Chapitre 4 : Revelations


Sous le soleil brûlant de Grèce, Mû et Silène se regardaient attentivement, s'observaient, attendant le moment propice pour attaquer. Cela faisait plus d'une heure qu'ils avaient entamé le combat et, ni l'un, ni l'autre n'avait réussi jusqu'à lors, à prendre l'avantage. Coup de poings et coups de pieds s'étaient enchaînés à la vitesse de la lumière mais il faut dire que chacun connaissait parfaitement les attaques de l'autre. Le jeu était égal.
Mû avait l'air toutefois, un peu plus essoufflé. Il est vrai que ce dernier avait toujours eu du mal à supporter la chaleur étouffante du sanctuaire, à cause de ses origines. Mais lui et Silène s'étaient juré de donner toute leurs forces et toute leur énergie dans ce combat, par respect pour leur adversaire d'une part, et pour leur maître surtout. Peu importe s'il faisait chaud. S'il avait plu ou s'il avait neigé, il en aurait été de même. Pour tout ça et pour tous ses efforts donnés pendant de longues années d'entraînement, ils devaient donc se battre, sans pitié, et c'est bien ce qu'ils comptaient faire.

Des plaies et des bleus jonchaient le corps des deux guerriers et il semblait que l'issue du combat était proche.

- Puisque nous connaissons tous deux nos forces et faiblesses, déclenchons maintenant nos attaques les plus puissantes !

Après un regard et une approbation discrète, dans une lumière incroyable, Mû et Silène enflammèrent leur cosmos, les rochers autour d'eux s'élevèrent, dansèrent, suspendus dans le ciel. Ils se déchirèrent comme de simples feuilles de papier, explosèrent comme du verre, l'énergie déployée étant si intense. Puis ils s'élancèrent en même temps, le poing tendu en avant dans une attaque fulgurante.

Et c'était fini.

Un long moment passa avant que Mû qui était à genoux ne se retourne, et lorsqu' enfin, il posa les yeux sur son adversaire, Silène gisait à terre, blessé. Mû avait gagné. Sa joie fût de courte durée lorsqu'il s'aperçût que Silène ne se relevait pas.

***

Des images floues, puis, des murs gris. Où pouvait bien se trouver Silène en ce moment ? Que lui était-il arrivé ? Suis-je mort ? Se disait-il en lui-même. Que s'était-il passé pour qu'il se retrouve dans un endroit aussi lugubre ? Il ne se souvenait plus très bien. La seule chose qu'il pouvait ressentir, c'est ce mal affreux, chaque partie de son corps le faisait souffrir. Même ouvrir les yeux lui réclamait un effort important. Il comprît donc qu'il était toujours en vie. Peu à peu, les images du combat lui revinrent à l'esprit, une dernière attaque, une lumière aveuglante, puis plus rien…

Il était dans un lit d'hôpital. Plusieurs heures avait passé. Mû était à son chevet. Malgré la fatigue, il avait tenu à veiller son ami qu'il avait failli tuer…

Il était d'ailleurs en train de lutter une nouvelle fois… Mais contre le sommeil cette fois-ci.

Silène- Hé bien chevalier d'or, est-ce là une posture due à ton rang ! Chuchota Silène dans un râle de douleur.

- Enfin tu es réveillé ! J'ai… J'ai cru le pire. Je ne me le serais jamais pardonné.

Silène- Ne t'inquiètes pas, je m'en remettrais. Ce qui est important, c'est que tu ai gagné l'armure, tu l'as mérité.

Mû n'eu pas le temps de répondre que quelqu'un frappait doucement à la porte. C'était le grand Pope. Malgré sa très longue expérience des combats, des blessures et des morts, celui-ci s'était fait beaucoup de soucis pour celui qui avait grandi auprès de lui.

Sion- Mû, peux-tu nous laisser, j'ai à parler avec Silène.

Mû s'exécuta sans un mot. Les ordres du Pope n'avaient jamais été contestables, même maintenant que Mû avait revêtu la plus haute distinction dans la chevalerie. Une fois que celui-ci eût fermé la porte, Sion regarda gravement son élève, car malgré le fait qu'un masque opaque les séparaient, Silène n'avait aucun mal à discerner les sentiments du grand Pope qui s'était assis.

Sion- Pourquoi ?

Silène ne parût pas comprendre.

Sion- Ne fais pas semblant de ne pas comprendre. Crois tu pouvoir me cacher quelque chose ? Pourquoi avoir laissé Mû emporter l'armure d'or ? Pourquoi avoir retenu ton attaque ?

Silène- Mais je n'ai… Il avait commencé sa phrase alors qu'effectivement, estimer pouvoir dissimuler quelque chose à son maître se révélait assez prétentieux. Après une longue hésitation, il prît une profonde inspiration et se lança.

Silène- Parce que je sais. Je sais que Mû est votre fils… Non pas que vous m'avez traité différemment de lui, loin de là, mais, je crois qu'au fond de moi, je l'ai toujours su.

Le long silence qui régnât imposa que Silène ne s'était pas trompé. Le Grand Pope prît lentement sa tête entre les mains, Silène se demandait ce qu'il était en train de faire. Sion leva ses bras au ciel son casque entre les mains et le posa sur ses genoux, laissant paraître sa longue chevelure bleutée.

Ce visage, ces traits, ce regard !!!

Son front était la preuve flagrante des suspicions de Silène. Les deux points caractéristiques du peuple de Jamir révélaient l'appartenance du Pope à cette communauté.

Celui-ci expliqua avec nostalgie que d'une union avec une femme chevalier qu'il avait connu, était né un enfant qui après quelques mois s'était retrouvé orphelin de sa mère. Il parlait de cette femme avec des yeux brillants, vagues. Il était évident que cette blessure au cœur ne s'était jamais refermé. Il avait du choisir entre son rôle et cette union. Il avait choisi. Le destin de représentant d'Athéna, à l'aube d'une guerre sainte passait avant tout. Elle avait donc quitté elle-même le sanctuaire n' y trouvant plus sa place. Mais le destin rattrapa le Grand Pope et Mû lui fût confié à l'âge d'à peine un an. Les plus folles rumeurs couraient au sujet de la mort de cette femme, une mort qui demeurait un mystère total. Certains pensaient que le Pope l'avait supprimé. Elle était en tous cas morte par un homme doté d'une force colossale. Battre le chevalier d'or de la vierge réclamait la possession un cosmos extraordinaire…

Sion- Et c'est cela qui expliquerait que tu as perdu ce combat ? C'est pour cela qu'alors que la victoire était tienne, tu l'as laissé s'échapper ?

Silène- Je… Je ne pouvais pas blesser Mû. Sachant le lien qu'il entretenait avec celui qui m'avait tout appris, c'était au dessus de mes forces.

Sion- Je vois… C'est tout à ton honneur. Sache cependant, que même si tes pouvoirs sont immenses, tes sentiments ne doivent en aucun cas te priver de la victoire. L'heure des combats viendra un jour, et tu devras effectuer peut-être des choix qui te répugneront mais, où la victoire, même amère, est la seule issue possible. Cela mon fils tu devras l'apprendre de gré où de force. Retiens bien cette leçon car elle est, et elle sera la dernière que je te donnerais, Silène, chevalier d'argent de Cassiopée. Nous ne sommes plus maître et élève désormais, tu es un chevalier d'Athéna, au même titre que moi.

Un discret hochement de la tête fût la seule réponse de Silène avant que celui-ci ne tombe dans un sommeil profond. Les paroles du Grand Pope paraissaient alors faire partie d'un rêve. Un rêve que Silène ne pourrait plus jamais oublier.

***

-Le sanctuaire, février 1973-

Cela faisait quelques temps maintenant que Silène était sorti de l'hôpital et il avait enfin pu endosser son armure. Les journées paraissaient désormais plus longues, sans entraînement. Cyrus avait reçu l'armure du Centaure des mains d'Aioros, son maître et Déméter ne subissait plus les assauts acharnés de Saga, ayant gagné la fantastique et mystérieuse armure de l'horloge, laquelle, d'après Saga n'avait jamais été revêtue en raison des pouvoirs extraordinaires qu'elle conférait à son propriétaire. Les ex-apprentis pouvaient désormais profiter des charmes de la Grèce sans pour autant oublier ce pour quoi ils étaient là. Ils essayaient juste d'oublier qu'un jour peut-être, ils devraient avoir à se servir de leurs immenses pouvoirs.

Malheureusement, le destin allait les contraindre à s'en servir plus tôt que prévu…

***

C'était un soir comme il en ressemble beaucoup au sanctuaire, la nuit est tombée depuis longtemps et tout est désert. Un homme monte lentement les marches qui mènent à la chambre du grand Pope. L'armure flamboyante qu'il porte, malgré la nuit noire, semble se refléter à l'infini et montre qu'il appartient au grade le plus élevé de la chevalerie. Il s'arrête après avoir dépassé la dernière maison et profite du calme absolu qui règne dans cette partie reculée du sanctuaire. D'où il est, il peut contempler les magnifiques temples millénaires du zodiaque et peut même voir jusqu'au port du Pyrhée, bordé de lumière par les phares guidant les marins égarés. Le choc des époques lui arrache un sourire sage.

L'instant d'après, il est agenouillé devant le Grand Pope, et écoute avec déférence les propos du représentant d'Athéna sur terre.

Sion- Saga, je t'ai fait venir car j'ai décidé de me retirer du sanctuaire.

Saga- Comment Grand Pope ? Mais c'est impossible ! Pourquoi ?

Sion- L'heure n'est pas aux questions, Saga. Si tu es là, aujourd'hui, c'est parce que je te porte en haute estime et je voulais que tu sois le premier à connaître l'identité de mon successeur… Je souhaite que ce soit Aioros qui soit le nouveau Pope. Sa sagesse fait de lui mon héritier naturel. Tu es également très sage Saga, mais tu as encore besoin de temps. Je ne doutes pas une seconde que mon successeur aura besoin de toi, gardien si puissant de la troisième maison, en tant que conseiller et en tant que défenseur de ce temple… Je sais qu'avec deux hommes comme toi et Aioros, Athéna à trouvé ses meilleurs représentants sur terre. Maintenant Saga, va.

Saga- Merci grand Pope de votre confiance, je saurais en être digne.

Saga s'était relevé pour regagner sa demeure. Comme à l'accoutumée, il s'était montré digne et respectueux des choix qui lui étaient imposés. Le Pope le regardait s'en aller, interrogateur…Avait-il fait le bon choix ?

Arrivé à la lourde porte qui ouvrait sur le sanctuaire, Saga s'arrêta.

-Attendez !

Le Grand Pope, qui s'était retourné pour regagner ses appartements lui aussi, s'arrêta à son tour et se retourna à nouveau .

Saga- Vous croyiez peut-être que je laisserais Aioros me prendre ce qui me revient de droit !

De la pénombre sortait une voix grave. De celle-ci émergea un homme. Celui-ci, qui maintenant faisait face à Sion semblait en tout point être Saga, pourtant ce n'était pas lui. Si cet homme portait bien l'armure des gémeaux, il n'avait pas la même couleur de cheveux, ni la même voix que Saga, qui était sage, douce et rassurante. La sienne était grave et empreinte de colère. Qui pouvait être ce chevalier ?

Sion- Je savais que ce jour arriverait, Saga. Comme ton armure qui porte le masque du bien et du mal, ton esprit n'a pas fait de choix entre ses deux entités. Le Grand Pope n'avait effectivement pas l'air le moins du monde surpris par celui qui le défiait.

Le chevalier à l'armure des gémeaux s'approcha alors du trône très lentement. Ses pas, lourds de son armure résonnaient dans toute la pièce, malgré le tapis épais et luxueux qui menait au trône du Pope. Le métal claquait à chaque pas de Saga, sa démarche caractérisait une assurance nouvelle, et, arrivé en pleine lumière, Saga montra des yeux écarlates qui semblaient porter toute la haine du monde. Il s'approcha encore jusqu'à n'être qu'à quelques centimètres du visage de Sion.

Saga- Alors pourquoi ne pas avoir fui ? Lança Saga dans un sourire narcissique.

Sion- Le véritable chevalier des gémeaux saurait que l'on ne peut échapper à son destin.

Saga- Je suis le véritable chevalier des gémeaux ! Hurla Saga.

Sion- très calme- Non. Ce n'est pas vrai. Tu n'es qu'une pâle imitation du Saga juste et bon que je connais. Kanon avait raison. Comme lui, tu colportes le mal.

Saga- Surpris Vous connaissiez Kanon ? Pourtant je l'ai toujours caché !

La colère qui avait animée Saga, l'espace d'un instant disparût aussitôt, pour laisser place à un sourire mauvais.

Saga- C'est vrai, Kanon avait raison, mais il était stupide. Il aurait du me tuer lorsqu'il en avait l'occasion. Ce que je vais faire avec toi maintenant. Tu as choisi Aioros. C'est la dernière décision que tu auras eu à prendre en tant que Grand Pope. Puisque tu ne veux pas de moi comme ton successeur, je vais prendre à la fois ta place et ta vie !

Sion- Alors qu'il en soit ainsi. Puisque c'est ton souhait. Chaque phrase lancée par le Grand pope était d'une douceur et d'un calme infini contrastant avec celles de Saga. Une touche de regret rythma pourtant la dernière.

Saga- Tu n'aurais pas la prétention de te battre avec moi ! Tu es vieux et faible, Sion du Bélier.

Sion- C'est ce que nous allons voir.

Les deux chevaliers se mirent alors en garde pour un combat fratricide. Les deux cosmos d'une énergie impressionnante semblaient équivalents, pourtant le cosmos de Saga dégageait une atmosphère étrange, malsaine. Son cosmos respirait le mal.

Saga- Tu sais ce que l'on dit sur les combats entre deux chevaliers d'or, auras tu la force de tenir 1000 jours et 1000 nuits ?

Sion- Et toi, en auras tu la patience ?

Saga- Galaxian Explosion !

Sion- Star Light Extinction !

La communion des deux énergies créa un champ magnétique au milieu des deux chevaliers où convergeaient des forces gigantesques. Malgré l'extraordinaire puissance de Saga, Sion ne faiblissait pas, la belle assurance du gardien de la troisième maison disparût alors petit à petit de son visage pour laisser place à une concentration sans faille. Les deux attaques s'entrechoquaient dans un vacarme assourdissant, des sons stridents en rythmaient le chant électrique . La position qu'adoptaient les deux guerriers et l'attaque qui en découlait semblait durer depuis des heures. Saga avait l'air d'avoir de la peine à contenir la formidable puissance du Grand Pope, qui lui, ne semblait pas fournir le moindre effort. Au bout d'un long moment d'intense concentration, le champ d'énergie prit enfin une direction, il se rapprochait inlassablement de Saga. Celui-ci semblait mener en même temps un autre combat, un combat intérieur.

Abandonnant toute chance de remporter le combat, il prît de face la puissance des deux attaques conjuguées, ayant arrêté son assaut. Celles-ci l'envoyèrent s'écraser contre une colonne. Il se tenait la tête entre les mains , l'air de souffrir terriblement. Plus d'ailleurs de ce mal qui le rongeait que de la puissante attaque qu'il avait encaissé. L'armure des gémeaux avait formidablement bien rempli son office de protection. Le Grand Pope avait toutefois retenu son attaque à la fin pour ne pas tuer Saga.

***

-Nooooon !

Silène s'était réveillé en sursaut baigné de sueur, était-ce un cauchemar ? Il lui en fallait la preuve. C'était trop réel… Cette vision de son maître se battant contre un Saga dévoré par le mal. Cela paraissait impossible ! Il s'était levé de son lit et s'était déplacé à la vitesse de la lumière pour se retrouver derrière le rideau luxueux qui séparaient les appartements d'Athéna du reste du monde. Ayant peine à croire ce qui se passait devant lui, il resta tétanisé de surprise et d'effroi.

S'approchant lentement de Saga, Sion leva une main flamboyante d'énergie pure, prêt à l'abattre pour mettre fin aux souffrances du chevalier des Gémeaux.

Sion- Pardonne moi mon ami, je n'ai pas le choix !

Une hésitation le traversa, Saga semblait être sur le point de gagner son combat intérieur, sa chevelure regagnait sa couleur bleu profond. Saga releva la tête ses yeux embués de larmes, des yeux bleus remplis d'une innocence nouvelle…Le Grand Pope pouvait-il achever son gardien ?

Saga- Pardonnez moi Grand Pope. Aidez-moi, délivrez-moi de ce mal…

Sion- Saga, je t'ordonnes de laisser l'armure et de quitter le sanctuaire. A jamais ! En souvenir de l'admirable chevalier que je connais et à qui j'ai décerné l'armure des gémeaux il y a quelques années. Sion espérait que le bien l'emporterait et que Saga répondrait par l'affirmative. Dans le cas contraire, je devrais mettre fin à tes souffrances ici et maintenant, une fois pour toute !

***

Marine- Mais je croyais que leur affrontement s'était déroulé sur le mont Star Hill selon les dires de Mû.

Silène- Comme moi, Mû à passé sa vie à expier sa culpabilité de ne pas avoir agi ce soir là. Il est déjà difficile de vivre avec. Le poids du regard des autres chevaliers d'or était trop lourd à porter pour lui.

***

Le grand Pope se retourna ayant senti soudain un cosmos derrière le trône.

Une hésitation de trop…

L'instant d'après, ce que pu voir Silène était son maître traversé au niveau du cœur par la main ensanglantée d'un Saga de nouveau avec des yeux rougis par le mal qui le rongeait. Par traîtrise, il avait attaqué le Pope dans le dos. Il avait rusé et le mal avait pris possession de lui.

Définitivement.

Sion du Bélier n'était déjà plus lorsqu'il s'écroula doucement sur le sol.

Le sang vînt cogner aux tempes de Silène, les larmes montèrent à ses yeux , il serrait si fort les mâchoires qu'il avait le goût du sang dans la bouche, il semblait pris de convulsions, tiraillé de la douleur vive du spectacle qui s'offrait à lui. Il n'entendait plus rien, la seule chose qu'il voulait faire était de venger le Grand pope. La rage s'emparait de lui, un sentiment qu'il n'avait jamais connu. Il serra son poing très fort, prêt à s'élancer contre le meurtrier de son maître.

Au moment où il allait entamer son premier véritable combat, une main puissante lui attrapa le poignet…

Mû se trouvait à côté de lui, il ne l'avait pas entendu arriver, obnubilé par la colère sourde qui électrisait chaque parcelle de son être.

-Tu n'es pas encore de taille dit Mû, le visage inondé de larmes. Viens, il faut prévenir les autres.

Silène- Non je vais le tuer !

- Ne m'obliges pas à te frapper, je ne veux pas que tu meures !

Malgré la rage qui l'habitait en ce moment, Silène devait bien se rendre à l'évidence, Saga, bien qu'épuisé, l'aurait taillé en pièces. L'expérience. A regret, il dût abandonner cette vision d'horreur sans pouvoir ne rien faire.

***

- Je ne me suis jamais senti aussi lâche que ce jour là, dit un Silène abattu par son récit, même 15 ans après.

Marine- Et ensuite ?

Silène- …Ensuite…

Dans la chambre du Pope, Saga ayant pris un long moment pour se remettre de ce combat, prît Sion dans ses bras et d'un geste de la main ouvrît une brèche dans l'espace et, avant de s'y engouffrer, réfléchît un instant à la suite de son plan. Maintenant à nous deux, Athéna…

Après avoir réveillé, Seth, Cyrus et Déméter, Mû et Silène allèrent trouver Aioros pour tout lui expliquer. Il avait beaucoup de mal à entendre ce que les disciple du Grand Pope avaient à lui dire. Il connaissait Saga depuis des années et n'avait que de l'estime et de l'admiration pour lui.

Silène- Aioros nous a pourtant demandé de quitter le sanctuaire. Au cas où. Il devait nous rejoindre dans un endroit que nous avions défini… C'est la dernière fois que nous l'avons vu.

Puis les chevaliers d'argent et Mû partirent, et, alors qu'ils se trouvaient à quelques lieues du Sanctuaire, un homme les attendait, les yeux clos, les bras croisés, sûr de sa puissance. La première chose qu'il leur dit était qu'il se réclamait être le plus fervent défenseur de la déesse. Quelqu'un qu'ils ne connaissaient pas. Il était vêtu d'une armure aux reflets d'or et s'était présenté en tant que chevalier du Capricorne. " Je ne compte à aucun prix laisser partir des traîtres de votre trempe ".annonça t-il. Le combat était inévitable.

-Evidemment, il n'a fait qu'une bouchée de nous, nous ne portions pas nos armures et nous n'étions de toute façon pas encore prêts.

Quand ils se réveillèrent, Silène et les autres étaient seuls. Shura ne les avait pas achevé. Tout au plus Silène se rappelait-il avant de s'évanouir, que ce puissant chevalier avait dit qu'un plus gros gibier l'attendait.

Silène- Maintenant, je comprends de qui il parlait… Aioros nous a sauvé en se sacrifiant.

Alors qu'il allait finir son récit en expliquant ce qu'ils avaient fait depuis tout ce temps, Silène se leva brusquement et sortit de la maison renversant le banc où il était assis. Marine le suivît et vît 3 éclairs déchirer le ciel et s'écraser à côté de lui, laissant place à trois hommes avec des armures qui, comme celle de Silène, lui étaient totalement inconnues.

-Seth, Déméter et Cyrus, je suppose. chuchota t-elle. Quand elle leva les yeux en direction du ciel pour voir ce par quoi les mystérieux chevaliers semblaient hypnotisés, elle vît, accompagnées d'une musique douce mêlant chant de victoire et tristesse lui arrachant des larmes, 7 étoiles filantes percer les ténèbres, inonder le ciel de lumière et gagner les maisons du Bélier, du Taureau, des Gémeaux, du Cancer, du Scorpion, du Capricorne et des Poissons….

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Cette fiction est copyright Bruno Leroutier.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.