Chapitre 9 : Retours à la vie


Ayoros :

Après être venus à bout de l'armée des Gobelins, qui malgré leurs armes primitives, avaient réussi à nous causer pas mal de blessures, dues au nombre impressionnant d'adversaires qui nous faisaient face, mon frère et moi reprîmes notre chemin à travers la forêt.
Nous ne pouvions nous empêcher de penser à nos compagnons... Nous avions senti, pendant que nous combattions, plusieurs cosmos disparaître.
Au moment où nous arrivions à la sortie de la forêt, nous vîmes un corps...

- Mon dieu... mais c'est... commençai-je
- Hagen... compléta Ayor.

Nous nous précipitâmes vers lui et je le pris dans mes bras.

- Est-ce qu'il est mort ? demanda mon frère.

Je me concentrai quelques instants... puis je la sentis... la petite étincelle de vie qui brûlait encore en lui. Mais pour combien de temps ?
Je regardai alors mon frère et lui répondit :

- Non... mais je ne sais pas s'il va survivre.

Malgré tout, je me remis debout avec Hagen dans les bras et nous continuâmes notre route. Je regardai le guerrier divin et lui dis :

- Tiens bon, ta mission n'est pas terminée... Athéna et Poséïdon comptent sur toi.


Sorrento :

Je reprenais mes esprits peu à peu... J'avais mal partout, je saignais et mon armure avait été pulvérisée. Puis je sentis le trident de Poséïdon dans ma main et trouvais le courage de me remettre debout. J'avais l'impression de fournir un effort surhumain pour pouvoir rester sur mes pieds.
Je me tournai alors vers Aphrodite et vit que comme moi, il revenait à lui petit à petit...
Je me dirigeai lentement vers lui et il se tourna vers moi en esquissant un sourire qui se transforma en grimace, tant la douleur de ce simple geste était intense.

- Je ne dois pas être beau à voir... me dit-il en baissant les yeux.
- Ne t'en fais pas... même comme ça, tu vas faire tourner les têtes... lui dis-je pour plaisanter.

Il me regarda et je vis sa fierté revenir dans son regard... il en fallait plus pour abattre un chevalier comme lui.

- Et bien, je crois que finalement je vais voir des Elfes. Dommage que je ne sois pas à mon avantage... conclut-il.

Je lui tendis la main pour l'aider à se relever. Une fois à ma hauteur, il regarda le trident d'un oeil interrogateur.

- Il m'a aidé alors que j'allais mourir... lui dis-je en guise d'explication, car parler était pour le moment au-dessus de mes forces.

Il s'en contenta et nous nous remîmes en route.


Aphrodite :

Au bout de quelques pas, qui furent les plus douloureux de toute ma vie, nous nous rendîmes compte que nous étions suivis. Nous échangeâmes un regard et nous mîmes en garde en sachant que le moindre coup nous serait fatal.
Quelle ne fut pas notre surprise et notre joie en voyant arriver Ayor et son frère. Notre cosmos était si faible que nous n'avions pas réussi à détecter le leur. Ayoros portait Hagen, qui lui, semblait encore plus mal en point que nous.

- Je suis bien content de vous revoir vivants ! s'exclama le chevalier du Lion.
- Oui... mais il s'en est fallu de peu pour que nous y passions... lui répondis-je.
- Je suis moi aussi très heureux de vous retrouver sains et saufs, intervint Ayoros, mais nous devons nous dépêcher de rejoindre Fondcombe, Hagen a besoin de soins le plus vite possible...

Et nous reprîmes notre route tant bien que mal.


Shun :

Petit à petit, je sortis de la torpeur dans laquelle je me trouvais, depuis une éternité me semblait-il.

- Hyoga... murmurai-je
- Il est parti... me répondit une voix que je ne connaissais pas, il a dû continuer sa route car le temps est compté.

J'ouvris alors les yeux pour voir qui s'adressait à moi :

- Je m'appelle Legolas, et vous êtes à Fondcombe... me renseigna mon interlocuteur.
- Il semble qu'une fois de plus je sois passé bien près de la mort... constatai-je à voix haute.
- Oui... quelques minutes de plus et mon seigneur Elrond n'aurait pas réussi à vous sauver, confirma le jeune Elfe à mes côtés.

Je me concentrai quelques instants et constatai que plusieurs de mes amis étaient très faibles, mais qu'ils se dirigeaient vers le Mordor malgré leur souffrance...
Je ne pouvais pas rester ici à me reposer alors que mes compagnons continuaient la bataille. Je décidai donc de me lever pour aller les rejoindre, mais à peine avais-je mis un pied à terre que je fus saisi de vertiges.

- Vous ne devez pas vous lever ! s'exclama Legolas, vous êtes encore trop faible, vous devez vous reposer.
- Il n'en est pas question ! m'écriai-je, mes amis m'attendent...

Et tant bien que mal, je me remis debout et commençai à avancer en me tenant aux murs. Legolas tenta de s'interposer, mais renonça à me dissuader devant ma détermination et me suivit dans la cour du palais d'Elrond.
Après quelques pas dehors sans me tenir, je perdis l'équilibre et eus juste le temps de me rattraper à... Aphrodite... qui poussa un cri de douleur...

- Shun... te voilà rétabli...! s'écria t-il, ça me fait vraiment plaisir !

Je n'en croyais pas mes yeux... mon ami se tenait devant moi. Il était dans un piteux état, mais qu'importe... il était là... et il n'était pas seul, je vis arriver Ayor, Ayoros et Sorrento. Je ne pus empêcher mes larmes de couler à la vue de mes amis.

- Et bien Shun, ce n'est pas le moment de pleurer... me dit Sorrento avec la voix tremblante d'émotion.
- Et moi... on m'oublie alors ?

Nous nous retournâmes d'un même mouvement et je vis Hagen arriver avec un homme que je ne connaissais pas.

- Vous avez fait des miracles Seigneur Elrond... je vous remercie, lui dit Ayoros.

Ainsi c'était lui qui m'avait sorti des griffes de la mort.

- Je ne sais comment vous prouver ma gratitude... lui dis-je.
- Ce n'est pas la peine de me remercier, nous répondit-il. Je ne vous ai pas guéri, j'ai juste soigné vos blessures les plus graves afin que vous puissiez reprendre votre route.

Alors que nous allions continuer notre chemin, je constatai qu'Aphrodite et Sorrento n'avaient plus d'armures, mais que celui-ci tenait le trident de Poséïdon. Trop fatigué pour lui en demander la raison maintenant, je me promis de le faire plus tard.
A mes côtés, Hagen n'était guère plus en forme que moi. Seuls Ayor et son frère semblaient en état de se battre.


Thétis :

Alors que je courrais depuis un petit moment, je vis se dresser devant moi l'entrée des mines de la Moria. Il me sembla apercevoir un mouvement non loin de moi. En regardant mieux, je vis deux silhouettes. C'était incroyable, je les avais rejoints... Il faut dire que j'étais plus en forme qu'eux et donc je m'étais déplacée plus vite. Ils ne s'étaient toujours pas rendu compte de ma présence, c'est pourquoi je les appelai, au moment où ils allaient pénétrer à l'intérieur :

- Syd !... Bud !

Ils se retournèrent d'un même mouvement et ne purent s'empêcher de sourire en me voyant courir ver eux.
En arrivant à leur hauteur, je vis que je ne m'étais pas trompée en pensant avoir été plus vite qu'eux. L'état dans lequel ils se trouvaient était pitoyable. Seuls quelques morceaux de leur armure étaient intacts, et les différentes blessures qu'ils avaient, prouvaient à quel point leur combat avait dû être rude.

- Et bien... tu as l'air en forme, me dit Bud.
- Oui... plus que vous en tout cas, lui répondis-je en souriant.

Et nous nous engageâmes dans la Moria... Tout était calme, il n'y avait pas âme qui vive. Le silence était absolu et la seule chose qui nous indiquait que des êtres vivants avaient vécu ici, c'étaient leurs cadavres. Des dizaines et des dizaines de nains avaient trouvé la mort dans ce lieu.
Comment aurions nous pu penser que si aucun monstre ne nous attaquait, c'était grâce à Shaka qui, lorsqu'il avait battu le Balrog, avait éliminé tous les ennemis qui se trouvaient dans les mines.
Nous arrivâmes devant ce qui avait été un pont, mais où désormais il n'y avait plus qu'un précipice sans fond. Comment faire pour passer de l'autre côté ?


June :

- June... est-ce que tu m'entends ?

Cette voix... c'était celle de...

- Ikki ? dis-je en ouvrant les yeux.

Il était là, devant moi, le visage ravagé par l'inquiétude.

- Grâce au ciel, tu es vivante ! me dit-il en me prenant dans ses bras.

Comme j'étais bien contre lui ! Malgré mes blessures et la situation dans laquelle nous nous trouvions, je n'avais jamais été aussi heureuse. Je levai alors ma tête vers lui et ce que j'espérais depuis des semaines se produisit... il m'embrassa !

- Je t'aime... murmura t-il à mon oreille.

Je me serrai plus fort contre lui et lui répondit :

- Moi aussi je t'aime Ikki, j'ai cru t'avoir perdu quand j'ai senti ton cosmos s'affaiblir...

Et à nouveau nous nous embrassâmes... Pendant quelques minutes nous fûmes seuls au monde, mais bien vite, trop vite, nous revînmes à la réalité et découvrîmes Mime inanimé.
Ikki se dirigea vers son ami et s'agenouilla à ses côtés.
Soudain son regard s'illumina et il me regarda :

- Il n'est pas mort !

En effet, en me concentrant, j'arrivai à ressentir sa cosmo-énergie... mais si faible...
Ikki se remit alors debout avec Mime dans les bras et se tourna vers moi :

- Allons-y, nous devons rejoindre nos compagnons.

Et nous reprîmes notre route, malgré les douleurs qui nous tenaillaient. Nous allions bientôt rejoindre nos amis, dont, d'après moi, trois seulement n'étaient pas blessés.


Shura :

Après nous être élancés de la tour de Saroumane, nous atterrîmes par terre avec plus ou moins d'élégance. Le fait est que la chute avait été vertigineuse !
Fenrill se reçut sur ses pieds avec toute l'agilité d'un loup. Siegfrid, Marine et moi-même atterrîmes avec moins de souplesse mais aussi dignement que lui. Angelo réussit l'exploit d'atterrir sur ses pieds alors qu'il portait Shunreï et Seiyar vint s'écraser près de lui quelques secondes plus tard.

- Super ta réception Pégase ! ne pût s'empêcher de dire Fenrill.

Et Angelo et lui se mirent à rigoler, moi-même mêlant mon rire au leur. Une fois de plus, Seiyar en fut vexé, et il reprit le chemin le premier sans un regard vers nous.
Encore des landes ! Il n'y avait rien à voir sur des kilomètres et des kilomètres. Comment imaginer qu'il y avait encore quelques temps c'était de la verdure que nous aurions vu. Seulement l'extension du Mordor et le passage de ses armées avait rasé toute la végétation.
Soudain, surgis de nulle part, comme l'apparition d'un mirage, deux Berserkers nous firent face.

- Je suis Achille de la Violence et voici Acturus de la Fusion. Vous n'irez pas plus loin chevaliers !
- Allez-y nous dit Seiyar, je les retiens...
- Je reste avec toi, lui répondit Siegfrid.
- Par les Météores de Pégase !

Naturellement, ce fut sans effet, mais ça nous permit, à Marine, Fenrill, Angelo et moi-même, de passer et de continuer notre route. J'entendis Angelo murmurer à côté de moi :

- Siegfrid... le pauvre, il est foutu...

Décidément, il ne pouvait pas s'empêcher de lancer des vannes quelle que soit la situation... Je ne pus m'empêcher de sourire.
Tout à coup, nous aperçûmes la tour de Barad-Dur... nous étions arrivés.


Saori :

J'étais de plus en plus faible et je voyais que Julian était dans le même état que moi.
Malgré ma faiblesse, je ne perdais pas espoir. Je savais que mes chevaliers empêcheraient Arès et Sauron de prendre le pouvoir. Mais arriveraient-ils à temps pour nous ?
Je sentis alors la main de Julian sur mon bras. Il trouvait encore la force de vouloir me réconforter.

- Dis-moi Saori... tout à l'heure, tu as dit à Arès que tes sentiments pour moi avaient changés... commença t-il.

Quelle ironie ! Alors que nous étions tous les deux aux portes de la mort, je m'étais rendu compte que j'étais amoureuse de lui...

- Oui, c'est vrai... lui répondis-je
- Est-ce que ça veut dire que tu serais prête à reconsidérer la question à laquelle tu m'as dit non deux fois déjà ?
- Et bien... oui... dis-je en rougissant.

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Cette fiction est copyright Gwenaëlle Lancon.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.