Chapitre 1 : Réveil


Dans la salle du Pope, le réveil fut difficile pour Athéna. Sa vue se troublait, sa tête lui tournait. Elle avait l'impression de ne plus être elle-même. Lorsque sa vue se rétablit à peu prés, elle constata que la salle était détruite. Les colonnes effondrées, les pierres creusées par les attaques. . . Athéna voulu pleurer, mais cette tristesse ne se présenta que lorsqu'elle vit les chevaliers de bronze et d'or, gisant sur le sol, leur armures brisées, ou au pire, ils n'en avaient plus. . . le sang coagulé collait à leurs joues ou à leurs tempes. Elle-même avait perdu son armure divine. Puis, le regard de la déesse se posa sur une jeune fille brune, étalée à terre aux côtés de Hyoga. Elle reconnut Seika, mais ne comprit pas vraiment comment celle-ci avait atteri avec eux. Elle était inconsciente comme les autres, mais elle donnait plutôt l'impression de dormir. Ses poings fermés contre son front, elle respirait méthodiquement. Athéna la regarda un moment.

- C'est vrai qu'elle ressemble à Seiya. . . pensa la déesse.

Elle scruta la salle toute entière. Mais elle n'eu d'yeux que pour Seiya, et, tremblant sur ses jambes voulut le rejoindre. Mais sa fatigue fut plus forte qu'elle et elle tomba non-loin du chevalier. Elle rampa, déchirant sa robe sur les débris du Temple, vers Seiya, toujours inconscient, puis passa sa douce main sur sa joue. Il était glacé. Les larmes montèrent aux yeux de la déesse. Sa seconde main vint caresser la chevelure de Pégase.

- Que s'est-il donc passé. . . ? Aurais-je perdu la mémoire ? Je ne me souviens absolument de rien. . .
- Si c'est de la consolation que je peut vous apporter, moi non plus je n'ai aucun souvenirs. . . lui répondit une voix familière.

Elle se retourna. Kanon se tenait contre un débris de colonne. Il serrait sa main crispée contre son bras cassé.

- Kanon ! s'écria Athéna.

Le chevalier des Gémeaux esquissa un sourire discret en direction de la déesse, et s'agenouilla prés de son frère, Saga.

- Saga. . . j'ai tout fait pour essayer de te protéger. . . mais je. . . n'ai pas réussi !

Il trembla et prit son frère dans ses bras en pleurant.

- Ne p. . pleure pas Kanon. . . chuchota une voix dans son oreille.
- S. . . Saga !

Saga s'était réveillé lui aussi. Il souriait à son frère.

- N. . . ne t'inquiète p. . . pas ! Je v. . . vais b. . . bien. . . bredouilla t-il.

Kanon rayonnait. En ce moment, il aimait son frère plus que tout.
Peu à peu, la brume qui envahissait le Sanctuaire et la salle du Pope se dissipa. Athéna et les deux frères étaient à présent les trois seuls éveillés. La déesse restait auprés de Seiya, en sanglotant, et essuyant maladroitement le sang qui s'écoulait du sourcil coupé du chevalier. Kanon et Saga se voyaient dans l'obligation de ne rien dire, mais ils auraient aimés faire quelque chose pour la jeune fille. Kanon faisait un bandage au pied de Saga, qui regardait les autre chevaliers d'or, en espérant qu'ils se réveillent. Son espoir fut récompensé. Deux chevaliers, Mû et Shura, bougèrent faiblement. Mû échappa un cri de douleur. Athéna sursauta.

- Mû !

Elle abandonna Seiya pour se précipiter vers le chevalier du Bélier. Kanon en fit autant avec Shura.

- Déesse Athéna. . . oh. . . bredouilla Mû, comment allez-vous. . . ?
- Contente toi de t'inquiéter de ton sort, pauvre idiot. . . dit gentiment Athéna en souriant, tu es cassé de partout !

Mû soupira. Il ferma ses paupières et s'endormit, épuisé. Shura s'était levé avec l'aide de Kanon. Il tenait dans ses bras un objet brillant.

- Déesse. . . commença-t-il.
- Shura ?
- Euh. . . je. . . vo. . . votre sceptre. . .

Il remit dans les mains d'Athéna le sceptre, ou plutôt ce qu'il en restait. La seule arme de la déesse avait été détruite. Athéna tenait dans ses mains la partie supérieure, celle en or, qui avait, elle aussi, été cassée.

- Mon sceptre. . . c'était la marque même de ma divinité. . . sanglota Athéna.
- Ne vous en faites pas ! la rassura Kanon, désormais, nous serons la marque de votre divinité !

Il colla son poing sur son torse.

- . . . . si cela peut te faire plaisir, lui répondit Athéna d'une voix faible.

Kanon aida Shura à s'asseoir et pansa ses plaies. Saga, quant à lui, contemplait Mû endormi. Il regardait fixement une goutte de sang qui coulait le long de la joue du Bélier.

- Eh bien Saga ? Est-ce que je te dérange ? l'interpella son frère, en nettoyant une coupure sur la nuque de Shura.
- Pardon. . . ? demanda Saga, ahuri.

Kanon éclata de rire et tapota gentiment l'épaule de Saga. Pendant ce temps, Athéna, elle, restait devant l'entrée du Temple. Elle était assise sur une pierre et regardait silencieusement la statue en pierre qui la représentait. Une larme perla sur sa joue. Elle appuya sa tête contre le mur. Soudain, une main se posa sur son épaule.

- Seiya ! sursauta-t-elle.

Elle se retourna. Non. . . ce n'était pas Seiya. C'était Camus, chevalier d'or du Verseau. Il n'avait pas l'air très blessé, mais il tremblait, et saignait.

- C. . . Camus ?. . . fit-elle déçue.

Celui-ci s'assit à ses côtés. Il la dévisagea longtemps, mais resta silencieux. Il se décida enfin à prendre la parole.

- Vous êtes pâle. . . qu'avez vous ?
- Moi. . . ? demanda Athéna, euh. . . mais. . . . rien. . .

Camus fit une moue. Il n'était pas satisfait.

- Ne me mentez pas, Athéna !

Celle-ci se tut. Elle s'essuya le front. Elle transpirait.

- Je. . . je crois que je vais aller prendre l'air. . .

A peine s'était-elle levée qu'elle s'évanouit. Camus, qui heureusement avait de bon réflexes, n'eut aucun mal à la rattraper. Il la prit dans ses bras et alla l'asseoir dans le trône du Pope. Kanon s'excita.

- Qu'est ce qu'elle a ? Elle ne s'est pas fait mal au moins ?
- Ce n'est rien. . . le rassura Camus, c'est juste un coup de barre. . . elle est seulement un peu fatiguée. . .
- Hmm. . .

Athéna était encore évanouie lorsque Milo, Ayor et Shiryu se réveillèrent. Ils étaient un peu engourdis, et devaient rester assis. Peu aprés, Shun, Ikki, Shaka et Aphrodite ouvrirent les yeux. Ils étaient dans un piètre état. Shaka avaient les yeux qui saignaient à s'en vider, le bras gauche cassé, et la cheville droite tordue. Aphrodite donnait l'impression d'être passé dans un torrent de flammes. Des marques de brûlures surgissaient sur ses bras et plusieurs coupures rayaient son visage. Shun et Ikki, quant à eux, saignaient abondemment du visage, surtout de la nuque, et des écorchures monstrueuses leur amochaient les bras. Deux ou trois heures plus tard, Athéna ouvrit les yeux. Sa tête lui faisait mal.

- Hm. . . j'ai dû m'évanouir. . . je ne m'en suis même pas rendu compte. . .

Elle scruta la Salle du Pope. La moitié des chevaliers s'étaient réveillés et se faisaient soigner par Kanon et Mû. Athéna posa son regard sur Seiya. Il était toujours inconscient. Elle soupira et balança sa tête en arrière.

- Ne perds pas espoir, Saori, il se réveillera.

Shaka la rejoignit et s'agenouilla devant elle.

- Je me réjouis de vous voir saine et sauve, déesse Athéna. J'étais inquiet. . . hm. . . Qu'y a t-il, princesse ? vous semblez ailleurs. . .
- Pardon ? demanda Athéna, surprise.

Shaka se releva et hocha vaguement la tête pour lui faire comprendre que ce n'était pas grave. Athéna rougit. Elle était gênée. Ayor l'interpella.

- Ah ! Déesse ! Vous vous êtes enfin éveillée. . .
- Qu'est ce qui se passe ? Il y a un problème ?
- Euh. . . non. . . pas vraiment. . .

La déesse sourit.

- Alors tout va bien, tu m'as fait peur !
- Euh. . . j'aimerais juste vous demander. . . bredouilla Ayor.
- Oui ?
- Euh. . . qui est cette fille là-bas ?

Il montrait du doigt Seika. Elle s'était éveillée elle-aussi, et faisait la connaissance des chevaliers, avec une joie que l'on pouvait facilement discerner.

- Mais. . . c'est Seika, la jeune soeur de Seiya. . . pourquoi ?
- Euh. . . non. . . je. . . je. . . elle est jolie. . .

Athéna écarquilla ses yeux de stupeur tandis qu'Ayor devenait rouge tomate. Il la quitta pour aller rejoindre Seika. Maintenant, ils étaient tout deux absorbés dans une interminable conversation.

- Ils ont l'air de bien s'entendre ces deux là. . . remarqua Athéna.

Une voix la fit s'évader de ses pensées.

- Oh !! Saori !

Elle tourna la tête.

- Shun !

Shun courut vers la déesse et l'enlaça. Il pleurait de joie.

- Comment vas-tu ? demanda celui-ci.
- Trés bien, je te remercie.
- Et Seiya ?

Athéna se renfrogna. Manifestement, le nom de Seiya lui faisait perdre sa bonne humeur. Elle s'inquiétait. Shun préféra ne rien dire de plus et rejoignit les autres chevaliers en titubant un peu. Athéna resta dans son trône toute la journée en pressant sa tête contre ses genoux, pendant que ses chevaliers se remettaient du choc qu'ils avaient subi.

Le soleil laissa place à la lune en enveloppant le Sanctuaire d'un crépuscule sombre parsemé d'étoiles. Il commençait à faire froid. Tout les chevaliers d'or y compris ceux de bronze, sauf Seiya, s'étaient réveillés. Ils attendaient tous le réveil du chevalier Pégase. Seika était morte d'inquiétude, elle se mordait les ongles et tremblait. Kanon passait souvent sa main devant la bouche du chevalier pour s'assurer qu'il respirait encore. Mais quelques heures plus tard, le silence fut intenable, et Milo alla trouver la déesse. Elle leva la tête de ses genoux pour regarder le chevalier du Scorpion.

- Seiya s'est-il réveillé ? demanda Athéna, pleine d'espoir.

Milo baissa les yeux et serra dans sa main un objet brillant.

- . . . .

Athéna redouta son silence.

- Tu ne veux pas dire que. . . non !
- Je suis désolé, Déesse. lui répondit Milo, nous n'avons rien pu faire, apparement, c'était inévitable.
- N. . . Non !!

Athéna tomba de son trône et s'effondra en larmes sur les pierres. Milo ne dit rien, et se contenta de lui donner le pendentif que portait généralement Seiya autour du cou. Il représentait un Pégase en train de se cabrer. La déesse l'accepta, mais ça ne fit qu'aggraver son état, et ses pleurs redoublèrent. Les chevaliers d'or décidèrent de prendre congé et descendirent accompagné des chevaliers de bronze, les escaliers, laissant Athéna seule, qui se faisait consoler par Seika, elle aussi en larmes.

Ils se rendirent prés de la statue d'Athéna. Elle était ternie par les années. Tous la contemplèrent, et avec respect, s'agenouillèrent devant. Il y eut un silence de mort. Kanon se décida à le rompre.

- C'est navrant pour le Chevalier Pégase quand même. . . Athéna et Seika y tenaient à ce garçon. . .

Les autres chevaliers ne dirent rien, et le silence reprit. Tous contemplèrent les étoiles d'un air morne. Dans le ciel, la première étoile de la constellation de Pégase brilla. Les yeux des chevaliers se fermèrent presque. La lueur de l'étoile était forte. On percevaient des sanglots dans le silence complet.
Certains pleuraient, d'autres retenaient leurs larmes, de peur de perdre leur honneur de chevalier, ou d'avoir honte devant leurs compagnons. Une seconde fois, Kanon rompit ce silence effrayant.

- Je me demande bien ce qui nous est arrivés. . . nous ne nous souvenons de rien. . . pas même Athéna ! Pour ma part, je n'ai eu qu'un seul souvenir. . . bien trop vague et flou mais. . . j'ai vu un homme aux long cheveux gris. . .
- Ah ! s'étonna Shiryu, toi aussi ? J'ai vu exactement la même chose !
- C'est étrange. . . continua Ayor, j'ai le même souvenir !

Les autres chevaliers d'or et de bronze hochèrent la tête. Il avaient vu tous la même chose. . . que s'était-il donc passé ?

- Je me demande bien qui est cet homme. . . murmura Aphrodite.
- Ca ne m'étonne pas que tu veuilles le savoir. . . tu aimes tellement les jolis garçons ! le taquina Milo avant d'éclater de rire.
- Tu es complétement stupide ! grogna Aphrodite, et je te conseillerai d'arrêter ton rire de crécelle !

Milo s'arrêta un instant, puis recommença. Aphrodite se tut et retint son poing, mais il aurait bien voulu lui donner une gifle.

- Ca pourrait être une prémonition. . . proposa Shun.
- Ne soit pas ridicule Shun ! s'esclaffa Ikki.
- Mais il a tout à fait raison. . . dit Shaka, c'est entièrement possible. . .

Le mot "prémonition" résonna dans la têtes de tous les chevaliers.

- Peut-être. . . mais peut-être que non. . . reprit sagement Mû.

Il essaya de rassembler ses souvenirs dans sa tête. Ca ressemblait effectivement à une prémonition. Mais il n'en était pas vraiment sûr. Il leva la tête vers la statue d'Athéna. Il soupira avant de parler:

- En fait. . . ce que je ne comprends pas. . . c'est pourquoi le Sanctuaire a été détruit, et pas cette statue. . . elle est tout à fait pareille qu'aux premiers jours du Sanctuaire. . . c'est comme si elle avait été épargnée du cataclysme. . .
- Oh ! Mais soit sans crainte ! lui répondit une voix, si tu veux qu'elle soit détruite tu vas être servi !

Mû n'eut le temps de dire mots. Une ombre le frôla et avec une force époustouflante, dépassant celle d'Excalibur, coupa en deux le corps de la statue. Elle se brisa sur le sol. L'ombre fit un saut et atterit devant les chevaliers d'or. Ceux-ci se mirent en position de combat, en fronçant les sourcils. L'ombre ne bougait pas. Elle admirait son travail en tournant le dos aux chevaliers. Elle se retourna enfin et dévisagea de haut en bas les chevaliers d'or, puis ceux de bronze.

- C'est cela la garde d'Athéna ? fit-elle, hilare, eh bien ! Je ne comprends pas comment Hadés a pu s'en retourner achevé dans son cercueil. . . vous êtes pitoyable mes pauvres. . .
- Au lieu de te moquer de nous, tu ferais mieux de dire quelque chose d'utile, s'égosilla Mû, par exemple qui es-tu, et que viens tu faire ici ?!

La lune éclaira l'individu qui esquissa un sourire.

- Je me nomme Xérès, chevalier du chien-loup.

Le chevalier était plutôt grand, et mince. Il avait de longs cheveux brun qui lui tombaient jusqu'à la taille, et ses yeux luisants de couleur noirs brillaient à la frêle lueur de la lune.

- Mais. . . commença Milo.
- Oui, Milo. . . oui. . . Tu te souviens ? Nous nous sommes rencontrés sur l'île de la Reine Morte, et tu m'as tué.
" Bien sûr, je ne l'oublierais jamais. . . pensa Milo, ce traître avait failli tous nous exterminer, moi et mes congénères lors de notre pélerinage. "

Milo reprit la parole.

- Mais tu as quand même décidé de réapparaître. . . ? Pauvre fou. . . tu sais que cela te coûtera une fois de plus ta perte !
- Je n'en suis pas si sûr. . . marmonna Xérès, ce sera plutôt la tienne. . .
- Tu es donc sous l'emprise d'Hadés ! continua Milo, Il n'est pas mort lui non plus ?!
- D'Hadés ?

Xérès hésita une seconde avant d'éclater de rire.

- Non, Milo. Pas d'Hadés. Il repose dans son cercueil. . . Je suis maintenant sous les ordres du Roi Skalos !
- Skalos ? Cet infâme qui se prenait pour un dieu et qui a déclenché la colère de Zeus ?! s'exclama Shaka.
- Oui, c'est bien cela. Malgré tout, Skalos est un roi de bonté et de pardon. . .
- Trèves de bavardages ! s'impatienta Camus, que viens tu faire ici ?

Xérès ne put s'empêcher de retenir un sourire.

- Je viens vous annoncer que Myas a été ressuscité. . . votre temps vous est compté chevaliers. Grâce à lui, le monde sera plongé dans l'ère de la mort et des batailles ! Nous allons vous massacrer un par un, puis nous prendrons le contrôle du Sanctuaire, et aprés avoir sacrifié Athéna aux Juges des Enfers nous serons les maîtres de cette ville. . . non. . . de toute la Grèce ! Et même plus ! Ha, ha, ha, ha, ha !!

- Ne soit pas si sûr de toi ! l'interrompit Ikki.
- Comment ?
- Tu dis tout cela par simple vanité. . . tu peux faire une croix sur tes projets! Nous allons t'arrêter !

Xérès fronça les sourcils.

- Hélas, je crains que non Phénix. . . !
- Q. . . quoi ?!
- Myas a déjà réuni tous ses chevaliers et Skalos aussi. . . et je ne compte pas ceux qu'il a fait revenir du Monde des Morts. Tous se préparent à marcher sur votre Sanctuaire !
- Tu. . . tu mens ! s'écria Milo, je le sais. . .
- Non. . . je ne mens pas. . . si c'était le cas, je ne devrais pas ramener la tête d'Athéna à mon Maître Skalos. Mais je dois d'abord me débarasser de vous!

Le cosmos rempli de haine de Xérès s'intensifia au maximum. Sa main se transforma en griffe.

- DEATH CLAW !

L'explosion fut imminente. Les chevaliers furent projetés en l'air. Ils retombèrent durement sur les pierres. Les hurlements de douleur surgirent.

- Les chevaliers ! s'écria Athéna.

Seika aussi avait entendu leurs cris percants. Leurs têtes se tournèrent vers la Statue d'Athéna.

- J'ai entendu aussi ce cri ! dit Seika, allons voir ! Vite ! Levez-vous !

Elle attrapa la main de la déesse qui se releva. Les deux jeunes femmes descendirent en courant les escaliers. Lorsqu'elles arrivèrent devant la Statue, Athéna constata avec horreur qu'elle était détruite.

- Qui. . . qui a osé faire ça ? hurla Athéna.

Xérès se retourna. Il se retrouva nez à nez avec les deux jeunes femmes. Il écarquilla les yeux.

- Tiens, tiens. . . déesse Athéna !
- Qui es-tu ? demanda celle-ci.

Seika resta silencieuse et dévisagea le chevalier. Xérès fit un geste d'impatience.

- Les questions, les questions. . .
- Argh. . . déesse. . . ne. . . ne vous approchez pas de lui. . . il vous veut du mal!bredouilla Milo.
- Toi, la ferme ! hurla Xérès.

Il envoya une boule d'énergie qui projeta Milo et alla lui fracasser le dos sur un pilier encore intact. Athéna fut consternée.

- Comment oses-tu ?! s'indigna-t-elle.
- Mon nom est Xérès, chevalier de Skalos, ravie de vous rencontrer aussi, lui répondit-il avec ironie.

Seika fit un soubre-saut.

- Xérès ? s'étonna Seika, ça y est ! Je me souviens !
- Tu connais cet homme ? demanda Athéna.
- Evidemment ! lui répondit Seika, il était sur l'île de la Reine Morte il y a 5 ans ! J'étais en pélerinage, il y avait aussi le chevalier du Scorpion avec moi. . . Xérès nous a attaqués lorsque nous nous sommes approchés du Temple de l'île. . . si Milo n'avait pas été là, nous aurions tous été tués !
- Tiens, tiens c'est vrai. . . mais je ne me rappelle pas t'avoir vue dans le groupe. . . fit Xérès.
- Je m'étais cachée dans le Temple pour t'échapper !
- Je n'avais pas l'intention de m'attaquer à toi de toutes façons. . . rigola Xérès.
- Ca suffit les bavardages ! s'exclama Athéna, que fais-tu ici chevalier ?! J'exige une réponse claire et nette ! Tout de suite !
- Si je vous le disais, vous vous enfuiriez. . . mais. . . maintenant que vous êtes là, je n'ai pas besoin de monter jusqu'à la Salle du Pope pour m'occuper de vous.
- Comment ça ?

Xérès sourit. Ses mains se retransformèrent en griffes. Athéna sentit le danger.

- Seika, attention !

Elle poussa la soeur de Seiya sur les roches et parvint de justesse à contenir l'attaque du chevalier qui se jetait sur elle. Elle serra les dents. La lumière rouge lui brûlait les yeux. Elle les ferma, cela devenait intenable. Mais à cause de ce geste stupide, elle devint vulnérable et Xérès s'en rendit compte. Ses griffes aiguisées s'approchèrent lentement du coeur d'Athéna. Par un merveilleux concours de circonstance, une attaque venant de derrière projeta Xérès sur les débris de la Statue et l'empêcha d'achever Athéna. Celle-ci rouvrit ses yeux.

- Que s'est-il passé ?
- C'était moi. . . bredouilla une voix.

Saga était à genoux et respirait difficilement en pressant la main sur son torse.

- Saga ?!
- J'ai utilisé ma " Galaxian Explosion ". . . mais à dose minimum. . . mon cosmos est trop faible. . . dans le cas contraire, j'aurais tué cet individu !

Un soupir de douleur l'interrompit. Xérès se relevait. Il s'essuya la bouche et le nez. Découvrant avec horreur qu'ils saignaient, il lança à Saga un regard aussi noir que le crépuscule.

- Comment as-tu osé amocher ainsi le magnifique visage qu'est le mien ? Tu paieras pour cet affront !
- C'est réciproque. . . répondit Saga, toujours à genoux.

Xérès leva sa main qui se transforma. La lumière rouge réapparut. Il se précipita vers Saga à la vitesse de la lumière. Il s'apprêtait à s'en occuper, mais il fut stoppé dans son élan. Saga enleva ses mains de son visage. Xérès avait reculé de trois pas. Le silence se fit entre eux. Mais Xérès prit la parole.

- Tu as de la chance, chevalier des Gémeaux. . . ton heure ne viendra pas tout de suite. . .
- Oserais-tu me faire clémence. . . ? s'indigna Saga, je crains que tu n'ai peur. . .
- Je ne crois pas. . . je t'aurais tué si le destin m'en avait donné l'accord, mais mon roi me fait quérir. . . Ton espérance de vie sera un peu plus longue que prévu, mais ne t'attends pas à ce que je sois si gentil la prochaine fois. . . tu mourras de mes propres mains !

Il regarda Athéna, puis le ciel avant d'ajouter: Le roi vous donne quarante-huit heures pour quitter ce lieu, ce délai dépassé, il accomplira son projet. . . dés lors, je ne donne pas cher de votre vie. . . alors, faites un choix, restez, ou partez, et ne remettez jamais les pieds ici !
Dans un souffle de vent glacé comme son coeur, Xérès disparut. Athéna aida Saga à se relever et l'assit sur une pierre. Les chevaliers d'or et de bronze se rélevèrent à leur tour et s'agenouillèrent devant Athéna. Elle leur fit signe de cesser, mais ils restèrent à genoux. Mû leva la tête vers la déesse.

- Quel votre choix, déesse Athéna ?

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