Chapitre 4 : L'Atlantide


Quatre hommes apparurent au détour d'une colline. Ils se dirigèrent d'un pas rapide vers la berge où attendait une barque. On remarquait bien vite que deux d'entre eux étaient jumeaux. Curieusement, l'un de ces jumeaux, à l'inverse de ses trois compagnons, ne portait rien sur son dos. En effet, les trois autres portaient des grandes boîtes carrées aux étranges motifs dessinés, gravés plutôt.
Arrivés au bateau, ils se défirent de ces boîtes qu'ils posèrent devant l'embarcation. Ils se regardèrent alors un instant, comme s'ils hésitaient avant de poursuivre.

- Bien, cette fois-ci, ça y est, il faut y aller, fit l'un d'eux.
- Attendez !

Les quatre hommes se retournèrent vers celui qui avait poussé le cri. Seiya, le chevalier Pégase. Ikki poussa un soupir alors que Kanon leva les yeux au ciel. Avec Seiya se trouvaient Shiriu et Hyoga.

- Vous ne pouvez pas partir sans nous, s'exclama Seiya ! Nous avons toujours tout fait ensemble ! Je ne sais pas de quoi il retourne mais je suis prêt à vous accompagner jusqu'aux Enfers une nouvelle fois pour vous aider.

Ikki, Kanon, Saga et Shun restèrent silencieux, ne sachant guère que répondre à une telle déclaration. Finalement, le chevalier Phénix s'avança vers son frère, les larmes aux yeux. Ces larmes trahissaient l'émotion d'Ikki, émotion qu'il avait rarement ressentie.

- Tu ne peux pas venir avec nous, Seiya, pas plus que Shiriu ou Hyoga. Nous avons une quête à accomplir qui ne peut n'être accomplie que par nous quatre. Mais je veux que tu saches à quel point je suis touché par ce que tu viens de dire. Je t'aime Seiya, comme j'aime Shiriu et Hyoga au même point que j'aime Shun. Vous aurez toujours une place particulière dans mon cœur, mais tu dois me laisser partir, mon frère.

Pour toute réponse, Seiya s'approcha de son frère et le prit dans ses bras. Interloqué, Ikki mit quelques secondes à rendre le geste. Puis Seiya sécha les larmes qui lui venaient également et se saisit de l'armure du Phénix qu'il déposa dans le bateau. Hyoga et Shiriu firent de même avec les armures d'Andromède et des Gémeaux. Les sept hommes se regardèrent une dernière fois puis les quatre voyageurs prirent place. Seiya, Shiriu et Hyoga dégagèrent l'embarcation et la poussèrent vers l'Atlantide, là-bas, au loin.

Seiya et ses frères restèrent longtemps sur la berge à contempler le bateau qui s'en allait. Pour ces trois chevaliers, voir partir leurs frères était une épreuve presque aussi difficile que les nombreux combats qu'ils avaient du livrer. Un lien s'était noué entre ces cinq adolescents qui dépassait largement le lien du sang.
Et chacun d'entre eux, Seiya, Shiriu et Hyoga, ne pouvait s'empêcher de voir le départ de leurs frères comme une sorte de trahison. Ces derniers s'étaient embarqués pour une quête dont ils n'avaient rien voulu leur dévoiler. Les trois chevaliers divins finirent par tourner les talons et se dirigèrent vers le Sanctuaire où ils devraient désormais vivre sans leurs frères. Pour combien de temps ?

***

Le bateau qui menait les deux chevaliers divins et les deux chevaliers d'Or n'était pas bien grand puisqu'il mesurait à peine dix mètres. Toutefois, la distance à parcourir n'était elle-même pas bien énorme. D'après Mû, le voyage vers l'île de l'Atlantide ne devait prendre que quelques heures.
A l'avant du bateau se tenaient Saga et Shun ; à l'arrière, tenant le levier du moteur qui les propulsait, Kanon avait le regard rivé vers l'horizon. Ikki était assis à côté de lui mais gardait les yeux fermés, comme s'il dormait. Toutefois, la houle rendant impossible tout sommeil, il n'était guère difficile de savoir que le chevalier Phénix feignait le repos. Finalement, Saga prit la parole.

- Que peux-tu me dire sur l'Atlantide, Shun ?
- Pas grand-chose, malheureusement. Mû a été très évasif sur ce point. Tout au plus savons-nous qu'il s'agit d'une île sur laquelle vivent les derniers Atlantes.
- Mais je ne comprends pas. L'Atlantide a pourtant été détruit lors de la première guerre qui a opposé Poséidon à Athéna.
- Je sais. Mais il semble qu'une poignée d'Atlantes ait survécu.
- C'est extraordinaire. Et vous allez sur l'Atlantide pour quelle raison ?
- Mon frère est convaincu que le secret de l'armure du Phénix se trouve sur cette île. D'après Mû, il trouvera là-bas toutes les réponses qu'il désire.
- Je me suis moi-même intéressé à cette armure, lorsque j'étais Grand Pope.

A ce moment, Ikki ouvrit les yeux et se rapprocha discrètement.

- J'ai effectué quelques recherches sur cette armure.
- Et qu'as-tu trouvé ? demanda Shun.
- Pas grand-chose, je dois bien le reconnaître. La bibliothèque du Sanctuaire possède un nombre incalculable d'ouvrages, mais aucun n'apporte réellement de réponses. Toutefois, j'ai trouvé un élément qui est assez intéressant.
- Lequel, fit Ikki d'une voix blanche ?
- Tu n'es pas immortel, Ikki, répondit Saga en regardant son interlocuteur droit dans les yeux, du moins pas exactement.
- Ah oui ? Alors comment expliques-moi comment j'ai pu revenir du royaume des morts tant de fois ! Tu es pourtant bien placé pour le savoir, Saga…
- Tu ne m'as pas laissé finir, Ikki. Tu es immortel, certes, mais pour un laps de temps défini.
- Je ne comprends pas, dit Shun.
- C'est pourtant simple. Selon la légende, lorsque son temps est venu, le phénix crée un nid, y met le feu et se couche dedans. Il peut alors renaître de ses cendres. Mais ce n'est pas le même phénix ! En effet, le phénix qui renaît n'est autre que le fils du précédent. Comme le père ne peut se reproduire, qui a jamais entendu parler d'un phénix femelle, le seul moyen pour lui d'avoir une descendance est de transmettre sa vie à son fils. Voilà pourquoi tu n'es pas immortel, Ikki. Tu as un laps de temps défini à vivre, au terme duquel tu mourras. Pas avant.
- Et ce laps de temps est de… ?
- Cinq cent ans, répondit Saga après un assez long silence.
- Hein ??? C'est un gag ? Cinq cent ans ? Je vais devoir vivre encore quatre cent quatre-vingt cinq ans ?
- Je pense.
- Comment ça, tu penses ?
- Je n'en suis pas sûr, Ikki. Je te fais part de découvertes que j'ai faites sur le phénix, l'oiseau de feu mythique. Je ne peux pas savoir si ce qu'on disait sur l'oiseau s'applique au porteur de l'armure. Cela, nous ne pourrons le savoir qu'une fois arrivés sur…
- L'Atlantide, compléta Kanon. Finalement, nous avons tous un motif d'aller sur cette île, mis à part toi Shun. Ne viens-tu que pour rester auprès de ton frère ?
- Détrompes-toi, Kanon. Selon Mû, les armures du Phénix et d'Andromède sont liées. C'est pour connaître la nature de ce lien que j'ai suivi mon frère.
- Oui, je me suis toujours dit qu'il y avait quelque chose de particulier concernant vos armures.
- Quoi, demanda Ikki ?
- Et bien simplement le fait qu'aucun apprenti n'ait réussi à revêtir vos armures avant vous. Or, toutes, sauf une, les autres armures ont été revêtues au cours des précédentes générations. Comme si elles vous attendaient depuis des siècles. C'est très curieux.
- Quelle est cette armure dont tu parles ? Celle qui n'a jamais été revêtue ?
- L'armure de Cassiopée. Personne ne l'a même jamais vue. Tout ce que l'on sait, c'est qu'il n'y a qu'une femme qui puisse la revêtir. C'est à ma connaissance la seule dont le sexe du chevalier soit un point déterminant. On a vu des femmes revêtir des armures de Bronze, d'Argent voire même d'Or, mais on n'a jamais vu d'armure interdite aux hommes.
- Et où est-elle ?
- Personne ne le sait. Il y a des milliers d'années qu'elle a disparu. Juste après la bataille de l'Atlantide, précisément.

Kanon, Ikki et Shun se regardèrent. Les informations que venaient de leur fournir Saga étaient d'une importance capitale. Pas tellement celles sur l'armure de Cassiopée, dont il était probable qu'ils n'entendent plus jamais parler, mais celles sur le Phénix. Ikki avait-il encore près de cinq siècles à vivre ?

***

Le jour tirait à sa fin et l'orage commença à poindre lorsque le bateau approcha de l'île de S. Cette dernière était assez petite et un volcan emplissait la majeure partie de sa superficie. Il semblait impossible d'accoster, des récifs existant de toutes parts.
Kanon fit le tour de l'île à deux reprises avant de regarder ses compagnons d'un air de dire " Bon, et maintenant on fait quoi, exactement ? ". De plus la pluie commençait à tomber et les vagues se faisaient plus grosses. Ce n'était qu'une question de minutes avant que le bateau ne se retournât.
C'est alors qu'Ikki lui prit le gouvernail des mains et se dirigea droit vers les rochers, à un endroit où ces derniers étaient plus hauts et paraissaient encore plus meurtriers qu'ailleurs. Kanon se demanda si le chevalier Phénix ne voulait pas les tuer. Il ferma les yeux au moment où la frêle embarcation allait percuter les récifs. Curieusement, il n'entendit pas de collision. Il n'ouvrit les yeux que lorsqu'il entendit la voix de son frère.

- Nom de Zeus…

Ce qu'il vit le pétrifia. Il ne pleuvait plus. A la place il y avait un soleil radieux. Le bateau flottait sur une petite rivière au courant léger.
De petites huttes étaient parsemées au bord de cette rivière où des jeunes enfants jouaient dans le contrebas. Plusieurs personnes qui s'affairaient s'arrêtèrent net en voyant les quatre chevaliers d'Athéna. Ces derniers remarquèrent avec intérêt que ces personnes portaient les deux marques rouges sur leur front. Toutefois, s'il n'y avait pas d'hostilité dans le regard des ces gens, on ne pouvait pas non plus y lire de la bienveillance. Plus loin ils aperçurent un ponton où les attendait une dizaine de personnes. Leurs visages étaient fermés et leurs yeux durs. Il y avait là une femme et huit hommes. Kanon hésita un instant à appeler pour demander de l'aide afin de tirer le bateau mais y renonça bien vite. Il jeta un regard à son frère et tous deux sautèrent à l'eau. De leur côté, Shun et Ikki avaient mis la main sur la chaîne qui contenait leurs armures, prêts à engager le combat si cela devenait nécessaire. Saga et Kanon amarrèrent solidement le bateau ; les deux autres les rejoignirent bien vite, armures sur le dos. Ikki tendit la sienne à Saga. La vue de l'armure d'Or des Gémeaux provoqua un murmure parmi les hommes qui fut réprimé d'un regard de la femme, visiblement la maîtresse des lieux. Il s'écoula un assez long laps de temps avant que cette dernière ne s'avance et prenne la parole. Elle était assez grande et portait une tunique d'un rouge écarlate. Des muscles saillants perçaient sous cette tunique comme si elle avait été plus accoutumée à se battre qu'autre chose. De longs cheveux bleus descendaient jusque dans ses reins. Les cheveux étaient retenus par un bandeau de la même couleur que la tunique. Une large mèche retombait toutefois sur son visage qui aurait pu être plaisant mais dont la dureté présente interdisait tout fantasme. Ses yeux étaient d'une couleur indéfinissable, tendant cependant vers le vert. On lisait dans son regard une grande force de caractère et surtout l'habitude de commander. Lorsqu'elle prit la parole, le timbre de sa voix était pourtant assez suave, suavité immédiatement démentie par ses paroles.

- Chevaliers d'Athéna, je suis Eileen, Grande Prêtresse de l'Atlantide. Je ne saurais vous souhaiter la bienvenue en ces lieux où vous n'avez pas été invités et où vous n'avez pas lieu d'être. Toutefois, puisque Mû a jugé utile de nous trahir et de vous permettre d'arriver jusqu'ici, je suis tenue par nos lois de vous accueillir. Nous allons bientôt passer à table. Désirez-vous passer d'autres vêtements avant de nous rejoindre pour le repas ?

Les quatre chevaliers acquiescèrent en silence, conscients qu'ils ne pourraient rien dire sur le moment qui ne risque d'aggraver leur cas. Ils n'avaient pas peur de se battre, mais ils préféraient épuiser tous les recours avant d'avoir recours à la violence. C'était l'opinion de Saga et il avait rallié les autres à ce point de vue pendant le voyage. Eileen fit alors un signe à un des ses hommes qui se mit en marche.

- Suivez-le, chevaliers, il va vous mener vers vos chambres. Nous nous retrouverons dans peu de temps.

Ils furent conduits dans une des huttes qu'ils avaient remarquées, le long du canal. L'homme ouvrit la porte et s'effaça pour laisser entrer les visiteurs. D'une voix monocorde, il leur dit ensuite.

- Vous trouverez dans les placards de quoi vous changer pour le dîner. Je passerai vous chercher dans une vingtaine de minutes.
L'homme tourna les talons sans attendre de réponse. Toutefois, il avait à peine fait deux pas qu'il s'arrêta et dit, sans se retourner.

- Si j'étais vous, je laisserais mes armures ici ; leur présence au repas risquerait d'être mal interprétée.

Ikki ferma la porte et se laissa tomber sur l'un des lits.

- Et bien, quel accueil ! On ne peut pas vraiment dire que les Atlantes sont des gens accueillants…
- Mets-toi à leur place, fit Kanon, ils n'ont pas vu de visiteurs depuis près de dix mille ans, c'est à dire depuis les temps mythologiques.
- Et pourtant, ils n'étaient pas surpris de notre arrivée, observa pensivement Saga.
- Comment savaient-ils que c'est Mû qui nous a envoyés, interrogea Shun ?
- Pas très difficile, répondit Ikki en haussant les épaules. Le seul Atlante qui vive en dehors de l'île est Mû donc ce ne peut être que lui qui nous a indiqué le chemin.
- A votre avis, à quoi devons-nous nous attendre ce soir, demanda à nouveau le chevalier Andromède ?
- Difficile à dire, fit Saga. D'un côté, je me demande si cette histoire de dîner n'est pas un traquenard destiné à nous faire disparaître sans que nous ne nous y attendions. De l'autre, je pense qu'ils veulent tout de même savoir la raison de notre présence ici.
- De toute façon, même s'ils veulent nous attaquer, ils en seront pour leurs frais ! Nous sommes deux chevaliers d'Or et deux chevaliers divins, alors je leur souhaite bien du plaisir…
- Ne sous-estime pas tes adversaires, Ikki ! riposta Kanon. C'est l'erreur qu'ont commis les chevaliers d'Or, les Guerriers Divins, les Marinas et les Spectres. Cela pourrait se retourner contre toi…
- Allez vous cesser de vous conduire comme des gamins ! tonna Saga. Nous ne savons rien encore de nos hôtes alors avant de tirer des plans sur la comète, commençons par nous changer.

Joignant le geste à la parole, le chevalier des Gémeaux ouvrit la porte du placard afin de sortir des vêtements propres.

***

L'homme revint les chercher à l'heure dite. Ils le suivirent d'abord vers le centre du village, qu'ils dépassèrent à leur surprise, puis jusqu'à une sorte d'entrée qui était taillée dans la roche au pied d'une colline. Avant d'entrer, ils se regardèrent un moment. A l'évidence, ils pensaient tous qu'il s'agissait d'un traquenard. Ikki allait appeler son armure mais un regard de Saga l'en empêcha. " Attends, semblait-lui dire son ami, attends encore un peu. Il sera toujours temps de se battre plus tard ". Ils entrèrent et pénétrèrent dans une vaste pièce. Une grande table était mise sur le côté. Au centre se trouvait un ring de combat. A l'intérieur se trouvait une espèce de géant d'environ deux mètres cinquante à la carrure imposante.
Il portait un masque sur le visage et des gants cloutés. Eileen s'avança alors et vint se placer entre les quatre chevaliers et le ring.

- Chevaliers d'Athéna, il est une coutume ici, en Atlantide, de mettre à l'épreuve les gens indésirables qui se sont invités sur notre île. Si vous réussissez, vous serez les bienvenus. Si vous échouez…
- Une coutume, dites-vous ? Je croyais que personne n'avait mis les pieds sur cette île depuis des milliers d'années ?
- C'est exact. Toutefois cette coutume était déjà en vigueur au temps glorieux de notre civilisation. Alors, acceptez-vous ce défi ? L'un d'entre vous devra se mesurer à notre champion. Lequel ?
- Mais cela va être un massacre, s'écria Shun malgré lui ! Nous sommes des chevaliers ; aussi fort soit cet homme, il n'a aucune chance face à l'un d'entre nous.

Eileen ne répondit pas ; elle attendait tranquillement que l'un des chevaliers se décide. Saga réfléchissait à toute vitesse. Quelque chose dans cette scène sonnait faux. Soudain une lueur se fit dans son esprit. D'un geste il intima à ses compagnons de ne pas bouger et s'avança vers Eileen.

- C'est donc toi qui va affronter notre champion ?
- Non, Prêtresse.
- Et qui va le faire alors ?
- Personne.
- Et pourquoi ?
- Parce que l'épreuve que vous voulez nous faire passer est précisément celle-ci. Vous voulez voir si nous sommes réellement des chevaliers dignes de ce nom.
Si c'est le cas nous refuserons de combattre cet homme qui n'a aucune chance de nous vaincre. Si nous combattons, une fois que nous l'aurons tué, soit vous nous exécuterez dans notre sommeil, soit vous nous ferez raccompagner par vos hommes à notre bateau avec ordre de ne plus jamais reparaître ici. Je me trompe ?

La Grande Prêtresse avait écouté Saga avec circonspection, mais un observateur attentif eut vite décelé une étincelle dans ses yeux.

- Je te félicite, chevalier. Tu es le premier à déjouer notre piège. Mais je suis pratiquement sûr que cela est dû à l'intervention de ton ami, fit-elle en désignant Shun furtivement du doigt. Je vais à présent t'autoriser à vous présenter, tes amis et toi.
- Je me nomme Saga, chevalier d'Or du signe des Gémeaux. Voici mon frère, Kanon, également chevalier d'Or des Gémeaux. Et voici Ikki et Shun, deux frères qui sont respectivement chevaliers divins du Phénix et d'Andromède.

Eileen tiqua légèrement quand elle entendit le nom d'Andromède, sans que ses interlocuteurs le remarquent. D'un geste, elle les invita à passer à table. Ils étaient six en tout. Eileen désigna un siège en bout de table à Saga, prit Shun à sa gauche et mit Kanon et Ikki à côté de Saga. Enfin, l'homme qui les avait guidés jusque là s'assit à sa droite.
- Je m'aperçois que je ne vous ai pas présenté mon conseiller. Voici donc Elias, gardien du temple d'Atlantide et premier prêtre.

Les chevaliers inclinèrent brièvement la tête, salut rendu par Elias. Ce dernier n'était pas plus grand que sa maîtresse. Il portait la même tunique rouge vif et le même bandeau dans les cheveux. Ces derniers étaient roux, d'un roux qui tirait vers le feu. Ce même feu que l'on voyait brûler dans ses yeux bleus. A l'évidence, la présence des chevaliers d'Athéna lui déplaisait et il ne s'en cachait pas.

- Et maintenant, chevaliers, si vous me disiez ce que vous êtes venus chercher en Atlantide ?
- Je suis venu chercher les secrets de l'armure du Phénix, répondit Ikki.
- Moi ceux de l'armure d'Andromède, ajouta Shun.
- Quant à moi, je suis venu chercher la seconde armure d'Or des Gémeaux, conclut Kanon.

Eileen partit d'un énorme éclat de rire.

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad et Clément Baudot.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.