Chapitre 3 : Karl, mon frère


Depuis le départ d'Athéna et des chevaliers d'or, tout était calme au Sanctuaire. Mais les gardes n'étaient pas rassurés. Seuls deux d'entre eux avaient consenti se placer à la sortie du Coliséum, non loin des marches menant à la maison du Bélier.
Le centre de cet amphithéâtre, souvent rempli de monde, était désert. Une petite semaine s'était écoulée depuis la venue de Rune de Balrog. Ce jour-là, vers midi, on vit soudain un groupe de chevaliers en rangs serrés, qui occupaient le terrain. Au milieu d'eux, un grand homme, à l'air assez fort mais au regard calme et assuré, s'adressait à eux.

L'homme : Nous voici au cœur du Sanctuaire d'Athéna. Nous devons la présenter à Hadès. Je me chargerai de la convaincre. Mais, pour la trouver, il nous faut atteindre le palais du Pope, dont on aperçoit une tour au loin là-haut. Plus bas et plus proche de nous, vous voyez la première maison du zodiaque, celle du Bélier. Pour atteindre le palais, nous devons traverser les Douze Maisons qui sont chacune sur une colline plus élevée. J'ai entendu dire par Minos qu'Athéna avait envoyé les chevaliers d'or en Chine à la recherche du palais d'Hadès. Cependant, méfiez-vous ! Ils ne sont peut-être pas tous partis…Ces sont des guerriers très puissants et dangereux car dévoués jusqu'à la mort à Athéna. Est-ce bien compris ?
En cœur : Oui, seigneur Rhadamanthe !
Rhadamanthe : Parfait ! Une dernière chose…(Se tourne vers la gauche) Vous trois : parcourez le Sanctuaire, et éliminez tous ceux qui refuseraient de se laisser convaincre par le pacte d'Hadès !
Les trois, en cœur : A vos ordres ! (Ils se détachent.)
Rhadamanthe : Pas de massacres inutiles ! (Ils s'en vont) Cyclope !
Cyclope : Oui !
Rhadamanthe : Reprend le commandement des soldats restants, et partez immédiatement pour la première Maison ! Nous vous rejoindrons.
Cyclope : Bien !

Rhadamanthe est entouré de deux grands spectres, et reste seul avec eux.

L'un d'eux : Que faisons-nous, maître ?
Rhadamanthe : Restez avec moi ! Nous devons arriver avant Cyclope et ses hommes. Je doute de leur talent de persuasion. Mais Rune, à son retour, a parlé d'un passage qui permettait d'éviter les Douze Maisons…Nous devons le trouver ! Il nous faut d'abord longer la Maison du Bélier…Suivez-moi !
Les deux crétins en cœur : A vos ordres, maître Rhadamanthe !

Ils se dirigent alors lentement, tous les trois, vers la Maison du Bélier…Pendant ce temps, Cyclope et les autres sont déjà arrivés sur le parvis du temple. Trois gardes du Sanctuaire s'y trouvaient à leur arrivée ; un seul a pu s'enfuir. Le premier a été foudroyé par un rayon lumineux, le second a été laissé pour mort par Cyclope.

L'un des spectres : Attention, soyons prudents ! Ce sont des chevaliers d'or !
Un des abrutis : Aurais-tu peur, Karl ?
Karl : Non, je dis simplement qu'il faut être prudents ! (La bande d'abrutis éclate de rire.)
Un embryon de cervelle caché parmi les abrutis : Peut-être devrions-nous envoyer un éclaireur. (Nouveau rire des abrutis)
Cyclope : Cette idée n'est pas mauvaise…Qui veut s'en charger ?
Une voix : Pourquoi pas Karl ?
Les autres : Ouais !
Karl : Pourquoi moi ?
Cyclope : C'est toi qui a eu l'idée…(Se tourne vers l'embryon de cervelle) Et toi aussi !
L'embryon, hésitant : Euh…D'accord !
Un des abrutis : Regardez-les, ces trembleurs !
Cyclope : Tu n'as qu'à les accompagner si tu veux…
L'abruti : J'y vais sans trembler !

Karl est déjà entré, suivi de l'embryon de cervelle. L'abruti les rejoint. A peine entré, il déclare :

L'abruti : Je m'attendais à une plus belle décoration pour un chevalier d'or ! Tout est blanc !
Karl : Tais-toi, abruti ! Notre adversaire ne doit pas être loin…
L'abruti : Plus nous avançons, plus les murs semblent blancs…
L'embryon de cervelle : C'est vrai…
Karl : Taisez-vous ! J'entends un bruit étrange…
Les deux autres : Les murs sont d'un blanc de plus en plus éclatant !
Karl : Vont-ils se taire, ces deux abrutis…oh, mais la lumière des murs m'éblouit…Attention !
Les abrutis : C'est un blanc vraiment éclatant !
Karl : Attention ! On dirait que le rayonnement des murs se dirige sur nous ! En arrière ! En arrière, bon sang !!

Les murs prennent une couleur phosphorescente…Bientôt, la lumière se concentre au milieu de la pièce.

L'abruti : Tiens, qu'est-ce qui vient sur nous…on dirait une tête de bélier !

Karl fait un bond sur le côté pour l'éviter.

Karl ( à l'abruti) : Ecarte-toi, imbécile !

L'abruti subit l'attaque de plein fouet. Karl parvient à l'éviter, mais il est si ébloui qu'il ne peut rien faire de plus. Le rayon s'étend ; l'embryon de cervelle est balayé à son tour. Au bout de quelques instants, à l'entrée du Temple, Karl entend la voix des autres.

Cyclope : Alors, qu'est-ce qui se passe ?
Une autre voix : Alors, les gars ?

Le rayon lumineux s'intensifie encore. Cette fois, Cyclope parvient à le voir, lui aussi.

Cyclope : Attention ! En arrière, tous ! Vite !

Les spectres dévalent les escaliers aussi vite qu'ils peuvent pour s'enfuir. Des rayons de lumière intenses percent la Maison du Bélier de tous les côtés. On entend un bruissement de plus en plus fort, suivi d'une explosion de lumière. Les spectres qui ne se sont pas enfuis assez vite sont projetés à terre. Quelques instants plus tard, tout semble s'être calmé. Mais, bientôt, un nouveau craquement se fait entendre. Un spectre qui s'était relevé reçoit un morceau de poutre sur le visage. Cyclope décide finalement de se relever.

Cyclope : C'est étrange, c'est la seule poutre qui s'est brisée…et après l'explosion de tout à l'heure. Comme si elle était venue volontairement s'écraser sur la tête de cet imbécile de Lasky…
Un autre spectre : Que faisons-nous, Cyclope ?
Cyclope : De toutes façons, il nous faut bien traverser cette Maison…A moins que…(Tous les regards se tournent vers lui.) J'ai entendu parler d'un passage…un passage qui nous permettrait d'éviter les Douze Maisons…Rune l'a emprunté. Il faut le trouver !
Quelques-uns : Allons-y, cherchons-le !

Les spectres longent la Maison du Bélier, puis tentent de la contourner en passant sur le côté. Ils sont maintenant tous près de l'aile gauche du Temple et la longent. Certains ricanent. Mais, bientôt, un rayon surgit du Temple dans leur direction. Cyclope s'en aperçoit et pousse deux autres spectres en avant.

Cyclope : Allez, hâtez-vous !

Le rayon passe au ras du visage de deux spectres ; un troisième le reçoit de plein fouet. Un spectre s'approche de lui :

- Hé, déjà mort ?
- Non, mais je l'ai échappé belle !
- Ton armure est en pièces !
- Zut ! Il m'en manque la moitié !
- Quoi ? Je croyais que le seigneur Hadès nous avait garanti des surplis plus résistants que ceux des chevaliers d'or !
- Mais les chevaliers d'or n'ont pas de surplis !
- Et alors ? Les armures, c'est pareil ! Hadès nous en avait garanti des solides. J'en ai marre, je vais faire marcher la garantie !
- T'as plutôt intérêt, vu l'état où elle est ! Ceci dit, pour faire marcher la garantie, il faudrait déjà qu'elle ait servi !
- Non, mais ! T'as l'air de dire que je suis un flemmard !
- Non ! Ce mot n'existe pas encore !
- Merde !
- Celui-là non plus !
- Assez !

Pendant ce temps, Cyclope et ses compagnons ont franchi avec succès les rayons lumineux et ont entamé la montée des marches menant à la Maison du Taureau. Cyclope encourage ses amis à se dépêcher de les gravir. Mais ils n'ont pas commencé leur progression depuis quelques instants qu'une grosse voix, dans leur dos, les interpelle.

La voix : Arrêtez ! Le seuil de cette Maison comme celui des autres vous est interdit !

Les spectres s'immobilisent, puis se retournent. Un homme imposant apparaît sur le parvis du Temple.

Quelques-uns : D'où il sort, celui-là ?
D'autres, répondant : De la Maison du Bélier ! Regardez !
Une voix furieuse : Quoi ? C'est lui qui a tué Karl ? Je vais m'occuper de lui !
Cyclope : Attends !! (A l'inconnu :) Qui es-tu ? Est-ce vraiment toi qui a tué nos amis ?
L'homme : J'ignore de qui vous parlez. Mais, une chose est sûre : je ne vous laisserai pas traverser les Maisons. Et si vous tentez de le faire, vous mourrez !
Quelques spectres : Est-ce possible que ce soit cette brute qui…
L'un d'eux : Non ! Regardez ! Sous sa peau d'ours, une épaulette apparaît…elle semble de bronze…
Cyclope (regardant attentivement) : C'est vrai, sans doute…Mais, s'il est vraiment un chevalier de bronze, ce ne peut pas être lui qui nous a joué ce tour…
L'homme à la peau d'ours : Osez m'approcher et m'affronter si vous voulez…et vous verrez ! Moi, Ilunga, chevalier de l'Ours, je défendrai ce lieu sacré !
Un spectre (assez maigre, et aux membres fins, le visage masqué par son masque) : Si c'est vraiment un chevalier de bronze, je l'éliminerai sans problème…
Les autres : Vas-y, Cube !

Cube s'approche d'Ilunga, sur ses gardes. Soudain, des rayons semblent jaillir de ses poignets…Ils brisent les épaulettes du chevalier.

Cube : Vous aviez raison, les gars, c'était du bronze (Les autres spectres ricanent).
Cyclope : Bon, eh bien, on te le laisse, Cube ! Ne perdons pas de temps, poursuivons notre chemin !
Les autres : Oui !

Mais Ilunga réagit aussitôt : il empoigne Cube par le cou et l'étrangle. Puis, il le soulève de terre et commence à le faire tournoyer.

Un spectre (sortant un poignard) : Besoin d'un coup de main, Cube ?
Cube (continuant à tournoyer) : Non ! Ah ! (Retombant seulement sur le sol). Ah ! J'ai la situation bien en main…

Les autres éclatent de rire (c'est une habitude chez ces imbéciles).

Le même spectre (à Cube) : T'es sûr ?
Un autre : Laisse tomber, Hans ! Il te dit qu'il a la " situation bien en main "…
Cube : Ca va aller ! (à Ilunga) Tu vas me payer ça !
Cyclope : Assez perdu de temps ; ça suffit ! Suivez-moi, vous autres ! (Il fonce vers le Temple du Taureau, les autres suivent.)
Ilunga : Non !!

Ilunga fonce pour les rattraper, mais bute sur Cube, à terre, qui est en train de se relever, et se retrouve à terre à son tour. Il se relève en écrasant le corps de Cube, qui se met à hurler. Cube tente une nouvelle attaque, mais Ilunga lui brise un poignet.

Ilunga : Par le coup de patte du Grizzli !

Il atteint Cube à la poitrine et brise son surplis.

Cube : Mon surplis est brisé !
Une voix au loin : Fais marcher la garantie !

Cube veut contre-attaquer, mais Ilunga l'attrape à nouveau, le soulève et tente de l'étouffer. Cube sent ses forces l'abandonner.

Ilunga : Tu ne résisteras pas longtemps à la force de l'Ours !

Hans, dans le groupe de Cyclope, est resté en arrière : il se retourne, attrape son poignard et le lance vers Ilunga, pourtant loin de lui désormais. Le poignard, lancé avec une précision remarquable, passe pourtant au ras de l'oreille d'Ilunga et le rate.

Ilunga : Toi, là-bas ! Reviens un peu ici si tu l'oses !

Hans fait demi-tour et redescend les marches qu'il avait commencé à gravir, bien décidé à aider son ami Cube. D'instinct, Ilunga se retourne sans lâcher Cube. C'est ce dernier qui reçoit le poignard dans le dos. Ilunga le serre une dernière fois avant de lâcher son étreinte brutalement. Sous le choc de la chute, le poignard s'enfonce plus profondément. Cube se remet à hurler.

Ilunga : Tiens ! Il vit encore ?
Hans : Cube !?

Hans fixe Ilunga et lui lance son poignard au moment le plus inattendu. Ilunga tente de le saisir à mains nues mais se coupe la main. Hans lance un second poignard qui, cette fois, se plante dans son épaule.

Ilunga : Tu as eu tort de faire couler mon sang ! Sais-tu qu'un ours blessé est plus dangereux encore ?
Hans : Tu n'en as plus pour longtemps ! Et puis tu n'es pas bien dangereux !

Hans lance une nouvelle attaque au poignard, mais Ilunga, plus rapide que tout à l'heure, l'évite et lui lance ses griffes. Surpris, Hans l'évite de justesse, mais son armure est égratignée. Il s'en étonne, mais, après une deuxième rafale de griffes, son épaulette est endommagée. Il lance alors plusieurs poignards enchaînés les uns aux autres, mais Ilunga les évite ou les repousse de ses coups. Hans fait un bond en arrière et lance, tout azimut, des centaines de poignards. Ilunga croit pouvoir tous les éviter, mais l'un d'eux finit par l'atteindre en pleine poitrine. Il reste quelques instants sans bouger. Un sourire s'esquisse sur le visage de Hans. Mais Ilunga se met à grogner et, toutes griffes sorties, il se jette sur Hans. Celui-ci n'a le temps que de lui lancer un nouveau poignard, qui vient se ficher près du premier. Profitant de ce court répit, il fait un bond en arrière et frappe Ilunga du pied, ce qui a pour effet de lui enfoncer l'un des deux poignards profondément dans la poitrine. Après quelques grognements, le chevalier de l'Ours tombe enfin.
Hans le regarde, encore méfiant. Il jette alors un regard à Cube, qui se relève, presque miraculeusement.

Hans : Cube ! ? Tu vas bien ?
Cube (pâle comme la mort, hésitant) : Oui…oui, ça va. Mais j'ai comme un manche à balai dans le dos…
Hans : C'est un poignard…je ne peux pas te le retirer, ça agrandirait la blessure…
Cube : Poignard…blessure…je suis blessé, moi…
Hans : Oui, un peu…tu es sûr que ça va ? Tu peux marcher ?
Cube (se relevant) : Oui, ça va…
Hans : Dépêchons-nous, les autres nous attendent…

Il court vers la maison du Taureau. Cube le suit. Bientôt, il grimpe comme une vieille machine abîmée. Sa marche se ralentit. Il grimpe de plus en plus lentement et s'effondre près des escaliers qui accèdent à la maison du Taureau. Hans est déjà sur le seuil. Il se retourne, mais ne voit pas Cube.

Hans : Cube ?! Cube !…

Il pénètre dans la maison du Taureau. Quelle n'est pas sa surprise quand il découvre ce qui lui semble être le cadavre d'un de ses compagnons. Plus loin, il aperçoit les autres, tous à terre. Seul Cyclope, un genou à terre, se relève.

Hans : Cyclope ! Que s'est-il passé ?
Cyclope : On n'a pas vu l'adversaire. Je leur ai dit de rester sur leurs gardes, mais ces idiots se sont tous précipités vers la sortie que l'on voit là-bas. A mi-chemin, ils ont tous été repoussés par une sorte de bouclier invisible, comme une force. L'un d'eux a été projeté si violemment qu'il en a perdu son casque.
Hans : Ils sont tous morts ?
Cyclope : Je ne sais pas !
Hans : Les imbéciles ! Rhadamanthe nous avait recommandé la plus grande prudence ! Je vais voir…mes projectiles devraient nous aider à localiser l'obstacle.

Joignant le geste à la parole, il lance un couteau qui file droit. A mi-chemin, il heurte un champ qui prend l'aspect d'un brouillard grisâtre. La lame se plante dans ce brouillard, le traverse, mais la poignet l'empêche d'aller plus loin. Après un court instant, le couteau retombe sur le sol.

Hans : J'avais raison ! C'est un champ magnétique !
Cyclope : Mes coups pourront peut-être le briser !
Hans : Ou alors ils se retourneront contre toi ! La lame de mon couteau a semblé traverser. Seul la poignet l'a gênée…Mes étoiles devraient faire l'affaire.
Cyclope : Tu es sûr ?
Hans : Oui !
Un spectre, se relevant (avec l'air d'avoir bien dormi) : Qu'est-ce qui se passe ?
Cyclope : J'ai déjà tout expliqué à Hans ! Fallait te réveiller avant !
Le spectre : Si on n'a plus le droit de faire un petit somme, maintenant !
Cyclope : Drôle d'endroit et de moment pour dormir !
Le spectre, insistant : Ben moi, j'aimerais bien savoir ce que tu racontes !
Cyclope : Pff ! Bon, d'accord ! Alors nous étions…
Hans ( les interrompant) : A moi les étoiles d'acier !

Il lance tout azimut des étoiles d'acier qui se plantent toutes dans le champ magnétique…le champ est à nouveau visible…Mais il devient soudain beaucoup plus brillant…et toutes les étoiles sont renvoyées ! Cyclope et Hans se protègent de leurs bras car tous les projectiles de Hans se retournent contre eux. Cyclope s'en prend trois dans le bras gauche, mais son surplis le protège. Quelques étoiles entourent Hans, un peu comme un cercle… Le troisième spectre s'en sort avec une étoile dans l'épaule et…une dans le front.

Le troisième spectre : Oh ! Je ne connaîtrai pas la fin… (il s'écroule).
Cyclope : Félicitations, Hans ! Je me prends trois de tes projectiles dans le bras, et, en plus, nous perdons un homme !
Hans : Oh ! J'ai tué Kenny !
Cyclope (tout bas) : Au moins, je n'aurai pas à finir mon récit…
Hans : Désolé, mais, de toutes façons, si on ne passe pas cette barrière, nous ne sortirons jamais d'ici…
Cyclope : C'est vrai ! Mais tu aurais pu me laisser utiliser mon attaque. Elle, au moins, n'est pas composée de projectiles…
Hans : Bon, vas-y…
Cyclope : Par les multiples coups de poing du Cyclope !

Mais les coups fulgurants de ce guerrier se brisent tous contre l'écran.

Hans : Tu vois, finalement, mes lames sont plus efficaces !
Cyclope : En quoi ? Au moins, aucun des nôtres n'est mort cette fois !
Hans : Tu parles ! Ils le sont déjà presque tous !
Un spectre (se relevant en se frottant le tête) : Ah, non ! Ca, c'est pas vrai !
Hans et Cyclope : Tu es toujours là, Deep ?
Le spectre de Deep : Oui !
Cyclope (à Hans) : Tu vois ?
Hans : D'accord, mais mes couteaux ont quand même leur efficacité !…
Cyclope : En quoi ?
Deep : Le mur n'est pas percé…
Hans : Un peu, si…Mais, surtout, je sais que cet écran s'étend à partir d'un point central…(lançant ses couteaux ) de ce point-là !
Les deux autres : A quoi ça nous avance ?
Hans : Si ce point est touché ou brisé, ne serait-ce qu'une seconde, vous pourrez passer…(un sourire sur le visage des deux crétins)
Cyclope : Excellent, Hans !
Hans (hurlant) : Allez-y, vite ! Allez !

Les deux spectres s'élancent. Mais les trois couteaux sont repoussés avec force dans tous les sens. Le premier part sur la gauche et effleure l'oreille de Cyclope, le second se plante aux pieds de Hans, et le troisième dans une poutre après que Deep se soit penché pour l'éviter. Ils continuent de courir mais se heurtent au mur protecteur…Ils sont renversés.

Hans (aux spectres) : Bande d'imbéciles ! Il fallait partir aussitôt !
(regardant la barrière nuageuse et scrutant) : Quant à toi, montre-toi ! On a assez joué !
(après un silence) : Tu m'entends ?
Cyclope (se frottant la tête) : Notre adversaire était bien là !
Hans : Bien sûr !
Cyclope (à Deep) : Tenons-nous prêts.
L'adversaire (apparaissant dans le brouillard) : Vous ne m'aurez plus, cette fois !
Hans (reprenant le couteau à terre) : C'est une affaire entre toi et moi ! Laisse ces deux imbéciles partir !
Cyclope : Un peu de respect !
L'adversaire : Tu as raison, c'est une affaire entre toi et moi ! Mais si je les laissais partir, je manquerais à mon devoir, alors pas question !
Hans : Qui es-tu, d'abord ?
L'adversaire : Je suis Iguana, chevalier d'argent du Lézard, et je défendrai cette maison au péril de ma vie !
Hans : Très bien, comme tu voudras !

Hans lance son couteau, mais cette fois sur le côté et non vers le centre, pour qu'il bloque la formation du champ magnétique. Le couteau est bien sûr repoussé, cependant, Cyclope, qui a compris, s'élance et passe l'obstacle avant que la barrière ne soit totalement reformée. Il court vers la sortie, mais Deep, qui a réagi trop tard, se heurte contre la barrière. Iguana, voyant que Cyclope s'enfuit, tente de l'arrêter ; il se retourne et lance son attaque, mais trop tard ! Cyclope est loin. Alors qu'il tente de l'arrêter, Deep s'enfuit et Hans lui lance un couteau. Iguana parvient à le parer, mais Deep a profité de ce court instant de diversion pour franchir le temple et rejoindre Cyclope. Les deux spectres disparaissent au loin et poursuivent leur route.

Iguana : Qui es-tu, toi qui a réussi à déjouer ma barrière de protection ?
Hans : Je suis Hans, de la Lame Brillante, de l'étoile terrestre tranchante…Et toi, chevalier…est-ce toi qui, dans la maison du Bélier, a tué mon frère Karl ?
Iguana : Non ! Je n'ai éliminé que ceux que tu vois par terre…
Hans : Dommage ! Je vais poursuivre mes recherches…(il s'avance vers la sortie)
Iguana : Tu ne crois tout de même pas que je vais te laisser partir ?
Hans : Et pourquoi pas ? Tu as bien laissé filer les deux autres !
Iguana : Je les rattraperai…et toi, tu n'iras pas plus loin…

Son champ de protection s'active, mais, fidèle à sa technique, Hans lance un poignard et arrête ainsi la formation du champ durant une fraction de seconde, qui lui suffit pour l'éviter. Il court vers la sortie, mais Iguana dirige son champ de protection contre lui. Hans est poussé en avant, puis écrasé sur le sol. Iguana saisit alors le couteau que Hans lui lançait dans le dos, et lui plante. Mais Hans se retourne vers Iguana et lui lance un nouveau poignard qui, cette fois, lui transperce l'épaulette. Le sang coule…

Iguana : Oh ! Mon épaulette a été percée ! Tu as abîmé mon armure d'argent !
Hans : Mes couteaux transpercent tout…sauf ma propre armure !

Hans lance de nouveaux des poignards, ainsi que des étoiles acérées. Mais Iguana parvient à les contenir à l'aide de son mur de protection.

Iguana : A mon tour de jouer !

Soudain, toutes les étoiles répandues sur le sol se soulèvent et foncent sur Hans. Elles l'encerclent et percent son armure de toutes parts. Hans prend un air de faiblesse…il menace de s'effondrer…puis éclate de rire.

Hans : Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Imbécile ! Les étoiles font partie de mon armure !

Les étoiles s'enfoncent plus profondément dans son armure qui brille de toute lumière…Puis elles sont expulsées vers Iguana qui, malgré son champ magnétique, a peine à les contenir. L'une d'elles vient se planter dans son armure, mais, cette fois, ne l'a pas percée…

Hans : Pleure tes petits pouvoirs de télékinésie, petit lézard…crois-tu que ton champ va te protéger éternellement ?

Pour toute réponse, Iguana, furieux d'être ridiculisé ainsi, lui envoie une décharge magnétique. Il repousse sa barrière magnétique vers lui…Hans est projeté en arrière, si violemment qu'une poutre s'écroule sous le choc. Iguana, qui se croit tranquille, se frotte les mains. Mais Hans se relève encore, apparemment peu blessé, et ricane.

Hans : De la télékinésie, encore ! C'est vraiment tout ce que tu as à me proposer ? Tu me déçois !
Iguana : Et toi, qu'espères-tu faire avec tes petits couteaux ?

Tandis qu'il parle, des morceaux de poutre continuent à s'effriter et à tomber en morceaux. Les deux adversaires ne voient pas un pilier tout entier s'effondrer vers eux. En un instant, dans un fracas assourdissant qui retentit loin de la maison du Taureau, Hans et Iguana disparaissent dans un nuage de poussière et de morceaux de pierre brisée.

A plusieurs milliers de kilomètres de là

Quelque part, dans une lointaine contrée peuplée de forêts de bambous et de montagnes abruptes aux adrets recouverts de rizières, un convoi se dirige sur une embarcation navigant sur un petit cours d'eau. Une quinzaine de personnes, tout au plus, s'y trouvent assises. douze hommes vêtus d'armures dorées comme l'éclat du soleil, entourent de leur protection une jeune femme très belle,(quoique…) qui manifeste beaucoup d'assurance malgré sa taille peu imposante. D'autres chevaliers, aux armures beaucoup plus rudimentaires, complètent le groupe.

Doko : Nous sommes bientôt arrivés, déesse Athéna…voici les montagnes sacrées de l'ouest du Sichuan, aux confins de l'Himalaya…c'est du haut de ces montagnes que le Fleuve Bleu prend sa source…et c'est également la plus haute de ces montagnes qui abrite la demeure des dieux du Zhongguo, l'Empire du milieu…le mont Kunlun !
Gassama (se moquant un peu) : Tu ferais un bon guide, Doko !
Doko (vexé) : Je ne pense pas que ce soit le moment de plaisanter…nous sommes tous prêts de la demeure où notre ennemi a installé ses quartiers !
Ménélas : Mais pourquoi diable Hadès a t-il élu domicile ici ?
Doko : ça, Athéna seule le sait !
Siddartha : Athéna ?!

La déesse, assise le regard dans le vide depuis un moment, ne dit rien, comme absente, ou perdue dans ses pensées. Cette humeur ne manque pas d'inquiéter les hôtes qui l'entourent.

Hipppolyte : Déesse, vous avez l'air songeuse…
Athéna : Je ressens de terribles cosmos en provenance du Sanctuaire…Il faut nous hater, Eole ! n'entendez-vous pas, comme moi, le cri des nombreux chevaliers qui y livrent combat en ce moment ? Plusieurs chevaliers de bronze ont déjà donné leur vie dans la bataille, et voilà maintenant que le cosmos du chevalier du Lézard est en train de s'éteindre…de nombreux spectres ont déjà été vaincus, mais la mort d'un homme, quel qu'il soit, n'est jamais une satisfaction.
Iolaos (chevalier du Scorpion) : Allons, déesse, vous n'allez tout de même pas douter des chevaliers que nous avons laissé au Sanctuaire…nos meilleurs élèves défendent nos maisons en notre absence. Je suis certain que, même sans notre aide, ils sauront faire barrage aux spectres !
Athéna : N'oubliez pas notre plan…nous devons atteindre Hadès avant que les spectres ne fassent trop de victimes!…les chevaliers de bronze et d'argent sont braves et valeureux mais, malgré leur nombre, ils ne peuvent venir à bout de tous les spectres : certains d'entre eux sont aussi puissants que vous. Leur rôle est avant tout de freiner les spectres dans leur ascension.
Gassama (songeur) : C'est vrai, hélas…je ne sens plus le cosmos d'Ilunga…mon brave élève…
Sion : Et moi, je m'inquiète beaucoup pour Iguana, dont je ne sens plus non plus la présence…
Ménélas : Les spectres seraient donc déjà parvenus à la maison des Gémeaux!?
Samson (meuble la conversation) : Tiens, le bateau avance moins vite ?
Eole (chevalier des Voiles) : Dites donc, si vous veniez m'aider un peu à tenir la barre, au lieu de toujours bavarder ! Chevaliers d'or par-ci, chevaliers d'or par-là ! Il n'y en a que pour vous ! Moi, depuis tout à l'heure, je travaille !
Iolaos : Tu ne manques pas de toupet ! Tu ferais bien de te rappeler que c'est uniquement à la demande d'Athéna que tu es avec nous pour ce voyage ! En temps normal, un chevalier de bronze ne pourrait même pas voir les chevilles de notre déesse !
Adam de l'Horloge (met son grain de sel dans la discussion): Iolaos, voyons, ne t'emporte pas. Eole est un chevalier, tout comme toi. Peu importe qu'il ne soit pas du même rang ; Athéna l'a reconnu comme l'un des siens !
Iolaos : Tu n'es pas non plus chevalier d'or, il me semble…
Adam : Peut-être, mais j'ai commis la même erreur d'appréciation que toi envers le samouraï Aritaki. Et si je suis ici même, parmi vous, c'est pour être pardonné de m'être injustement emporté contre lui.
Iolaos : Je remarque juste que tu viens de dire " samouraï " ! Si je ne me trompe, Aritaki est le chevalier Pégase ! Il a donc depuis longtemps dépassé ce stade ! Si ce n'est pas encore du mépris, je me demande ce que c'est !
Adam (confus) : Euuh, oui, c'était un lapsus, désolé…

Tout le monde rit de bon cœur dans l'embarcation, y compris Athéna elle-même, amusé de voir les petites querelles personnelles de chacun ressurgir. Peut-être, inconsciemment, veulent-ils par-là profiter de leurs derniers instants de quiétude. Ils ne réalisent pas tous que c'est la toute dernière fois de leur vie qu'ils ont l'occasion de rire.

Dans la Maison du Taureau

Le combat semble terminé depuis plusieurs minutes, pourtant, Iguana se relève bientôt, son armure d'argent encore en bon état malgré l'effondrement du pilier. Il contemple les ruines à l'intérieur de la maison.

Iguana : J'ai réussi à arrêter ce Hans…cette maison sera son tombeau. Mais je suis épuisé…Bon, maintenant, cherchons les corps des spectres morts…

Mais, au moment où il tente de remuer des fragments de pierre, il reçoit un coup de poignard dans le dos, par surprise. Il tombe à genoux, et porte une main à son dos, au niveau de l'entaille. Hans réapparaît dans un nuage de fumée.

Hans : Alors, qu'en dis-tu ?
Iguana : Tu m'as eu par surprise…mais tu n'es pas dans un meilleur état que moi…regarde-toi ! Ton surplis n'est guère résistant…
Hans : Peut-être, mais mes couteaux ont résisté…et je n'en ai pas encore fini avec toi !
Iguana : Ah, ce couteau dans le dos ! Il faut que…
Hans : Si j'étais toi, je ne le retirerais pas !
Iguana : Et pourquoi ?
Hans : Imbécile, la plaie deviendra béante ! Tu vas perdre tout ton sang !
Iguana : Merci du conseil !
Hans : Je ne devrais pas être aussi bavard…

Tandis que Hans et Iguana s'affrontent, les spectres du Cyclope et de Deep ont réussi à quitter la maison du Taureau et se hâtent vers celles des Gémeaux, en espérant pouvoir la traverser rapidement et sans problème.

Cyclope : Nous devons absolument traverser la prochaine maison pour ne pas décevoir maître Rhadamanthe !
Deep : Et pour rester en vie !
Cyclope : Le maître compte sur nous ! ....Mais nous devons rester prudents ! Quelques chevaliers d'or doivent être encore là comme nous le montre le piège de la maison du Bélier...
Deep : les Chevaliers d'argent sont parfois très forts comme nous le montre Iguana...
Cyclope : Hans s'en occupera... Rien ne résiste à ses couteaux... En attendant, hâtons-nous ! ...

Les deux spectres échangeaient ses paroles tout en s'essoufflant et en courant...
De leur coté, Hans et Iguana se fixaient comme des chiens de faïence... Iguana était assez sur de lui : rien, et surtout pas du métal, ne pouvait traverser son mur de protection... Néanmoins, la résistance opiniâtre de son adversaire l'agaçait et l'étonnait. Il répéta :

Iguana : Tes couteaux ne pourront rien...
Hans : Nous verrons...

Hans continua à fixer l'adversaire... Il prit un air inquiet et malheureux. Iguana le remarqua.
Mais soudain, l'œil avisé de Hans se mit à briller... Un rictus étrange éclaira son visage...

Hans : (fixant Iguana) Qu'est ce que tu penses de ça ! ?

Aussitôt après, l'armure de Hans se met à briller toute entière. Elle devient le centre d'un intense rayonnement.
Etonné, Iguana ouvrit de grands yeux et renforça le plus qu'il put son bouclier magnétique. C'était le signe qu'il s'inquiétait. Les rayons de Hans vinrent se heurter et se fixer au bouclier d'Iguana. Ils étaient lancés avec une telle force qu'Iguana recula. Puis il poussa son champs magnétique en avant. Mais les rayons étaient comme coller au champ... La lumière intense qu'ils dégageaient empêchait Iguana de voir l'adversaire et l'éblouissait de plus en plus. Ses larmes se mirent bientôt à couler et ses yeux à faiblir.
Si Iguana avait pu voir l'adversaire, il aurait su qu'il se concentrait de toutes ses forces, et qu'au bout de deux minutes, il transpirait à grosses gouttes. Cette concentration dura pourtant plus de cinq minutes sans interruption...
Il semblait à Iguana que l'intensité des rayons qui, maintenant, l'éblouissait, augmentait à chaque seconde...Bientôt il en vit plusieurs commencer à traverser son écran. Les rayons se transformaient alors en espèce de lames de rasoir acérées. Mais seuls certains bouts purent passer... Iguana qui avait mis une certaine distance entre lui et son bouclier ne fut pas atteint...
Les rayons cessèrent enfin... Hans était plein de sueur et haletait... Iguana reprit espoir bien q'un peu aveuglé. La pièce avait enfin repris sa pénombre habituelle.

Iguana : Tu vois ! Ça n'a pas marché ! Je t'avais prévenu....rien ne peut traverser mon champs....

Sous son apparente certitude et son sourire, Iguana avait eu peur. C'était la première fois qu'il
éprouvait cette angoisse... Il était cette fois bien décidé à en finir...
Pour toute réponse, Hans sortit deux couteaux extrêmement pointus et étroits dont la lame semblait
comme inachevée. C'était les couteaux que Hans portaient à sa ceinture. Lorsqu'il les sortit, ils
étincelèrent ; mais Iguana n'y prit pas garde. Les deux hommes se fixèrent encore.

Hans : Que comptes tu faire ? Encore ton éternelle télékinésie ?

Iguana n'y avait pas songé. Excellente idée se dit-il en lui-même. Du regard, il fit encore tomber quelques poutres. Hans les évita sans le moindre mal, l'une passa devant lui, il la brisa en deux morceaux, grâce à l'un de ses couteaux, et, tout de suite, ils semblèrent vouloir se jeter contre Iguana qui les arrêta de son champs magnétique mais ne parvint pas à les retourner contre Hans car elles se brisèrent tout aussitôt. Iguana remarqua alors la forme des deux couteaux mais son observation fut brève. Il lança aussitôt son champs magnétique sur Hans. Ce dernier s'y attendait et se dit finalement que ces attaques sont bien répétitives. Hans évite le coup puis bloque le champs avec les pointes de ses deux couteaux. Iguana est fort surpris mais dans le fonds s'en moque.
Sans se laisser distraire et sans quitter l'adversaire des yeux, il joint ses deux mains, comme pour la prière des chrétiens, et semble les lever au plus haut. Il crie :

Iguana : Que les forces magnétiques soient avec moi !

Hans ouvre de grands yeux inquiets : il a été piégé ! Les forces magnétiques se matérialisent au-dessus de la tète des deux hommes, sous forme d'éclairs. Toutes les forces au-dessus des mains d'Iguana.
Mais alors ce dernier n'a t'il plus de champs de protection ? C'est l'occasion ! se dit Hans en lançant un de ses couteaux. Mais celui ci est détourné de sa trajectoire et n'a pas le temps d'aller bien loin. La boule d'énergie descend vers Hans. Inutile de sauter pour l'éviter, il ne ferait que s'en rapprocher.
Néanmoins, Hans croit trouver la parade : Il se précipite sur le coté, se couche et se roule. Cette manœuvre lui permet d'éviter la terrible décharge qui, s'accompagnant d'un vent violent, fracasse les dalles et la terre, ne laissant qu'un cratère profond à l'endroit où était Hans.
Celui ci se croit sauver. Certes, il a évité le plus dangereux de l'attaque et seule sa cheville droite a été blessée. Mais par celle ci il se sent soudain entraîné dans un grand vent. Il est comme aspiré pour se retrouver au centre d'une tornade qui l'entraîne. Son corps est emporté, valse, tourne dans les airs, traverse le temple, cogne le plafond et les murs plusieurs fois de suite pendant quelques minutes, avant de retomber la tète première sur le sol. Il est plein de sang, allonge péniblement le bras vers son poignard sans l'atteindre, avant de rendre l'ame.
Un petit sourire orne le visage d'Iguana. Mais méfiant, il l'appelle. Pas de réponse. Iguana s'approche doucement de lui, donne un coup de pied dans le poignard qu'il voulait saisir et l'éloigne suffisamment.
Il s'agenouille jugeant qu'il a eu à faire à un adversaire bien digne. Il le retourne doucement. Il cherche mentalement un endroit pour l'enterrer. Alors qu'il est plongé dans ses pensées, Hans, sans ouvrir les yeux, saisit son second poignard et vise, d'instinct, la gorge d'Iguana. Celui ci tente de l'arrêter de la main, mais le coup part ; il l'évite de justesse et s'en sort avec une éraflure à la gorge. Il lui saisit le poignet et lui brise. Puis, grâce à sa force magnétique, il l'immobilise et l'écrase presque. Ce dernier semble étouffer, se débat peu, puis ses forces l'abandonnent. Il ne remue bientôt plus un cil. Il est bien mort, mais il garde les yeux ouverts. Iguana tente de lui fermer. Il finit par y arriver. Il décide alors de panser sa blessure, c'est la première qu'il reçoit. Il tourne le dos au cadavre et marche lentement.
Mais il sent comme une faible présence. Soudainement, cela l'inquiète. Il se retourne brusquement.
Hans se tient debout devant lui, il marche lentement, en boitant, puis s'arrête fixant Iguana. Il saigne du sourcil gauche et du poignet droit. Son protège bras tombe en miettes tout de suite. Mais de ce même bras, il tient son second poignard qu'il a ramassé sans bruit. Il le lève et le pointe vers Iguana. Celui ci ouvre de grands yeux : il est si surpris qu'il en oublie d'activer son bouclier.

Hans : (rompant le silence) On espérait tout de même pas m'avoir aussi facilement ?

Impressionnant ton petit jeu, surprenant même ! Mais j'ai été entraîné à affronter des chevaliers d'or alors… Tu ne connaîtras jamais la véritable puissance, celle non d'un chevalier d'argent, celle d'un chevalier d'or mais celle d'un spectre d'Hadès…

Iguana : (revenu de sa surprise) Dans l'état où tu es, tu ne soutiendras jamais une seconde attaque !
Hans : hum ! Regarde ça !

Il prend une goutte de son sang et la jette sur le sol. La goutte grandit, s'étend un peu… Iguana observe attentivement. Le sang devient phosphorescent. Les rayons qui en surgissent se changent tout de suite en lames… Elles repoussent l'écran d'Iguana qui doit reculer plusieurs fois, mais tient bon. Enfin, après plus d'une minute, l'attaque cesse.
Iguana est décidé à en finir. Il lance aussitôt deux attaques :

Iguana : Forces magnétiques !

Hans lance quelques poignards sur l'écran puis s'arrête face aux deux attaques. Il garde la bouche ouverte et ses yeux s'écarquillent. Il réagit ensuite en faisant un bond, mais aussitôt après il disparaît sous les attaques de l'adversaire. On entend un grand cri qui emplit la demeure. Un léger sourire s'esquisse sur le visage d'Iguana. Il observe le point d'impact. Après les éclairs de son attaque, une épaisse poussière dissimule un tas de poutres effondrées. Iguana s'aperçoit bientôt qu'il ne trouve aucune trace du corps de Hans. Sans doute est-il sous les poutres…Il aimerait pouvoir s'en assurer…
Iguana voudrait fouiller sous les poutres, mais cela prendrait du temps. Il serait pourtant important d'enterrer dignement un tel adversaire. Mais il faudrait rattraper les autres spectres…
Iguana est tout à coup pris par une étrange douleur au bras :

Iguana : AH ! Oh ! Hans m'a touché sans que je m'en aperçoive ! Aurait-il percé mon écran ? ! (se rassurant) au moins il est mort !

Iguana est surpris par un léger bruit. Il reçoit alors un formidable coup de pied dans le dos. Il tombe et manque de se fracasser la tète contre la montagne de poutres qu'il observait. Iguana se relève aussitôt, reculant d'ailleurs pour éviter le poignard de Hans qui passe à chaque fois à quelques millimètres de lui.
Iguana parvient enfin à se dégager, il frappe Hans du poing, le fait basculer, court pour s'en éloigner, puis se retourne et se prépare à riposter. Il est si surpris que Hans soit encore là qu'il en perd son sang froid légendaire et même…son latin !

Iguana : Hans ! re…ré…res…publica…non…res…rerum…r…. Ah flûte ! chose étonnante que tu sois encore en vie ! Subir deux fois mon attaque !
Hans : Précisément ! deux fois la même ! tu pensais que je ne l'éviterais pas ? !… Et puis-je ne peux pas mourir sans avoir vengé mon frère Karl !
Iguana : Ah je vois…mais la vengeance est-elle la solution ? …
Hans : Justice doit toujours être faite. Telle est la leçon du juge de l'enfer Rhadamanthe…c'est aussi mon maître !
Iguana : D'accord ! tu m'as convaincu ! mais je n'ai pas tué ton frère tu le sais !
Hans : Alors laisse moi passer ! Que je puisse chercher l'assassin !
Iguana : Si je te laisse passer je manquerais à mon devoir…pas question !
Hans : Tu ferais mieux de rattraper les deux autres et de me laisser
Iguana : C'est grâce à toi qu'ils se sont enfouis, il me semble…et d'abord qu'est-ce qui me dis que tu dis la vérité ? ! hein ! Dis-moi ! ?
Hans : Je t'assure que…Et puis après tout si tu préfères mourir…
Iguana : Il faudrait d'abord me tuer ! regarde dans quel état tu es ! (il en réactive son bouclier magnétique et se concentre)
Hans : Ton bouclier ne te protègera pas éternellement !

L'armure de Hans brille de nouveau et ses rayons se changent en lames et tentent de briser le bouclier d'Iguana. Une des lames passe du bout, mais Iguana parvient à la contenir. L'attaque dure cette fois moins d'une minute.

Iguana : Tu vois ! Cette fois…( il s'avance vers lui mais une douleur le déchire. Il s'aperçoit qu'une des lames s'est enfoncée dans son tibias !) Oh ! il m'a touché encore une fois sans que je le voie !

Hans éclate de rire. La prochaine fois sera la bonne se dit-il. Il relance tout de suite son attaque. Iguana a à peine le temps de réactiver son bouclier. Il doit reculer pour éviter une des lames déjà à demi entrée. Iguana la bloque. De nouveau le temps de l'attaque est court. Iguana s'aperçoit que son épaulette est en partie limée. Mais surtout il se rend compte qu'une des lames l'a plantée en haut de la poitrine. Quelques centimètres plus haut le cœur était atteint. Iguana vient donc d'échapper à la mort. Hans veut reprendre ses attaques pour l'achever, mais une voix étrange les interrompt :

La voix : Eh bien alors Hans ?

L'inconnu, le visage blanc comme une croûte de Camembert, se relève dans son coin tranquillement.

Hans : Camalbert ? !
Camalbert : Oui, c'est moi…Où sont passés les autres ?
Hans : Assommés ou morts que sais-je ? Tu te rends comptes que tu es resté inconscient pendant près d'une heure !
Camalbert : Vraiment ? Qui m'a fait ça ?
Hans : C'est lui !
Camalbert : Vraiment ? Comment ça ?
Iguana : C'est votre faute ! vous avez pénétré ce lieu sacré et vous vous êtes jetés sur mon écran !
Hans : Hum ! …
Camalbert : Vraiment ? ! j'ai pas vu d'écran !…
Hans : Oui bien sur !
Camalbert : Quoi t'as vu un écran toi ? !
Hans : Ben heu… c'est à dire…
Camalbert : Vraiment vous vous moquez ! Iguana en garde !
Hans : Hé non ! C'est mon adversaire !
Iguana : Je finis Hans et…
Camalbert : Laisse le Hans ! ah ! " Odeur du Pue-le-pied " !
Iguana : Qu'est ce que c'est que ça ? ? !
Hans : Camalbert ! Tu es fou ? je suis dans la ligne de mire ! AH ! OH !
Camalbert : Fallait t'écarter avant ! C'est une attaque ancestrale !
Hans : Ha ! Pouah ! Cette odeur est insupportable !
Camalbert : C'est fait pour !
Hans et Iguana : On s'en serait douté ! …mais quand même !
Iguana : Heureusement, j'ai mon bouclier !
Hans : (se bouchant le nez) Oh ! Ah ! J'peux venir m'abriter derrière ?
Iguana : Tu rêves là ? !
Hans : ah ! Je suffoque ! Ah !
Camalbert : Désolé, Hans ! ( il fait un geste vers lui, et celui ci cesse de suffoquer)
Hans : Désolé ! ! Oh, ça tu peux l'être ! On se battait tranquille avant que tu viennes nous embêter !
Iguana : C'est vrai ça !
Camalbert : Oh, ça va ! J'ai compris, je m'en vais !
Iguana : Hors de question que tu passes cette maison ! !
Camalbert : Faudrait savoir ce que vous voulez !

Iguana lève les yeux et une poutre s'écroule sur la tète de Camalbert, qui, assommé, s'écroule de nouveau.

Hans : Pas très loyal, ça ! Lames de lumière ! !
Iguana : Forces magnétiques et Capture du lézard ! Combinez-vous !
Hans : Explosion de lames !

Les attaques libèrent une grande énergie qui en se heurtant, provoque une explosion qui envoie les corps de part et d'autre du temple. Les combattants ne se relèvent pas et plus aucun cosmos n'émane de la maison.
Un peu plus loin, dans la maison des gémeaux, son gardien entendit l'explosion, en même temps que PAT et Deep.
Bien loin de là, en Chine, Shion entendit comme un grand cri, suivi d'un grand vide. A ce moment, l'embarcation d'Eole et des chevaliers d'Athéna n'avançait plus guère dans le fleuve de Chine.

Athéna : Que se passe t'il Eole ?
Eole : Les vents de Chine semblent peu favorables ! Je les contrôle moins bien que ceux de l'Egée !
Iolaos : Quoi ? ! Je te croyais maître de tous les vents !
Eole : Sauf si des dieux s'y opposent !
Iolaos : Mais… ? !
Athéna : Iolaos ! C'est à moi qu'il parle !
Iolaos : Pardon !
Athéna : Crois-tu que nous allons traîner encore longtemps ?
Eole : J'en ai peur !
Athéna : Les dieux locaux semblent bel et bien avec Hadès !
Dokho : Cela me semble des plus étrange qu'ils aient pu s'allier !
Athéna : Les décisions des dieux sont parfois des plus étranges…
Abel : impénétrables !
Athéna : Quoiqu'il en soit, ils nous invitent à descendre…Nous ne sommes pas loin de la cote…
Samson : Vous croyez ? (regard noir pour seule réponse)
Athéna : Eole nous allons accoster sur les bords du fleuve…

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Cette fiction est copyright Christophe Becquet et Fabrice Willot.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.