Chapitre 5 : Ridicules ! !


Voilà ma " maison "… C'est étrange, jamais je n'aurais pensé à ce genre de choses ! Un chevalier d'or ! ! Ca paraît même un peu ridicule ! Et qui aurait cru qu'un surfer comme moi se retrouverait dans une baraque glaciale entourée de toute cette brume ? ? Bon, visitons…

Milan avait retiré sa cape juste après que son armure se soit détachée d'elle même. Il marchait lentement, curieux et attentif à chaque recoin de sa nouvelle demeure. Le temps ne l'avait pas épargnée. Les piliers qui la maintenaient, étaient restés presque intacts. Le sol quant à lui portait des marques de combats symbolisés par des traînées de pierres, des petits cratères. Milan se rappela de l'histoire comptée télépathiquement par Aka. Les images de son prédécesseur face à son élève lui apparaissaient comme réelles. Arriverait-il à en faire autant ? Est-il vraiment capable d'accomplir des prouesses ?
Il continua doucement vers la lumière et s'approcha de l'entrée de sa maison. Le soleil brillait sur les ruines des alentours. Plus personne ne venait ici de nos jours. La Grèce avait été autrefois un lieu touristique très prisé. Il n'en était plus rien à présent. Les facilités de transports, les changements climatiques de la planète, avaient dirigés les vacanciers vers de nouvelles destinations, en laissant certaines orphelines.
Le Sanctuaire avait bien souffert durant toutes ces années. Les tempêtes, le désertement de sa population…l'avait beaucoup endommagé. Et pourtant Milan commençait à s'y sentir chez lui, à entreprendre des rêves de reconstructions. Un reflet venant la maison d'en bas attira son attention. Koung Lon, fier chevalier du capricorne, avait gardé son armure. Milan ne cessait de penser que cet homme méritait plus que quiconque le titre de chevalier d'Athéna. Il avait en lui l'honneur et la bravoure des chevaliers d'autrefois. Peut-être était-ce dû à sa famille. Koung Lon semblait se battre contre une entité invisible. Milan avait bien compris que ce n'était qu'un entraînement mais il ne pouvait s'empêcher d'admirer la grâce et la puissance de son nouveau compagnon ; Chacun de ses mouvements semblait avoir été calculés en fonction de l'adversaire imaginaire. La technique était parfaite, la rapidité excellente, l'agilité à son paroxysme. L'armure du Capricorne accentuait l'effet et Koung Lon ne semblait pas gêné par le poids ou le métal.

- Aaahh ! soupira Milan, je ne sais même pas me battre… Peut-être que… Aka a dit que je possédais les techniques des anciens chevaliers du verseau… à moi de savoir comment les exploiter !

Milan se choisit un amas de brume comme adversaire et commençait un combat inspiré par les films d'arts martiaux qu'il avait pu voir.

- Ouais, ben c'est pas encore ça ! ! Peut-être qu'avec l'armure… mais comment je suis censé la mettre ? Oh !

À peine avait-il fini sa phrase que l'urne dans laquelle l'armure s'était réfugiée, s'ouvrait laissant la place à un spectacle de lumière et d'énergie magnifique. La brume s'affola, l'air se fit encore plus froid. L'armure était à nouveau sur le corps parfait de Milan.

- Ben ça alors ? ! ! On dirait qu'elle m'a obéi ! Bref commençons ! Allez, chère armure montre-moi ce que je sais faire !

Milan sentit une irrésistible énergie émaner de l'armure. Il ferma les yeux. La concentration apparut d'elle-même. La brume s'était rassemblée aux pieds du chevalier. Milan joignit les mains devant lui. Il se sentit emporté par sa concentration. La brume l'enveloppait. Milan ouvrit brusquement les yeux, relâchent un soupir. La brume se dirigea vers ses bras et fut projetée contre un pilier au moment où Milan ouvrit la paume de ses mains. Le pilier s'ébrécha légèrement.

- wow ! C'est moi qui ai fait ça ! ?

Quelqu'un applaudit ironiquement.

- Tu sembles surpris ! Mais pas autant que je peux l'être… Je pensais que les chevaliers d'or étaient les plus puissants de tous les chevaliers d'Athéna ! J'ai dû me tromper apparemment…
- Qui est là ?

Milan se retourna, mais ne vit rien. Il n'entendait plus rien non plus. Avait-il rêvé ? Une douleur au ventre répondit à ses doutes. On venait de lui asséner un coup de poing de plein fouet. Le souffle coupé par l'impact, Milan ne put réagir et ni même apercevoir le second coup porté directement au visage et se retrouva quelques mètres plus loin.

- Décidément, je crois que mon maître sera content.

L'homme s'approcha du corps inerte de Milan.

- Je crois que tu vas mourir, chevalier ! Je vais te tuer ! Mon maître sera content !

Milan ouvrit les yeux difficilement et aperçut la silhouette de l'homme recouvert d'une armure de couleur brune. Le devant de son casque, en forme de museau, retombait sur son visage masqué. Il était orné de 2 rubis rappelant 2 yeux cyniques.

- Je ne tue jamais personne sans lui avoir montré mon visage.

À ces mots, le masque argenté se sépara en 2 parties et s'ouvrit laissant le visage de cet homme sans scrupule apparaître.

- Qui… qui es-tu ?
- Ta mort !

Il leva le bras au-dessus du corps de Milan. Ses doigts se refermèrent sur sa main, ne laissant que l'index et le majeur formés comme 2 griffes.

- Adieu, Chevalier du… ouch !

La douleur qui avait surpris Milan quelques instants auparavant s' était maintenant emparée de l'homme sans scrupule.

- Éloigne toi du chevalier du Verseau, étranger, ou subis la colère du chevalier du Capricorne.

Koung Lon avait étrangement ressenti la détresse de Milan pendant son entraînement et avait accouru. Il se tenait là, impérial. Il venait de frapper un homme aux fins inacceptables.

- Comme c'est étrange… Ton coup est beaucoup plus puissant que celui du Verseau. Mais je dois dire que sans l'effet de surprise, je n'aurais pratiquement rien senti ! Vous êtes ridicules ! Le Verseau attendra que le Capricorne soit mort !
- Crois-tu vraiment ?

Une voix douce avait retenti. Koung Lon avait reconnu la tendresse de Lili.

- Qui… non pas toi… C'était donc vrai ! Tu es revenue !
- Tu as l'air de me connaître, alors que je ne sais pas qui tu es ! Réponds-moi ou tu connaîtras la puissance de la Vierge !
- La Vierge ? hum… décidément mon maître sera content…

Un rire éclata puis une explosion. L'homme avait disparu ne laissant qu'une odeur de souffre.

***

- Comment vas-tu ?

Milan venait d'ouvrir les yeux sur le visage angélique et étrangement beau de Lili.

- Ça va… enfin je crois
- Tu n'as rien de grave ! Juste quelques bleus.
- Oui et un gros coup à mon ego !
- Ne t'en fais pas pour ça… Ça viendra…
- Je ne sais pas… Je ne comprends toujours pas ce que je fais là !

Un silence songeur s'empare de l'instant présent et se brise à ces mots :

- Tu sais… J'ai fait un truc bizarre avant que ce mec n'apparaisse. Je sais pas trop comment… mais j'ai réussi à…
- À abîmer un pilier ! Oui, je sais.
- C'était pour moi exceptionnel, mais apparemment ce mec a trouvé ça ridicule !
- Il aurait dû rester et voir comment le pilier s'est effondré quelques instants plus tard !
- Quoi ? !
- Oui, Milan, ton attaque n'était peut-être pas aussi puissante qu'elle aurait pu l'être, mais elle a fragilisé le pilier qui s'est écroulé.

Milan esquissa un sourire. La confiance revenait lentement.

- Repose-toi maintenant. Nous nous verrons plus tard.

Lili se leva et se dirigea vers la sortie. La grâce qu'elle dégageait, la beauté de chacun de ses gestes firent rougir Milan.

- Lili ?…Merci

Un sourire plus tard, elle avait quitté la pièce.

***

La nuit est déjà tombée depuis quelques heures. Pourtant, des bruits émanent d'une maison. Un homme aux cheveux longs s'entraîne avec rage contre un pilier déjà en piteux état. Koung Lon du Capricorne ne peut retenir sa colère.

- Quel imbécile ! J'étais trop sûr de moi ! Je suis un bon combattant. Je maîtrise plusieurs arts martiaux, mais cela ne suffit pas pour être un véritable chevalier d'or ! Shiriu doit avoir honte de son descendant.

Koung Lon envoya son poing sur le pilier avec une telle force que celui-ci trembla.

- Ow ! Fais attention ! Tu vas faire écrouler ta maison !
- Cilia ?
- Non, Ambre !
- Excuse-moi, je…
- Ce n'est rien. J'ai l'habitude… Mais tu aurais peut-être préféré que ce soit elle ?
- Non… mais… heu…je…

Celui qui jusqu'à présent avait toujours fait preuve d'un certain détachement, exprimait désormais ses émotions à travers la couleur rosée qui apparut sur son visage.

- Laisse tomber, je te fais marcher ! Excuse-moi, je suis parfois cruelle… Tu n'as pas l'air d'être de très bonne humeur si j'en crois le bruit qui résonne jusque dans notre maison.
- Désolé, je ne voulais pas te réveiller, mais je dois me défouler…
- Ça a un rapport avec l'attaque de Milan ? Lili m'en a parlé.
- Si j'avais été à la hauteur, je l'aurais senti plus tôt et j'aurais pu agir plus rapidement ! Et surtout plus efficacement ! Il n'a été touché que par surprise et aurait pu éviter mon attaque très facilement !
- C'est ce qu'il dit, non ? Qui te dit que ce n'était pas une ruse pour te déstabiliser ?
- Peut-être… Pourtant je n'ai pas eu l'impression d'avoir endommagé son armure ! Et une chose est sûre, ce n'était pas une armure d'or !
- Arrête de te torturer l'esprit ! Tu es celui d'entre nous qui a le plus grand potentiel ! Nous avons beaucoup à apprendre de nos armures, de notre mission, des combats ! Toi, tu dois juste apprendre à ne pas te sous-estimer ! Tu n'es pas une machine et tu n'es pas infaillible !

Un long silence impose sa présence. Koung Lon avait baissé les yeux. L'expression impassible et sévère de son visage disparut et un large sourire s'adressa à la jeune femme de caractère.

- Merci, Chevalier des Gémeaux ! Ton aide m'a ouvert les yeux… Je sais maintenant comment m'entraîner plus efficacement !
- De rien, beau chevalier du capricorne, de rien ! Qui aurait cru que la futile personne que je suis, se transformerait en une moralisatrice efficace ?

Koung Lon avait rougi. Elle le trouvait beau. Elle lui plaisait. C'était la première fois qu'il ressentait une telle chose. Jamais auparavant, il ne s'était attaché à la beauté physique d'une femme. Celle qui se tenait devant lui dégageait une sensualité troublante. Il reprit difficilement ses esprits.

- Comment se passe votre entraînement ?
- Très bien ! Cilia a trouvé comment tirer partie des connaissances des anciens et tout nous est apparu facile. Nous travaillons à une attaque déstabilisante !
- C'est-à-dire ? demanda Koung Lon amusé
- Tu verras bien ! Il faudra peut-être qu'on s'entraîne ensemble…Ambre avait demandé cela avec une timidité étonnante qui ne la caractérisait pas jusqu'à présent.
- Oui… On devrait… On pourrait essayer…
- Demain ?
- …Heu…Oui, demain.
- Alors bonne nuit !

Elle se dirigea vers la sortie. Au moment où elle passa près du Chevalier du Capricorne, elle s'approcha de son oreille.

- Verts…
- ? ? !
- J'ai les yeux verts… Tu me reconnaîtras maintenant !

Elle continua son chemin sans se retourner. Les étoiles et la lune l'éclairèrent jusqu'à la maison vide du Sagittaire.
Koung Lon se put réprimer un sourire béat en repensant à ces instants passer avec l'un des chevaliers des Gémeaux.

***

Ambre descendait les marches de l'entrée de la maison du sagittaire sans y prêter la moindre attention.

- Quelle idiote ! On dirait une gamine ! Il a dû me prendre pour une débutante ! Hum ! Tant pis… Bon allez ma grande, cours pour te défouler un peu ! !

Elle passa ainsi les maisons vides du scorpion et de la balance. Curieusement, Lili n'était pas dans sa maison. Ambre ne s'en inquiéta pas et continua vers la maison du Lion. Une fois dans la maison du Cancer, elle ne put s'empêcher de s'arrêter pour regarder encore une fois cette maison. Elle y ressentait les souffrances passées, les crimes atroces perpétrés par l'ancien Chevalier du Cancer.

- C'est étrange comme cette maison me donne la chair de poule ! On dirait que tous les malheurs de la Terre se sont donné rendez-vous ici.

Elle s'approcha de l'urne où se trouvait l'armure d'or.

- Comment un chevalier a-t-il pu faire pareilles choses ?

Elle avança la main vers l'urne et pris une décharge.

- Aie !
- Quoi ? ! Ne sais-tu pas que personne à part le chevalier du Cancer ne pourra la toucher ?

Une voix inconnue avait surgi de nulle part. Froide et hautaine. Ambre sursauta avant de reprendre ses esprits.

- Non, mais tu as l'air d'en connaître un rayon, on dirait ! répondit-elle ironiquement
- Hum…Chahar a dit la vérité. Ce misérable rat avait raison. Vous n'êtes qu'une pâle copie des chevaliers d'or. Athéna a du souci à se faire !
- Comment oses-tu ? Montre-toi !

Un homme sort de l'ombre. Élégant et paisible, il avance. À quelques mètres d'Ambre, il s'arrête. Il porte une armure grise élégante. Son visage est caché par un masque argenté. Son casque est rehaussé par 2 cornes partant vers l'arrière.

- Qui es-tu ?
- Je n'ai aucune raison de te le cacher, ni de te le dire… Tu ne dois pas être le chevalier du Cancer aux vues de la réaction de l'armure !
- Perspicace et humoriste ! C'est bien ma veine ! Je tombe toujours sur ce genre de mec ! Je ne suis pas le chevalier du Cancer mais je protègerai cette maison quand même, tu ne la passeras pas !
- Ahahaha ! Je n'ai pas l'intention d'aller où que ce soit ! Je ne suis venu que pour vérifier ce que cet imbécile de Chahar a prétendu ! Athéna est là, je la sens, mais ces chevaliers ne sont pas à la hauteur de leur déesse !

Ambre se lança sur l'inconnu, lui décochant un coup de pied qui le fit reculer. Son casque tomba à terre, laissant à découvert son visage.
D'une beauté parfaite, le visage était recouvert d'une petite marque verte au-dessous du coin de l'œil gauche. Un mince filet de sang coulait de sa bouche.

- Alors ? Je ne suis pas à la hauteur ?
- Pauvre folle ! Comment as-tu osé porter la main sur moi ! ? Ahahaha ! ! Tu as vu mon visage ! Tu es perdue ! Sans ton armure, il ne suffira que d'un coup pour te tuer ! Adieu jeune fille !

Ambre réalisa que son geste avait été irréfléchi. Peu à peu, la panique s'emparait d'elle. L'homme leva les bras vers l'arrière en imitant les cornes de son casque.

- Corne terrestre, soulève mon ennemi !

Une terrible énergie verte s'échappait de ses bras. Il s'élança vers Ambre, terrifiée. Il abaissa les bras sur Ambre avec une puissance et une rapidité fulgurante.

- Argh ! Comment… ? Comment as-tu fait ?

L'homme à l'armure grise était à genou devant Ambre incrédule. Il avait pris toute l'énergie de son attaque dans le dos sans même toucher Ambre. Un disque surgi de nulle part, était apparu devant Ambre. Au moment où les bras de l'homme s'abattaient sur elle, ils sont entrés à travers le disque puis ressortis par un autre disque, apparu tout aussi soudainement derrière lui, assénant toute leur puissance sur le dos de leur propriétaire.

- Elle n'a rien fait !

Ambre et le mystérieux inconnu se tournèrent alors vers le pilier, d'où provenait cette voix.

- Aka ! Dieu merci !
- Éloigne toi Ambre ! Je m'en occupe. Dit Aka avec attention, puis il se tourna vers l'homme à terre. Tu ne comprends pas comment tu as pu te blesser tout seul, n'est-ce pas ?
- Ça m'est égal ! Tu n'auras plus l'occasion de pavoiser une fois que je t'aurai tué ! Mon armure m'a protégée et je n'ai pas gâché toute ma puissance sur une femme sans armure ! Toi, tu vas la sentir même à travers ton armure, Chevalier du Taureau !
- Tu avais raison sur un point, Ambre ! Il est perspicace ! Ce sont les cornes qui m'ont trahi ? lança très ironiquement Aka. Moi qui voulait rester incognito !
- Tu riras moins quand je t'aurai…Huh…

Il ne bougeait plus.

- Non ! Non ! Sors de ma tête !
- Ne t'inquiète pas, je ne te tuerai pas, pas cette fois ! Je veux juste savoir qui tu es ! Plus tu résisteras plus tu souffriras !

Aka avait fermé les yeux et investi l'esprit de cet homme. Brusquement, Aka ouvrit les yeux.

- Non… ne fais pas ça ! lança-t-il à l'homme à l'armure grise

Celui-ci arbora un sourire et s'écroula à terre.
Ambre regardait Aka sans comprendre ce qui arrivait à celui qui fut leur ennemi.

- Qu'est ce qu'il y a ?

L'homme élégant à l'armure grise, gisait à terre, sans vie, un large sourire en guise de réponse.

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Cette fiction est copyright De Jamyal Ciprion.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.