Chapitre 10 : Apparence


Par les Dieux de l'Olympe! Cela faisait 3 jours que sans aucun répit je me voyais chevaucher des vaches affolées, courir après l'une et perdre les autres, me faire mordre sauvagement le derrière et me faire écraser par ces bovins à robe pourpre, tout ceci afin de les ramener à leur destin de captives auprès d'un berger dans cette région qui m'était par ailleurs inconnue.
Pendant ces 3 jours j'eus affaire à des obstacles de tous les genres et à leur terme ma tâche n'était malheureusement pas encore entièrement accomplie. De forts pressentiments m'assaillaient de toutes parts, le moindre bruit à présent m'effrayait, je me trouvais néanmoins dans une situation assez cocasse : moi, le Chevalier Pégase, Chevalier Divin d'Athéna, me retrouvais berger par intérim. Voilà que je me devais de mener farouchement ce troupeau vers des contrées nouvelles. Le cheptel fuyait dans des directions opposées sans arrêt et je ne savais comment mener ces bêtes. Je ne suis pas un berger ! Cela me faisait doucement rire, moi le fougueux Pégase, gardant des vaches héhé ! Celles-ci étaient, je dois le dire, assez indisciplinées, furtives, elles m'énervaient sérieusement ! Mais comment avais-je pu atterrir dans cette drôle de situation ?

Il y a quelques jours de cela…

" Chevalier Seiya, qu'attends-tu pour te lever ? Veux-tu que je t'apporte de l'ambroisie ? Héhé. Je ne changerai jamais décidément ! "
Je ne pus faire un geste. Mes membres restaient entièrement engourdis si bien que je ne cherchai même plus à me lever et que je tentai seulement de me concentrer tant bien que mal sur le sujet de cette intervention divine. Je ne la connaissais que très peu et pourtant je ressentais une douceur familière en elle… par moments elle me rappelait Athéna… Comment oublier cette douce aura qui à chaque instant nous berçait ? Jamais ! A présent j'avais pour seul but la réussite de cette épreuve imposée. Pendant que Rhéa m'expliquait ma tâche, je me souvins de mon enfance auprès de Marine. Je la revis me conter la mythologie grecque telle une mère berçant son enfant de doux contes avant que celui-ci ne s'endorme.

" Seiya, je vais un peu t'enseigner la mythologie, je pense que cela ne te fera que du bien ! Tu ne peux rester ignorant ! C'est un peu l'histoire de nos ancêtres ! "
" Mais Marine, je suis japonais ! "
" Idiot ! La nationalité n'a vraiment rien à voir avec ce que tu peux être fondamentalement ! Un Chevalier d'Athéna reste un Chevalier, qu'il vienne de Grèce ou pas ! Allez, file dormir avant que ça ne barde pour toi ! Je vais te raconter l'histoire d'un homme qui n'avait rien de commun avec le reste des mortels, je parle bien évidemment d'Hercule, mi-homme mi-dieu ! … "

Et moi je l'écoutais attentivement, rêvant d'être Seiya Hercule le grand ! L'homme le plus fort du monde à qui rien ne pouvait arriver puisqu'il était plus puissant que tout ! Je me voyais chevauchant les plus belles montures et brandissant le drapeau du vainqueur… mais ce n'étaient pas de beaux destriers que j'allais devoir chevaucher à présent, mais bien d'imposants bœufs qui ne pardonneraient aucune faiblesse. Je me dis alors que cette épreuve ne pouvait être pire que toutes les batailles que nous avions déjà rencontrées lors de notre vie de Chevalier.
Les yeux flamboyants de la Déesse Mère disparurent alors dans le ciel azur.
Je me relevai et regardai autour de moi. La mer s'étendait à perte de vue. La stupeur m'envahit : ce n'était pas tant la beauté des lieux qui me surprit mais la substance de mon épreuve… Comment ramener ces bœufs ? La mère des Dieux m'avait ordonné de ramener ce troupeau à l'orée d'une clairière où m'attendait un berger… mais il n'y avait aucune clairière aux alentours ! Tant pis j'improviserai ! Il me fallait agir, et plus rapidement j'aurai achevé cette épreuve et plus vite nous retrouverions notre Déesse.
Je me trouvais sur une île que l'on nomme communément le pays rouge : Erythéia. La terre sanglante s'étendait jusqu'à l'horizon. Étrange tout de même, quel troupeau pouvait bien venir brouter sur ces sols ? Enfin bon, plus rien ne pouvait me surprendre ! Nous avions vécu trop d'expériences surhumaines, aussi singulières les unes que les autres, pour que l'étonnement me submerge aussi facilement.

Je me mis à dévaler à toute vitesse ces vallées rougeoyantes quand, au bout de quelques minutes, j'atterris dans une plaine. Je décidai d'avancer à pas de loups pour ne pas faire fuir le troupeau qui se trouvait à présent face à moi. Les bœufs me semblaient bien fougueux. Je me cachais alors derrière un rocher imposant… Quelques minutes s'écoulèrent avant que je ne fasse le moindre mouvement. C'est alors que je sentis un étrange souffle me caresser le visage. Je ne vis rien. Très lentement je détournai le regard vers ma gauche… Par tous les Dieux !!!! Je me trouvas nez à nez avec l'une de ces bêtes. Ses yeux sanglants me fixaient résolument. Je restais immobile, le souffle coupé. Mais quel était ce monstre ? Son regard horriblement hargneux ne se détournait pas du mien. Que devais-je faire ? Sa respiration saccadée me glaçait le sang. Il décida enfin de faire le premier mouvement. Mais quel geste fit-il !!! Il me mordit dangereusement l'oreille.
" Que les enfers te damnent sale … " hurlai-je.
Je n'eus pas le temps d'achever mon injure qu'il me mordit à nouveau, le bras gauche.
" Mais tu vas arrêter ? " Je me demandai au même moment pourquoi je lui parlais ?
D'un bond je me retrouvai à un mètre de lui. Mais il m'avait mordu jusqu'au sang !! Je commençais sérieusement à m'énerver…

- Héhé… quel nabot !!

Un rire mesquin retentit juste derrière moi ! Je me retournai d'un mouvement sec mais n'aperçut personne me faire face.
" Hummm… plus bas… " Je baissai alors les yeux …
" Héhéhé et c'est moi que tu appelles nabot ? "
Je pense qu'à cet instant je venais de titiller sa susceptibilité… il me sauta violemment au cou et me mordit. Je n'avais décidément pas de chance ce jour la.

- Mais par l'enfer qui es-tu ?

Je l'attrapai par la taille et le portai à mon regard. Fronçant les sourcils je lui redemandais alors qui il était.

- Je n'ai pas à m'expliquer voleur de bœufs !
- N'oublie pas que tu es à ma merci…
- C'est totalement inexact… à présent c'est toi qui te trouves sous ma domination.

Agilement il se défit de mon emprise et se plaça sur les épaulettes de mon armure.

- Alors qui est le chef ?
- Et si nous faisions une trêve ? Je ne veux vraiment pas te faire du mal petit homme !

De ses petites mains, il me donna un énergique coup dans le casque. Je me mis alors à tanguer de droite à gauche.

- Oh ! Fais attention tu vas finir par me faire choir !

Effectivement je le fis chuter. Heureusement ou, selon le point de vue, malheureusement, je m'écrasai lourdement sur lui.
Il geint et marmonna quelques insultes à mon égard. Je décidai de ne pas me relever et de le soumettre enfin à quelques questions. Il ne pourrait pas s'enfuir.
- Tu n'as que ce que tu mérites !
- Veux-tu te pousser espèce de sauvage ?
- Je ne me pousserai que lorsque tu m'auras dit qui tu es !
- Sadique !! Tu m'étouffes ! Je pourrai aisément me défaire de ton emprise… mais je vais quand même te révéler qui je suis… Voilà je me présente, je suis le légendaire berger, gardien de ce fameux troupeau…
- Mais tu… hahahahahaha

J'éclatai alors de rire. Je me tordais dans tous les sens, mes membres, de rire, me faisaient horriblement souffrir. Vexé, il me donna un cou de pied dans le dos. Mais j'étais en train d'étouffer de rire, je ne sentis qu'un chatouillement. Il se dégagea alors et me fixa méchamment avec ses minuscules yeux bleus.

- Pourquoi te moques-tu de moi ? Tu vas cesser de ricaner de moi sinon je t'envoie rejoindre mon chien dans sa tombe !
- Haha ! Tu veux me faire croire que tu es le mythique berger géant gardien du troupeau de Géryon ? Tu t'es coupé les jambes ? Hahaha ! Où se trouve ton terrible chien à 3 têtes ? Hahaha ! Aurais-tu rétrécis avec l'âge ?
- J'en ai assez ! Stoppe tes mesquineries.

Il prit alors un moment de réflexion assez bref et reprit son discours.

- Euh… Comment t'expliquer cela afin que tu puisses comprendre avec ta petite tête… Dans les légendes nous avons très souvent tendance à… euh… améliorer et agrandire les détails ! On embellit la réalité en quelque sorte …
- Ce n'est plus une retouche de la réalité cela en devient presque de l'imaginaire… Haha… tiens ! Maintenant que j'y pense… le légendaire chien à 3 têtes de l'île d'Erythéia…
- Oui ?
- Ce n'est alors qu'un vulgaire caniche !! HAHAHA !!!

Ses yeux s'emplirent de pleurs et ses lèvres se mirent à trembler. Petit à petit des flots de larmes envahirent son petit visage. Je ne pus qu'être attendri par ce spectacle émouvant de sincérité. Je compris que je venais de lui faire beaucoup de mal avec mes paroles pas vraiment sympathiques. Il aurait sûrement moins souffert si je lui avais asséné mes météores…

- Je suis sincèrement désolé petit berger … je ne voulais pas…
- La sottise humaine est un des pires vices que la terre recèle en son sein ! Les regrets ne servent à rien, l'affront a déjà été commis…

Je cherchai désespérément un mouchoir afin de tenter de me racheter mais je n'en trouvai hélas aucun…

- N'essaye pas de te racheter… ce n'est pas bien grave… Tout est de ma faute, je suis bien trop faible… Jamais je ne pourrai encore conduire ces troupeaux sans mon fidèle Orthro.
- Je pourrais t'aider ! dis-je sans même réfléchir
- Tu… tu le ferais ?
- Bien évidemment puisque je te le dis ! Et puis ce n'est pas aussi difficile que cela en à l'air ! Il suffit de les garder groupés !

Je lui décrochais enfin un sourire. J'espérais qu'il ne m'en voulait pas trop…

Nous nous mîmes courageusement en route, rassemblant les bêtes et partant vers des contrées plus hospitalières. Nous allions alors tous deux, menant les bovins d'une main de fer dans un gant de velours. Il m'indiquait les routes à suivre et l'art de tenir correctement et fermement un troupeau : cela était aux antipodes des idées que je m'étais faites sur ce métier. Rien n'est en fait vraiment facile : le travail, quel qu'il soit, reste un dur labeur.
À présent je ne me méfiais plus du berger. Il n'avait réellement rien d'un ennemi. En fait, il n'effectuait que sa besogne.
La nuit tombait tard en ces lieux et ce fut un grand soulagement lorsque enfin le soleil daigna prendre du repos. L'heure de la détente avec également sonné pour nous : le berger sortit de sa sacoche quelques ingrédients et nous mitonna un drôle de ragoût. Je n'avais plus la force de discuter sur le dîner, le laissant donc faire. J'allai m'allonger sur cette moelleuse terre rouge fraîchement arrosée par les larmes du ciel. Je scrutais les étoiles, cherchant ma constellation…
" A table ! " Je n'eus que le temps d'apercevoir la constellation du Dragon… Shiryu… Mes frères… J'étais pour mon grand bonheur encore parmi eux…
Le petit homme me tendit une assiette en aluminium remplie d'une étrange bouillie marron virant légèrement au vert kaki. Cela m'avait l'air extrêmement appétissant !

- Tu as envie de m'empoisonner ? Hé hé

Je pris une première bouchée puis une seconde. En fin de compte ce n'était pas si mauvais. C'est alors qu'il marmonna quelques mots…

- Tu ne crois pas si bien dire..
- Que dis-tu ?
- Tu le verras bientôt !

Une étrange chaleur me parcourait tout le corps en un instant. Je suffoquais. Mon rythme cardiaque s'était brusquement accéléré et mes jambes se mirent à trembler, enfin mes membres inférieurs se paralysèrent violemment.

- Démon !! Que m'as-tu fais ?
- Je viens de t'administrer un violent poison. Sais-tu d'où il provient ? Du sang de mon fidèle chien… Hihi. La première bouchée provoque l'étouffement, la seconde la paralysie et enfin la troisième…héhé…la mort !! Mais les trois irrémédiablement mènent plus ou moins directement à ta mort !
- Laisse moi rire… certes je suis paralysé… mais il y a une chose que tu as omise… Je suis un chevalier d'Athéna, de plus, je possède le 7ème sens grâce à qui un aveugle peut même retrouver la vue, j'ai même déjà par le passé atteint le 8ème et le 9ème sens ! Alors je ne serai plus paralysé longtemps !

J'intensifiai alors ma cosmoénergie et la fit exploser de tout son éclat. Mes jambes étaient enfin libres. Je me dirigeai, serein, vers ce vil berger. Il tenta alors de s'enfuir mais d'un bond je lui fis à nouveau face et le pris par la taille.
" Tu t'es joué de moi… je ne vais pas te tuer ne crains rien… je vais simplement reprendre ton troupeau et t'attacher solidement à cet arbre. "
Sans même qu'il ait eu le temps de s'en rendre compte je pense, il se retrouva fortement attaché.
" J'espère seulement pour toi qu'en ces contrées reculées une âme charitable passera par-là pour te donner à manger… "
Je me retournai mais une douleur violente me frappa au cerveau. Elle était trop forte !
Je m'écrasai alors au sol, totalement inconscient face au berger.

- Seiya… Seiya !! Je pourrai savoir ce que tu fais ?
- Saga ??? Est-ce bien toi ?
- Oui… Aller lève-toi Seiya ! Je viens, grâce au pouvoir télékinésique de Mû, d'inhiber et d'éliminer de ton organisme les effets néfastes du poison. Ne perds plus de temps ! Je t'avais dit que nous serions toujours présents pour vous !
- Héhé tu parles tout seul nabot ?
- Tais-toi petit berger. Je m'en vais ! Adieu !!

Le troupeau se trouvait sagement dans l'enclave que nous avions érigée la veille. Je sortis alors toutes les bêtes et me dirigeai vers l'horizon ne suivant alors plus que mon instinct… Avais-je bien fait ? Je ne le savais pas encore.
Je me trouvais à présent seul face à elles !! Seul… Pour la première fois j'étais seul pour accomplir une mission… Étrange sentiment de solitude, je ne l'avais jamais autant ressenti qu'à cet instant. Mais je ne me laissais pas envahir par elle… je décidais d'accélérer l'avancée des bœufs. Je leur courus frénétiquement après en leur donnant de tous petits coups comme me l'avait appris le berger. Malheur !! Je n'aurais jamais dû faire cela !! Les bêtes se dispersèrent alors un peu partout !!!

Trois jours plus tard

J'avais réussi au bout de trois longues journées plus éreintantes les unes que les autres à rassembler tous les bœufs ! Je n'en pouvais plus. À maintes reprises je voulus abandonner la recherche mais je devais tous les ramener, pas un ne devaient manquer au troupeau ! Je suivais cet itinéraire imaginaire espérant que c'était le bon, lorsque à nouveau un des bœufs s'enfuit ! Par Athéna.
J'enfermai le reste du troupeau dans un enclos fait de branches, pris mon mal en patience et partis à sa recherche : le soleil venait alors de se coucher et je n'avais toujours pas retrouvé le bœuf égaré. Je continuais à m'enfoncer dans cette sombre forêt de bois rouge étrangement silencieuse… C'est alors que je sentis une présence juste derrière moi ! Mon cœur se mit à battre de plus en plus fort… Étrangement j'avais l'impression de connaître la personne qui se trouvait là ! Une voix masculine alors retentit :
" Alors Seiya, est-ce cela que tu recherches ? "
Shiryu… je reconnus immédiatement sa voix et son cosmos ! Je bondis de joie en voyant qu'il avait ramené avec lui ce maudit bœuf.

- Que fais-tu là Shiryu ?
- Et bien je viens d'achever mon épreuve !
- Oh ! Mais c'est magnifique ! Raconte-moi …
- D'abord on retourne à ton campement, il fait nuit…

Le bœuf fermement attaché avec les autres, nous prîmes enfin du repos. Shiryu commença alors à me conter le récit de sa mission. J'étais heureux de le revoir, je le regardais attentivement et l'écoutais patiemment.
" Tu vois, j'ai atterris dans le célèbre jardin des Hespérides, un somptueux jardin comme jamais je n'en avais vu auparavant. Je devais prendre les trois pommes en or suspendu à un arbre fruitier cadeau de la terre mère à Héra. Mais ce ne fut pas une tâche facile. Alors que je m'approchais, enivré par le doux parfum de ces pommes, un dragon à 100 têtes surgit derrière moi et me projeta à quelques mètres de là ! Je me trouvais alors désemparé face à une telle force de la nature. Je décidais de lui parler, de dragon à dragon, si tu vois ce que je veux dire. " dit Shiryu avec un léger rire avant de reprendre son récit. " Il se calma et je pensais qu'à présent je pouvais enfin cueillir ces pommes. Mais son maître en avait décidé autrement. Le dragon, du nom de Ladon, finit par s'allier à moi et régla lui-même le sort de son maître, malheureusement au prix de sa vie Il vaut mieux que je ne te dise pas comment … Je me retournai alors mais l'impensable s'était réalisé : les pommes avaient disparu ! J'étais perdu dans mes pensées, je venais presque de perdre tout espoir mais j'entendis alors des petites filles ricaner au loin. Je n'allais pas me laisser faire après le sacrifice de ce bon dragon ! Je les poursuivis pendant deux jours ! Sais-tu qui elles étaient les fourbes ? Elles étaient des nymphes au service d'Héra, et au lieu de garder l'arbre et ses fruits, elles mangeaient ces derniers ! Ce qui compliquait tout est qu'elles étaient dotées d'une extrême agilité ! Elles me glissaient trop souvent entre les doigts ! Je ne pouvais en garder une plus de 30 secondes !! Je pris mon mal en patience et leur tendit un piège : je me fis passer pour mort et lorsqu'elles s'approchèrent, les pommes en main, je poussais un cri horrifiant, elles eurent extrêmement peur et lâchèrent les pommes à mes pieds. Tu n'aurais jamais pensé que je pouvais faire preuve d'une telle vivacité ! " lui dit-il souriant, en faisant un clin d'œil.
" Sacré Shiryu !! Tu m'étonneras toujours !! "
" Je me mis alors à errer entre les arbres et les buissons, les collines et les falaises, ne sachant où aller, mais je suivais mon instinct, et me voilà près de toi ! J'ai croisé ce bœuf dans cette forêt et je voulais le ramener à son propriétaire… Je pense avoir bien fait ! Et nous voilà enfin réunis ! "
Nous rîmes toute la nuit de nos épreuves, lui me racontant comment il avait poursuivis les nymphes et moi lui contant mes péripéties avec le berger et lui montrant mes multiples morsures et contusions !

A l'aube nous repartîmes pour qu'enfin j'achève mon épreuve comme il se devait ! J'avais fait promettre à mon frère de ne pas intervenir s'il devait se passer quelque chose… et ce que je craignais le plus arriva… Il n'était pas possible que le légendaire roi de ces contrées n'intervienne pas !
Il était imposant de puissance et de laideur ! Géryon avec trois énormes têtes posées sur trois corps réunis à la taille. Il possédait 6 mains et était démesurément grand.
Je me retournai vers Shiryu et lui fit un clin d'œil pour qu'il ne fasse rien quoi qu'il puisse se produire. Je me plaçai alors face à cet homme anormal qui riait de ma " petitesse ".

- Que fais-tu sur mes terres ? Qui plus est, tu tentes de voler mes bêtes… tu mérites de souffrir !
- Tu ne me fais aucunement peur Géryon, je sais qui tu es ! Et je sais comment te battre !
- Ah oui !? Je souhaite voir cela de suite !
- Tu parais fort ! Mais ta force est ta faiblesse !

Je ne pus me placer en position de combat car il m'attrapa immédiatement avec ses six bras et commença à serrer son étreinte. Oh ! Mais quelle force titanesque il avait ! Malheureusement pour lui je connaissais son point faible…. C'était comme avec Geki…
Je concentrai alors toute ma cosmoénergie dans mes mains et d'un coup sec, lui brisai les bras les uns après les autres. J'atterris à genoux devant lui, enfonçant mon poing dans son corps. Quelques instants s'écoulèrent avant qu'il ne fasse un mouvement. Il sourit et s'écroula à terre, susurrant quelques mots
" Un avorton… " et mourut enfin !
Je me relevai, impassible, à moitié déçu. Pourquoi avais-je encore à tuer ? C'était parfois trop injuste mais c'était ainsi…. Je me souvins d'une phrase qu'un jour Cassios m'avait dite, lors de mon entraînement au Sanctuaire : " Soit tu tues, soit tu te fais tuer, c'est la loi de la nature ! "
Quelle étrange idée…
Shiryu me rejoignit alors. Il me tapa sur l'épaule, en signe de félicitation, de réconfort… J'avais l'impression qu'il ressentait le même sentiment… Je ne pus prononcer un mot et me dirigeai vers le troupeau… Nous repartîmes silencieusement, les bœufs étant à présent comme calmés. Curieusement ils ne cherchaient plus à fuir : c'était comme si eux aussi avaient enfin accepté leur destin…

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Cette fiction est copyright Elissa Eid et Frédéric Biedermann.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.