Chapitre 3 : Le défi de Zeus


L'Olympe, cinq années après le décès de Seiya

Un lieu intemporel. Un homme. C'est un messager de Zeus prénommé Correos. Décidément, ce n'était pas son jour de chance : sa camarade Cara n'avait même pas un kilomètre à faire alors que lui devait se rendre au temple le plus éloigné ! En plus il allait avoir affaire au moins commode de tous les résidents de l'Olympe.

Correos passa devant de nombreux temples, tous différents : d'abord le temple vide d'Hadès. Il ressemblait en tout point à celui de l'Elysion et était entouré de tulipes noires. Ce temple était maintenant désert et pourtant Correos ressentit comme une présence qui l'effraya et le fit accélérer. Puis le messager passa par la demeure d'Aphrodite. Le marbre qui la composait était des plus purs et d'un blanc immaculé. Sur chaque mur extérieur étaient posés des miroirs et tout autour des statuts qui représentaient la déesse dans différentes poses poussaient des roses rouges. Ensuite, se succédèrent les résidences d'Apollon et d'Artémis. Bien que ces dieux étaient jumeaux, leurs temples n'avaient rien de semblables. Le premier, où abondaient des milliers de tournesols, était uniquement fait d'or alors que le second, qui se trouvait au cœur d'un bois, ressemblait plus à une immense cabane qu'à l'habitation d'une déesse. Correos venait enfin d'arriver à destination : le temple d'Arès. Il ressemblait davantage à un blockhaus qu'à autre chose et était encerclé de chardons, d'orties et de quelques touffes d'herbe jaunie. Tout y était à l'image du dieu de la Guerre : froid et austère. Correos n'eût pas à entrer : Arès se trouvait déjà sur le seuil. Il était grand, athlétique et avait la peau légèrement hâlée. Il avait un bouc taillé court, un visage carré et ses cheveux bruns lui arrivait à la nuque. " Que me veux-tu messager ? ".

Correos avait la chair de poule. Le regard d'Arès lui rappelait celui d'un prédateur prêt à bondir. Le messager inspira un grand coup et répondit :" Votre père et souverain vous demande de venir immédiatement. "

" Dis lui que j'arrive tout de suite, enfin si tu arrives là-bas avant moi ". Et sur cette phrase Arès partit en courant. En quelques minutes il parvint à l'entrée d'un temple. Le parterre de lys dorés et les éclairs entremêlés gravés sur le haut du temple lui confirmèrent qu'il était bien devant la demeure de son père. Le dieu de la Guerre franchit le perron et traversa le " couloir des héros " qui débouchait sur la salle du trône. Elle était déjà là. Arès ne savait pas pourquoi mais il se doutait qu'il n'aurait pas été seul. " Comment vas-tu chère sœur ? " lui demanda-t-il avec une certaine hypocrisie. " Je me sentirai mieux lorsque je saurai pourquoi nous sommes là ". Apparemment Athéna était inquiète.

Le roi des dieux entra. Il était très grand et sa peau était de la même couleur que celle d'Arès. Il avait des cheveux et une barbe argentés. Son visage semblait chaleureux mais son regard gris-acier était beaucoup plus grave. Zeus s'adressa à ses enfants " Si je vous ai convoqué tous les deux c'est pour vous parler de l'avenir de la Terre ".

Athéna se figea et devint blanche tandis qu'un sourire carnassier naissait sur le visage d'Arès.

" Je voudrais que vos deux camps s'affrontent afin de déterminer celui qui est le plus apte à défendre la Terre. ".

" Mais père, j'ai toujours défendu la Terre comme il le fallait, avec tout mon cœur et je ne pense jamais avoir failli à ma tâche. Pourquoi m'en enlever la protection ? ".

" Athéna, actuellement ton Sanctuaire est très affaibli. Tu n'as quasiment plus de chevaliers et ceux qui restent sont loin d'être les plus forts. " répondit Zeus.

" Mais Arès ne dispose que de quatre Berserkers " protesta la déesse.

" Tu as peut-être raison sœurette. Mais ce sont mes quatre meilleurs guerriers, les commandants des mes légions, et ils ont chacun le niveau de deux voire trois chevaliers d'or… " argumenta Arès " … alors que toi tu ne disposes que de deux chevaliers d'Argent dont un qui ne s'est plus entraîné depuis la fin de la guerre Sainte. Et je ne parle même pas de tes cinq chevaliers de Bronze qui sont des minables. Quant à ton apprenti chevalier d'Or il est bien trop occupé avec la reconstruction des armures pour pouvoir prendre part à un éventuel combat ".

Athéna se mit en colère " Je les ai observés ces quatre dernières années et ils ont fait énormément de progrès. Et tu as oublié les quatre apprentis que Marine forme actuellement. "

" Si tu veux soeurette. Ca ne change pas grand chose ".

" Taisez vous ! " tonna Zeus. " Cette dispute semble montrer que vous êtes d'accord avec ma proposition. Arès, envoies tes chevaliers au Sanctuaire. S'ils sortent victorieux je te donne la protection de la Terre. De plus, si tu réussis je briserai le sceau d'Athéna ce qui te permettra de te réincarner d'ici une quinzaine d'années. Athéna es-tu d'accord ? ".

" Apparemment je n'ai pas le choix ! J'accepte donc le défi car je suis convaincue que mes chevaliers gagneront. "

" Alors qu'il en soit ainsi. Le camp victorieux sera celui qui aura obligé l'autre à se rendre ou celui où il restera des survivants ". Tels furent les derniers mots du roi des dieux : les dés étaient jetés.


Sanctuaire deux jours plus tard

Cinq ans, cinq longues années pendant lesquelles le chevalier du Loup avait parcouru le globe. Son tour du monde n'était qu'un semi-succès, car il avait retrouvé un grand nombre d'armures mais pas de jeunes hommes capables de devenir apprentis. Il approchait maintenant des maisons du zodiaque. Son cœur faisait des bonds, il était content de revoir ses frères. Maintenant il pouvait distinguer une ombre qui se déplaçait vers lui. Le soleil l'aveuglait et il dût faire une visière avec ses mains pour voir quelle était la personne qui accourait vers lui. C'était Ichi.
" Nachi je suis heureux de te revoir " dit le chevalier de l'Hydre tout étreignant son ami.

Les deux chevaliers partirent vers la maison de Nachi pour qu'il puisse y poser ses affaires. Ichi profita du chemin pour lui raconter tout ce qu'il avait manqué. Ainsi, Nachi apprit que Shaina et Géki avait eu un petit garçon qui se prénommait Cassios et qui venait d'avoir quatre ans. Shaina avait, avec l'accord du grand Pope, totalement abandonné son rôle de chevalier pour se destiner à celui de mère. Ban, quant à lui, mettait la touche finale à sa compilation des livres du Sanctuaire depuis son retour de Jamir, trois ans auparavant. Marin s'occupait de l'entraînement de quatre apprentis. Trois d'entre eux étaient connus de Nachi : c'étaient les trois chevaliers d'acier de la fondation Graude qui avaient décidé de porter une " véritable " armure. Le quatrième était une fille prénommée Khirona ; elle était arrivée trois ans auparavant et avait demandé à parler au chevalier Phénix. Elle voulait le remercier de l'avoir sauvée ainsi que son grand-père. Sa douleur fut grande lorsqu'on lui répondit que le chevalier Ikki n'était plus de ce monde. Une fois sa peine atténuée, elle avait émis le vœu de devenir chevalier. Le grand Pope l'avait reçue et avait décelé chez elle un grand potentiel. C'est ainsi que Khirona était devenue le quatrième apprenti de Marin. Quant à Géki il n'avait cessé de s'entraîner et avait même redoublé d'effort à la naissance de son fils. Cependant, personne n'était en mesure de dire quel était maintenant son niveau car, pour cela, il aurait fallu un affrontement et, apparemment, cela n'était pas prêt d'arriver.

Au moment où les quatre hommes arrivèrent, tous les habitants du Sanctuaire étaient occupés. Nachi et Ichi étaient sur le seuil de la porte. Ban écrivait sur son ordinateur dans la bibliothèque du Sanctuaire. Le grand Pope discutait avec Athéna. Marin menait la vie dure à ses apprentis. Géki s'entraînait. Et Shaina préparait le repas pendant que Cassios la harcelait de questions sur les chevaliers d'Athéna.

L'homme qui semblait être le chef s'adressa à ses trois compagnons : " Dispersons-nous ! Et rappelez vous : les seuls choix pour nos adversaires sont la reddition ou la mort . A tout à l'heure pour fêter la victoire. " Ils se séparèrent et chacun pris une direction différente.

Il était l'heure d'aller déjeuner. Géki, regardait la mer " il n'y a pas plus heureux que moi ! " pensa-t-il. De plus, Géki était content de lui car il commençait à réellement maîtriser le sixième sens. Si Kiki avait déjà reconstruit les armures d'or peut-être en aurait-il mérité une. Le chevalier de la petite Ourse se figea : un cosmos venait de se faire sentir derrière lui. Il se retourna. L'homme qui lui faisait face était plus grand et plus costaud que lui ; il n'avait jamais vu quelqu'un d'aussi impressionnant. Il était roux et avait un visage poupin, il ne semblait pas avoir plus de 13 ans. Il ne portait pas d'armure mais avait dans son dos une boîte cylindrique qui faisait cependant penser à une cloth box.

" Bonjour chevalier de la petite Ourse. Je m'appelle Ewan. Je suis l'un des quatre commandants Berserkers d'Arès et aussi connu dans les légendes chrétiennes comme l'un des cavaliers de l'Apocalypse. Je commande la légion Terreur et suis le cavalier de la Guerre. Soumets-toi à Arès et je ne te ferai aucun mal ".

Géki était surpris il n'y avait aucune animosité dans la voix du jeune garçon alors qu'il se présentait comme un ennemi. " Alors tu vas devoir me battre et même me tuer car jamais je ne me soumettrai pas à ton maître ! ".

" Très bien, je regrette d'en arriver là mais tu ne me laisse pas le choix ". Ewan se mit en garde. La boîte cylindrique se mit à briller puis s'ouvrit. En sortit une armure : de couleur bais, elle représentait un cheval ou plutôt un destrier (c'est-à-dire un cheval de guerre) portant une cuirasse (une sorte d'armure pour cheval couvrant la tête et une partie des pattes) et, à son flanc droit, il y avait un fourreau dans lequel se trouvait un glaive. Les pièces se dissocièrent et vinrent couvrir totalement le cavalier de la Guerre ; seuls les yeux noisette d'Ewan étaient visibles grâce à une ouverture rectangulaire sur le casque.

Le ciel s'était assombri et l'on avait l'impression d'y voir un ours dressé sur lequel fonçait, tel un taureau dans l'arène, un cheval de guerre. Un combat allait commencer.

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Cette fiction est copyright Nicolas Vandenabeele.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.