils finissent de " pacifier " la région.
- Bien. Je vais aller me reposer.

***

Arathorn avait quitté sa demeure dans la nuit. Le chemin qu'il avait à parcourir n'était guère long, mais il tenait à éviter le plus possible que l'on s'intéresse à sa personne. Un Forgeron de Jamir n'était pas un homme ordinaire, et il était connu dans la région. Il ne pouvait prendre le risque que Poséidon apprenne son voyage et son but. Alcyar avait raison. Si l'Empereur des Océans venait à triompher, la civilisation terrienne, telle qu'ils la connaissaient, disparaîtrait à tout jamais. Au lieu de prendre la Grand Route, il choisit de passer par l'ancien chemin, celui qui passait par les collines et les forêts qui faisaient le bonheur des bandits de grand chemin. Toutefois, sa longue barbe noire et ses cheveux en bataille lui assuraient une quasi immunité auprès de ces voleurs qui voyaient bien dans son regard la force tranquille qui se dégageait.

Arathorn arriva donc à Mycènes après un voyage sans histoires. Il prit Alcyar dans ses bras avant d'adresser un léger signe de tête à Jaelrina à qui il parla en ces termes :

- Jeune Forgeron du Sud, tu as commis une erreur en construisant ces armures pour Poséidon, c'est un fait. Toutefois, ta présence ici me laisse penser que tu as décidé de réparer tes erreurs. Si c'est le cas, je suis prêt à te pardonner et à travailler avec toi. Sinon, je te suggère de prendre tes affaires et de retourner d'où tu viens.
- Je reste, répondit simplement Jaelrina après un long silence.
- Très bien, alors mettons-nous au travail sans plus tarder. Où en sommes-nous ?
- Nous avons construit déjà deux armures et trouvé, semble-t-il, un chevalier.
- Pourquoi dis-tu " semble-t-il " ?
- Parce que nous avons des difficultés à harmoniser l'armure avec celui qu'elle a choisi.
- Cela viendra. Il lui faut juste un petit peu de temps. Puis-je les voir ?
- La première, celle de la constellation de Pégase, est avec Laramil, le jeune homme que tu vois là-bas. La seconde, celle du Cygne, est juste dans cette tente.

Les trois forgerons se dirigèrent vers la tente mais, à leur profonde stupéfaction, l'armure avait disparu. Au même moment, une aveuglante lueur fit son apparition. La pluie qui ne cessait de tomber se mua tout à coup en neige. Il fit de plus en plus froid. Il sembla à Arathorn que ce froid se rapprochait d'eux. Il se retourna et vit une jeune fille d'une grande beauté, revêtue d'une armure étincelante, qu'une aura blanche et lumineuse entourait.

Elle s'approcha d'Alcyar et de Jaelrina et les regarda tous deux intensément.

- Je vous remercie pour cette armure, Forgerons de Jamir. Elle me convient tout à fait ; nous nous sommes choisis. Je ferai de mon mieux pour lui faire honneur.
- Janeel, s'exclama un Tolivar stupéfait ! D'abord Laramil et ensuite toi ! Mais qu'est-ce qui se passe ici, par tous les Dieux de l'Olympe ?
- J'ai… J'ai été accepté par l'armure, Tolivar.

Arathorn fixait le Prince Héritier. Quelque chose dans la démarche du jeune homme intéressait le forgeron. Arathorn avait le pouvoir de lire dans les esprits et ce qu'il vit le rassura grandement. Une grande droiture et une profonde fierté. Un esprit calme et juste. Exactement ce qu'il lui fallait pour affronter les forces de Poséidon. Mais il lui faudrait une armure. Une armure qui soit en adéquation avec son profil. Il regarda ses deux compagnons et vit qu'ils pensaient tous deux la même chose.
Il leur fit un signe et les emmena un peu loin. Ils prirent place autour du feu. Arathorn prit très vite la parole.

- Lors de mon séjour chez les Celtes, j'ai rencontré un vieil homme qui venait d'Asie. Il s'est établi en Europe il y a quelques années. C'est un homme remarquable, d'une grande sagesse. Un jour que nous discutions de la force et de son emploi, il m'a raconté une vieille légende chinoise. Il a assisté à un combat de rue. L'un des deux hommes était le plus habile que l'on puisse trouver à l'épée et l'autre le plus habile au bouclier. Le combat a duré pendant plusieurs heures et à la fin l'épée se brisa sur le bouclier.
- Et quelle est la morale de l'histoire, demanda Jaelrina ?

Arathorn regarda Alcyar d'un air incrédule. Ce dernier haussa les épaules, semblant dire " Tu devrais être habitué… "

- La morale est simple. Pour éviter que l'épée se brise sur le bouclier, il faut un homme d'une grande intelligence et d'une grande droiture.
- Tolivar, souffla Alcyar ?
- Oui. J'ai lu dans son cœur. Il est naturellement bon et juste. Il lui faut une armure.
- Et tu penses à…
- Il faut une armure dotée d'un poing et d'un bouclier les plus solides possible.
- Ca me rappelle, commença Jaelrina…

Interloqués, Alcyar et Arathorn se regardèrent. Jaelrina avait perdu sa voix suraiguë et semblait réfléchir intensément…

- Dans la mythologie, reprit Jaelrina, le dragon est un animal aussi doué pour la défense que pour l'attaque. Il garde toujours une solution de secours, afin de ne pas être pris au dépourvu par ses adversaires. - Le dragon, fit Arathorn d'une voix songeuse… Oui, ça collerait assez avec le personnage. La sagesse, mais en même temps la rage. Bravo, Jaelrina. Je dois reconnaître que ton idée est très judicieuse. Alcyar.
- Oui ?
- Mettons-nous au travail. Nous n'avons pas énormément de temps.
- Vous n'en avez même pas du tout !
- Qui es-tu ?
- Mon nom est Velinar, Général de l'Hippocampe. J'ai été envoyé par Sa Majesté Poséidon pour éliminer la traîtresse Jaelrina, Forgeron du Sud. Mais puisque vous êtes tous là, je vais en profiter pour faire d'une pierre trois coups. Par le Souffle Divin !
- Attention !

Se déplaçant à une vitesse incroyable, Arathorn sauta vers la jeune femme afin d'éviter le coup.

- Mais, c'est impossible ! Qui es-tu ? Comment peux-tu te déplacer à cette vitesse ?
- Je suis Arathorn, Forgeron de l'Ouest.
- Comment ? Comment as-tu fait pour voir mon coup ?
- Je n'en ai pas la moindre idée. Je l'ai vu, c'est tout.
- Tu ne le verras pas deux fois !

Arathorn sentit à ce moment-là un morceau de métal lui toucher la jambe. Il baissa les yeux et vit une épée. Elle était magnifique et brillait de mille feux. Il s'en saisit rapidement et la pointa vers son adversaire. Celui-ci partit d'un énorme éclat de rire.

- C'est avec cette misérable chose que tu comptes m'attaquer ? Tu me déçois, je m'attendais à mieux de ta part !

Pour tout dire, Arathorn n'était lui-même pas très rassuré. Pourtant, une voix intérieure le rassurait. Il respira un grand coup et frappa de haut en bas, droit devant lui. Le rire de Velinar s'arrêta net. Le temps sembla s'arrêter net pendant quelques instants ; puis doucement, tout doucement, le casque de l'Ecaille Marine du Général de l'Hippocampe se brisa en morceaux. Velinar écarquilla les yeux, incrédule.

- Mais… Mais… C'est impossible ! Je vais tous vous tuer !

Velinar déploya son aura et se mit en position d'attaque. Mais, à la stupéfaction des Forgerons, il disparut tout aussi soudainement qu'il était apparu. Arathorn reprit lentement son souffle, tout en examinant l'épée qu'il tenait dans ses mains. Il fronça les sourcils.

- Comment cette arme est-elle arrivée ici ?
- C'est moi qui te l'ai donné.
- Qui êtes-vous ?
- Athéna, s'écria Alcyar !

Arathorn s'inclina immédiatement, suivi par ses deux compagnons. Plusieurs gardes s'étaient approchés, pour voir à quoi ressemblait celui qui avait défié et pratiquement vaincu ces fameux Généraux.

- Athéna, je suis Arathorn, Forgeron de l'Ouest, à votre service.
- Je t'en sais gré. Mais tu seras plus que ça.
- Que voulez-vous dire ?
- J'ai senti ton arrivée. Tu as un cosmos très puissant, Arathorn. Ton aptitude à te servir de cette épée le démontre irréfutablement.
- Comment cela ?
- Seul un futur chevalier peut s'en servir. Je t'en fais cadeau, Arathorn.
- J'essaierais d'en être digne, Athéna. A-t-elle un nom ?
- Oui, Excalibur ! Ce n'est pas une épée ordinaire, elle peut pourfendre toutes matières, y compris les armures de tes adversaires. Mais souviens-toi d'une chose, Arathorn ; Excalibur ne te servira que si ton âme est en accord avec tes actes. Reprends-là à présent.

Arathorn ne répondit rien, se contentant d'incliner sa tête.

- Bien, reprit Athéna, il semblerait que la deuxième armure ait trouvé son preneur. Je ne m'attendais certes pas à ce qu'une fille soit acceptée par une armure. Néanmoins, rarement choix m'est apparu aussi adéquat. Janeel, fit-elle en se retournant vers la jeune fille, j'espère que tu te rends compte de l'engagement que tu viens de prendre ?
- Oui, Athéna.
- C'est à dire qu'à partir de maintenant, tu es un chevalier d'Athéna avec tout ce que cela entraîne. La mort, peut-être…
- Je suis prête.
- Il m'a semblé que ton harmonisation avec ton armure a été plus rapide que pour ton frère. Pourrais-tu recommencer ?
- Quoi donc ?
- A transformer la pluie en neige.

Janeel ferma les yeux. Petit à petit une aura blanche apparaît et entoure la jeune fille. La pluie qui tombait dru se changea tout doucement en flocons de neige, qui arrivaient délicatement sur les visages des adolescents qui pour la plupart n'avaient jamais vu la neige, inconnue dans cette partie du monde. Laramil et Tolivar étaient stupéfaits. Le premier de voir que sa sœur parvenait plus vite que lui à maîtriser ses pouvoirs ; le seconde de voir que sa sœur et son frère allaient devenir des chevaliers d'Athéna. Un passe encore ; mais deux !

***

Arathorn poussa un soupir de soulagement. Alcyar étira ses muscles longuement et Jaelrina laissa échapper un petit rire. Puis ils se penchèrent tous trois sur leur dernière création. Indiscutablement, elle était réussie.
Elle scintillait de partout, le vert émeraude choisi la rendant encore plus magnifique. Pour un peu, Arathorn se serait presque attendu à voir le Dragon prendre vie.

Soudain, des cris se firent entendre. Les trois forgerons se précipitèrent et virent les gardes barrer le chemin à un homme qui voulait entrer dans le camp. Tolivar arriva sur les lieux en même temps et s'approcha de l'inconnu.

- Je suis Tolivar, Prince Héritier du Royaume de Mycènes. Et toi, qui es-tu ?
- Mon nom est Sauron ; je suis le Forgeron du Nord.

Arathorn, Alcyar et Jaelrina se regardèrent. Pour la première depuis des centaines d'années, tous les forgerons existant se retrouvaient dans un même lieu…

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad et Romain Baudry.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.