Chapitre 11 : La fête… et après ?


Shun :

Ca y est…
Le tournoi était terminé…


Aucune phrase ne saurait exactement décrire les sentiments de chacun au sortir de cette épreuve. Même si au premier abord j'avais trouvé violente l'idée d'un tournoi où le combat était le moyen d'attribution d'une armure, il m'avait fallu me rendre à l'évidence que cette façon était moins dangereuse que l'épreuve que j'avais moi-même dû subir.

18 nouveaux chevaliers…

Toutes les espérances avaient été dépassées. Sur 84 postulants de tous horizons et de toutes formations, et alors que seulement 7 ou 8 chevaliers en devenir étaient espérés, ce ne sont pas moins de 18 nouveaux guerriers qui avaient été révélés. Un score relativement important alors que la chevalerie comptait seulement une vingtaine de membres, même si la plupart étaient déjà rompus aux grands combats.

Aucune perte…

En plus du nombre totalement inespéré de nouveaux membres dans la chevalerie, le fait qu'il n'y ait pas eu d'accident rendait la fête encore plus belle. Même si un tournoi ne recelait pas le même risque qu'un enchaînement sous la mer, il n'en restait pas moins qu'un incident aurait pu arriver. Pour notre plus grand bonheur, seules quelques égratignures ou de simples côtes fêlées étaient à déplorer. Mais rien d'insurmontable pour des apprentis chevaliers pour lesquels la vie courante n'était pas beaucoup plus rose.

Un spectacle de qualité…

Sur ce point là, personne n'aurait osé me contredire. Le spectacle avait vraiment été spectaculaire avec en point d'orgue cette finale haletante. L'intensité des combats avait vraiment été impressionnante, et même si le but de ce tournoi était pacifique, chacun des participants avait voulu prouver sa valeur et avait sorti le grand jeu.

Une finale de légende…

La démonstration effectuée par les deux finalistes aux yeux et à la barbe de toute une foule baignée en plein suspense avait surpris tout le monde et nul doute que le souvenir de cette confrontation resterait dans les légendes du camp d'entraînement, se transmettant de disciples en disciples, d'apprentis en apprentis jusqu'à ce que plus personne ne se rappelle exactement des faits.
Peut-être, lors de la prochaine réincarnation de la déesse, entendrait-t-elle le récit, déformé au fil des générations successives, de deux chevaliers aux pouvoirs titanesques s'affrontant entre eux afin de décider du sort de la Terre entière. Seul l'avenir nous le dira, mais ces faits étaient le point central de nombres discussions dans l'enceinte du Sanctuaire.

Et maintenant, l'heure était aux réjouissances.

La petite fête organisée pour clôturer le tournoi devait commencer à 20h. La finale, même si elle avait été un peu plus longue que prévu, n'avait pas excédé une demi-heure. Chacun avait profité du temps libre entre les deux évènements pour vaquer à ses petites affaires.

Si certains d'entre nous, connaissant déjà leur disciple, par exemple Hyoga ou dans une moindre mesure moi-même, avaient choisi de passer cette petite heure au calme de leur demeure avec leur compagne. D'autres au contraire en avaient profité pour faire un peu plus connaissance avec leur élève, chose que finalement le repas n'avait pas trop favorisé. Cette initiative avait été lancée par Seiya en personne. Il apparut après réflexion que, comme Saori avait la fête à préparer, il se retrouvait seul avec rien à faire en perspective. Rien d'étonnant donc à ce qu'il en profite.

Assis en tailleur sur le sol de ma maison, dans la partie apparente, c'est-à-dire celle où pénétrait toute personne montant les marches, je méditais un peu au calme. Il me restait encore une demi-heure avant le repas, j'avais choisi d'en profiter pour me relaxer.

Je laissais mon cosmos m'envahir, pas au niveau qui était devenu le notre au fil des combats, loin de là. Durant les quatre années que nous venions de passer dans le calme, même si l'entraînement intensif n'avait pas été notre priorité, nous n'avions pas non plus choisi de vivre dans l'oisiveté. Les vieilles habitudes sont difficiles à perdre. De plus, l'enchaînement des combats nous avait porté à un niveau auquel nous ne croyons pas nous-même. La proximité des chevaliers d'or avec leur expérience nous avait permis de mieux appréhender notre nouveau statut. Le septième sens était par exemple devenu une partie de nous, et non plus une puissance à laquelle nous n'avions accès que lorsque l'issue de la bataille devenait proche.

C'est donc dans l'apaisement du septième sens que je me trouvais. J'avais senti l'esprit de mes frères me frôler, curieux ou inquiets de savoir pourquoi mon niveau venait de subitement augmenter, mais rassurés, leurs présences avaient quitté mon temple aussi vite qu'elles étaient apparues. Même si je faisais appel à mon septième sens, mon cosmos était maintenu à un niveau relativement bas par rapport à ce que je pouvais réellement faire. Cela les avait rassurés et je poursuivais ma méditation.

L'avantage de ne faire qu'un avec le cosmos, c'est qu'on ouvre son esprit à des quantités de choses que l'on aurait cru impossible. En ce moment, je pouvais laisser mon esprit se déplacer librement sur toute la superficie du Sanctuaire.

Je pus voir les apprentis les plus persévérants qui avaient repris l'entraînement de plus belle pour avoir une chance de rejoindre le niveau montré pendant le tournoi.

Dans la maison du Bélier, Kiki dormait du sommeil du juste afin de récupérer de son combat pour avoir quelques forces pour ce soir. Mû, quant à lui, était assis sur les marches et regardait le soleil amorcer sa descente sur l'horizon. Une main se leva, comme pour chasser une mouche, mais j'avais bien compris que le chevalier d'or me saluait.

La situation dans la maison du Taureau n'était guère différente. Si son apprenti reprenait lui aussi des forces dans un sommeil réparateur, Aldébarran était lui aussi en train de méditer, assis contre un des poteaux de sa demeure, son armure en face de lui. Les yeux fermés, il essayait de concentrer au maximum son énergie en lui sans que celle-ci quitte les barrières de son corps. Lorsque je m'apprêtais à passer à la maison suivante, un sourire lui éclaira le visage, il avait deviné ma présence malgré sa concentration.

Dans la maison suivante, Seiya semblait s'amuser comme un petit fou dans son nouveau rôle de maître. Marine avait été très compétente dans cette fonction, nul doute qu'il le serait aussi. Baigné dans son cosmos gris, Albior essayait d'atteindre son maître, mais celui-ci, beaucoup plus rapide, se contentait de l'esquiver au dernier moment, revenant en un éclair à sa place, donnant l'impression à son apprenti de passer à travers lui. Sans doute Seiya voulait-il lui montrer que posséder un cosmos n'est pas suffisant en soi, il faut apprendre à le maîtriser et le développer. Cette leçon montrerait à son élève que longue sera la route avant d'être un chevalier accompli. Un éclair traversa mon esprit, Seiya lui aussi m'avait détecté et jouait à m'envoyer des impulsions de cosmos pour me déconcentrer. Il se mit à rire en sentant mon léger trouble lorsque je quittais la salle, et se dépêcha d'esquiver un coup de poing rageur de son apprenti qui avait pris pour une critique l'éclat de rire.

Dans la maison des Gémeaux, Saga et Kanon étaient en train de discuter. Leurs deux apprentis semblaient cloués sur place, le regard vide et de la sueur sur le front. En investiguant un peu plus, je découvris qu'ils étaient dans une illusion. Première leçon, apprendre que ce que l'on voit n'est pas forcément vrai. Me dit une voix dans mon esprit. Saga avait levé les yeux au ciel et Kanon avait fait de même. Rassures-toi, on les libèrera dans quelques minutes, si ils n'ont pas compris tous seuls avant. Ajouta ce dernier.

Dans la demeure du Cancer, Deathmask était assis le long du mur et semblait dormir. Son apprenti était lui, au centre de la pièce, entièrement changé en pierre. Leçon numéro un, ne pas trop compter sur son bouclier. Dit le chevalier d'or à voix haute, comme pour lui. Rassures-toi, je sais comment le ramener, mais il faut qu'il comprenne les dangers de son armure. On se voit plus tard. Sur ces derniers mots, je sentis mon esprit se faire éjecter du temple, mais en douceur. Décidemment il avait bien changé durant ces dernières années.

Dans la maison du Lion, Aiolia avait dû demander à son disciple de méditer. Il faut dire que ce dernier semblait plein de fougue. Cela n'était pas sans rappeler le caractère de son maître, mais ce dernier avait appris à maîtriser ce tempérament chien fou afin d'en faire un allié et non une gêne. Aiolia lui, était concentré, un œil sur son disciple et l'autre sur ses quartiers personnels où aurait dû se reposer Marine, mais pour supporter quelqu'un comme Seiya pendant 6 ans, nul doute qu'elle était têtue et n'allait pas se contenter de ne rien faire pendant sa grossesse. Je compris soudain ce qui captivait Aiolia. Une petite vie était en éveil dans le ventre de sa femme et il caressait ce petit esprit à l'aide de son cosmos protecteur. Le sourire aux lèvres, je les laissais à leurs occupations.

Dans la maison de la Vierge, Shaka et sa jeune disciple étaient tous deux en pleine méditation dans la position du lotus. Seulement, si l'un flottait à un mètre du sol, l'autre semblait peiner à conserver sa concentration et restait assise sur le sol, ses longs cheveux blonds flottant dans son dos. Cela viendrait avec le temps, et je sentais l'esprit de Shaka frôler celui de Kathy afin de l'aider dans sa concentration et lui enseigner sa première leçon directement avec son esprit.

Je choisissais de ne pas m'arrêter dans la maison de mon frère. Si Shina m'avait détecté, j'aurais pu passer un mauvais moment. De plus, je comptais bien passer le voir peu avant de me rendre à la fête. Nous verrons cela plus tard.

Dans la maison de la Balance, Dohko, dont l'apparence ne nous troublait plus avec l'habitude de le côtoyer, observait son élève effectuer, assez maladroitement je dois dire, des katas de base. Il faut dire que passer de l'apparence d'une personne de 273 ans à celle d'un homme de 20 ans en pleine possession de ses moyens était relativement troublant pour les proches mais les années nous avaient habitués à cet état de faits. Lorsque Pim rata un enchaînement et reprit du début, il laissa échapper un conseil avisé et reprit son observation attentive.

Dans la maison du Scorpion, contrairement aux précédentes, le jeune Kelas s'entraînait seul dans son coin. En effet, Milo et Camus, qui avaient provisoirement déserté leur maison, semblaient être en grande discussion. Tout d'abord étonné par la présence de Camus, je remarquais enfin la présence de sa jeune élève, elle aussi en train de s'entraîner dans un des recoins du temple. Si Kelas semblait s'entraîner à frapper d'un doigt la roche pour améliorer sa précision, Mya jouait avec une boule de glace de la taille de sa paume de main, tantôt en glace, tantôt en eau, et ainsi de suite. Bien que ludique, les deux exercices demandaient aux jeunes gens une grande concentration.

Dans la maison du Dragon, Shiryu sourit en sentant ma présence mais ne s'interrompit pas. Il était en train de raconter à son élève qui était le précédent chevalier du Tigre. Le pauvre Nolam ne semblait guère enclin à écouter patiemment et bouillonnait intérieurement de commencer enfin les choses sérieuses. Ah, l'enthousiasme de la jeunesse…

Dans la maison du Sagittaire, Aioros semblait assez heureux d'avoir un nouveau disciple. Il faut dire que son précédent n'était autre que son frère et que ceci datait de 17 ans maintenant. Et même si Aioros n'avait en apparence que 18 ans, il n'en était pas moins né il y a 30 ans et avait été pressenti pour devenir Grand Pope lors de la première partie de sa vie. Mais les choses avaient changé. Et afin de démontrer à son jeune apprenti que, malgré son apparence, il était un combattant d'expérience, il venait de stopper avec un simple doigt toutes les flèches envoyées par Toria. Puis d'un simple balayage effectué à la suite d'un déplacement ultra rapide aux cotés de son élève, il renversa celui-ci sur le sol et fouetta l'air de sa main jusqu'à en arrêter le tranchant au niveau de la gorge. En sueur et stupéfait, Toria venait d'apprendre sa première leçon de la journée. Ne jamais se fier aux apparences et toujours rester concentré. Même si dans ce cas là, toute la concentration du monde n'aurait pu l'empêcher de se faire avoir.

Dans la maison suivante, celle du Capricorne, Shura donnait à son élève un cours très particulier. Lors du tournoi, il avait, tout comme nous, pu observer Merik utiliser des lames d'énergie. Bien que sans commune mesure avec Excalibur, il avait choisi ce point comme premier entraînement. Des deux blocs de rochers qui semblaient avoir été taillés dans la falaise, Shura avait déjà transformés le premier en petits dés. L'exercice pour Merik consistait à réussir à réaliser les cubes les plus petits possibles à l'aide de sa technique. Pour cela, il devrait apprendre à analyser chacune de ses attaques pour les rendre plus précises. La puissance viendrait plus tard. Le pauvre était déjà en sueur et c'est à peine si le bloc avait été coupé en deux.

Je préférais ne pas m'attarder dans la maison du Cygne, ne souhaitant pas déranger les occupants du lieu. J'avais au préalable senti la présence de Yakoff dans un autre lieu. Après tout, chacun de nous avait bien droit à un peu d'intimité.

La maison du Verseau était bien entendu vide puisque les occupants se trouvaient dans la maison du Scorpion. Cependant, l'atmosphère glaciale se dégageant de ce lieu réussit à me faire frémir, même si je n'y étais pas présent physiquement.

Dans la maison des Poissons, Aphrodite observait son élève s'entraîner. Suspendu à la verticale sur les mains au dessus d'un bac de roses, ce dernier effectuait des pompes jambes au dessus de la tête. Et au moindre signe de fatigue, il encourrait la douleur due aux roses d'Aphrodite, ce qui ne me rappelait pas que des bons souvenirs.

J'interrompis alors ma méditation. Il me restait environ quinze minutes avant la fête et j'avais prévu de rendre visite à mon frère sur le chemin. En arrivant un peu plus tôt, cela nous donnerait l'occasion de discuter un peu de ces derniers jours et des évènements survenus.

Après quelques minutes de montée des marches, j'arrivais dans sa demeure. J'avais donc bien senti. Yakoff se trouvait ici. Il semblerait que le combat entre lui et Nell les ait rapprochés. De par l'opposition de leurs éléments respectifs, ils avaient compris que l'un comme l'autre pourrait beaucoup apprendre lors d'un entraînement commun. Je soupçonnais Hyoga d'avoir encouragé ceci… En effet, l'exercice pratiqué n'était pas d'un genre simple que les deux apprentis auraient pu trouver tout seul. Cet exercice obligeait chacun des deux à se concentrer sur deux fronts.

Attaque et défense, tels sont les deux principes lors d'un combat. Mais force, rapidité ou résistance en sont les maîtres mots. Cet exercice consistait à améliorer sa résistance. Nell se concentrait pour créer autour de Yakoff une sphère de flammes, sans avoir l'intention de le toucher, la sphère conservant ses distances autour du nouveau chevalier de la Colombe. Yakoff en faisait de même autour de sa partenaire d'entraînement avec une sphère de courants glacés. Ceci était la partie " facile " de l'exercice.

En effet, chacun d'eux devait concentrer son cosmos sur une faible zone au plus proche du corps, et ce afin de résister à l'environnement proche. Hyoga s'était beaucoup entraîné à résister au chaud depuis son combat contre Hagen, et c'est cette résistance qu'il souhaitait améliorer chez son élève, et chez celle de Ikki par la même occasion. Le premier qui arriverait au bout de ses ressources serait déclaré perdant. Oh, une simple punition telle que 1000 pompes serait certainement infligée, rien de bien méchant pour un chevalier.

Je sentis le cosmos de mon frère me frôler, lui aussi suivait cet entraînement à distance depuis ses quartiers. Je me dirigeais vers ses appartements en prenant soin de bien afficher ma présence dans le cosmos. Aucun avertissement ne me parvint, j'en déduisis donc que ma présence ne dérangeait aucunement. En entrant, je réalisais que Shina s'était retirée, sans doute avait-elle compris que nous avions besoin d'être seuls pour discuter entre frères, mais surtout entre hommes.

Vingt minutes plus tard, nous nous dirigions tous les 5 vers la salle mise à disposition pour la fête aux abords du palais. Les deux jeunes gens avaient pris une douche après l'effort. Yakoff de part sa plus grande expérience avait remporté leur duel. Du coup, la punition s'était transformée en une douche froide pour Nell, le comble pour un chevalier du feu. Shina se tenait légèrement en retrait des deux paires qui s'étaient formées, les deux apprentis et les deux frères.

Seiya :

La soirée avait commencé agréablement. Tout le monde était arrivé par petits groupes à intervalles réguliers. Les derniers avaient, bien entendu, été les plus attendus. Les deux finalistes et leurs maîtres avaient en effet fait durer le suspense et avaient attendu dix minutes de plus avant de faire leur apparition. Ce qui s'appelle ménager ses effets. En effet, la fête avait beau être donnée en l'honneur de tous les nouveaux chevaliers, la principale attraction se trouvait être le vainqueur et son camarade finaliste qui avaient occupé les esprits de nombre de chevaliers durant l'intervalle de temps entre la finale et la fête.

Etant celui, après leurs maîtres respectifs à les avoir suivi le plus, je devais obtenir une explication et mes frères ne tardèrent pas à me suivre.

Seiya : Alors Kiki, qu'est ce que vous nous avez joué comme tour ce soir ?
Hyoga : C'est vrai, depuis quand êtes vous aussi puissants ?
Shun : Et pourquoi ce spectacle au début ?

Toutes les questions qui nous trottaient dans la tête durent les étouffer puisque l'un des intéressés intervint rapidement.

Kiki : Une question à la fois s'il vous plaît.
Seiya : Bon, je commence. Je vous observe souvent durant vos entraînements. Jamais vous n'avez montré la moitié de ce que vous avez fait tout à l'heure.
Mick : En fait, tu n'es pas sans savoir qu'il nous arrivait de partir en ballade tous les deux le soir après nos entraînements.
Seiya : En effet, vous vous retrouviez sur une falaise proche pour assister aux couchers de soleil.
Kiki : Nous avons fait ça deux fois, juste pour endormir ton attention. Maître Mû nous avait prévenu que tu nous observais. Et il y a une technique que je possède qui nous permettait de disparaître aux regards indiscrets pour nous entraîner en secret.
Mick : Oui, la téléportation. Les montagnes tibétaines sont assez éloignées pour que vous ne sentiez pas la présence de cosmo-énergies.
Hyoga : Question suivante. D'accord, vous vous entraîniez ailleurs pour cacher votre maximum, mais cela ne nous explique pas comment vous êtes devenus aussi puissants.
Kiki : Pour moi, vous savez que je suis l'héritier du peuple de Mû, il devait donc y avoir en moi des forces cachées qui restaient à révéler. De plus, je suis l'entraînement d'un chevalier d'Or depuis mon plus jeune âge, ceci doit expliquer le reste.
Mick : Quant à moi, c'est un peu plus compliqué. Quand je suis arrivé, je ne connaissais rien à ce monde-là, mais j'ai vite appris. Très vite, je me suis bien entendu avec Kiki, et très vite j'ai compris l'avance qu'il avait sur moi. Maître Aldébarran a beau passer pour un gros balourd sans cervelle, vous seriez surpris de ce qu'il est vraiment. Très vite il a orienté mon entraînement vers un domaine psychique, plus que physique.
Kiki : Sans cosmos, la force physique est sans aucune utilité chez un chevalier. Mais des entraînements spécifiques peuvent faire augmenter les deux en même temps.
Mick : J'ai été entraîné dans cette optique-là durant ces quatre ans. Au vu de ma carrure et de ma croissance, il aurait été absurde de négliger le coté physique alors qu'il était possible de joindre les deux. Avez-vous idée de la difficulté de faire des pompes au dessus d'une planche à clous alors que votre cosmos sert à créer une zone dure où poser vos mains et vos pieds pour ne pas entrer en contact avec les pointes ? Ceci et bien d'autres exemples de ce type ont développé mon cosmos et mon physique.
Kiki : Et ce dans une telle harmonie que maintenant, il peut presque faire appel à son cosmos à l'intérieur même de ses muscles. C'est assez impressionnant. Malheureusement, ceci avait un prix.
Mick : La fatigue et la douleur. Se déplacer quand le corps est meurtri est insoutenable mais quand la douleur augmente quand vous essayez de vous aider de votre cosmos, c'est encore pire. Ceci dit, je ne regrette pas tous ces efforts. Et je continuerai sur cette voie, sans aucun doute.

Shun : Mais pourquoi cacher ce potentiel aux yeux de tous ?
Kiki : En fait, nous voulions garder un effet de surprise. Au cours de nos entraînements privés, chacun de nous découvrait de quoi l'autre était capable. Si pendant les 3 premières années, j'ai gardé l'avantage parce que ma formation était plus ancienne…
Mick : J'ai petit à petit refait mon retard sur lui et, durant cette dernière année, nos confrontations sont devenues de plus en plus disputées. Bien sûr, nous ne cherchions pas à nous blesser, plus à travailler certains aspects comme la rapidité.
Kiki : Avoir été pendant un an environ au même niveau nous a fait progresser encore plus. Nous cherchions mutuellement à nous dépasser, et cela sans fin.
Mick : Très vite, Mû, qui suivait à distance nos entraînements car il savait où regarder, a compris que nous étions bien plus doués que ce qu'il aurait été normal d'observer chez des enfants de notre âge.
Kiki : Doué n'est pas le mot exact, en avance serait plus précis. Ne dit-on pas qu'il vaut mieux garder ses cartes en main jusqu'au dernier moment ?
Mick : Cette décision de conserver notre potentiel secret a été confirmée il y a 6 mois lorsque le tournoi a été abordé pour la première fois durant un conseil. A partir de ce moment, nous avons redoublé nos efforts. Nous avons décidé à ce moment là que nous verrions qui serait le plus puissant à ce moment-là. Avec le résultat que vous savez…
Shiryu : Ne sois pas déçu, tu as montré bien plus que ce qu'on aurait pu attendre de toi. C'est déjà remarquable à votre âge. Moi, c'est une question plus pratique que je souhaiterai voir résolue. Comment as-tu réussi à contrecarrer le Cristal Wall de Kiki ?
Kiki : C'est vrai que je me suis posé la question aussi. J'ai beau ne pas en avoir une maîtrise complète comme mon maître, il possédait quand même une résistance suffisante contre ton attaque.
Mick : Je ne répondrais pas complètement à cette question, vous vous en doutez bien. Cependant, je vous ai dit que j'avais aussi reçu une formation psychique. Mon maître ne possède pas seulement une remarquable force physique, il connaît aussi quelques autres domaines.
Kiki : Je me rappelle d'une phrase que maître Mû avait dit à Aldébarran juste après que vous ayez traversé sa maison durant la prise du Sanctuaire. Si tu l'avais voulu, ton temple serait couvert de leur sang, pourquoi les laisser passer si facilement ? Mon maître n'avait eu qu'un sourire comme unique réponse. Lui savait qu'Aldébarran n'avait pas tout montré contre vous.
Mick : En effet ! Pour en revenir à la question, je suppose que votre capacité à appréhender des vitesses bien plus importantes vous a permis de voir que j'avais effectué un mouvement de mon bras libre. J'ai en fait développé ma propre technique pour contrecarrer la défense de Kiki qui est basée sur les pouvoirs psychiques de son peuple.
Kiki : Mais comment tu as fait ?
Mick : Comme je t'ai dit durant le combat, tu ne croyais tout de même pas que j'allais te laisser te cacher derrière ta défense quasi infranchissable sans rien faire ? Tu n'as jamais cherché à me cacher cette technique que tu tentais souvent pour améliorer ta maîtrise. J'y ai mis le temps, mais j'ai fini par trouver une faille. Après, je n'ai eu qu'à développer une technique et la rendre quasi imperceptible pour t'avoir. Je pense que cette faille n'existe que parce que tu ne maîtrises pas cette technique parfaitement.
Kiki : C'est possible. Mais avec ce que j'ai vu de ta puissance maximale, tu aurais pu briser le mur avec ta simple attaque.
Mick : Possible, mais celle-ci aurait perdu beaucoup de sa puissance et aurait été quasi inefficace sur toi. Alors que là, j'avais un avantage psychologique et physique après. Bon, changeons de sujet, je ne voudrais pas dévoiler toutes mes cartes…
Ikki : Cette fois-ci, c'est mon tour. Alors, bande de petits malins, pourquoi avoir fait ce spectacle au début du combat ?
Mick : En fait, c'est une idée qu'on a eue durant le tournoi.
Kiki : A part à certains moments de notre parcours, nous n'avons pas vraiment eu besoin de recourir à toutes nos capacités. Contre Yakoff, j'ai failli être tenté avant de me raviser.
Mick : Du coup, on s'est dit qu'il ne fallait pas que les autres participants soient déçus de ne pas être en finale.
Kiki : Alors on a décidé de montrer ce qu'on valait réellement pour leur faire comprendre que, de toute façon, nous étions plus puissants.
Mick : D'où cet échange de coups de plus en plus rapidement au début du combat. C'est notre maximum.
Kiki : Maximum que nous n'atteignons que si nous ne sommes pas en situation de combat. Utiliser notre cosmos pour attaquer nous gêne dans la capacité à l'utiliser pour augmenter notre vitesse. Malgré cela, nous étions tout de même au dessus.
Mick : Sans vouloir nous vanter bien entendu. Nous avons tout de même eu un peu de mal contre certains adversaires, mais pas au niveau de ce que nous nous faisions en entraînement commun.
Kiki : Et puis vous me connaissez, je n'allais pas laisser passer une occasion de me faire remarquer.
Mick : D'où l'idée du salut. Nous voulions que ce combat soit mémorable, pour nous, comme pour vous.
Seiya : Bande de petits garnements, je vais vous faire passer l'envie de tester vos techniques à puissance minimale pour me bluffer moi… Attendez que j'aie l'autorisation de m'entraîner avec vous, vous allez voir…
Shiryu : Voir quoi ? A quel point tu manges bien la poussière ?
Ikki : Ou ta fameuse technique de " descendage " de falaises la tête la première ?
Seiya : Argg, bande de traîtres ! Attendez un p…
Saori : Vous permettez ?
Seiya : Oups, pardon ché…oh désolé, pardon Princesse. M'empressai-je de corriger au vu de la tenue officielle que portait ma femme.
Saori, le sourire aux lèvres, tout comme mes frères : Je crois qu'il est temps de féliciter le vainqueur d'une manière un peu plus officielle.

Saori, suivie de Kiki et de Mick se dirigea vers l'estrade installée afin de féliciter le vainqueur et applaudir tous les nouveaux chevaliers. Ces derniers s'étaient regroupés plus ou moins dans une partie de la salle. La présence de Chevaliers d'Or et Divins ne devait pas être facile à gérer. Shun avait suivi mon regard et souriait lui aussi.

Le lendemain :

La fête avait duré tard dans la nuit, pour certains plus que d'autres. Pour ma part, ma femme et moi nous étions éclipsés vers minuit, lorsque les félicitations ou autres accolades ainsi que le buffet eurent laissé place à la bonne ambiance générale. Un peu de musique avait alors retentit et la soirée avait continué. Après quelques danses avec Saori ou mes frères, nous étions rentrés nous coucher, profitant un peu de l'intimité qui nous avait été refusée à cause de tous les tracas officiels du tournoi.

Lorsque je m'étais réveillé vers 4h du matin, certaines présences hantaient encore la salle où la fête s'était déroulée. La présence de Jabu m'avait fait sourire lorsque j'avais laissé mon esprit sonder les lieux. Après avoir profité quelques instants de cette nuit étoilée avec quelques bribes de musique qui m'atteignaient, j'avais refait le chemin inverse jusqu'à ma chambre. J'avais alors rejoint ma chère et tendre sous les draps, avant de tomber dans un profond sommeil peuplé de princesses à délivrer et de vilains méchants à battre…

Le réveil avait été doux, dans mon cas du moins. J'appris plus tard que certains avaient eu quelques douleurs crâniennes au lever du lit. Le lendemain, les choses reviendraient à la normale au Sanctuaire. Les gardes avaient repris les rondes, les apprentis l'entraînement, et les chevaliers d'or avaient commencé la seconde phase de la formation de leurs élèves. Tout allait pour le mieux. J'avais moi-même un apprenti à former, le pauvre devait attendre seul que je daigne me lever. Ce qui fut assez rapide puisque Saori devait s'occuper de dossiers financiers de la Fondation, encore et toujours la façade officielle du Sanctuaire. Allez, au boulot…

Ikki.

Une semaine s'était écoulée depuis la fête et j'avais commencé l'entraînement de Nell. Elle mettait beaucoup de cœur à l'ouvrage, rien à redire de ce coté là. Mais il lui manquait ce petit coté hargneux qui donne vraiment envie de se dépasser. J'avais décidé aujourd'hui de laisser de coté l'entraînement pur et dur pour me consacrer à quelque chose que j'avais en tête depuis quelque temps et qui pourrait peut-être réveiller un peu ma disciple. Lorsque je l'avais réveillée à 5h du matin, elle avait un peu rechigné à se lever. Mais lorsque j'avais fait mine de souffler sa chambre avec mon cosmos, elle avait compris qu'elle n'avait pas vraiment le choix. Non pas que je l'aurais fait vraiment, mais cela avait eu l'effet escompté, elle était redevenue attentive.

Se déplacer à grande vitesse ne me pose pas de problème particulier. En effet, à la vitesse de la lumière, la différence entre téléportation et déplacement simple est assez réduite, la vitesse de la lumière permettant de faire plus de 7 fois le tour de la Terre en une simple seconde. C'est totalement différent en combat où il n'y a pas que la vitesse qui soit à celle de la lumière, il y a aussi le raisonnement, le cerveau doit s'adapter à une nouvelle vitesse de réflexion. C'est pour cela qu'en combat, le simple fait de penser à la téléportation est bien plus rapide que d'amorcer un déplacement pour le stopper immédiatement après. Cela requiert des réflexes hors normes. J'avais expliqué ça à Nell avant de commencer la première partie de l'exercice.

Nous avions une très longue distance à parcourir, et sa vitesse laissait encore à désirer. Cela prendrait du temps, mais ça ne lui ferait pas de mal. J'avais commencé à courir à la vitesse du son, vitesse qu'elle maîtrisait bien évidemment. Mais lorsqu'elle avait commencé à s'habituer à cette vitesse dans sa course, j'avais poussé la difficulté. Se déplacer en combat à la vitesse du son et se déplacer dans l'environnement à cette même vitesse sont deux choses différentes, il faut adapter ses foulées à la configuration du terrain, être prêt constamment à se déporter sur le coté pour éviter un obstacle, enfin bref, le cerveau doit tout le temps être concentré.
J'avais petit à petit augmenté la vitesse pour la forcer à se dépasser. A 3 fois la vitesse du son, elle avait un mal fou à me suivre. J'avais alors profité du fait que nous traversions une vaste plaine pour nous arrêter à l'orée d'un petit bois. Un petit cours s'imposait et la perspective d'un lever de soleil me plaisait. A 6h du matin, en plein été, autant en profiter.

Ikki : Tu n'utilises pas assez ton cosmos Nell !
Nell : Pourtant, je l'ai constamment utilisé durant cette course, mais je suis épuisée de courir comme ça. Je n'arrive pas à vous suivre maître.
Ikki : Tu dis que tu utilises ton cosmos. Comment ?
Nell : Pour pouvoir atteindre cette vitesse, je dois l'invoquer autour de moi, comme en combat.
Ikki : Nous ne sommes pas en combat, tu le sais.
Nell : Bien sûr, mais comment vous suivre si je n'invoque pas mon cosmos ?
Ikki : Dis-moi, en combat, pourquoi invoque-t-on son cosmos tout le temps ?

Nell réfléchit quelques instants, puis son regard se leva vers moi.

Nell : Pour plusieurs facteurs je pense. Premièrement, pour pouvoir attaquer à la moindre ouverture.
Ikki : C'est une des raisons en effet, même si ce n'est pas vraiment utile.
Nell : Pourquoi ? Ne m'avez-vous pas appris qu'une occasion ne doit pas être gâchée ?
Ikki : Si, je t'ai bien appris ça. Mais regarde.

En un instant, j'invoquais mon cosmos et lançais mon poing devant son visage, l'arrêtant juste devant son nez.

Ikki : Alors, que s'est-il passé ?
Nell : Vous m'avez attaqué à grande vitesse.
Ikki : Plus que cela. En fait, je t'ai attaqué à la vitesse du son, uniquement. Pas plus vite.
Nell : Pourtant je n'ai rien eu le temps de voir.
Ikki : Normal, ton cerveau n'était pas prêt à réagir à cette vitesse. Pourquoi ?
Nell : Je ne m'y attendais pas.
Ikki : Peut-être, mais un ennemi ne t'avertira pas de ses intentions avant de frapper.
Nell : C'est vrai, mais vous n'êtes pas un ennemi.

Je pris quelques instants pour la détailler. Malgré mes questions, elle restait logique, c'est vrai, mais je devais lui apprendre quelque chose.

Ikki : Tu n'as pas pu prévoir mon attaque parce que tu n'as pas senti de danger. Si j'avais invoqué mon cosmos, qu'aurais-tu fait ?
Nell : Je l'aurais ressenti et j'aurais déployé le mien pour faire face.
Ikki : Et si je te dis que je l'ai invoqué…
Nell : Ce n'est pas possible, je ne l'ai pas senti.
Ikki : Voila la preuve que même si mon cosmos n'était pas invoqué, j'ai pu t'attaquer à la moindre occasion. Alors, en quoi ton cosmos est-il nécessaire en combat ?

Nell remit quelques instants pour faire de l'ordre dans ses idées et se rappeler de la première question.

Nell : Ensuite, je peux ainsi réagir très vite à une attaque.
Ikki : C'est le contrecoup de ta première proposition, je pourrais tout aussi bien te prouver le contraire.
Nell : Alors celle qui je pense est la plus importante, après la réserve d'énergie que cela met à notre disposition. Le cosmos est une protection pour mon corps.
Ikki : Bien, bien. En effet, même si ton corps est fragile comme celui de tout humain, ton cosmos a un effet protecteur. Oh bien sûr, ce n'est pas une armure. Tiens faisons un test. Va te placer à quelques mètres.

Nell se leva et se déplaça de quelques pas en direction du soleil qui avait fait son apparition depuis quelques instants.

Ikki : Très bon point, mais ce n'est pas exactement ce que je voulais. En te plaçant devant le soleil, tu réduis ma capacité à te voir. Très bien raisonné, mais ce n'est pas le but de l'exercice.

Nell se déporta de quelques pas sur le coté afin de ne pas rester dans l'axe du soleil. Elle avait bien retenu certaines leçons, son positionnement était idéal dans le cadre d'un combat et elle avait fait ça sans même y réfléchir, elle apprenait vite et bien.

Ikki : Maintenant, regarde.

Sur ces mots, j'invoquais une portion infime de mon cosmos. Un cosmos de chevalier de bronze débutant.

Ikki : Je veux que tu m'attaques.
Nell : Pardon ?
Ikki : Oh une simple attaque suffira. Envoie moi une boule de feu, de la taille d'un petit ballon. Je veux que tu insistes sur la précision cette fois-ci. Pas une attaque à large portée, une attaque qui sera sûre de faire mouche avec une totale efficacité.

Nell invoqua son cosmos. A cette réponse, son armure avait commencé à vibrer dans sa boîte, mais d'un regard elle calma cette attente, pas cette fois. Sans atteindre le niveau qu'elle avait contre Yakoff, son cosmos recélait déjà une certaine puissance pour un chevalier de Bronze. Rapidement, une sphère commença à se former devant sa paume tendue vers moi. Ayant atteint la dimension requise, la jeune fille m'envoya cette boule de feu. Je tendis alors la main et jouais quelques instants avec la boule avant de la faire disparaître.

Ikki : Tu peux revenir t'asseoir. Alors, que s'est-il passé ?
Nell : Vous avez fait disparaître la boule comme si vous l'aviez absorbé.
Ikki : Non pas cela, avant. Ceci n'est qu'un tour de passe-passe.
Nell : Vous avez stoppé mon attaque d'une seule main. Pourtant, mon cosmos était légèrement plus puissant que le vôtre à ce moment-là.
Ikki : N'as-tu pas senti de différence dans mon cosmos comme tu dis ?
Nell : Une légère variation, un sentiment bizarre en fait. Je n'ai pas saisi d'où ça venait.
Ikki : Voila la solution de l'exercice. Le cosmos que j'ai invoqué autour de moi, je l'ai déplacé dans mon avant-bras, et tout particulièrement dans ma main. Ainsi, cette énergie condensée a complètement amorti le choc de ton attaque tout en me protégeant de sa brûlure.
Maintenant, je t'ai donné tous les indices nécessaires pour que tu comprennes la solution à ton problème de vitesse.

Nell sembla étonnée quelques secondes, puis son clame reprit le dessus. Puis je la vis essayer quelque chose. Pas besoin de sonder son esprit pour comprendre ce qu'elle essayait de faire. Elle avait compris que, comme elle pouvait transférer son cosmos sous la forme d'une attaque, elle pouvait aussi le transférer dans son corps. Je dois dire que c'était assez maladroit, mais pour une première tentative, c'était pas trop mal. Je décidais de l'interrompre, j'avais prévu autre chose, pas question de passer la journée ici.

Ikki : Alors, est-ce que tu as compris ?
Nell : Au sujet de ma vitesse ?
Ikki : Oui, tu as toutes les réponses.
Nell : Est-ce que je pourrais utiliser le même principe que vous pour arrêter mon attaque.
Ikki : Allez, tu y es presque.

Elle devait trouver toute seule. La réponse était toute proche. Une fois qu'elle l'aurait, il ne resterait plus qu'à utiliser ce principe.

Nell : Si j'ai bien compris ce que vous avez essayé de me montrer, alors voyons. Je devrais donc utiliser mon cosmos pour améliorer uniquement ma vitesse…euh et ma rapidité d'action aussi.
Ikki : Bien. Je vais t'expliquer. Le premier exemple, celui où j'ai fait mine de te frapper. Le but était de te montrer qu'il n'était pas nécessaire d'invoquer tout son cosmos pour attaquer rapidement. Je l'ai juste utilisé pour ma vitesse, c'est pour ça que tu n'as pas eu le temps de réagir. Mais c'était encore trop compliqué, j'ai alors dû te montrer qu'on pouvait utiliser son cosmos sur une portion du corps uniquement. Là, tu avais toutes les réponses.
Nell : Par contre, c'est assez difficile à réaliser.
Ikki : C'est pour ça que je t'ai amené avec moi aujourd'hui. J'aurais pu te montrer cela avant de partir et vaquer à cette tâche tout seul, mais cela te donnera l'occasion de t'entraîner en même temps. Maintenant, nous allons reprendre à la vitesse du son, et j'augmenterai la cadence progressivement jusqu'à notre arrivée. Rassures-toi, je connais tes limites. Ça sera dur au début, mais en commençant à basse vitesse, tu devrais t'habituer. Oh bien sûr, tu ne le maîtriseras certainement pas tout de suite, mais rien de tel que la pratique.

Nous nous étions alors remis en route. Au début, son cosmos était présent presque complètement. Puis, au fur et à mesure, elle avait compris le principe et de plus en plus de son énergie servait uniquement à sa vitesse. Elle utilisait moins ses ressources. Je décidais de pousser à 4 fois la vitesse du son sur les cent derniers kilomètres. Elle avait tendance à se laisser distancer. Mais sa volonté la poussait à se reprendre. Lorsque je m'arrêtais enfin, elle était en nage, complètement épuisée par l'effort de concentration nécessaire, mais elle avait tenu. L'attrapant par le bras pour la redresser, je lui rendais un peu d'énergie au travers de la mienne. Il était 10h du matin.

Devant nous se dressaient les ruines d'un ancien château. Celui-ci ne retrouverait son éclat que dans deux siècles lorsqu'un nouveau propriétaire viendrait réclamer son dû. En attendant, j'avais besoin de faire un peu de ménage. Je me concentrais brièvement.

- Mû. Est-ce que tu m'entends ?
- Que se passe-t-il Ikki ? Où es-tu, je ne ressens pas ta présence au sanctuaire.
- J'ai une visite à faire, en même temps, je donne quelques leçons. J'ai quelqu'un à voir, si je me fie à mes perceptions.
- D'accord, mais en quoi aurais-tu besoin de moi ?
- J'ai un petit entraînement psychique à faire faire à Kiki. Je peux te l'emprunter quelques minutes ?
- Je te l'envoie tout de suite.
- Merci, je te revaudrai ça.


Quelques instants plus tard, Kiki apparaissait à coté de Nell. Il avait l'air surpris, mais un coup d'œil sur le coté dut répondre à ses questions puisqu'il n'en posa qu'une.

Kiki : Tu veux que je fasse du ménage ?
Ikki : Oui, je l'aurais bien fait moi-même, mais le but n'est pas de finir de tout démolir, juste de nous frayer un passage suffisant.

Bien qu'étonnée, Nell ne fit aucune remarque. Kiki se tourna vers les ruines et se concentra quelques instants. Peu après, des pans de rochers se soulevaient dans les airs pour retomber un peu plus loin. En l'espace d'une minute ou deux, un gigantesque trou circulaire avait été ainsi dégagé.

Ikki : Merci, c'est plus que suffisant.
Kiki : De rien, ce fut un plaisir. Je te demande pas ce que tu comptes faire là-dessous.
Ikki : Si je ne me trompe pas, j'ai quelqu'un à voir. J'aurais du venir il y a longtemps déjà voir comment ça se passe. Et puis ça lui fera une belle ballade.

Un instant plus tard, il avait disparu. A son niveau, la téléportation avait un intérêt non négligeable. Je me retournais vers Nell qui ne comprenait pas ce que nous venions faire ici et à quoi pouvait bien servir ce trou immense dont elle ne voyait pas le fond.

Ikki : Approches toi de moi. Je peux nous créer une protection pour tous les deux, mais si tu t'éloignes de moi, tu mourras sans aucun doute. Je t'expliquerai une fois arrivés en bas.

Sans rien dire, elle s'approcha. C'était la seconde fois que je sautais dans ce trou. Sauf que cette fois-ci, j'étais prêt, et largement. Si la première fois, nous avions dû acquérir le huitième sens pendant la durée de notre chute, ce serait différent maintenant. Durant tout notre périple aux Enfers, nous avions certainement dû nous habituer. Notre maîtrise du huitième sens, à mes frères et à moi, ne nous posait plus aucun problème véritable.

J'invoquais tout d'abord mon cosmos. Ensuite, il me fallait créer une sphère de protection autour de nous si je voulais que Nell puisse survivre à la chute. Il ne me fallut que quelques instants pour que cette sphère nous entoure. Enfin, un simple effort mental suffit pour que la sphère s'élève, se décale et descende lentement dans le gouffre. Quelques minutes plus tard, nous touchions le sol. Je désactivais la bulle de protection.

Ikki : Il semblerait que le huitième sens soit uniquement nécessaire pour survivre à la chute. Ici, tout va bien, tu ne crains rien à ce niveau-là. Hadès vaincu, sa domination ne doit pas s'appliquer constamment comme c'est le cas quand il est vivant.

Devant nous se dressait la grande arche qui signifiait l'entrée des Enfers. Toi qui entres ici, laisse tout espoir derrière toi. Je n'avais pas obéi la première fois, ce n'était pas pour commencer maintenant…Je me tournais vers Nell, toujours aussi interloquée.

Ikki : Je crois que quelques explications s'imposent. Nous sommes aux Enfers, le territoire d'Hadès, là où s'est déroulée la dernière guerre sainte. Cela fait quelques temps que je perçois une présence connue ici, et je voulais en avoir le cœur net. De plus, j'étais curieux de savoir comment tout cela fonctionnait quand Hadès n'est pas présent et les Spectres vaincus. En ce qui concerne le huitième sens, il s'agit du contrôle de ton âme lors de ta mort, ou plutôt de ton passage dans le royaume des morts même si c'est un petit peu plus compliqué que ça. Il est nécessaire pour ne pas se retrouver sous la domination complète du maître des lieux.
Nell : Pourquoi m'avoir emmenée ?
Ikki : En fait, je voulais te montrer ce qu'était la guerre, et surtout ses conséquences. De plus, tu as eu un excellent exercice en venant ici. Enfin, le dernier exercice ici. Je veux que tu essaies de ressentir les présences ici, au travers de ton cosmos, en essayant de te rendre le plus invisible possible.
Nell : Et si nous sommes repérés ?
Ikki : Ne t'inquiètes pas pour ça. La totalité des spectres a été vaincue, et ensuite, j'ai traversé une fois sans encombre, et je suis encore plus puissant cette fois-ci. Mais je te conseille tout de même de porter ton armure. Tu peux laisser la boîte ici, nous passerons la récupérer en rentrant.

Lorsque j'appelais mon armure pour qu'elle vienne me recouvrir, Nell eut un regard émerveillé. Il est vrai que voir une armure divine de près n'est pas donné à tout le monde. Cette armure ne nous permettrait certainement pas de passer inaperçus, mais elle était nécessaire.

La traversée se passa relativement sans encombre. Aucun spectre ne vint nous déranger. Shaka et Dokho avaient sûrement dû faire un sacré ménage avant d'arriver au Mur des Lamentations. Et puis il est vrai que toutes les perles du rosaire de Shaka avaient viré au noir.

Mon armure divine s'était avérée nécessaire au moment de la traversée de l'Achéron. Cette fois-ci, pas question d'utiliser le passeur, si tant est qu'il en reste un. J'avais alors déployé les ailes de mon armure et attrapé Nell par un bras avant de traverser le fleuve d'une impulsion de cosmos.

Nous étions donc tranquillement arrivés devant le temple d'Hadès sans le moindre problème. Si tant est qu'il y ait eu des gardes, ceux-ci avaient dû prendre peur à la vue de mon statut. La présence que je cherchais était à l'intérieur du temple. Je vis alors une silhouette apparaître à l'entrée.

?? : Tiens donc, deux chevaliers d'Athéna, et pas n'importe lequel en plus.
Ikki : Je ne m'étais donc pas trompé. Il reste encore au moins un spectre vivant.
?? : Bien sûr, sinon comment crois-tu que ce lieu pourrait fonctionner ?
Ikki : C'est vrai que c'est toi qui commande ici en l'absence de ton maître, n'est ce pas Rhadamanthe ?
Rhadamanthe : En effet ! Mais que viens-tu donc faire ici ?
Ikki : Je suis curieux. Il me semblait bien avoir senti une présence ici, mais je croyais tous les spectres morts. Je suis donc venu vérifier.
Rhadamanthe : Cela fait pourtant 4 ans, pourquoi maintenant ?
Ikki : En fait, j'avais des choses à faire. Et puis surtout, il n'y a que peu de temps que je suis capable de laisser mon esprit sonder le monde des morts. C'est assez difficile, mais c'est sans doute dû au fait que je sois le Phénix.
Rhadamanthe : Certainement en effet. Je suppose que tu es aussi curieux de savoir comment ce royaume fonctionne sans son souverain.
Ikki : Ce n'est pas vraiment l'absence d'Hadès qui m'inquiétait, ce n'est pas la première fois, et ce ne sera sûrement pas la dernière qu'il se retrouvera enfermé pour deux ou trois siècles. En fait, j'étais curieux de savoir comment tout cela pouvait fonctionner sans les Spectres majeurs que sont les trois titans, ou bien Rune de Balrog.
Rhadamanthe : Mais qui te dit qu'il ne sont plus là ?
Ikki : Comment ?
Rhadamanthe : J'ai senti votre présence depuis votre arrivée.

Nell fit alors un pas vers moi.

Nell : Je suis désolé maître, c'est ma faute. Je n'ai pas du cacher ma présence aussi bien que vous l'auriez voulu.
Rhadamanthe : Ne t'inquiètes pas. Ta présence est aussi visible que celle d'un moucheron à coté d'un éléphant. Quelle idée d'enfiler une armure divine en plein milieu du domaine dont j'ai la garde, tu parles d'une discrétion…
Ikki : Tu dis n'être pas seul. Or, ma disciple ici présente, Nell ne prend pas la mouche avec ce qu'il vient de dire, il est toujours comme ça, donc Nell n'a senti aucune présence autour de nous. Et même si je n'ai été qu'à moitié attentif, je n'ai rien perçu non plus.
Rhadamanthe : Oh, nous ne sommes que très peu, à peine une dizaine. Sa majesté Perséphone a rendu la vie à quelques autres spectres dont la tâche est importante pour que nous prenions en charge le domaine jusqu'au retour de notre maître. Quant à moi, c'est un peu spécial, je crois savoir que Kanon n'est pas mort non plus…
Ikki : Je comprends mieux, mais pourquoi ne les avons-nous pas rencontrés en chemin ?
Rhadamanthe : Je t'avais senti arriver, et je connais tes manières. Du genre je tape d'abord, je pose les questions ensuite. Je n'ai pas voulu prendre de risques. J'ai ordonné de t'éviter au maximum, et il semble que cela se soit révélé utile.
Ikki : D'accord, me voila renseigné. Je crois que ma promenade est finie. A moins bien sûr que tu souhaites m'empêcher de partir ?
Rhadamanthe : Je ne suis pas présomptueux à ce point-là. Même si tu pourrais avoir quelques surprises. Par contre, je te demanderais de ne pas revenir, sans quoi je serais obligé d'intervenir.
Ikki : Ne t'inquiètes pas ! Mes questions ont toutes trouvé des réponses. Et puis si j'avais été seul c'aurait pu être différent, mais j'ai autre chose à faire. Gardez vos forces pour la prochaine fois.
Rhadamanthe : Ça suffit, je te prie de bien vouloir partir rapidement. Ma patience a des limites.
Ikki : Serait-ce une menace ?

Nos deux cosmos se déployèrent alors, englobant tout l'espace autour de nous. La rencontre des deux énergies provoquaient des petits éclairs et des violents courant d'air. Malheureusement un regard vers Nell changea la situation. Je diminuais mon énergie à un niveau très faible. Etonné, Rhadamanthe en fit de même.

Ikki : Ça suffit. Je n'ai pas le temps pour ces enfantillages. Nous partons.

J'avais volontairement aiguisé sa colère pour voir comment il allait réagir. Je n'enviais pas sa situation, fidèle d'un dieu vaincu, chargé de maintenir un domaine qui avait perdu tout ses combattants. Mieux valait ne pas s'éterniser. Je savais pouvoir battre tout le monde ici en duel, mais si tous venaient à attaquer en masse, ça serait différent. Non que je puisse m'en sortir, avec quelques blessures, mais je ne pourrais certainement pas protéger Nell. J'ai des responsabilités maintenant et un affrontement direct entre Rhadamanthe et moi aurait pu la blesser rien qu'avec le dégagement d'énergie.

Ikki : Nell, nous partons. J'espère que tu as bien observé autour de toi. Tu n'auras certainement jamais l'occasion de revenir de ton vivant, mais pouvoir aller aux Enfers et en ressortir vivant est un privilège dont bien peu de personnes peuvent se vanter.
Nell : Oui maître.

Cet endroit la mettait mal à l'aise. Son niveau de puissance était insignifiant par rapport au mien, elle le savait. Mais je crois qu'elle commençait à percevoir la puissance que Rhadamanthe avait de plus en plus de mal à contenir à cause de l'énervement que j'avais provoqué chez lui. On ne bat pas des chevaliers d'Or sans avoir un niveau de puissance relativement important, même si la protection d'Hadès sur son château avait joué. Pour moi qui avais combattu Kanon en duel, le fait que ce dernier ait été obligé de se sacrifier pour le vaincre ne faisait que rehausser l'opinion que j'avais de la puissance de Rhadamanthe.

Je fis demi-tour et commençais à m'éloigner, Nell sur mes pas. Cette fois-ci, je sentais les présences qui nous entouraient. Il n'avait pas menti, pas plus d'une douzaine de spectres étaient en vie. La présence des 3 Titans au complet aurait de quoi dissuader les éventuels intrus pour quelques temps. Et le monde des morts continuait à tourner. Je pourrais rentrer faire mon rapport en toute confiance. Aucune menace de ce coté-là. Je ne doutais pas que Nell raconterait à ses condisciples sa petite visite ici, cela leur mettrait sûrement du cœur à l'ouvrage de savoir que quelque part, des ennemis très puissants sont encore en vie.

Nous avions récupéré les boîtes de nos armures avant de partir. Cette fois encore, je dus utiliser les ailes de mon armure pour nous sortir de là. Il restait encore un détail à régler.

Ikki : Fais moi plaisir, évacue moi ce stress.
Nell : Pardon ?
Ikki : Je sais très bien que tu es nerveuse depuis que nous sommes descendus là-bas. Je comprends très bien, c'est assez spécial. Maintenant, il faut nous assurer que personne ne descende pendant un certain temps. Tu veux bien faire tomber quelques ruines sur ce trou ?
Nell : Mais…et le château ?
Ikki : Ne t'inquiètes pas, il reprendra son état quand cela sera nécessaire. En attendant, il est en ruines pour quelques décennies. Si je le fais, il n'en restera rien. Fais toi plaisir, évacue ton stress en même temps.
Nell : Oui maître, avec plaisir.

A ces mots, elle concentra son cosmos, un sourire un rien sadique aux lèvres. Sans doute pour s'entraîner, elle fit se concentrer son énergie autour de son bras, avant de tout envoyer dans une boule de feu. La puissance de cette boule, sans doute augmentée par la colère résultant de l'impression d'impuissance qu'elle avait ressentie, n'avait aucune commune mesure avec celle que j'avais eu l'occasion d'observer le matin même. Peut-être n'avait-elle pas osé se donner à fond ce matin, toujours est-il que cette sphère possédait une puissance non négligeable par rapport à ce que je l'avais vue faire. Cette sphère dévasta un pan de mur sur la droite du trou, de telle manière que toute cette partie s'affaissa sur le trou, le couvrant dans son intégralité. Une ou deux petites boules de la taille du poing se chargèrent de faire s'effondrer quelques blocs supplémentaires. Il faudrait vraiment connaître l'entrée et le vouloir pour y accéder maintenant.

Ikki : Prête à repartir comme ce matin ?

Cette journée avait été longue, mais il nous restait 3h avant la fin du jour, ce serait suffisant pour rentrer.

Nell : Oui, ça ira. J'ai largement eu le temps de me reposer aujourd'hui.
Ikki : Même exercice que ce matin, mais je te préviens, je vais accélérer un petit peu plus. A moins que tu ne veuilles expliquer à Shina mon retard ?

Avant que j'aie eu le temps de réagir, elle s'était déjà élancée en avant. Mach 2, elle n'avait pas l'intention de traîner. Bien, j'aime cet état d'esprit. A cette vitesse, il nous faudrait à peine deux heures. Je lui en laisse une tranquille et j'accélérerai après. Elle a déjà eu son quota d'émotions fortes pour la journée.

Saori.

Après plusieurs semaines, le grand moment était enfin arrivé. Si ces derniers temps, nous avions tous plus ou moins vécu ensemble, le moment des " séparations " était enfin arrivé. Je l'avais su lorsque Ikki avait demandé à pouvoir entraîner sa disciple sur l'île de la Reine Morte.

Ikki partait entraîner Nell sur son île, là où il avait commencé sa vie de chevalier. Shina avait choisi de le suivre, tout au moins pour le début de sa grossesse. Elle avait promis de revenir au Sanctuaire d'ici quelques mois pour terminer sa grossesse dans une atmosphère autre que les vapeurs de gaz de l'île. Marine s'occuperait seule des apprenties féminines pour le moment. June avait proposé de s'en occuper quand les deux dames seraient en fin de grossesse et début de maternité, aidée par Jabu et les autres bien sûr.

Hyoga et Karin allaient retourner en Sibérie avec Yakoff. De ce coté-là, rien d'étonnant. C'était prévu depuis le début. Hyoga allait enfin rejoindre la maison où il avait passé quasiment toute sa vie. Il l'avait quelque peu agrandie pour avoir un peu de confort supplémentaire, mais c'était " chez lui ", Camus lui l'avait cédée de bonne grâce.

Shiryu et Shunrei, eux aussi, rentraient chez eux. La cascade des Cinq Pics leur manquait quelque peu. Et puis cela permettrait à Shiryu de former son disciple dans le calme de la Chine, et cela promettait puisque Nolam était, comment dire, fougueux. Mais je fais confiance à Shiryu pour lui inculquer ses valeurs.

Shun et June, ainsi que Sark, retournaient eux aussi sur l'île d'Andromède. Les autres disciples les attendaient. D'ici quelques mois, ils avaient prévu de laisser Sark, si sa formation se déroulait bien, en charge des apprentis pour que June puisse reprendre le camp des apprenties pendant quelques temps.

Quant à mon mari, bien entendu il restait ici. Ses racines sont là, même si le Japon lui manque par moments. Bien sûr, chacune des réunions de direction de la Fondation nous donne l'occasion d'y retourner. Toujours est-il qu'il n'avait pas envisagé une seule seconde de former son élève ailleurs qu'au Sanctuaire. Il connaissait mieux que personne les lieux d'entraînement puisqu'il y avait enduré quelques exercices. Enfin, il n'avait pas envisagé de me laisser seule ici.

Les séparations avaient été brèves, chacun savait qu'il pourrait rentrer ici ou même visiter un de ses frères en l'espace d'une seconde. Et puis après tout, nous avions vécu dans cette configuration-là pendant quatre ans, ce n'est pas parce que nous venions de passer quatre mois ensemble que cela allait tout changer. Chacun d'entre nous avait gagné le droit de vivre sa vie à sa façon, même si nous avions quelques obligations, enfin surtout moi.

Chacun était parti à sa façon. Shiryu avait choisi de rentrer en avion afin de montrer le plus rapidement possible à son élève la beauté de la Chine. Shun avait choisi le bateau, seul moyen de transport conventionnel pour se rendre sur son île. Hyoga avait choisi de prendre son temps et de rentrer à pied, Yakoff n'avait pas opposé d'objection et Karin aimait par dessus tout les grands espaces. Ikki, quant à lui, avait demandé à Mû de les téléporter directement.

Seiya était debout, à coté de moi, sur le parvis du palais en train de profiter de ce coucher de soleil. Il regardait droit devant lui, en direction des maisons, sans doute encore dans ses pensées. Il n'était pas difficile de deviner celles-ci. La vie était de nouveau calme. Ce tournoi avait permis de remettre un peu d'animation au Sanctuaire. Mais la vie n'était pas la même sans ses frères, je le savais. Mais seul Seiya se sentait vraiment chez lui ici, il avait grandi en ces lieux, chose que j'aurais dû faire et que j'aurais aimé faire. Mais le destin l'avait voulu ainsi.

La vie avait repris son cours normal au Sanctuaire il y a de ça quatre ans. Cela pouvait durer toute notre vie, personne ne viendrait s'en plaindre. Mais avec ces nouveaux disciples, les chevaliers allaient devoir remettre la main à la pâte. Seiya aussi allait avoir fort à faire, surtout avec Marine pour le surveiller, mais il s'en sortirait, il s'en sort toujours.

Cependant, une tâche à laquelle il n'est pas préparé l'attend. Ses sens s'étaient incroyablement développés ces dernières années, sans doute grâce à l'adaptation à ses nouveaux pouvoirs, mais pas encore au point d'égaler ceux d'une Déesse. Une petite vie qu'il n'avait pas encore perçue se développait en moi, mais patience, il l'apprendrait bien assez tôt.

Mais avant de le laisser affronter la plus grande épreuve de sa vie, nous avions le temps. Je le prenais par la main, et nous rentrâmes dans nos appartements. Nous avions souffert milles morts, autant profiter de cette vie de paix que nous avions durement gagnée.

***

Le soleil venait de se coucher sur un Sanctuaire en paix, mais sans doute plus en vie que durant les dernières années. Qu'est-ce que l'avenir lui réserve, personne ne le sait encore, mais puisse la tranquillité des lieux durer toujours…

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Cette fiction est copyright Cluzel mickaël.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.