Chapitre 2 : Retrouvailles au Japon


Un aéroport de Tokyo, mai 1987.

Shun


Ils sont en retard. Qui ça ? Mais les chevaliers d'or, bien sur. Depuis un mois que nous sommes revenus, Zeus seul sait par quel miracle, sur la terre, ils n'ont toujours pas retrouver leurs pleins pouvoirs. Moi non plus, du reste, ni mes frères. Nous nous étions retrouvés, au matin du seize avril, dans les arènes du Sanctuaire, sans qu'aucun parmi nous n'y comprennent rien, pas même Saori. Nous étions restés une semaine en convalescence, puis nous avions quittés le Sanctuaire pour nous ressourcer, si l'on peut dire. Shiryu était repartit aux cinq pics en Chine, Hyoga en Sibérie et Ikki sur l'île de la Mort. Moi et Seiya, par contre, avions pris la décision de rentrer au Japon, pour retrouver Seika. D'ailleurs, tous deux devaient être à l'orphelinat des enfants des étoiles avec Miho. Saori aussi était revenue au Japon, car elle devait s'occuper de gérer la Fondation Graad. Nous allions fréquemment la voir, mais ces derniers temps, elle paraissait soucieuse. Et hier, elle nous a annoncé qu'elle avait convoqué les treize chevaliers d'or, si on comptait Kanon, pour une réunion spéciale. J'avais été chargé de venir les chercher à l'aéroport, puisqu'il ne pouvait plus se déplacer à la vitesse de la lumière, sans quoi ils serait venus immédiatement, et de les conduire à l'hôpital de la Fondation, je n'en savais pas plus. Et j'étais là, devant l'imposant édifice, à les attendre. On avait signalé que l'avion en provenance d'Athènes aurait du retard, dut à une avarie. J'avais beau être quelqu'un de patient, il y avait tout de même des limites ! Ils avaient deux heures de retard, ni plus, ni moins. Je m'apprêtait à partir quand soudain, un cri strident retentit dans le hall. Je fonçais à l'intérieur, et manquait d'éclater de rire.
La cause de la panique était Aldébaran. Avec sa taille démesurée, il avait fait peur à une brave demoiselle qui était tombait dans les pommes, et autour d'eux les gens s'affairait à la ranimée. Une voix familière se fit alors entendre.

-Décidément, tu n'en rate pas une, Aldébaran. Après le problème de poids durant le vol, tu manques de provoquer une crise cardiaque à une pauvre femme.
-Garde tes sarcasmes pour toi, Milo. Toi aussi tu en as fait de belles, avec tes scorpions.
-Vous n'avez pas bientôt finit de faire le pitre tous les deux ? Je me demande ce que bien penser Shun en vous voyant ainsi.

Cette voix suave et douce…Impossible de s'y tromper. C'était Aphrodite. Dans un survêtement pourpre et blanc, chaussé de baskets, et avec ses lunettes de soleil, on l'aurait facilement pris pour un quelconque touriste. Il me fixait du regard, et paraissait satisfait de ma présence.

-Je suis très content de te revoir, Shun.
-Moi de même, Aphrodite. Où sont les autres ?
-Eh bien, hormis les deux clowns, ils sont tous à la douane. Ils ne devraient plus trop tardés.
-Attend un peu, le bellâtre superficiel ! De quoi tu nous a traité, Milo et moi ?
-Ah non, vous n'allez pas commencer maintenant! J'ai déjà passé deux heures à vous attendre, et j'ai pas envie de recommencer à cause d'une querelle stupide ! Alors maintenant, vous vous asseyez et vous la fermez ! criais-je, hors de moi.

Ils me regardaient sidérés. Apparemment, mon petit discours n'avait pas était inefficace, et ils obéirent instantanément. Une dizaine de minutes plus tard, les dix derniers chevaliers pénétraient dans le hall. Tous habillés de survêtement, comme Aphrodite, ou de jeans et de tee-shirts, comme Milo, tous chaussés de baskets, chacun un sac de sport en bandoulière, on aurait vraiment dit des gens tout à fait normaux. Tous me saluèrent gaiement, même Camus, pourtant peu habitué aux grandes embrassades et aux retrouvailles émouvantes.

-Dit moi, Shun, sais tu ce que nous veux la princesse? Fit Doko, l'air grave.
-Pas le moins du monde. Mais on le saura bien assez tôt. Pour l'instant, nous devons aller chercher Seiya à l'orphelinat. Shiryu et Hyoga, eux, sont déjà à l'hôpital. Pour ce qui est de Ikki, il nous rejoindra bien assez tôt.
-L'hôpital ?Mais pourquoi ?La princesse serait elle… ? dit Shura, interloqué.
-Shura, je croyais pourtant t'avoir dit que je n'en savais rien, mais je suis à peu près sur que Saori n'a rien.
-Mais…
-N'insiste pas, Shura. Nous verrons bien par nous même. répliqua calmement Shaka.
-Allez, tous en route. ajouta Aiolia.

Le trajet se déroula sans encombres, Shun et les chevaliers d'or discutant de choses et d'autres, se racontant mutuellement leur nouvelle existence après la Guerre Sainte, qui s'annonçait sous les meilleurs auspices. Saga et Kanon apprenaient à mieux se connaître et résidaient ensemble près du Sanctuaire. Shura et Aioros, eux, passait la plupart de leur temps en Espagne avec Aiolia et Milo (Shura leur avait proposé de visiter le pays). Aphrodite jouait les tombeurs dans des boîtes de nuits, et ne manquait pas de succès. Mu restait à Jamir où il se chargait de l'entraînement de Kiki. Shaka était retourné dans son temple en Inde, Doko aux cinq pics où il vivait paisiblement avec Shunrei et Shiryu, quoique ce dernier s'absenta souvent pour venir voir ses frères. Aldébaran demeurait au Sanctuaire, n'ayant pas d'endroit particulier où se rendre. Camus, lui, passait tout son temps en Sibérie avec Hyoga, bien que comme Shiryu, il partit souvent au Japon . Mais le choc pour tout le monde, c'était Masque de Mort. Il s'était trouvé une petite amie, Jessica, une jeune fille blonde aux yeux noirs, très douce quoique que facilement irritable avec qui il passait tout son temps libre, quand il n'était pas obligé de ranger la bibliothèque du Sanctuaire, petit travail dont Saori l'avait chargé avant son départ. En fait, chacun essayait de retrouver une vie plus ou moins normal. Mais vint un moment ou Shun posa une question délicate.

-Au fait, c'est quoi ces histoires de poids et de scorpions ?
-Mu, tu t'en charge. lancèrent immédiatement les autres chevaliers.
-Ok, ok. Voilà, au décollage de l'avion, Milo a accidentellement laissé s'échapper un de ses petits amis, un scorpion de quinze centimètres. Résultat, une panique générale et des exterminateurs dans tous les coins. Une vraie pagaille. Encore heureux, Saga a finis par le coincer et le remettre dans son bocal.
-Et cette histoire de poids ? fit Shun, atteint d'un fou rire monstre.
-Ca, c'était après le décollage. Quand Aldébaran bougeait pour allez voir Camus ou Kanon dans la rangée d'à coté, tout l'appareil était déstabilisé.
-Comme dans Police Académie 5, quoi. conclut Shun en riant.
-Police quoi ? lança Aphrodite.
-Bah, un film. Si on a le temps, je te le passerai. Ah, on est arrivé. L'orphelinat des enfants des étoiles.

Les chevaliers d'or levèrent les yeux vers l'immense bâtisse, là où l'histoire de Pégase avait commencé. On entendait derrière les cris de joie des enfants. Shun brisa le silence.

-Tel que je connais Seiya, il doit être entrain de jouer au foot avec les enfants ou alors à discuter avec Seika.
-Seika ? Sa sœur ? Il a tout de même finis par la retrouver, alors. lança Masque de Mort.
-Bien sur. Après la guerre contre Hades, elle était revenue au Japon. Ce fut une raison supplémentaire pour Seiya de revenir ici. fit Shun.
-Je suis content pour lui. Vu le temps qu'il a passé à la chercher… continua Kanon.
-C'était vraiment un bonheur mérité, n'est ce pas ? finit calmement une voix féminine.

Les chevaliers tournèrent la tête. Dans l'encadrement de la porte de l'orphelinat se tenait une jeune fille aux longs cheveux roux et aux yeux noisette, vêtue d'une robe blanche à fleurs rose et chaussée de sandales. A sa vue, Shun prit un ton très doux.

-Bonjour Seika. Dis moi, où est ton frère ?Il aurait dut nous attendre devant la porte.
-Les enfants lui ont proposé une partie de foot, alors…
-D'accord, j'ai compris. On a plus qu'à attendre qu'il ait finis, c'est ça ?
-Gagné. En attendant, entrer. fit Seika avant de se tourner vers les chevaliers d'or. Je vous prit d'excuser mon petit frère. Il est très turbulent.
-Bah, ne vous en faites pas. On attendra le temps qu'il faudra. N'est ce pas, les amis ? lui répondit gentiment Shaka.
-Oh la la, si Shaka a dit mes amis, c'est qu'il est malade. Fit une voix bien connue.
-Seiya ! lancèrent à l'unisson les personnes présente.
-Eh oui, la star est de retour, et plus forte encore qu'avant. Quand je vous ais entendus, j'ai abrégé la partie, et me voilà. répondit il, secouer de fou rire. Puis, reprenant son sérieux : Saori nous attends. Il faut y aller.

Et sans même attendre une réponse de la part de ses pairs, il détala comme un lapin et disparu à l'angle de la rue, laissant derrière lui quatorze chevaliers complètement médusés.

-Pincer moi, je rêve. Il pourrait quand même nous attendre. fit Kanon, partagé entre amusement et colère.
-En faite, fit Seika, je crois qu'il avait hâte d'échapper à sa corvée de vaisselle, mais il ne paie rien pour attendre, croyez moi.
-Bon, c'est pas tout ça, mais si on veut le rattraper, il faudrait partir dès maintenant. répliqua Doko. A bientôt mademoiselle, et au plaisir de vous revoir.

Sur ce, la petite compagnie se mit en route. Shun les mena au travers de la ville, quelque peu hésitant de temps à autre sur le chemin, et ils finirent par arriver devant l'imposante bâtisse qu'était l'hôpital de la Fondation Graad. Tandis que le chevalier Andromède demandait à voir Saori à une réceptionniste, les chevaliers d'or avancèrent peu à peu dans le couloir, et finirent pas arriver devant l'unité de soins intensifs. Et il la virent. Saori. De l'autre côté de la vitre, dans un tailleur bleu pâle, assise au chevet d'un petit garçon aux yeux vert, l'air bien mal en point. Il était relié à diverses machine et à de nombreuses perfusions, et des bandages, par endroit tachés de sang, entouraient toute sa poitrine. Il avait les yeux entrouverts, et fixé Saori tout en lui parlant. Dans la pièce, il y avait une autre personne. Une femme d'une trentaine d'années, aux yeux du même vert que l'enfant, sa mère à n'en pas douter, l'air profondément triste et inquiet. On la sentait au bord de la crise de nerfs.

-Je suppose que vous êtes les personnes attendues par miss Kido.

Les chevaliers tournèrent la tête. Un médecin venait d'arriver, avec derrière lui Shun, Shiryu, Hyoga et Seiya. Il avait l'air grave. Il donna de légers coups sur la vitre. Saori tourna la tête, et, à la vue de ses chevaliers, son visage s'éclaira. Elle se leva et sortit de la pièce.

-Nous sommes heureux de vous revoir, princesse. Fit le chevalier de la balance.
-Moi de même, Doko. Mais nous n'avons pas le temps de discuter.
-Et les explications, c'est trop demander ? ronchonna Masque de Mort. J'aimerai bien savoir qui sont ces gens dans la pièce à coté, pourquoi vous nous avez fait venir et pourquoi précisément ici.

Saori soupira, tandis que tous les autres foudroyaient littéralement Masque de Mort du regard.

-Cette femme se nomme Kodama Mizuno, et le garçon est son fils, Vain. Il y a environ un mois, alors qu'il rentrait de l'école avec sa sœur, Makoto, il a été attaqué par de mystérieux inconnus en armures, qui ont enlevés la fillette. C'est véritablement un miracle qu'il ai survécu.
-Des hommes en armures ? Est ce que ça ne serait pas les chevaliers noirs, à tout hasard ? fit Milo.
-J'y ai songeait pendant un moment, mais si ça avait été eux, pourquoi enlevé cette enfant ? J'ai retourné le problème dans tous les sens, sans rien trouvait, jusqu'à ce que le petit Vain m'ai confié que sa sœur était plutôt…étrange. Et c'est alors que j'ai compris.
-Compris quoi ? fit Seiya.
-Qu'il était fort possible qu'il y ai bientôt une nouvelle Guerre Sainte, car si ce que je pense est confirmé, nous courrons droit à la catastrophe. C'est pour ça que je vous ai fait appeler. Pour m'aider à interroger Vain.
-Interroger Vain ? Mais comment ? renchérit Mu.
-Mais en fouillant dans sa mémoire, tout simplement. Répliqua calmement Saori.

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Cette fiction est copyright Florence Roekens.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.