Chapitre 8 : Mime de Benetnash, Guerrier divin d'Eta


-Par le plasma foudroyant !! S'écria Aiolia.

Mais au dernier moment, il retint son geste et bondit verticalement juste à temps pour localiser la source des rayons et par-là même la véritable position de Mime.

-Te voilà enfin ! Par le plasma foudroyant !! Cria-t-il à nouveau.

Les multiples décharges de cosmos se précipitèrent vers Mime à une vitesse incroyable mais ce dernier effectua un bond extrêmement rapide évitant le point d'impact de quelques centimètres. Aiolia avait prévu l'action et se précipita vers lui, auréolé de son cosmos doré.

-Cette fois, je te tiens ! Jubila-t-il.

Il abattit son poing avec toute la force de son cosmos et de la frustration accumulée depuis le début du combat. Mime ne parvint pas à esquiver et fut atteint par le coup. Il recula sous l'impact de plusieurs mètres. Cependant, la joie d'Aiolia fut de très courte durée lorsqu'il constata avec stupéfaction que son adversaire avait réussi à contenir son attaque en parant son poing d'une seule main. Les deux hommes restèrent dans cette pose plusieurs secondes qui parurent à Aiolia une éternité. Mais en regardant le visage de Mime, en particulier ses yeux aux reflets rougeâtres, il n'y vit aucune expression, son visage demeurait parfaitement impassible à l'exception de quelques gouttes de sueur qui commençaient à perler ça et là, seules preuves qu'il était en train de fournir un réel effort pour lui tenir tête. Aiolia leva son autre bras et tenta d'atteindre Mime au visage mais ce dernier lâcha prise instantanément et esquiva en se jetant prestement en arrière.

-Je ne te laisserai pas t'enfuir à nouveau, par le plasma foudroyant ! Lança Aiolia.

Mime répliqua aussitôt en projetant lui aussi ses traits lumineux. Les deux attaques d'intensité équivalente se heurtèrent avec violence et fracas sans qu'aucune ne parvienne à prendre l'avantage sur l'autre, chaque rayon de cosmos s'annihilant l'un l'autre.

-Son attaque est aussi parfaite que la mienne, pensait Aiolia. Toute aussi puissante et rapide, une combinaison pratiquement imparable. Mais je ne faiblirai jamais, plutôt mourir sur-le-champ !

A ce moment même, il sentit une douleur à l'un de ses bras, puis au visage. D'une façon ou d'une autre, Plusieurs rayons de Mime avaient réussi à traverser son plasma foudroyant et entaillé sa chair et frappé son armure.

-Impossible ! Son attaque serait plus rapide que la mienne ?! Songea-t-il à toute vitesse.

De douleur, Aiolia intensifia son cosmos à son paroxysme et son attaque s'en trouva redoublée de vigueur. La puissance du cosmos déployée de concert par les deux guerriers était telle qu'elle explosa littéralement au point d'impact, les projetant tous deux une dizaine de mètres plus loin. Chacun d'eux s'écrasa lourdement dans la neige et se releva dans le même temps, le souffle court. Le chevalier d'or du Lion fixait son adversaire et ne pouvait cacher sa stupéfaction. Cependant, en le détaillant, il s'aperçut avec soulagement que Mime aussi avait été atteint plusieurs fois. Du sang s'écoulait de sa main droite, celle avec laquelle il avait paré tout à l'heure son poing et quelques balafres étaient visibles, aussi bien sur les bras et jambes que sur son visage. Mais malgré cela, il semblait toujours aussi serein et insensible, comme si ce combat l'ennuyait royalement et que la douleur n'avait pas de prise sur lui.

-Je tiens à te féliciter, Mime, dit Aiolia. Je pensais sincèrement qu'une fois tes illusions déjouées, je pourrai te vaincre très facilement mais il n'en est rien, tu te révèles beaucoup plus fort que ton apparence ne le laisse présager.
-Ton arrogance n'a d'égal que ta stupidité si tu croyais venir à bout de moi aussi facilement, répondit froidement Mime. Vous, chevaliers d'or, êtes tellement sûr de nous être supérieurs que ça en est pathétique…
-Pourtant, si je ne m'abuse, deux d'entre vous ont déjà été vaincus par mes compagnons et je ne vois aucune raison que ça ne continue pas dans ce sens.
-Je n'ai aucun point commun avec ces deux vagabonds de Thor et Fenrir, je peux te l'assurer. Tu as devant toi le plus puissant des guerriers divins, affirma Mime, toujours sur le même ton monotone.
-Je vois, fit Aiolia, quelque peu étonné. C'est donc un grand honneur que tu as choisi de me faire en me désignant pour être ton adversaire, ironisa-t-il.
-Crois bien que je le regrette dès à présent, soupira Mime.
-Qu'est-ce que ça signifie ? Lui demanda Aiolia.
-Que tu es faible et que ce combat ne m'intéresse plus tellement. Je me faisais une joie d'affronter un de ces mythiques chevaliers d'or d'Athéna et je dois t'avouer que je suis très déçu. Votre réputation est largement surfaite, si tu veux mon avis.
-Le combat n'est pas encore fini, que je sache, répondit sèchement Aiolia, qui commençait à écumer de rage.
-Ca ne saurait tarder, si je le voulais vraiment. Mais comme je suis bon prince et que j'ai encore envie de m'amuser à tes dépends, je vais faire durer le plaisir. Tu peux venir me frapper sans que j'esquisse un seul geste, je te le promets. Mais malgré cela, tu ne parviendras pas à m'atteindre, le défia Mime.

En joignant le geste à la parole, il s'assit sur un rocher et ferma les yeux, le sourire aux lèvres.

-Et tu parlais d'arrogance à mon sujet ! S'esclaffa Aiolia. Je te préviens, je ne vais pas me faire prier pour exhausser ton souhait, crois-moi. Tu vas bientôt te rendre compte à quel point tu me sous-estimes !

Suivant ces paroles, il se précipita sur Mime et tenta de lui porter un violent coup au visage.
Au dernier moment, ce dernier pinça une corde de sa lyre, ce qui produisit une sonorité étrange et un rayon de cosmos pur en émana pour intercepter le poing menaçant. Malgré tous ses efforts, Aiolia ne pouvait tenir tête à ce dégagement d'énergie et reculait inexorablement sous la pression.

-Tu vois, tu es si faible qu'il me suffit de jouer une seule note pour te repousser, dit Mime.
-Im…impossible !! Pensait Aiolia. Je ne peux pas me laisser humilier de la sorte, il faut que je réagisse à tout prix…

Le cosmos d'Aiolia s'embrasa tout à coup et il parvint à force d'efforts titanesques à se sortir de l'emprise de la lyre en déviant le rayon mais il eut à peine le temps de voir Mime lever son bras avant d'être littéralement fauché par une nouvelle vague de rayons lumineux. Il percuta lourdement plusieurs arbres, les emportant dans sa chute, avant de terminer au sol. L'un des rayons lui avait violemment heurté la tête et emporté son heaume. Son visage tuméfié accusait à présent de nombreuses blessures et était couvert de sang qui rougissait la neige aux alentours. Il tenta de se remettre tant bien que mal sur ses jambes mais celles-ci tremblaient consécutivement au choc reçu et il dû prendre appui sur un arbre pour rester debout, à bout de souffle. Mime s'était levé et se tenait à l'orée du bosquet où s'était écrasé Aiolia.

-Alors, lui lança-t-il. Es-tu conscient à présent que je te suis bel et bien supérieur ?
-J…jamais je ne m'avouerai vaincu…Souffla Aiolia. Je suis un chevalier d'Athéna et je dois accomplir mon devoir, au prix de ma vie s'il le faut !
-De bien belles paroles en vérité… Mais tellement naïves à mon sens. Aucune cause autre que personnelle ne vaut qu'on y perde la vie.
-Tu as ton opinion et j'ai la mienne. Il est inutile d'essayer de nous persuader mutuellement.
-C'est exact… Il est juste dommage que tu doives perdre la vie pour ton Athéna. Tu crois qu'elle se souviendra de toi après ta mort ? Combien de chevaliers ont péri sous son commandement et sont à présent oubliés ? Le questionna Mime.
-D'une part, je trouve que tu m'enterres un peu trop vite, répondit Aiolia. Et d'autre part, de telles paroles m'étonnent de la part d'un guerrier divin dont la relation à Odin et sa prêtresse doit être sensiblement la même qu'entre moi et Athéna. Quel est ton véritable but ?
-Odin m'a choisi parce que je suis le meilleur, tout simplement. Pour lui, seul importe la force, pas la personnalité. Pour ma part, non, je ne m'estime pas digne d'être un guerrier divin tels qu'on les perçoit dans les légendes et nous sommes plusieurs dans ce cas, à mon humble avis. Mais puisque cet honneur m'a malgré tout été fait, j'aurais été bien stupide de refuser, tu ne penses pas ? Le titre de guerrier divin apporte puissance et gloire dans le royaume d'Asgard.
-Et que fais-tu de la croisade intentée par Hilda ?
-Hilda m'indiffère au plus haut point et il en va de même pour sa croisade stupide et insensée. Asgard est un royaume ingrat mais j'ai quand même fini par m'y attacher et je n'ai aucune intention de le quitter.
-Tu prétends que tout t'est égal. Dans ce cas, pourquoi te bats-tu ? Pourquoi t'opposes-tu à moi ?
-Je n'ai pas besoin de te répondre. Pour l'instant, je suis les ordres d'Hilda, ordres qui me contraignent à te tuer.
-Tout ce que tu racontes ne suit aucune logique. Je suis sûr que tu ne dis pas la vérité…

Aiolia sembla déceler une légère réaction sur le visage de Mime, comme un rictus qui disparut aussi rapidement qu'il était apparu.

-Assez de bavardage ! Le coupa Mime en haussant le ton pour la première fois depuis le début du combat. Je crois que je t'ai laissé suffisamment de temps pour récupérer. A présent, je vais te donner le coup de grâce.

Il porta aussitôt sa main sur son instrument et commença à en effleurer les cordes. Aussitôt, la symphonie envoûtante se fit entendre et Mime recommença à se multiplier en de dizaines de doubles tous aussi réels les uns que les autres. Paradoxalement, Aiolia semblait aussi bien à l'agonie que subjugué par cette mélodie surnaturelle et était comme pétrifié.

-Cette musique…songeait-il en se bouchant les oreilles. Comment faire pour y échapper, il doit forcément y avoir un moyen…
-Hahaha !! Retentit le rire de Mime. Mon air enchanteur ne se contente pas de brouiller les pistes quant à ma véritable localisation. A la longue, il sème la confusion la plus totale dans tes cinq sens si bien qu'au final, tu ne seras même plus capable de bouger un doigt. Il ne me restera donc plus qu'à t'achever lorsque tu ne seras plus qu'un légume humain.

Aiolia s'était effondré sur lui-même. La réalité ne semblait plus l'atteindre et sa perception était complètement faussée. Seul Mime et ses doubles apparaissaient à ses yeux, le reste n'était que ténèbres et seule sa musique diabolique parvenait à son ouïe, le reste n'était que silence.

-Adieu, chevalier d'or. Tu salueras le seigneur des enfers pour moi à ton arrivée.

Mime cessa de jouer et leva son bras droit. Ainsi firent de même tous ses doubles. L'un après l'autre, ils disparurent et se fondirent dans l'original, lequel enflamma son cosmos brusquement et frappa de plein fouet un Aiolia replié sur lui-même et sans défense. Celui-ci fut soufflé comme un fétu de paille et finit encore plusieurs mètres plus loin mais cette fois, il ne tenta pas de se relever car le choc lui avait fait perdre connaissance. Plusieurs éclats de son armure d'or avaient volé et celle-ci était fissurée à plusieurs endroits même si elle avait quand même encaissé l'essentiel de la décharge tout en préservant son porteur. Mime sourit en observant son adversaire à terre et se rassit sur son rocher en se remettant à jouer de la lyre.



-Comment ? S'écria Jabu. Vous dites que l'étoile de Zêta est double ?
-Absolument, répondit Freya. Je ne sais pas si Syd lui-même le sait, mais il y a bel et bien une autre étoile derrière la sienne, un peu comme une ombre en fait… Elle se nomme Alcor.
-Dans ce cas, se pourrait-il qu'il y ait un guerrier divin supplémentaire affilié à cette étoile ?
-Honnêtement, je ne sais pas, dit Freya. Ca pourrait être possible, effectivement.
-Ca serait tout à fait logique. Et ça expliquerait bien des choses !
-Tu penses qu'Aldébaran a été vaincu par deux adversaires à la fois ? Demanda Ichi à son compagnon.
-Mais c'est évident ! Un chevalier d'or ne peut pas être vaincu aussi facilement qu'il l'a été par un seul guerrier, c'est impossible, fit Jabu.
-Voilà qui est plutôt rassurant. Nos adversaires ne sont donc pas aussi forts qu'on le croyait et les chevaliers d'or en viendront sûrement à bout, affirma Ichi.
-Mais alors… Pensa soudainement Jabu. Nous devons avertir Aldébaran et les autres. S'ils ré-affrontent le même guerrier, ils se feront tous éliminer par son ombre en plein combat !
-Nous pouvons nous rendre au palais si vous voulez, intervint Freya. Je connais les chemins les plus courts qui y mènent.
-Je ne sais pas si c'est très prudent, réfléchit Jabu. Nous vous exposerions au danger si des combats s'y déroulent déjà.
-Allons, il suffira de nous cacher, insista Freya. De toute façon, si ça peut sauver la vie de vos camarades, vous devez y aller, vous ne croyez pas ?
-Vous avez raison, acquiesça Jabu. Montrez-moi la direction, mais nous passons en premier au cas où nous rencontrerions des gardes.
-Ou un guerrier divin, ajouta Ichi, une note d'effroi dans la voix.
-Oui, aussi, confirma Jabu sur le même ton mais il refusait d'y penser pour l'instant.

Le petit groupe avançait péniblement dans de grandes étendues neigeuses quand soudain les deux chevaliers de bronze perçurent quelque chose.

-Tu l'as senti aussi, Ichi ? Demanda Jabu.
-Oui, je sens une présence non loin d'ici… Approchons nous doucement pour ne pas nous faire repérer. Venez, Princesse !

Freya obéit docilement et suivi ses deux gardiens lentement. Tous trois se rapprochaient de plus en plus lorsqu'un son leur parvient aux oreilles, plus exactement une douce mélodie.

-Vous entendez ? Dit Jabu. On dirait de la musique. Qui donc peut jouer dans un tel moment ?
-Tu as dit avoir senti un cosmos aussi ? Dans ce cas, je pense savoir de qui il s'agit…Dit Freya sans finir sa phrase.
-Eh bien, Princesse, Qui est-ce ? Un guerrier divin ? S'enquit Jabu.
-Oui, répondit-elle. Mime de Benetnash. Un homme froid et solitaire mais aussi un merveilleux musicien… et un combattant redoutable entre tous également. Siegfried lui-même, qui est le plus puissant des guerriers divins, a dit qu'il n'aimerait pas le compter parmi ses ennemis.
-Qu'est-ce qu'on fait alors ? Demanda Ichi. Inutile de s'approcher. De toute façon, s'il joue de son instrument, c'est qu'il est seul et nous n'allons pas l'attaquer, n'est-ce pas, Jabu ?
-Attends une minute, je suis sûr d'avoir senti un autre cosmos… Attendez-moi là vous deux, je vais jeter un œil, dit-il en s'éloignant.
-Jabu, non ! Tenta de la rappeler Ichi.

Mais Jabu s'était déjà avancé à travers les arbres pour tenter de voir ce fameux guerrier divin. Après avoir parcouru une dizaine de mètres recourbé, il aperçut une clairière et l'observa tout en restant caché derrière un arbre lorsqu'il le vit. Il était assis sur un rocher, les yeux fermés, comme hypnotisé par sa propre musique.

-Quelle musique magnifique. Même les animaux semblent lui trouver un charme enchanteur, songeait-il, alors qu'effectivement, des dizaines d'oiseaux, rongeurs et autres renards avaient oublié leurs rivalités habituelles pour se consacrer à l'écoute de la mélodie divine de Mime.

Jabu s'apprêtait à prendre congé discrètement lorsqu'une partie du bois ravagé attira son attention. Quelque chose d'à moitié enseveli par la neige et les décombres végétaux brillait. Il s'en approcha toujours aussi silencieusement fut abasourdi par ce qu'il découvrit :

-Aiolia ! S'écria-t-il à haute voix, oubliant toute prudence.

A ce cri, tous les animaux présents s'enfuirent et l'air lyrique stoppa net. Jabu se retourna horrifié et constata que Mime s'était levé et le regardait fixement.

-Aiolia ?! S'interrogea Ichi.

Il rejoint aussitôt son compagnon qui secouait le chevalier d'or afin de le réveiller, suivi de près par Freya. En apercevant la princesse, Mime s'approcha du petit groupe sans pour autant faire preuve d'une attitude agressive.

-Aiolia, Aiolia !! Appelait sans cesse Jabu. C'est toi qui lui as fait ça ?! Dit-il en se retournant brusquement vers Mime.
-Si c'est le cas, que comptes-tu faire ? Le venger de tes propres mains ? Demanda calmement Mime.

Jabu se garda de répondre, sachant pertinemment qu'il n'était pas à la hauteur mais il enrageait quand même.

-Princesse Freya, commença Mime en se tournant vers elle. Quelle surprise de vous retrouver avec nos ennemis. Si tirer des conclusions hâtives me ressemblait, je dirais que vous êtes une traîtresse. Mais n'étant pas ce genre d'individu, j'attends vos explications sur votre prétendue trahison. Je serais curieux de connaître les raisons de virement brusque.
-Mime ! Tu dois arrêter d'obéir à ma sœur, elle a perdu l'esprit, s'exclama Freya.
-Vous ne m'apprenez rien. Je ne suis pas comme Siegfried ou Syd, béat d'admiration devant elle au point d'être aveugle… ou feignant la cécité, ce qui revient au même.
-Tu le savais ? S'indigna Freya. Pourquoi exécutes-tu ses ordres alors ?
-Vous êtes jeune et naïve, Princesse, rigola-t-il doucement. Ne voyez pas en tous les guerriers divins d'ardents défenseurs de votre sœur et du royaume d'Asgard, vous auriez tort.
-Tu veux dire que…
-Je n'obéis pas réellement aux ordres de votre sœur, je ne fais que satisfaire ma soif de combat en la suivant dans cette guerre. Estimez-vous en heureuse, je n'ai du coup aucune intention de vous ramener à elle, ni même de lui dire que je vous ai croisée. Par contre, je me demande bien où est Hagen. Mais peut-être le savez-vous ?
-Même si je le savais, je ne te le dirais pas ! Que comptes-tu faire si tu le rencontres ? S'écria Freya horrifiée.
-Me battre contre lui, bien sûr.
-Tu es un monstre, Mime ! Jamais je n'aurais imaginé que tu pouvais avoir un cœur aussi froid ! Dit Freya, les larmes aux yeux.
-Vous vous êtes trompée à mon sujet, jeune Freya, répondit Mime, qui semblait avoir été affecté par ces paroles. Mais je ne suis pas un monstre, j'ai simplement ouvert les yeux sur la réalité de la vie et des êtres humains, et croyez-moi, cette réalité n'est pas belle à voir. Un jour, vous le découvrirez vous aussi, malheureusement, et ce, sûrement plus tôt que vous ne le pensez… A présent, il est temps pour vous trois de partir, dit-il fermement. Vous avez interrompu le requiem que je jouais pour votre ami et j'aimerais bien reprendre là où j'en étais.

Sur ce, il tourna les talons et se dirigeait vers la clairière lorsqu'une voix l'arrêta :

-Ne t'avais-je pas dit que tu m'enterrais un peu vite ?
-Aiolia !! S'exclama Jabu. J'étais sûr que tu n'étais pas mort !
-Hum… Tu es donc toujours vivant, soupira Mime sans même se retourner. Enfin, je ne sais pas si vivant est le terme exact, tu me parais tout de même plus mort que vif.
-Tu oublies que je suis protégé par une armure d'or. Tes coups, aussi violents soient-ils, ne pourront m'abattre aussi facilement, affirma avec sûreté Aiolia.
-Je suppose que tu désires reprendre le combat, je me trompe ? Demanda Mime.
-Non, répondit Aiolia brièvement.
-Puisque tel est ton souhait… dit Mime d'un ton résigné. Je t'attends donc, mais ne te fais pas d'illusion, le combat tournera dans le même sens qu'auparavant.

Tout en prononçant ces mots, Mime avait atteint la clairière et s'était retourné face à son adversaire, tandis que ses doigts parcouraient déjà habilement les cordes de sa harpe. Aussitôt, son illusion s'étendit et de nombreux doubles commençaient à apparaître un peu partout.

-Quand comprendras-tu que tu ne parviendras jamais à me repérer vu la confusion dans laquelle ma musique plonge tes cinq sens ?
-Incroyable, s'étonnèrent Jabu et Ichi de concert. Comment arriver à déceler le vrai parmi toutes ces illusions ?
-Vous feriez mieux de partir de là, jeunes chevaliers de bronze, ou je ne réponds pas de votre état, retentit la voix de Mime, toujours aussi lointaine et proche à fois. A nous deux, chevalier du Lion. Je vais te porter le coup final et je t'assure que cette fois, tu ne te relèveras pas !

L'épaisse couche de nuage qui recouvrait le ciel se perça soudain et la lumière du soleil vint baigner la clairière pour la première fois depuis le début du combat. En regardant fixement les doubles de Mime, Jabu vit que seul l'un d'entre eux avait son ombre clairement dessinée sur le sol.

-Aiolia, l'ombre ! Cria-t-il. Frappe celui qui possède une ombre !
-Exact ! Essaie d'éviter mon plasma foudroyant cette fois !!

En une fraction de seconde, Aiolia avait repéré son adversaire et projeté son attaque. Mime fut pris au dépourvu et eut à peine le temps de se protéger avant d'être à son tour emporté par l'attaque. Il perdit lui aussi son diadème et termina sa trajectoire dans un rocher qui se fendit en deux sous l'impact. Son armure, moins résistante que celle d'un chevalier d'or, avait encaissé l'essentiel de l'attaque mais semblait avoir tout de même souffert. Seule la lyre, que Mime avait soigneusement prit la peine de protéger, n'avait aucun dommage.

-J'ai enfin réussi à le toucher véritablement, pensa Aiolia, rasséréné. Merci pour ton coup de main, Jabu. A présent, éloignez-vous, ça pourrait être dangereux pour vous et la princesse.

Aiolia se dirigea avec son assurance retrouvée vers Mime qui se relevait dans le même temps.

-Tu vas avoir du mal à te cacher à te présent, lança Aiolia. Ou peut-être comptes-tu fuir dans un endroit plus sombre afin que le soleil ne te trahisse pas ?
-Je n'ai pas l'intention de courir me cacher et pour te dire la vérité, ce combat commence à m'exaspérer sérieusement. Tu ne m'amuses plus à présent et je vais en finir avec toi. Maintenant !

Mime leva la main et envoya une décharge de cosmos. Cette fois, Aiolia vit distinctement la vague de rayon arriver sur lui et il sauta pour l'esquiver. L'espace d'une seconde, il se demanda pourquoi les rayons étaient plus lents que d'habitude mais il ne comprit son erreur que trop tard, Mime avait délibérément ralenti ses coups pour qu'il esquive ! Une multitude de fils aussi tranchants que fins jaillirent de sa lyre et l'enveloppèrent entièrement, tel un cocon. Ainsi coupé dans son élan, Aiolia retomba lourdement à terre dans un cri de douleur.

-Tu es tombé dans mon piège, jubila Mime. Ecoute donc ton ultime requiem, celui-là même qui t'emportera dans la mort au moment même où j'en jouerai la dernière note.

Emmailloté dans les cordes de l'instrument du guerrier divin, Aiolia ressentait chaque note jouée comme si elle traversait son corps en provoquant d'atroces souffrances qui allaient crescendo, comme si tout son être vibrait de l'intérieur. Parallèlement à cet effet dévastateur, la pression exercé par les cordes se faisait de plus en plus forte, celles-ci entaillant jusqu'au sang chaque parcelle de peau à découvert.

-Incroyable… Quelle force extraordinaire possède cet homme… Mon armure ne tiendra pas longtemps s'il maintient cette pression. Comment faire pour me libérer de son emprise. Suis-je réellement inférieur à lui ? Je ne peux y croire…

Toutes ces pensées se heurtaient à toute vitesse dans l'esprit déjà embrumé d'Aiolia.

-Rassure-toi, le plus dur est déjà passé et comme tu t'es battu vaillamment, j'ai décidé d'abréger tes souffrances. Désormais, tu vas sombrer dans un sommeil éternel et oublier jusqu'à la signification même de la douleur. Puis tu mourras paisiblement et sans aucun regret, expliqua Mime.
-Je ne sens plus rien, continuait à penser Aiolia. Je n'ai plus mal et je me sens partir loin, très loin…
-Nous devons l'aider !! Viens Ichi, allons-y, s'écria Jabu. Par le galop de la Licorne !!
-Tsss, quelle lenteur dans tes gestes, tu n'es pas prêt de me toucher avec ton attaque ridicule, lui répondit Mime.

Joignant le geste à la parole, Mime tendit nonchalamment la main vers Jabu et celui-ci fut expédié au loin. Mais Ichi qui l'avait suivi de près était à portée de Mime. Des griffes acérées jaillirent des poignets de son armure et il tenta de les abattre sur lui.

-Goutte un peu aux griffes empoisonnées de l'Hydre, cria-t-il à son intention.

Mais Mime se saisit de son poignet avant d'être atteint et d'un coup sec le brisa ainsi que les griffes. Ichi hurla de douleur une seconde avant que le poing de Mime ne s'abatte violemment sur son visage et l'envoie rejoindre son ami qui gisait à terre.

-Voilà deux fois que vous m'interrompez mon requiem, je souhaite pour vous qu'il n'y en ait pas de troisième, avertit-il.

Jabu se releva tant bien que mal, suivi de près par Ichi.

-Il est trop fort, nous ne pouvons même pas nous approcher de lui, se lamenta Ichi, tout en se tenant son poignet endolori.
-Je t'en supplie, épargne-le, intervint Freya. S'il te plait, je ferai ce tout que tu voudras, je suis même prête à me rendre à ma sœur !
-Je vous l'ai déjà dit, Princesse, vos histoires de famille ne m'intéressent pas, répliqua Mime fermement.
-Nous devons y retourner, dit Jabu à son camarade. Je ne laisserai jamais plus un compagnon mourir sous mes yeux sans agir, j'en ai fait le serment !

Alors que les deux chevaliers de bronze se relevaient, un puissant cosmos se fit ressentir.

-Qui est-là ? Questionna Mime dans le vide. Montre-toi si tu n'es pas un lâche ! Mais qu'est-ce que.. ?! S'exclama-t-il en constatant que toutes les cordes de la lyre qui tenaient Aiolia prisonnier étaient complètement gelés.

Mime chercha rapidement des yeux l'endroit d'où émanait ce souffle glacial et regarda en direction de la forêt :

-Hagen !! S'exclama-t-il, stupéfait…



J'en profite pour remercier le courageux Aquarius Jan Marcus qui a pris la relève d'Iphia et m'a patiemment corrigé mes (trop^^) nombreuses fautes de français et d'orthographe et qui a toujours émis un avis des plus intéressant sur mes idées… Bien que je ne l'ai que rarement suivi à ce niveau (Aiolia powa !!)…^^ On est tous têtu à nos heures :)
Mention aussi à Eldar/Fenrir/Orpheus (Pfiuu, plus de pseudo, celui-là, quel mégalo ! Ah… C'est vrai qu'Eldar, c'est pas un pseudo… Damned, je m'y ferai jamais^^) qui m'a aussi à de nombreuses reprises donné une critique constructive. Et puisque je suis dans les remerciements, j'en profite pour re(re)mercier le grand Peg pour continuer à me publier aussi fidèlement. Allez Shaka ! (comment ça, lèche-cul ??)

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Cette fiction est copyright Thomas Lafargue.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.