Introduction


Dans une galaxie lointaine, très lointaine… Un vaisseau sillonne l'étendue galactique. A son bord, le siége de la république, enfin rétablie. Nos héros dorment-ils sur leurs lauriers ? Espérons que non. Car l'heure des aventures a sonné. Du moins c'est ici que la nôtre commence...

Voyez les yeux de notre ami rouler en tous sens sous ses paupières closes. Un brin agité cet humain. Savez-vous seulement ce qu'il vit en cet instant ? Son pire cauchemar. Le très confiant Han Solo ? Quelle blague ! Et pourtant.



Les yeux. Cela commençait toujours par ces yeux. Bleus lagon sur fond de nacre. Puis la peur, la douleur, la détermination. Un nom. Shun. Ses sensations, ses sentiments. Il craignait pour la vie de ses amis, il souffrait tandis qu'il retenait les coups, protégeant Seiya dans sa lancée. Pour en finir avec ce maudit pilier. Tant de souffrances pour en arriver jusque là. Il en était persuadé, il le devait : ils allaient réussir ! A la toute première fissure, la joie. Mais aussi l'angoisse que Seiya n'y ait pas survécut. Athéna, Saori était-elle…Le ciel soit loué, deux silhouettes se dessinaient soudain ! La suite de la scène, Han la percevait véritablement en un éclair, dans une apothéose de couleurs, d'énergies et oui, d'amour : l'union parfaite de brillantes constellations face à un trident désormais inopérant. Et l'urne scellée. Les flots déferlaient déjà dans le temple meurtri, comme pour en laver l'affront à la déesse. Alors, le courant les emportait tous à la surface, avec une violence qui aurait semblé insupportable au commun des mortels. Non ! Revenez, revenez …Mais ces images étaient bel et bien d'un autre temps et Han était impuissant à en changer le cours. Anxieux, Han se demandait : Suis-je donc le seul à ressentir encore cette terrible menace ? Angoisse.
Noir sur noir...
Et toujours le rêve reprit. Les yeux. Puis douleur. Et sentiments. Le pilier cédait. Peur et incertitude. Apparition des deux amants...
Affolement ! Mais qu'est-ce que cela signifiait ? Han, en sueur, dormait toujours, tremblant, gémissant. Leia, éveillée, habituée à ces terreurs nocturnes, le berçait doucement. Cela ne l'éveillait jamais. Ni ne l'apaisait aucunement d'ailleurs. Le jour, Han ne faisait jamais allusion à ses rêves. Pourquoi parler de ce qu'aucun d'eux ne comprenait ? Elle ne le pousserait pas non plus à s'expliquer sur ce que son corps ne traduisait que trop bien la nuit venue. Une peur. Totale. Un absolu sans mots. Qui brisait leur couple par le silence qu'il imposait. " Je ne renoncerai pas à toi. " Elle s'aperçut alors que la peur était toujours communicative. Sa main se crispa sur son ventre. Les enfants, elle tiendrait pour eux aussi bien que pour Han et elle-même.

Six heures un quart standard. Les oxylampes se mirent à clignoter tour à tour. Han et Leia, ou comment gérer la crise.

Ah, cette lumière blanche et persistante : il avait toujours détesté ces satanés réveils automatiques ! Leia était déjà fin prête. Sept mois maintenant. Son ventre tendait le tissu blanc, fièrement. Elle lui sourit comme si elle avait voulu par-là même effacer les terreurs de la nuit.

- " Je suis déjà attendue au conseil. Une com-link de Luke est arrivée : il donne des cours jusqu'à demain matin. Il s'excuse pour le déjeuner.
- Monsieur est très occupé ! Ne t'inquiète pas, je le sais bien. "

Il y eut un silence puis :

-" Je n'en reviens toujours pas qu'il ait accepté de former cet Odul d'Endor, ce petit sage de dix ans.
- Peut-être a-t-il la fibre paternelle après tout ! " plaisanta-t-elle sur le célibat trop bien connu de son frère.
- " Cette formation est toute à son honneur, quoi qu'il en soit. "

Han se força à un peu d'entrain.

-" J'espère, quant à moi, avoir plus qu'une simple fibre pour nos deux à venir ! De l'amour, toujours !
- Et ils te le rendent déjà, crois-moi.
- Comment…
- Je le sais, c'est tout. Je leur ai même déjà conté tous tes exploits ! ", une main sur son ventre, le sourire aux lèvres.
- " Moi et vos trucs de Jedi…je m'y perds !
- Un jour tout sera clair. "

Phrase ambiguë…
Ce rêve…

- " J'en doute, ma belle. En attendant sauve-toi, je ne veux pas t'attirer les foudres du conseil.
- Tu ne te rendors pas alors ?
- Mais non ! J'ai à faire moi aussi. A plus tard. " Baiser furtif et doigts qui se délient.

Significatif.
Et rapide pour éviter le sujet délicat. Ils s'aimaient encore pour sûr, mais s'éloignaient indéniablement. Han était dans l'expectative. Même sa joie initiale pour la venue des jumeaux s'était permutée en une angoisse quasi-permanente. Ce rêve cesserait-il pour autant ?
Dieux, était-il devenu si parfaitement égoïste que seul son propre répit lui importait ? Mieux valait le silence. Il ne voulait pas la perdre. Mais il préférait la voir s'éloigner plutôt que de la voir souffrir à ses côtés. Oui il était égoïste : il ne lui demandait absolument pas son avis. Et il se détestait. Alors il se leva, prêt à se saouler de travail jusqu'au soir.

La journée s'écoula mais à un rythme des plus soutenus. Le vaisseau ralentissait peu à peu, pour atteindre bientôt à une stabilité complète. Recréant les activités relatives des cycles diurnes et nocturnes. Propres à ne pas déstabiliser les organismes humains à son bord. En cette nouvelle république, les mesures de sécurités établies sous le règne de l'empereur ne s'appliquaient plus. L'impressionnante astrosphère n'avait plus à jouer les discrètes !

Han était de retour dans ses appartements. Un semblant de préoccupation dans la tête. Pour ne pas penser plus sérieux.
Quelle bourde ! Les Bimms étaient repartis furieux, criant qu'ils s'étaient fait voler, dépouiller, abusivement tromper, du moins d'après la traduction de 6-PO. Cela avait fait le tour du vaisseau dans la journée. Tout ça pour une antiquaille qu'ils appelaient la perle des perles ! Il avait eu de la peine à calmer Chewie pour sûr. Il porta les mains à son front. Prise de tête, cette histoire !

- " Ce n'est pas de ta faute, Han. Une enquête est en cours. "Leia se tenait sur le seuil de la chambre.
- " Je crois que la diplomatie n'est pas mon fort ! Dés qu'ils ont su à qui ils parlaient, ils n'ont plus vu que l'étiquette du contrebandier. Sans cela, ils n'auraient pas voulu discuter le prix et n'auraient sûrement pas été tentés de me donner un aperçu de la marchandise.
- La diplomatie n'est pas pour toi ? Tu es pourtant beau parleur, que je sache ! " Un brin d'humour, ça ne mange pas de pain…

Il sourit, enfin.

" Tant que j'y pense, reprit-elle, j'ai vu du monde aujourd'hui. Les examens confirment que l'accouchement pourrait survenir plus tôt que prévu
- Tu en fais trop Leia. Tu dev…
- Non, Han. Jaina et Jacen sont confiants et en bonne santé. Je serais la première informée sinon, tu ne crois pas ? Je vais bien. De plus, un accouchement prématuré est un phénomène fréquent avec des jumeaux. Alors n'ajoute rien. Ce qui doit être, sera. "

Et comme Han ouvrait la bouche,

" Non, plus un mot ! " dit-elle faussement autoritaire.

Cette conversation avait du bon. Un semblant de complicité dont ils avaient besoin tous les deux.

" J'ai vu Odul également, en coup de vent. Il a juste dit qu'il avait trouvé et que tu comprendrais.
- Hum, oui…cela fait des semaines que nous travaillons sur ces plans de Calius saj Leeloo. " marmonna Han. Il s'était soudain renfrogné et lui tourna le dos.

Et Leia songeait : La cité de cristal ? Par trop improbable... Han, que me caches-tu ? Tu t'obstines et rien ne perce. Et je ne peux lire en toi. Ce serait trahir ta confiance. A son doigt, un anneau brillait. Leia Organa Solo. Si seulement nous pouvions nous confier tous les deux ! Son cœur se serra…Ne l'avait-elle pas déjà trahi ?

Cette nuit, comme tant d'autres, depuis bientôt dix mois. Han lutta pour ne pas s'endormir.

Ce fut peine perdue. Une soudaine torpeur l'envahit, il sombra. Le rêve recommença, copie conforme et terrifiante des précédents. Il n'avait eu droit qu'à quelques rares nuits de repos jusqu'à présent. Mais depuis deux mois déjà, plus une seule. A ses côtés, Leia ne dormait pas. Elle tentait de rassurer son Jacen, sa Jaina. Simultanément des vagues de peur, des images qui n'en finissaient plus d'être folles, à force de se répéter encore et encore, lui parvenaient. Elle pleurait, sentant confusément que père et enfants tremblaient pour les mêmes raisons. Et comme toujours elle assistait, impuissante, aux souffrances de chacun, ne pouvant jamais réussir à éveiller qui que ce soit.

Le lendemain matin, au détour d'un couloir, une main saisit le bras de Han.

- " Han, suis-moi je te prie.
- Odul ! oui, c'est le moment. Il faut que je sache. "

Retour au sommaire - Chapitre suivant

www.saintseiya.com
Cette fiction est copyright Millereux Marie-Line.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.