Chapitre 9 : Quand la pureté l'emporte sur la violence…


Cela faisait maintenant plus de deux heures que je courais à perdre haleine derrière cette créature enchanteresse…
Rhéa m'avait mis au courant de la tâche qu'il m'incombait d'accomplir : apparemment je devais réussir à capturer une certaine biche à la ramure d'or. Cette mission me paraissait des plus faciles, surtout pour moi, détenteur de la plus merveilleuse arme qu'il fût permis à un Chevalier de porter : la chaîne nébulaire. Malheureusement, je ne me doutais pas un seul instant de ce qui m'attendait…
Je l'avais aperçu au coin de ce bois, elle se désaltérait au bord d'un torrent : jamais il ne m'avait été donné d'apercevoir plus somptueuse créature animale que cette biche aux ramures faites d'or et de vermeil. Elle était d'une toison argentée, et ses yeux ! Des yeux d'un bleu pur, hypnotisant, profond, encore plus profond que les yeux de l'ex général de Poséidon, Sorrente.
Soudain mon pied heurta une vieille souche de bois qui craqua non sans rompre le charme de ce féerique instant. Mince alors, quel maladroit je faisais ! Elle tourna son regard vers moi, et au moment même où elle m'aperçut, elle se mit à détaler par delà le ruisseau et les buissons qui le bordaient.

" Chaîne nébulaire, capture cette biche ! Thunder Wave "

Ma chaîne se mit à zigzaguer entre les arbres dans un mouvement que je connaissais par cœur. Ça y est, elle était captive de ma chaîne ! Mais…nonnnnnnn !
Elle glissa entre les maillons comme seule Thétis la Sirène avait su le faire à ce jour. Je lui courais après, à une allure folle. Décidément cette biche n'avait rien de commun. Sa vitesse atteignait largement la vitesse de la lumière quand elle le décidait.


Un jour plus tard

Courir, courir était mon seul but, l'atteindre, la ramener enfin, pouvoir surmonter cette épreuve, retrouver Athéna. Par Zeus, pourquoi était-ce si dur de capturer une biche ? Ne nous étions-nous pas révoltés contre des Dieux aux ambitions démesurées ? N'avions-nous pas vaincu de terribles guerriers ? Et là, pourquoi le simple fait d'attraper une biche me paraissait-il si difficile ? Non, pas une biche, une créature divine… Après tout, selon ce que je me souviens de mon maître Albior, la biche de Kérynia est réputée comme étant des plus insaisissables. Il aurait même fallu au grand Hercule lui-même, fils de Zeus, plus d'un an pour y parvenir : alors comment pourrais-je y arriver en si peu de temps ?

" Aie la foi, la foi en Athéna, la foi en nous tes frères ! Ne désespère pas ! Chacun de nous est en proie à des épreuves plus terribles les unes que les autres. J'ai confiance en toi mon frère, tu as toujours vaincu, je sais que tu peux y arriver, crois-moi. Va et vaincs ! "
" Niisannnnnnnnnnnn ! "

Mon frère, mon frère s'était adressé à moi, touché sûrement par la force de mon désarroi. Il est vrai que le soleil allait se coucher pour la deuxième fois depuis mon arrivée en ces terres merveilleuses. Si je n'avais eu à attraper cette biche, cet endroit aurait été idéal pour un pique-nique, avec Ikki, Shiryu, Seiya, Hyoga bien sûr, et Saori… Saori, je l'attraperai pour toi.
Cette intervention m'avait redonné force, j'étais à présent capable d'une détermination inébranlable : bientôt cette biche serait entre mes mains. Cours Shun, cours, ton destin t'attend !
Je l'aperçus à nouveau, un éclat de malice au fond de ses yeux. Elle était très intelligente pour une biche, mais il ne faut pas oublier qu'elle était dotée de qualités extraordinaires. Je décidai alors d'adopter une toute autre technique, recherchant dans mon esprit une solution à ce problème.

Je me revoyais dans un des plus terribles combats de ma vie, un de ceux qui laissent toujours un goût amer au fond du cœur, Io de Scylla… Moi faisant face à tous ses monstres : le dard de l'abeille, les serres de l'aigle, les morsures des chauves-souris, l'étranglement du serpent, les crocs du loup, et la griffe de l'ours ! À ce moment là aussi j'étais totalement désemparé, et puis j'avais fait confiance à mon instinct, à mon esprit : c'est tout naturellement que j'avais trouvé une parade à chacune de ses attaques. Le destin m'avait doté d'une chaîne fantastique, mais sans moi, elle n'était d'aucune utilité. Depuis l'épreuve sacrificielle qui m'avait permis d'obtenir mon armure sacrée, elle et moi ne faisions plus qu'un, elle était la prolongation de mes bras : elle était moi, j'étais elle. À présent j'avais enfin compris, compris que si cette biche était si spéciale, il me fallait avoir recours à des méthodes bien spéciales, pour enfin la voir captive de mes chaînes.
Je devais toutefois avoir la maîtrise parfaite de mon arme, car je ne voulais pas la blesser, ça il en était hors de question. Jamais je n'ai voulu blesser un être humain, alors un animal divin… Cela m'était impossible.


Le lendemain

Voilà ça y est, j'ai posé mon piège. Obligatoirement elle sera contrainte de passer par-là. En effet, j'avais coupé par des bois pour me poster à la sortie des gorges qu'elle venait de prendre entre deux falaises. Mon plan était parfait, je ne doutais pas un seul instant qu'elle tomberait dans mon traquenard comme une feuille tombe de son arbre à l'arrivée de l'automne. La voilà !
" Casting Net ! " Un rideau de maille se forma alors devant elle, de même que lorsque je parais les serres de l'aigle du général Scylla. Le regard effrayé par cette soudaine apparition devant elle, elle tenta de rebrousser chemin lorsque ma deuxième chaîne adopta la même structure, seulement un peu plus en écart dans le dos de la biche sacrée. C'est alors que non sans me jeter un certain regard malicieux elle prit de l'élan et se mit à sauter d'un mur à l'autre, prenant appui non seulement sur la roche de la falaise, mais aussi sur les maillons de ma chaîne. Arrivant en haut, elle claqua des sabots et s'enfuit à nouveau… Sacré animal !
Si de sa capture n'avait pas dépendu la libération de ma Déesse, j'aurais pu en rire, mais là le découragement à nouveau pénétra mon cœur. Soudain je repensai aux paroles de mon frère, et à ce que Hyoga et les autres devaient subir, et puis June…
Seule femme de notre terrible périple, c'était la première fois qu'elle allait vraiment avoir à se battre. Comment pouvais-je me plaindre alors qu'ils devaient probablement tous faire face à de terribles défis, de terribles ennemis ? Je n'avais que cette biche à capturer, pas un seul guerrier à vaincre, et pourtant, pourtant la tâche n'en était pas moins ardue…
Je me devais de donner l'exemple ! Moi Shun, Chevalier d'Andromède, j'arriverai au bout de mon épreuve !


Crépuscule de ce 3ème jour

Une nouvelle idée avait germé dans mon esprit : et si, pour une fois, au lieu d'aller à la biche, c'était la biche qui venait à moi ? En effet, depuis trois jours que je la poursuivais maintenant, j'avais pu observer qu'elle ne se nourrissait qu'à l'aube et au crépuscule. Ne lui laissant que peu de répit, elle devait être à présent affamée… Je m'en voulais terriblement de devoir tant faire souffrir un animal qui n'était en rien fautif de la captivité d'Athéna.
Une fois encore sur notre chemin se répandaient souffrance et désolation, et j'avais à présent décidé que je ne la traquerais plus comme un forcené, ne lui ayant laissé par le passé que les instants de répit où moi-même me permettais le repos.
Même si par jadis j'avais échoué à maintes reprises à cause de ma sensibilité, cette fois-ci, elle ne pourrait que m'être d'une utilité majeure : plutôt que de l'attaquer, je l'apprivoiserai… Là voilà, elle m'avait vu, avait vu le panier de feuilles et de fruits que j'avais posé à quelques mètres de moi, avait vu que ma chaîne était bien rangée et que je n'étais pas debout, prêt à la capturer.

En effet, j'avais décidé de m'installer sous un chêne près d'un rocher d'où coulait une source fraîche, je m'en voulais de devoir traquer cet être dans son habitat naturel si merveilleux.
Oui, j'ai bien dit un être, car depuis maintenant trois jours je ne cessais de m'étonner de cette intelligence dont elle faisait preuve, ayant évité maintes fois mes pièges, comme lorsque je tentais de l'attraper avec mon " Whirled Trap " et qu'à la vitesse de la lumière elle avait échappé aux mâchoires de mon piège en laissant tomber de son museau une brindille de cèdre. J'en fus bien heureux dans un sens, car cette technique aurait signifié pour elle une blessure que je ne souhaitais pas lui infliger volontairement.

Elle porta son regard sur moi, décidée comme à l'accoutumée à détaler au moindre de mes gestes : je ne bougeai pas. Méfiante, elle huma l'air de son délicat museau, probablement sentant les mets délicats que j'avais mis à sa disposition tout près de moi. Des éclats d'étoile passèrent dans ses yeux lorsqu'elle vit la nourriture que j'avais placée pour elle. Je devinais aisément dans le fond de son regard l'envie de céder qui la tiraillait, partagée entre l'instinct animal qui lui soufflait de fuir, et l'appel de la faim, qui lui dictait de se repaître. Malgré tout, sa volonté pris le dessus, et après m'avoir regardé tristement, elle s'enfuit de plus belle à une allure folle, me laissant l'impression d'avoir vu deux larmes couler le long de ses yeux…
Quelle était cette loi ridicule qui me forçait à commettre de telles abominations ?

Pendant de longues heures je marchai sous ce ciel nocturne, la lune éclairant mon armure, la parant de milliers d'éclats que même le soleil n'arrivait à rendre. Je décidai de me reposer un peu, m'asseyant sous le branchage d'un vieil arbre touffu, à travers le feuillage duquel j'avais même du mal à discerner les cieux.
La nuit, cette nuit… Je ne sais pourquoi, mais elle me rappelait une nuit que j'avais passé avec Saori, dans ce chalet isolé, alors que la maison Kido était en proie aux flammes. Une nuit où la mélancolie s'était emparée de mon être, alors que je croyais que jamais je ne reverrais mon frère, une nuit où mon esprit fut en proie aux doutes.
Ainsi suis-je fait, étant peut-être le plus fragile d'entre mes frères. Mais j'avais dès alors décidé, dès cette nuit passée à veiller sur Saori et sur le casque de l'armure du Sagittaire, que je ne devais plus douter à l'avenir, que j'allais me montrer digne du Phénix, digne de mes compagnons d'armes. Depuis cette décision, j'étais encore en vie, malgré de terribles épreuves… Nous étions encore tous en vie, et si nous y étions parvenus c'était parce que nous étions devenus comme les maillons de ma chaîne, solidaires les uns des autres, unis à jamais, luttant les uns pour les autres, n'abandonnant jamais, raccrochés à la vie, non pas pour notre propre bien, mais car la perte de l'un d'entre nous infligerait trop de peine aux autres… Ainsi, si j'avais survécu jusqu'à maintenant, c'était pour mes frères, pour Athéna, et puisque toujours nous étions sortis victorieux, il en serait probablement de même aujourd'hui. Voilà où résidait notre force : en notre foi, en notre volonté.

Sans même s'en rendre compte, son cosmos s'embrasait, d'un magnifique éclat irisé, dominé par une teinte violacée. Il semblait être en harmonie avec ses sentiments, avec le monde qui l'entourait, avec l'essence même de son être…Andromède…

De tout temps l'on m'avait jugé sur ma frêle apparence, combien de fois depuis ma plus tendre enfance avais-je entendu dire " Tu n'es pas fait pour être Chevalier " ? Trop de fois ces mots avaient heurté mes oreilles ! Et pourtant j'étais à présent Chevalier, défenseur de l'Humanité… Je ne me cachais pas d'avoir dû tuer. Combien de songes m'avaient par la suite éveillé la nuit, en sueur, me rappelant ces horribles meurtres que j'avais commis ? Combien de fois encore repenserai-je à tous ces guerriers morts sous mes coups ? Je ne le savais, et je devinais que toute ma vie j'allais devoir vivre … Mais une chose était sûre : j'avais toujours combattu pour la bonne cause, du côté de la justice et de l'amour, du côté d'Athéna. J'avais un jour discuté avec Shaka qui me confia ressentir les mêmes sentiments que moi à ce sujet : pour lui chaque vie constituait un précieux don divin qu'il était impardonnable de massacrer. Malgré tout, et même si sa philosophie le lui interdisait, parfois la mort était la seule issue, car si personne ne se battait pour le bien, le mal opprimerait la juste cause, et alors la voie de la vérité serait inaccessible… Il avait toujours été indispensable, et ce de tout temps, que des guerriers se battent pour le bien d'un peuple, car seule la victoire permet de déterminer si l'équilibre est parfait. J'avais donc la preuve que si nous étions encore là après toutes ces épreuves c'est que nous étions du bon côté, oui, du côté de la Déesse de la Sagesse : Athéna.

Ouvrant les yeux, je ne compris pas tout de suite ce qu'il se passait : je pouvais voir mon cosmos se déployer tout autour de moi comme lors de mes combats passés. Cependant quelque chose me semblait différent, mon aura était d'une autre teinte, comme si elle n'était pas de nature offensive, ni même défensive. Quel était donc cet étrange phénomène ?
Je la vis soudain, s'approchant doucement de moi, d'un pas royal. Comment était-ce possible ? Alors que cela faisait bientôt plus de trois jours que je n'avais de cesse de vouloir l'approcher, que je n'avais de cesse de l'avoir comme but premier en ma pensée, voilà qu'en cet instant où je l'avais complètement oubliée, elle réapparaissait pour enfin daigner me rejoindre…
Mon corps était comme engourdi, hypnotisé par cet animal qui vint doucement vers moi, l'œil vif, l'air non plus hagard, mais confiant. Elle posa sa tête contre mon torse, alors que je retenais même ma respiration pour ne pas l'effrayer. Elle aussi dégageait un cosmos, un cosmos d'une pureté incroyable, un cosmos d'un bleu pâle, comme le ciel que nous apercevions du haut des cimes de l'Himalaya mes frères et moi. Soudain, je fus comme délivré des liens invisibles qui me maintenaient en son pouvoir. Je glissais ma main en son soyeux pelage, la fixant à présent droit dans les yeux. Quelle douceur en son regard, quelle pureté recelait son âme…

Son cosmos se mit soudain à croître de manière stupéfiante, devenant tellement éclatant que je ne pus m'empêcher de fermer les yeux… Quand je les rouvris, quelle ne fut pas ma surprise : devant moi se tenait une magnifique et enchanteresse jeune fille, vêtue d'une légère robe dorée mettant en valeur ses exquises formes. Elle me sourit, des larmes plein le regard.

" Je ne sais qui vous êtes, Chevalier au cœur pur, mais je vous suis reconnaissante à jamais. "
" Qui…qui êtes-vous ? "
" Je suis la nymphe Taygète. Artémis pour me sauver des envies de Zeus me transforma en biche aux cornes d'or. Malheureusement, Zeus m'ayant retrouvée malgré ma forme animale, me punit de ne pas avoir cédé à ses avances. Il me condamna à rester à tout jamais sous cette forme, en ne me laissant comme seule et unique possibilité de retrouver ma forme humaine que l'espoir d'un jour trouver un être au cœur pur comme l'éclat du diamant, et aux intentions justes comme celles qui vous animent… "
" Ainsi vous seriez donc la biche de Kérynia ? "
" Oui, le seul homme ayant pu un jour m'approcher fut Hercule. Héra par le passé, avait déjà distillé le poison de la folie en son cœur, le rendant impur à mes yeux, aux yeux de Zeus : ainsi je ne pus être délivré de ma terrible malédiction. Merci à toi, merci mille fois Chevalier… "

Elle se jeta à mon cou, m'embrassant le visage, quand délicatement, alors que je virais au pourpre, je l'écartai de moi pour lui demander :

" Mais pourtant, cela fait plus de trois jours que je suis ici, et jamais vous n'avez fait le moindre geste pour vous approcher de moi ? "
" Dès ton arrivée tu n'avais qu'un objectif : me capturer par n'importe quel moyen. Je te prenais pour un banal chasseur, avec toutefois des atouts majeurs je dois bien l'avouer "

Un magnifique sourire éclaira son visage.

" Je peux bien dire que tes pièges étaient redoutables, et que ta chaîne est réellement prodigieuse. J'ai bien cru perdre à plusieurs reprises ma liberté. Malgré tout j'ai résisté, tant bien que mal, et cette nuit, alors que j'essayais de partir au loin, une force m'a attirée vers toi : la pureté de ton cosmos… Je ne sais par quel miracle, mais à ce moment là tu dégageais de toi un tel amour, une clarté d'âme telle qu'en des milliers d'années je n'en ai croisé une qui atteignait ne serait-ce qu'un centième de la tienne. Puis-je connaître le nom de cet homme merveilleux qui par sa bonté m'a délivrée des chaînes de ma malédiction ? "
" Je suis Shun, Chevalier d'Andromède, au service d'Athéna. Et je suis heureux pour une fois de n'avoir pas eu à blesser ou tuer pour vaincre… "
" Ne sois pas triste Shun. J'ai ressenti dans ton cosmos la peine que tu possèdes en toi, cette douleur qui chaque jour te ronge un peu plus… Pourtant, je puis aisément te dire que souvent les plus grands hommes ont dû se battre et tuer pour redonner au monde un nouvel éclat de pureté, car telle est l'ignoble tragédie qui souvent s'impose aux hommes les plus exceptionnels : l'obligation de se battre pour faire régner la justice de leur cause.
J'ai su voir à travers tes batailles passées la bonté que tu portes en toi, aie confiance, tu ne dois rien regretter : je suis certaine que là où tes adversaires reposent, la grande majorité d'entre eux doit à présent reconnaître ses torts. Vois, j'ai eu vent de la récente guerre sainte opposant ta Déesse au Dieu des Enfers, et je sais que lors de cette sanglante bataille Poséidon lui-même vous est venu en aide : retiens comme même un Dieu a été touché par votre cause et s'est repenti de ses actes passés… Ainsi Chevalier tu constateras que même si tu as dû tuer, ta cause était juste, et avoir des remords comme tu en possèdes ne fait que me conforter d'avantage dans l'opinion que tu incarnes ce qu'il y a de plus pur en chaque être humain.
À présent je te libère de ton épreuve, tu as triomphé : tu es le seul qui aura su me dompter, privilégiant la pureté à la brutalité, ayant usé de la vivacité de ton âme, sans violence ni périls, pour pouvoir finalement m'approcher, et même plus, me délivrer. Toi aussi pars le cœur libre, tu es un être exceptionnel, et il serait dommage que tu continues d'empoisonner ton être par la mélancolie et les remords qui souvent t'habitent. Merci Shun… "

Soudain ma vue fut comme embrouillée, le décor en face de moi se mit à tourner. Taygète devenait de plus en plus trouble, seul son visage était encore net en mon esprit. Je vis ce visage s'éloigner, ses magnifiques yeux bleus m'observer et dans un dernier sourire me souffler :

" Courage Shun, ta cause est juste, si tu gardes la foi en ta cause, tu sauras vaincre n'importe quel obstacle. Jamais je ne t'oublierai, toi qui m'as sauvée… "

Ses derniers mots m'arrivèrent tel un murmure à peine perceptible. Puis je fus attiré vers le néant…

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Cette fiction est copyright Elissa Eid et Frédéric Biedermann.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.