Chapitre 4 : Hermès


Cela faisait déjà plusieurs heures qu'il étaient partis. Cinq chevaliers et un guérisseur couraient vers le temple d'Hermès, situé à l'est du sanctuaire d'Athéna. Ils ne portaient pas leurs armures, voulant ainsi montrer qu'ils souhaitaient que leur mission se termine de manière pacifique, mais les transportaient tout de même sur leur dos par précaution.

Ils étaient partis à l'aube, et déjà le soleil atteignait presque son zénith. Le temple d'Hermès commençait à être visible à l'horizon. C'était une construction de pierre blanche qui aurait pu ressembler à n'importe quel bâtiment que l'on pouvait trouver en Grèce, s'il n'avait pas eu ces proportions si impressionnantes. Une quinzaine de colonnes, d'environs trois mètres de large pour vingt de haut, éloignées les unes des autres d'une dizaine de mètres, se trouvaient devant le temple, soutenant une avancée du toit.

Derrière ces colonnes se trouvait la façade du temple et sa porte, d'environs huit mètres sur dix, sur laquelle était gravée une représentation du messager des dieux. Le temple tout entier semblait n'être constitué que d'un unique bloc de pierre sculpté, tout comme la porte semblait sortie du cœur d'un monstrueux chêne millénaire.

Les six personnes qui un peu plus tôt couraient vers le temple s'étaient maintenant arrêtées devant la gigantesque construction, subjugués par la magnificence qui se dégageait de l'édifice.

L'un d'eux s'avança vers la porte et entreprit de l'ouvrir. Il s'agissait d'Usul, chevalier de bronze de la constellation du Dragon. Tirant la gigantesque poignée de métal, il déplaça lentement la masse de bois pour découvrir, derrière, un immense hall, long d'une cinquantaine de mètres, large de trente, le plafond culminant à presque vingt mètres.

Deux rangées de colonnes sculptées le soutenaient, et une immense fresque représentant la vie du dieu mythique Hermès s'y étalait. Les murs étaient recouverts de magnifiques tentures brodées de fil d'or, et le sol de marbre poli reflétait avec une clarté impressionnante l'ensemble de la pièce. Une porte comparable à celle qu'ils venaient de franchir se trouvait au fond de la pièce, et une porte latérale se trouvait au milieu du mur de droite.

Mais les six personnes qui venaient d'entrer ne portaient aucune attention à la beauté du lieu. Tous leurs regards étaient dirigés vers l'homme qui leur faisait face, debout au fond de la pièce.

Celui-ci portait un armure argentée, dont le casque représentait la tête d'un rapace. Une paire d'ailes brillantes étaient fixées dans la partie dorsale de l'armure, faisant ressembler son porteur à l'oiseau de proie qu'il représentait sans doute. L'homme s'adressa d'une voix forte à ceux qui venaient d'entrer :

" Alors les gosses, on s'est perdu ?
- Nous sommes envoyés par Athéna et Asclépios pour demander à Hermès de cesser les hostilités. S'il ne tient pas compte de notre demande, le sanctuaire se verra dans l'obligation d'envoyer une expédition punitive contre Hermès, et qui pourrait bien se conclure par votre défaite ! Je vous demande donc de nous laisser passer, afin que nous puissions faire part de la décision d'Athéna à Hermès en personne ! Usul avait été le premier à réagir à l'injonction du serviteur d'Hermès.
- Je ne crois pas que tu aies vraiment compris ce qui se passe, gamin. Jamais le grand Hermès ne se soumettra à ta petite déesse. Tu as de la chance que je sois dans un jour de bonté : je vais donc te laisser partir avec tes amis au lieu de vous tuer
- Si tu crois q'il suffit de nous demander de partir pour se débarrasser de nous, tu te trompes ! Nous irons voir Hermès et mènerons à bien notre mission, même s'il nous faut te tuer pour ça !
- Tu parais bien sur de toi… qui te dit que tu as la capacité, ne serait que de parvenir à me frapper ?
- Sache que je suis Usul, chevalier de bronze de la constellation du Dragon au service d'Athéna, et que je vais te vaincre ! En garde, qui que tu sois !
-Tu es pathétique… Tu n'as aucune chance contre moi, et quand bien même tu en aurais une, tu ne parviendrais jamais jusqu'à Hermès. La porte derrière moi amène directement jusqu'à son autel, au centre du temple, mais elle nécessite neuf clés pour être ouverte de l'extérieur. Chaque clé est détenue par un Messager Sacré d'Hermès, dont je fais partie. Mis à part moi qui suis le gardien de la porte, les huit autres Messager gardent les huit chambres du temple, dont les entrées se trouvent dans le labyrinthe qui se trouve à l'arrière du temple. Mais sachez également qu'il est impossible de sortir du labyrinthe une fois que l'on a pénétré à l'intérieur. Vous n'avez donc aucune chance de parvenir à vos fins. Vous pouvez encore faire demi-tour et repartir, mais faites vite, ma patience a des limites.
- Jamais ! Athéna nous a donné l'ordre de venir parler à Hermès, et nous ne partirons pas avant de l'avoir rencontré ! Nous savons que votre dieu n'est pas un dieu guerrier, et vous devez bien être conscient qu'en cas de guerre ouverte contre Athéna, vous n'avez aucune chance ! Laisses nous passer ou je te tuerais de mes propres mains !
- Il est vrai qu'Hermès n'est pas connu pour ses exploits guerriers, mais sache que ca ne va pas tarder à changer ! Notre dieu est entré en possession d'une épée au pouvoir immense, celle-la même qu'a utilisé Héraclès pour éliminer l'hydre de Lerne ! Cette épée a le pouvoir de tuer même un dieu, sans aucun espoir de résurrection ! Vous comprenez donc que si Athéna se met en travers de notre chemin, elle mourra ! Bientôt, la terre nous appartiendra. Je suis cependant désolé de devoir vous dire une chose : maintenant que je vous ai appris cela, vous allez devoir mourir…
- Ne sois pas si sur de toi ! tu ne connais pas la force des chevaliers d'Athéna ! Prépares-toi à une défaite rapide ! "

Les deux guerriers se faisaient face, en position de combat. Derrière Usul, la porte s'était refermée, et Tori, Kahn, Articuno, Gengar et Dougros regardaient avec inquiétude le messager d'Hermès qui faisait face à Usul. Celui-ci avait l'air bien décidé à se battre, et ses compagnons devaient bien admettre qu'il avait raison. Si Hermès disposait véritablement d'un arme capable de terrasser les dieux, et s'il avait l'intention de s'en servir pour s'approprier la terre, il fallait à tout prix l'arrêter ! Connaissant bien son ami, et sentant qu'il voulait combattre seul ce premier ennemi, Tori prit l'initiative de prendre le commandement du petit groupe de chevaliers :

" Venez, nous devons entrer dans ce labyrinthe et trouver les huit autres messagers sacrés ! Usul, je te fais confiance, terrasse ton ennemi ! "

Les cinq compagnons d'Usul se dirigèrent vers la porte latérale, tandis que celui-ci intensifiait son cosmos pour revêtir son armure. La porte s'ouvrit sans difficulté, donnant sur un long couloir bordé d'une multitude d'autres portes.

" C'est donc ça ce fameux labyrinthe, dit Tori en ouvrant la première porte à droite, qui donnait sur un couloir identique à celui où ils se trouvaient. Avant d'aller se perdre la-dedans, je propose que nous laissions ouvertes toutes les portes par lesquelles nous passerons. Ca nous permettra peut-être de retrouver notre chemin.
- Je pense que je ferais mieux de rester ici, annonça Dougros. Je ne suis pas un guerrier, je ne vous serait d'aucune utilité pour l'instant. Je préfère attendre qu'Usul ait terminé son combat, je pourrais peut-être lui être utile. Nous vous rejoindrons dès qu'il aura abattu ce premier Messager. "

*

Pendant ce temps, dans le grand hall du temple d'Hermès, le combat entre Usul et le premier messager d'Hermès allait commencer.

" Chevalier, tes amis n'ont plus aucune chance de survie. Ils se sont introduits dans le labyrinthe d'Hermès, et vont errer à l'intérieur jusqu'à leur mort. Prie pour qu'il meurent sous les coups d'un messager sacré, et qu'ils ne connaissent pas l'agonie lente et douloureuse de ceux qui meurent de fatigue, de soif ou de faim. En un sens tu as de la chance : je vais te tuer rapidement, tu ne sentiras presque pas la douleur. Au fait, je ne me suis pas présenté : je suis Aichairi, Messager Sacré de l'Aigle au service d'Hermès, et également ton bourreau. Que les serres de l'aigle te déchirent ! "

Aichairi plongea soudainement sur Usul, sa main droite fendant l'air à une vitesse impressionnante. Mais il était parti de trop loin, et Usul eut largement le temps de faire un bond sur le côté pour éviter l'attaque, et contre-attaquer par un coup de pied tournant dans le dos de son adversaire qui, ayant prévu la riposte, s'était déjà retourné et attrapa la jambe d'Usul pour l'envoyer s'écraser sur une colonne.

" Alors, tu vois, tu n'as aucune chance. Tu as pu éviter ma première attaque par miracle, mais je t'ai quand même massacré. Abandonne, et je te tuerais sans douleur.
-Tu rêves ! ce n'est pas avec une attaque aussi minable que tu pourra vaincre un Chevalier Sacré ! Sache que je n'ai pas encore commencé à vraiment me battre…
- Et bien commence ! sache que je ne t'attendrais pas ! Par les serres de l'aigle !
- Par la colère du Dragon ! "

Le choc causé par la rencontre des deux attaques envoya à terre les deux combattants. Tout en se relevant péniblement, Usul observait son adversaire. Son attaque était réellement dévastatrice. S'il avait pu l'éviter la première fois, c'était uniquement parce qu'Aichairi était beaucoup trop loin lorsqu'il l'avait lancée.

Cette erreur révélait cependant un défaut du Messager de l'aigle qui pourrait se révéler un atout non négligeable s'il savait l'utiliser : il était beaucoup trop sur de lui. Il avait certes une puissance brute supérieure à celle du chevalier du Dragon, mais la différence n'était pas si grande qu'il n'avait l'air de le croire, le dernier assaut en avait été la preuve. Cependant il s'était relevé, et arborait toujours le sourire arrogant qu'il avait depuis le début, et qui montrait bien sa confiance en lui-même.

" Chevalier, tu as eu bien de la chance jusqu'ici. Sache que tu es le premier adversaire qui a réussi à me mettre à terre. Mais ne présume cependant pas trop de tes capacités. Si je n'avais pas été concentré uniquement sur mon attaque, tu ne m'aurais même pas touché. "

Usul sourit. " S'il savait ce qu'il vient de me révéler, il serait un peu moins bavard. Cette fois je le tiens. " Il se remit en position de combat, et attendit l'assaut de son adversaire. Celui-ci vint assez rapidement, Aichairi voulant apparemment se débarrasser rapidement de cet adversaire.
La même technique que précédemment, les serres de l'aigle. Exactement ce qu'Usul avait prévu. Il fit un bon de côté pour éviter l'attaque, et vint se placer de façon a pouvoir lancer la colère du dragon de biais. Aichairi devait être entièrement concentré sur son attaque, et ne verrait certainement pas le coup arriver. Mais à l'instant où le chevalier du Dragon allait attaquer, le Messager de l'aigle stoppa son attaque et fit face à Usul

" Que l'envol de l'aigle te désintègre ! "

L'attaque était sans commune mesure avec celle utilisée précédemment. Le chevalier du Dragon fut projeté contre un mur, traversant une tapisserie pour venir s'encastrer dans le marbre. Les coups continuaient à pleuvoir avec la même violence. Aichairi hurlait en même temps qu'il frappait, plus à l'attention de lui-même qu'à celle de son adversaire :

" Alors on fait moins le malin maintenant ! Tu te rends enfin compte de ma puissance ! Je suis invincible ! Vous n'avez aucune chance contre nous ! Bientôt Athéna et tous les dieux se prosterneront devant notre maître Hermès ! Meurt, larve ! "

L'assaut redoubla de violence, puis s'arrêta soudainement. Le Messager d'Hermès devait penser qu'Usul était mort. Mais celui-ci était toujours conscient, bien qu'incapable du moindre mouvement. Aichairi s'avança vers le chevalier du Dragon, tout en continuant son monologue :

" Et voilà. Finalement, ce n'était pas si difficile que ça. La première étape vers la domination du monde par Hermès vient d'être franchie. Bientôt je serais à ses cotés, au sommet, et plus rien ne pourra m'arrêter !
- Calme ta joie, t'y es pas encore !
- Comment, tu n'es pas encore mort !
- Non, mais toi c'est pour bientôt ! "

Usul avait prononcé ces mots avec beaucoup d'assurance, mais il n'était pas sur de pouvoir y arriver. Il avait déjà beaucoup de mal à se relever, et n'était pas certain d'être en état de battre son adversaire. La dernière attaque l'avait surpris, et il se l'était pris de plein fouet.

Aichairi avait caché sa plus terrible attaque pour l'utiliser au moment où elle serait le plus efficace, c'est à dire quand Usul, pensant que son adversaire était concentré uniquement sur son attaque, n'avait plus fait attention à sa propre défense, persuadé qu'il terrasserait son ennemi. Cette ruse avait bien failli fonctionner, mais Usul avait tout de même réussi à se relever. Et maintenant, il fallait qu'il attaque.

Il savait qu'il ne résisterait pas à un deuxième assaut, et se devait d'éliminer son adversaire le plus rapidement possible. Pour cela, la meilleure solution était de l'attaquer sur son point faible. Le problème étant de savoir quel était ce point faible. Pour l'instant, il fallait agir.

S'il restait immobile trop longtemps, son adversaire aurait la confirmation de sa mauvaise situation et pourrait en tirer parti. Il relança donc son attaque en direction de son adversaire, parfaitement conscient que dans son état, il ne risquait pas de lui faire grand chose.

" Par la colère du Dragon ! "

Usul se demandait quelle attaque allait utiliser son adversaire. Maintenant qu'il lui avait révélé la puissance de l'envol de l'aigle, il n'y avait plus de surprise à préparer, donc plus de raison de garder cette technique secrète.

Usul n'avait pas vraiment eu le temps d'observer son fonctionnement, mais pensait qu'elle était dirigée vers une direction bien précise, sinon une grande partie de la pièce aurait été dévastée. Partant de cette supposition, il pensait pouvoir éviter une éventuelle contre-attaque de son adversaire. Celle-ci vint, mais pas de la façon qu'attendait le chevalier du Dragon.

" Que les serres de l'aigle te déchirent ! "

Aichairi se jeta sur lui, la main droite dressée, les doigts à moitié replié, utilisant la même attaque qu'au début du combat. Bien que ne s'attendant pas à cette riposte, Usul réussit facilement à l'éviter d'un bond sur le côté.

Un peu trop facilement d'ailleurs. Pourquoi le messager de l'Aigle n'avait-il pas utilisé son attaque la plus puissante ? Il pensait peut-être que ce coup allait suffire. Pourquoi dans ce cas n'avait-il pas l'air étonné d'avoir échoué ? Il avait toujours ce sourire de l'homme sur de sa victoire. Peut-être avait-il encore une botte secrète ? ou pensait-il tout simplement que ce n'était pas une attaque manquée qui allait l'empêcher d'avoir sa victoire ?

*

Après avoir ouvert quelques portes, Tori, Kahn, Gengar et Articuno durent se rendre à l'évidence : le labyrinthe ne ressemblait pas du tout à ce à quoi ils s'attendaient, a savoir un enchevêtrement de tunnels sombres et tortueux.

Au contraire, il était composé de couloirs bien droits et bien éclairés. La lumière qui y régnait était étrange, sa source était indéfinissable, et elle semblait envelopper l'endroit, un peu comme si elle faisait partie de l'atmosphère.

Ils avaient décidé d'ouvrir toutes les portes du premier couloir avant de commencer à avancer. Les cinq portes de droite donnaient sur cinq couloirs identiques, ayant chacun trois portes de chaque côté et une au bout, à l'exception du premier, qui ne possédait de portes que sur la gauche.

La première porte de gauche donnait sur l'extrémité d'un couloir possédant cinq portes de chaque côté et une tout au fond. Les quatre autres portes de gauche donnaient sur un même couloir, parallèle et identique au premier, tandis que la porte du fond donnait sur l'extrémité d'un couloir identique à celui où se trouvaient quatre chevaliers et un guérisseur. Le premier d'entre eux à émettre une idée au sujet du premier endroit où ils iraient fut Kahn :

" Je ne pense pas que les couloirs de droite mènent à quelque chose d'intéressant. Vu leur longueur, ils doivent arriver jusqu'au mur extérieur. A mon avis, ils ne servent qu'à rajouter des portes pour nous perdre. Je propose donc de commencer par la première porte de gauche, c'est ce qui me paraît le plus logique pour démarrer.
- Je suis d'accord. Personne n'est contre ? Essayons de rester ensemble au maximum. L'union fait la force. "

Ils s'avancèrent vers cette première porte, Articuno, qui venait de parler, en tête, suivi de Tori, Kahn et Gengar. Mais à peine le chevalier de l'oiseau de paradis avait-il fait un pas dans le deuxième couloir que la porte se referma derrière lui.

*

Le combat entre Usul et Aichairi, aucun des deux adversaires ne prenant l'avantage sur l'autre. Quelques assauts réussissait à traverser l'une ou l'autre des défenses, mais rien ne donnait d'avantage définitif à l'un des deux adversaires.

Usul avait maintenant eu l'occasion d'observer plusieurs fois l'attaque des serres de l'aigle, et connaissait exactement la façon de la parer, mais son adversaire persistait à la lui resservir encore et encore, tout en gardant un sourire narquois, comme s'il avait encore quelque chose en réserve, mais qu'il attendait le bon moment pour le sortir. En attendant, il tenta un autre assaut contre Usul :

" Que les serres de l'aigle te déchirent ! "

Usul habitué à la manœuvre, para le coup à une vitesse supérieure à celle du son : d'abord éviter la feinte sur le flanc gauche, puis parer le coup avec la main droite, et enfin repousser d'un coup de pied l'autre main de l'adversaire. Le tout en moins d'un centième de seconde, soit une vitesse élevée mais pas exceptionnelle pour un chevalier. Cependant quelque chose surprit Usul : il avait l'impression désagréable de n'avoir touché que du vent en parant le coup de son adversaire. Jetant un rapide coup d'œil autour de lui, il s'aperçut qu'il avait perdu de vue le messager de l'aigle, quand un détail lui revint en mémoire :

" L'aigle, c'est… un oiseau ! "

Levant la tête, il eut juste le temps d'apercevoir son adversaire qui volait au dessus de lui avant de se recevoir l'envol de l'aigle en plein dans la tête.

" Cette fois ca m'étonnerait beaucoup que tu te relèves ! goûtes un peu à ma toute-puissance ! Jamais tu m'entends, jamais tu ne pourras me battre ! C'est bizarre, on dirait que ça t'étonne que je puisse voler ! tu devrais pourtant savoir que l'aigle a des ailes ! Si tes amis sont aussi stupides que toi, je leur souhaite bien du courage ! Toutes les armures des messagers d'Hermès correspondent à un oiseau, nous avons donc tous la capacité de voler ! Ils vont se faire massacrer et Hermès pourra enfin régner en maître sur la terre ! "

Les coups se succédaient sur Usul à la vitesse du son, chaque impact enfonçant un peu plus le chevalier du Dragon dans le sol en marbre. La puissance de l'attaque était déjà redoutable la fois précédente, mais elle était cependant encore plus efficace. Elle était en effet prévue pour être utilisée en vol, et l'adversaire du messager avait toujours du mal à pouvoir se défendre selon cet angle inhabituel.

Mais Usul avait déjà vu cette technique à l'œuvre, et il savait que son adversaire ne pourrait soutenir un tel rythme bien longtemps, surtout qu'il avait du se fatiguer depuis le début du combat.

Effectivement, l'assaut se termina assez rapidement, non sans que le messager de l'aigle n'ait augmenté considérablement la vitesse de ses coups sur la fin, comme un coureur de fond qui met tout l'énergie qui lui reste dans les derniers cent mètres. Il jeta un coup d'œil au corps inanimé de son adversaire, enfoncé dans le sol.

" Un de moins. Je pense que les autres ne dureront pas longtemps. Avec un peu de chance, Il les trouvera avant même qu'ils aient pénétré une des chambres. Ils n'ont aucune chance.
- Ne… ne crie pas victoire trop tôt. Je suis toujours vivant, et je te vaincrais ! "

*

Les trois chevaliers se ruèrent sur la porte qui venait de se refermer, essayant de l'ouvrir. Mais celle-ci ne voulait rien savoir, et restait obstinément close.

" Reculez-vous. Je vais l'enfoncer. "

Tori, Gengar et Dougros, qui s'était approcher afin de voir ce qui se passait, obéirent à l'ordre du chevalier de l'ours blanc, qui prit son élan pour se jeter sur la porte derrière laquelle avait disparu le chevalier de l'oiseau de paradis. Le colosse lança son énorme masse sur la porte à une vitesse approchant celle du son. Le choc fut terrible, mais seul Kahn l'avait senti passer, son objectif semblant n'avoir pas été touché.

" C'est impossible… J'ai détruit des montagnes de glace de cette façon ! Je n'y comprend rien, cette porte est l'objet le plus solide que j'aie jamais vu ! "

Ses compagnons étaient entièrement d'accords. Chacune des personnes présentes dans la pièce au moment du choc avaient pu sentir l'énergie dégagée par l'impact. Et chacun pensait qu'un tel coup aurait facilement pu détruire une armure de bronze et tuer son porteur. Mais cette simple porte avait résisté. Peut-être n'était-ce pas une simple porte ? Elle avait du être construite par le Dieu Messager en personne. Et si c'était le cas, ca devait également l'être pour tout le labyrinthe.

Ils comprenaient mieux à présent pourquoi personne n'en était jamais sorti : si les portes se fermaient selon leur bon vouloir sans aucun espoir de pouvoir les forcer à s'ouvrir, se repérer ne devait pas être évident. Tout à coup, le chevalier du lynx demanda le silence :

" J'entend quelque chose, derrière la porte. Ce doit être Articuno. "

Il s'approcha de la porte et, écoutant attentivement, perçut effectivement la voix de son camarade :

" Gengar ? Enfin, tu m'entends ! J'ai tenté d'ouvrir la porte, sans y parvenir. D'après le bruit que j'ai entendu, vous avez essayé aussi ?
- Oui. Malheureusement, on n'est arrivés à rien. Tout va bien ?
- Pas de problème. Je vais essayer de vous rejoindre. La porte qui donne dans le couloir d'a côté est fermée, je vais essayer les autres. Je vais tenter de vous rejoindre. En attendant, Essayer de trouver ces fameux messagers. Nous devons absolument obtenir les neuf clés qui nous permettrons d'arriver jusqu'à Hermès.
- D'accord. A tout à l'heure.
- On se retrouve à la sortie ! "

*

Le chevalier de l'oiseau de paradis n'était pas vraiment rassuré. Se retrouver d'un seul coup seul, séparé de ses compagnons, n'était pas vraiment bon pour son moral. S'il rencontrait un de ces fameux messagers d'Hermès, ce ne serait que son deuxième véritable combat.

Il repensa au premier homme qu'il avait du tuer. Le combat avait été rude, et il avait bien failli perdre. Mais il avait finalement eu le dessus, de justesse. Cette fois, il n'était pas certain d'avoir la même chance. Il mourrait peut-être, et cette perspective lui faisait peur. Mais tel était son devoir envers la déesse Athéna, et s'il fallait qu'il meure, ce serait pour la justice. Mais il n'en était pas encore là.

Pour l'instant, il fallait éviter de se perdre dans ce labyrinthe. Essayant les portes une par une, il s'aperçut que toutes celles de droite étaient fermées. Celle du fond s'ouvrait sur un couloir identique à ceux qu'il avait déjà vu, il ne lui restait plus qu'à essayer celles de gauche.

Les deux premières, au vu des distances, devaient donner sur le Hall d'entrée, Articuno ne s'étonna donc pas du fait qu'elles soient fermée : elles devaient être fausses. Les deux suivantes étaient également fermées, il ne restait plus que la dernière, qui donnerait certainement sur un couloir, et il faudrait alors faire un choix.

*

Usul s'était relevé, et faisait une fois de plus face au messager de l'aigle. Celui-ci parut surpris de voir son adversaire toujours en vie, mais se remit aussitôt en position de combat.

" Tu es plus coriace que je ne le pensais. Quand te décideras-tu enfin à mourir ? Tu tiens à peine sur tes jambes, que crois-tu pouvoir faire ? me tuer ? Tu ferais mieux de laisser la mort t'emporter au lieu de résister vainement.
- Jamais ! Je ne peut pas encore me permettre de mourir ! Je te vaincrai, Aichairi de l'aigle ! Par la colère du Dragon ! "

Le Poing d'Usul parti vers son adversaire, comme enflammé par une formidable énergie qui se dégageait tout à coup du chevalier du dragon. Surpris par un tel changement, le messager d'Hermès n'eut que le temps d'esquisser un mouvement de défense avant de sentir la douleur qui envahissait son corps.

*

Contrairement à ce qu'il attendait, Articuno ne découvrit pas un couloir derrière la porte qu'il venait d'ouvrir, mais une pièce carrée, non éclairée, seule la lumières du couloir réussissant avec peine à en percer l'obscurité. Au centre se trouvait un homme, portant une armure dotée de deux ailes, debout, regardant le chevalier de l'Oiseau de Paradis. Articuno s'avança vers le messager, lorsqu'un bruit venant de derrière lui se fit entendre. Un murmure sortit alors de la bouche du chevalier :

" Oh non, encore… "

*

Le bras d'Usul traversait son adversaire juste au dessous de l'épaule gauche. Le poing avait d'abord traversé le haut des muscles pectoraux avant de détruire l'omoplate, évitant de quelques millimètres la partie de l'armure protégeant l'épaule. Le chevalier du Dragon avait attrapé une des ailes de son adversaire, et l'arracha à son armure avant de retirer son bras du corps de son adversaire. La plaie béante qui laissait passer le regard au travers du messager de l'aigle ne saignait pas, cautérisée par la puissance du cosmos du chevalier d'Athéna.

*

La porte venait de se refermer derrière Articuno. La pièce dans laquelle se trouvait le chevalier de l'oiseau de Paradis se trouvait plongée dans l'obscurité presque totale. L'homme qui se trouvait au centre de la pièce prit alors la parole :

" Sois le bienvenu dans ta dernière demeure, chevalier d'Athéna. Je suis Strigi, messager de la chouette, et je serais ton bourreau. "

*

" Tu ne m'as pas encore tué. La douleur que tu m'as infligé est atroce, mais ça ne m'empêchera pas de me battre !
- Que peut l'aigle lorsqu'il n'a plus ses ailes ?
- Il me reste toujours ceci… Par la serre de l'aigle ! "

Usul évita facilement le coup, le messager de l'aigle n'ayant pas attaqué à sa puissance maximale, probablement à cause de sa blessure. Le chevalier du Dragon envoya son poing à l'endroit exact où il avait déjà frappé Aichairi, puis dévia son coup pour atteindre de l'intérieur le cœur de son adversaire.

Mais au moment où la vie quittait ce dernier, Usul sentit une douleur immense au flanc gauche. L'attaque de l'aigle n'avait été qu'une feinte destinée à se rapprocher du Dragon pour lui porter un ultime coup. Perdant son sang, l'envoyé d'Athéna s'écroula à terre, inconscient.

*

Tori, Gengar et Kahn tentaient en vain de rejoindre Articuno depuis plusieurs minutes. Mais les couloirs du labyrinthe se ressemblaient tous, et les portes ne s'ouvraient pas toujours, et souvent se refermaient derrière eux.

Ils avaient cependant réussi à ne pas se séparer, mais n'avaient pas vraiment progressé, étant revenus deux fois à leur point de départ. Ils venaient de quitter pour la troisième fois Dougros lorsque celui-ci, alerté par le silence qui régnait tout à coup dans le hall d'entrée, se précipita vers le chevalier du Dragon. Usul était évanoui, mais toujours en vie, ce qui n'était pas le cas de son opposant.

Dougros posa ses mains sur la poitrine de son compagnon et appliqua les technique de guérison qu'il avait appris depuis sa plus tendre enfance. Sa cosmo-énergie coulait dans le corps du chevalier, lui redonnant progressivement ses forces.

*

" Ne sois pas si sur de toi. Tu viens comme moi de sentir s'éteindre la cosmo-énergie de ton compagnon. L'un d'entre nous l'a tué, et j'en ferais de même avec toi. Mais montre-toi un peu puisque tu es si courageux.
- Tu n'as pas écouté ce que je viens de te dire ? Je suis le messager de la chouette, et la chouette est un animal nocturne. Le peu de lumière qui est présent dans cette pièce est suffisant pour te voir et te vaincre.
- Pour me voir peut-être, mais pour me vaincre laisse moi douter un peu. Si tu tiens tant que ça à te battre dans le noir, allons-y, mais sache que tu risques ta vie en te battant contre moi. Laisse-moi me présenter : je suis Articuno, chevalier de bronze de la constellation de l'Oiseau de Paradis, au service d'Athéna.
-Arrête j'ai peur. Bon, trêve de bavardages passons aux choses sérieuses : Envolée nocturne ! "

Articuno reçut le coup de plein fouet, ne l'ayant pas vu venir il n'avait eu que le temps d'adopter une position défensive basique, très insuffisante mais qui lui avait tout de même permit de limiter légèrement les dégâts.

Il n'était pas encore vraiment blessé, mais avait pu évaluer la puissance de son adversaire qui, bien que n'étant pas tellement supérieure à celle des chevaliers, avait pu faire douter Articuno dès le premier assaut. Il aurait déjà eu du mal à vaincre un tel adversaire dans des conditions normales de combat, alors dans cette obscurité qui l'empêchait de voir son ennemi, ce serait un miracle… mais il fallait pourtant le faire.

Se relevant, le chevalier de l'oiseau de Paradis décida d'essayer de changer la situation. Plaçant ses mains ouvertes l'une en face de l'autre, il intensifia son cosmos jusqu'à créer une sphère étincelante qui éclairait toute la pièce.

Le messager de la chouette, surpris par la soudaine lumière qui régnait, se cachait les yeux, ébloui par la sphère lumineuse.

" Maintenant que je peut te voir, l'issue de notre combat va peut-être changer…
- Je n' en suis pas sur… tu m'as eu par surprise, mais sache que ta minable petite lueur ne sera bientôt plus… par l'obscurité sacrée ! "

Strigi avança son bras vers la sphère, dont l'éclat diminua jusqu'à disparaître.

" Sois pas triste, de toute façon tu n'aurais pas pu la maintenir tout en te battant. Dans un sens, je t'ai rendu service.
- Puisque tu le prends comme ça, je vais devoir y aller en force… par l'arbre d'Eden ! "

Articuno se jeta à une vitesse supérieure à celle du son vers l'endroit où se tenait son adversaire juste avant que l'endroit soit replongé dans l'obscurité, mais son coup ne rencontra que du vide, le messager de la chouette n'était plus à cet endroit. Soudain un cri retentit :

" Envolée nocturne ! "

Le chevalier de l'oiseau de Paradis n'eut que le temps de se retourner avant que son adversaire ne l'envoie s'écraser à l'autre bout de la pièce.

" C'est trop facile. Comment as-tu pu penser ne serait-ce qu'une seconde que tu pouvait gagner ? Je n'aurais même pas eu à utiliser mes techniques de combat les plus puissantes… Envolée nocturne ! "

Le coup atteignit Articuno de plein fouet, enfonçant un peu plus l'envoyé d'Athéna dans le sol de marbre. A bout de forces, celui-ci ne pensait pas pouvoir battre un tel adversaire, surtout dans une telle obscurité.

" Tu ne te relèves pas ? Tu es encore plus pathétique que je ne le pensait. Lorsque j'ai appris que des chevaliers d'Athéna arrivaient vers le temple, je me réjouissait de pouvoir enfin combattre un adversaire qui se défendrait au moins un petit peu… Même pas. Tu es même encore moins coriace que certains guérisseurs que j'ai tués.
- Tu… C'est toi qui… qui a détruit le temple d'Asclépios ?
- Effectivement. Tu aurais du t'en douter, vu que tu savais certainement que c'était l'œuvre d'un messager, et que ca avait eu lieu la nuit… Mais trêve de bavardages, je ne suis pas Gal et tu m'ennuies, moustique. Je vais donc t'achever au plus vite.
- Jamais ! Je te tuerais de mes mains ! Je le dois pour la mémoire de mon frère ! Prépares-toi à mourir !
- Ton frère ? quel rapport avec moi ? Ho je comprend, ce devait être un de ces guérisseurs… Et bien, je vais t'envoyer le rejoindre ! Envol…
- Par l'arbre d'Eden !
- …ée nocturne ! "

Les deux attaques se rencontrèrent à mi-distance des deux combattants. Chacun essayait de prendre l'avantage, mais les puissances étaient sensiblement équivalentes. Soudain, Articuno stoppa son attaque roula sur le coté et entreprit d'attaquer son adversaire par le flanc. Malheureusement, Strigi ayant vu le mouvement de son opposant, s'était déjà décalé, et l'attaque de l'oiseau de Paradis le manqua de plus d'un mètre.

" Et tu espérais m'avoir avec une ruse aussi grotesque ? Tu oublies peut-être que si tu ne peut pas me voir, j'y arrive en revanche sans peine. Mes yeux sont si sensibles que la faible lueur qui règne dans cette pièce me permet d'y voir comme en plein jour, alors que pour toi l'obscurité est totale.
- Cette fois j'en ai marre. Puisque tes yeux sont si sensibles, regarde un peu ça ! Lumière originelle ! "

Toute la pièce se remplit soudain d'une intense lumière, qui dura quelques secondes avant de disparaître et replonger les deux combattants dans l'obscurité.

" Enfant de putain ! mes yeux ! tu as brûlé mes yeux ! Je te tuerais pour ça !
- C'est ce que nous allons voir. Nous sommes à égalité dorénavant, et je vais enfin pouvoir te battre !
- Ça, ça m'étonnerait ! tu m'as contrarié, et je déteste ça… Envolée nocturne ! "

L'attaque était bien plus puissante que lorsque le messager l'avait utilisée précédemment, mais elle manqua son but et vint creuser un cratère dans le sol.

" J'ai remarqué tout à l'heure que l'acoustique de cette pièce était remarquable. Etudiée pour empêcher ton adversaire de se repérer à l'ouïe, il est impossible de déterminer avec certitude la source d'un son. Alors, ça fait quoi d'être pris à son propre piège ?
-Tu me le paieras ! Ténèbres aériennes ! "

Le messager s'éleva soudain dans les airs, avant de fondre à une vitesse stupéfiante vers Articuno. Mais celui-ci parvint à bloquer l'attaque, ne reculant que de quelques centimètres.

" Tu as donc quand même réussi à me repérer… Comment as-tu fait ? J'ai réussi à le faire en étudiant comment rebondissaient les sons sur les parois tout à l'heure, mais toi tu n'as pas eu le temps depuis que tu es aveugle ?
- Tu as oublié quelque chose. C'est moi qui ai construit cet endroit, et je le connais pas cœur. Par conséquent il ne m'était pas difficile de réussir à me repérer aux sons, même s'ils ne proviennent pas d'où ils paraissent provenir… C'est à ton tour de me dire une chose. Comment as-tu compris que j'allais te frapper d'en haut ? d'habitude les adversaires des messagers mettent au moins un assaut avant de comprendre notre état d'oiseaux, surtout dans l'obscurité…
- Cette fois c'est toi qui a oublié quelque chose. L'oiseau de Paradis est également un oiseau… Envol sacré ! "

Le chevalier s'éleva alors à une vitesse prodigieuse afin de se trouver à quelques mètres au dessus de son adversaire.

" C'est maintenant l'heure de ma vengeance. Tu as tué mon frère, et pour ça je dois t'éliminer…
-Ah oui ton frère… je l'avais presque oublié… lequel était-ce ? Le guérisseur du chêne ? non, beaucoup trop fort pour être de ta famille… Le nénuphar ? Le lotus peut-être ? Ou alors… j'ai trouvé. Ce petit crétin qui se prenait pour le symbole de la ville d'Athènes, et qui voulait exercer son rôle dans le sanctuaire de ta déesse… Cet abruti de l'Olivier ?
-Je t'interdis de parler de lui ainsi ! Par l'arbre d'Eden ! "

Articuno lança une vague d'énergie phénoménale en direction de son adversaire, l'envoyant s'aplatir contre un mur à plusieurs mètres de distance. Mais le messager se releva, apparemment indemne.

" Ça y est, ca commence à devenir intéressant ! "

S'élevant à son tour dans les airs, Strigi s'approcha de son adversaire en silence pour venir ensuite se placer derrière lui, et lui décocha un coup de pied qui l'envoya heurter le plafond. Articuno n'ayant ni vu ni entendu son adversaire, il s'était préparé à une attaque frontale mais cette manœuvre l'avait pris par surprise.

*

Usul reprenait peu à peu conscience. Il avait recouvré presque toutes ses forces, mais Dougros était épuisé. Les blessures qu'il venait de guérir étaient profondes, et il avait du sacrifier énormément d'énergie. Ils se relevèrent et se dirigèrent vers le cadavre du messager de l'aigle. La clé était attachée par un anneau à sa ceinture, et Usul l'arracha d'un seul geste.

" Il faut rejoindre les autres. Ils vont avoir besoin de nous. Ces messagers sont beaucoup plus coriaces que je ne l'imaginait, ca va être dur de réunir toutes les clés.
- Ca va être dur de les retrouver. Apparemment le labyrinthe est fait de centaines de couloirs identiques, avec des portes qui s'ouvrent et se ferment selon leur bon vouloir. Articuno a été séparé du reste du groupe, et je ne crois pas qu'ils se soient retrouvés. Il faudra être prudents et essayer de rester ensemble.
- Bien. On va commencer par aller dans la même direction qu'eux, avec un peu de chance on les retrouvera.
- J'espère… "

*

Kahn, Gengar et Tori étaient toujours en train de progresser dans le labyrinthe, lorsqu'ils entendirent une voix les appeler :

" Chevaliers ! Où êtes-vous ? "
" C'est Usul, affirma Tori avec soulagement. Il a réussi à vaincre le premier messager ! "

Emporté par sa joie, il se dirigea dans la direction de la voix, puis s'arrêta tout à coup.

" Et merde. "

Une porte s'était refermée derrière lui.

*

Les coups pleuvaient sur le chevalier de l'Oiseau de Paradis. Il s'était trouvé pendant moins d'une seconde en position de difficulté, et son adversaire en avait profité pour attaquer en force, faisant plus confiance au nombre de coups qu'il envoyait plutôt qu'à leur puissance individuelle.

Articuno se contentait de se protéger, pensant qu'il valait mieux attendre la fin de la tempête pour tenter quelque chose. Mais depuis quelques secondes, il commençait à s'inquiéter. Les coups qu'il recevait n'étaient pas réellement dangereux, mais ils augmentaient à la fois en nombre et en puissance au fur et à mesure du temps. S'il ne réagissait pas rapidement, et que les coups continuaient à devenir de plus en plus dangereux, il pourrait bien être réduit en poussière en quelques dizaines de secondes.

Il décida soudain de réagir, et sorti tout à coup de la zone attaquée par son adversaire, pour tenter de lui porter un coup sur le coté. Il parvint à le toucher, mais le messager d'Hermès avait déjà eu le temps de se mettre en position défensive, et l'attaque n'eut pas l'efficacité escomptée.

Strigi, profitant du changement de rythme qu'Articuno avait introduit dans le combat, décida d'attaquer un grand coup, afin de finir ce combat au plus vite. Ils étaient toujours tous deux à plusieurs mètres du sol, lorsque le messager poussa un cri :

" Nuée terminale ! "

Des milliers de coups furent portés en un instant sur le défenseur d'Athéna, qui fut totalement incapable d'encaisser le choc. Son armure commençait à se fendiller en plusieurs endroits, et du sang coulait des nombreuses blessures qui parcouraient son corps. Lorsque Strigi stoppa son attaque, Articuno baignait dans une marre de son propre sang. Le messager s'approcha de l'homme qu'il venait de vaincre, repensant à ce combat qu'il avait pensé facile, mais qui s'était révélé bien plus ardu qu'il ne l'aurait cru. Un mouvement parcouru le chevalier à terre.

" Comme ça, tu n'es pas encore mort. Je vais donc avoir le plaisir de t'achever. De la même façon que j'ai achevé ton frère !
-Gaverra… non… je ne peut pas… je dois… je dois te tuer… "

Le chevalier commença à se relever, du sang coulant sur son armure que des craquelures parcouraient presque entièrement.

" Il te reste donc assez de force pour te relever ? Je me suis trompé sur ton compte. Tu n'es pas comme lui. Il est mort en faible, et tu mourras en héros.
-Tu ira chez Hadès avant moi ! Par l'arbre d'Eden ! "

La puissance du coup surpris le messager. Le cosmos de son adversaire avait considérablement augmenté tout à coup, comme si ce n'était plus le même homme qu'il avait en face de lui. Ce n'était pas le cosmos d'un homme qui avait été à l'agonie quelques secondes plus tôt. Strigi comprit soudainement ce qui s'était passé, et murmura une phrase que personne n'entendit, juste avant que l'attaque d'Articuno ne l'atteigne.

" Fallait pas lui parler de son frère. C'est sa force. "

*

Tori se trouvait dans un couloir identique à tous ceux qu'il avait parcouru jusqu'ici, à ceci près qu'il était beaucoup plus court que les autres. Deux portes seulement se trouvaient de chaque coté, plus une à chaque bout. Il était entré par une des portes donnant sur le côté, et hésitait à présent sur la direction à prendre. Il avait déjà essayé la porte adjacent à celle qui s'était refermée derrière lui, mais elle était restée obstinément close.

Essayant les autres portes une à une, il se rendit rapidement compte que c'était également le cas des deux portes des bouts du couloir, ainsi que de l'une des deux portes situées en face de lui. Il ne lui restait qu'un seul choix, et cela l'inquiétait. Mais puisque c'était la seule solution… Tori poussa la dernière porte. Ce qu'il trouva derrière était ce qu'il cherchait, mais également ce qu'il craignait.

*

Usul et Dougros commençaient à comprendre pourquoi le labyrinthe avait une telle réputation. Les couloirs étaient tous identiques, et le fait que la plupart des portes étaient fermées les obligeait à faire un certain nombre de tours et de détours, faisant souffrir leur sens de l'orientation. Ils avaient appelé pour tenter de retrouver leurs compagnons, mais n'avaient entendu aucune réponse.

*

Kahn et Gengar se retrouvaient seuls après la disparition de Tori. Ils avaient essayé en vain d'ouvrir la porte par laquelle leur compagnon était sorti, puis avaient décidé d'essayer de le rejoindre en passant par un autre couloir, mais ca ne les avait menés à rien.

Au contraire, ils n'avaient fait que se perdre un peu plus dans les couloirs du temple d'Hermès. Ils venaient de pénétrer dans un nouveau couloir quand une porte s'ouvrit à l'autre bout de celui-ci, laissant apparaître la silhouette d'un homme, revêtu d'une armure couverte de pointe. Ce fut Gengar qui prit le premier la parole :

" Dougros ? Tu es seul ? Ou est Usul ?
- Il a vaincu Aichairi. Je l'ai guéri de la plupart de ses blessures, puis on est entrés dans ce labyrinthe, mais on a été séparés au détour d'un couloir. Vous avez aussi été éparpillés ?
- Tori a entendu Usul appeler et il s'est précipité vers lui, et une porte s'est refermée. On était en train de chercher à le rejoindre, mais j'ai l'impression que c'est peine perdue.
-On devrait essayer de trouver les autres messager, intervint Kahn. Je crois qu'on ne peut pas arriver à se rassembler, alors essayons déjà de récupérer les clés pour aller rendre visite à Hermès.
-Tu as raison. On tourne en rond à force de chercher nos compagnon. Il sera toujours temps de se rassembler lorsque nous aurons les clés. "

*

" Entres, chevalier. Je suis Harpaye de la buse, messager au service d'Hermès. Que me vaut l'honneur de ta visite ? "

Harpaye était un homme de taille moyenne, aux longs cheveux bruns descendant jusqu'au milieu du dos, aux petits yeux noirs perçants, se tenant debout au centre de sa chambre.

Il portait une armure de couleur cuivrée, dotée d'une paire d'ailes qui lui donnaient l'air d'un rapace tournant autour de sa proie. La protection de son bras gauche était assurée par un morceau d'armure en forme de serre, tandis que celle de son bras droit représentait la tête de son animal protecteur, les yeux étant représentés par deux rubis d'un rouge profond qui faisait penser à un lac de sang, tous deux gros comme le poing d'un enfant. Sa clé était visible au niveau de la ceinture, et rappelait la silhouette de la buse.

Des rubis en représentaient également les yeux, et la tige représentait une patte de l'animal. Tori s'avança vers lui et s'arrêta à mi-distance de la porte.

" Je suis Tori, chevalier du Tigre au service d'Athéna. Je viens chercher la clé qui est accrochée à ta ceinture, pour pouvoir rencontrer Hermès afin de le convaincre de cesser les hostilités envers Athéna.
- Aaaahhh…. La fameuse clé… je pensais bien que tu n'étais pas venu pour le plaisir de me faire la conversation. Mais dis-moi, une chose m'intrigue dans ce que tu viens de dire. Tu es chevalier du Tigre… ce n'est pas possible, je pensais que les armures des chevaliers d'Athéna étaient reliées aux 88 constellations… Pour qui travailles-tu réellement ?
- Tu penses trop. Arrêtes de réfléchir et donnes-moi ta clé, si tu tiens à ta vie.
- Je suis désolé de ne pas pouvoir satisfaire ta requête, mais cette clé est sous ma responsabilité. Je ne suis pas sensé la donner au premier guerrier venu, surtout si je ne sais qui l'envoie.
- Je te l'ai déjà dit, je suis en mission pour Athéna. Si tu continues dans cette voie, tu pourrais bien le regretter.
- Tu crois peut-être que tu me fais peur ? Attaques-moi donc si tu veux réellement cette clé. Mais c'est à tes risques et périls.
- Tu l'auras voulu ! Par les crocs du Tigre ! "

Harpaye évita sans problèmes le coup du chevalier du Tigre en s'élevant dans les airs, puis passa en une fraction de seconde derrière son adversaire afin de l'attaquer à son tour.

Tori fut un instant surpris de la disparition soudaine de son adversaire, car il avait concentré son attaque pour empêcher le messager d'esquiver sur le coté, mais il réalisa rapidement qu'il était passé par au dessus, et eut le temps de rouler sur le coté avant que son adversaire ne riposte. Tournant la tête pour observer l'endroit où il se tenait un instant plus tôt, il put voir Harpaye accroupi, le bras enfoncé jusqu'au coude dans le sol de marbre.

*

Articuno était encore une fois perdu. Il errait dans les couloirs depuis plusieurs minutes à la recherche de ses compagnons, hésitant avant d'ouvrir chaque porte, de peur de tomber sur un autre messager, qu'il aurait bien du mal à vaincre dans son état.

Il fallait qu'il retrouve Dougros, qui seul pourrait faire disparaître la plupart de ses blessures et lui faire retrouver son énergie. Il tenait la clé de Strigi, le messager de la chouette, dans sa main, la serrant au point qu'elle pénètre presque dans sa chair. L'objet, d'une dizaine de centimètres de long, était constitué d'un métal sombre aux reflets cuivrés, et était magnifiquement ouvragé. Une tête de chouette ornait l'intérieur de l'anneau, sur lequel étaient fixées deux ailes de métal. Les yeux de l'animal étaient constitués de deux cristaux polis, d'une obscurité insondable. La tige était pleine, ronde, en forme de serre de rapace terminée par une griffe en guise de panneton.

Le chevalier de l'oiseau de Paradis l'avait ôté sans efforts de la ceinture de son adversaire, et l'avait contemplé un long moment avant de quitter le lieu où pour la seconde fois de sa vie, il avait donné la mort. A présent, il allait de couloir en couloir, tentant d'utiliser son sens de l'orientation pour se rapprocher de ses compagnons, malheureusement sans grand succès.

Il ouvrit encore une porte pour se retrouver devant un couloir identique à tous ceux qu'il avait vu jusque-là, à une différence près : au fond de ce couloir se trouvait quelqu'un.

*

Usul était toujours à errer dans les couloirs à la recherche de ses compagnons. Il se demandait encore comment il avait bien pu perdre Dougros. Ils étaient ensembles en train de parcourir le labyrinthe quand il s'était tout à coup rendu compte qu'il était seul.

L'inquiétude avait alors commencé à le gagner. Il n'était pas inquiet pour lui-même, c'était son destin que de se battre, et s'il devait mourir, ce serait avec l'honneur du combattant. Non, il était inquiet pour Dougros, qui contrairement aux chevaliers d'Athéna, n'avait qu'une très faible connaissance du combat, et qui n'aurait aucune chance si par malheur il tombait sur un messager d'Hermes. De plus, son rôle pouvait être déterminant quand à l'issue de cette bataille.

Ses capacités de guérisons pouvaient permettre aux chevaliers de récupérer toutes leurs capacités de combattants, et ainsi d'enchaîner plusieurs combats d'affilée. Usul en avait d'ailleurs fait l'expérience après son combat contre Aichairi, où sa victoire n'avait jamais été certaine.

Quand il l'avait enfin vaincu, son état était plus que pitoyable, mais Dougros avait réussi en quelques minutes à lui rendre presque toute son énergie. Non, il ne fallait pas que le guérisseur meurt. Usul était en train de penser à son compagnon lorsque la porte qu'il avait choisie au hasard s'ouvrit sur la chambre d'un messager.

*

Les deux adversaires étaient de nouveau face à face. Chacun avait pu évaluer la puissance défensive de l'autre lors de leur premier assaut, et on pouvait sans peine constater qu'ils étaient tous deux extrêmement habiles dans l'art d'éviter les coup.

Ils étaient tous deux immobiles, chaque combattant observant son adversaire, prêt à riposter à la moindre attaque. La scène aurait très bien pu durer plusieurs minutes, mais Harpaye brisa tout à coup le fragile équilibre qui maintenait les deux hommes immobiles, en se jetant soudainement sur le chevalier du Tigre, tel la buse sur un chaton :

" Par le piqué du rapace ! "

Avant que Tori ait pu esquisser un mouvement, le messager l'agrippa à la gorge de la main gauche, ses doigts s'enfonçant lentement dans sa chair, tandis que son poing droit lançait des centaines de coups sur son adversaire. Il commença alors à s'élever dans les airs, emportant avec lui le chevalier du Tigre. Une fois arrivé à plusieurs mètres du sol, il stoppa son poing pour interroger son opposant :

" Pour la dernière fois, je te le demande : par qui est-tu envoyé ? Il n'existe pas de constellation du Tigre !
- Par… C.. Cr…
- Cr ? Cronos ? Qui ?
- Crèves, connard ! "

D'un seul mouvement du bras, Harpaye envoya Tori s'écraser sur le sol de marbre, creusant ainsi un cratère de plus de deux mètres de diamètre, puis secoua sa main recouverte du sang qui s'était écoulé par la gorge du chevalier du Tigre.

*

Gengar et Dougros erraient toujours dans les couloirs. Ils s'étaient séparés de Kahn, pensant qu'il ne servait plus à rien qu'ils restent groupés, et le colosse sibérien avait demandé au guérisseur de rester avec le chevalier du lynx, prétextant que de part sa constitution, il aurait moins besoin de ses services après un combat que son compagnon.

Le lynx et l'ajonc avançaient donc ensemble dans les couloirs, ouvrant chaque porte avec l'angoisse de ce qu'ils allaient trouver derrière. Soudain, Dougros tomba à genoux, comme si il avait perdu toute son énergie d'un seul coup. L'aidant à se relever, Gengar lui demanda ce qui lui arrivait :

" Je… je ne sais pas. J'ai senti comme un grand bouleversement dans tout mon être. Comme si une partie de moi avait disparu d'un seul coup. Mais ca… ca va mieux maintenant. Continuons. "

Gengar ouvrit alors la porte devant laquelle ils se tenaient, et s'arrêta stupéfait. Cette porte donnait sur la chambre d'un messager, dans laquelle se trouvait un homme.

*

Kahn était une fois de plus perdu dans cet enchevêtrement de couloirs interminables. Le labyrinthe méritait bien sa réputation : une fois entré, il était impossible d'espérer se diriger à l'intérieur sans une bonne dose de chance.

Il repensa à Gengar et Dougros., et se demandait si c'avait réellement été une bonne idée que de se séparer. Rester groupés aurait pu lui permettre de bénéficier des soins de Dougros en cas de blessure.

Mais il était trop tard pour pouvoir faire machine arrière. Il était plongé dans ses pensées lorsqu'il vit une masse sombre sur le sol, au milieu d'un couloir.

*

Harpaye était satisfait d'être enfin débarrassé de ce chevalier, mais il regrettait quand même de ne pas avoir pu lui faire avouer son secret. Mais il n'avait pas vraiment l'air d'être le type de personne à facilement lâcher le morceau. Le messager commença alors à réfléchir à son origine possible.

Artémis n'avait à ses ordres que des femmes, les Marinas de Poséidon avaient des armures marines, les surplis des combattants d'Hadès étaient noirs, et l'armure de Tori était de couleur orange cuivrée… Les armures d'Hephaistos étant bien plus solides… restait Arès. Après tout, le tigre était un prédateur, le genre d'animaux que le dieu de la guerre affectionnait.

Mais quelque chose clochait. Arès n'était pas le genre à infiltrer des espions parmi les troupes ennemies. De plus, l'homme qui gisait au sol avait été vaincu bien trop facilement pour être un Berserker, un des terribles guerriers d'Arès qui ne vivent que pour et par le combat. C'est alors qu'il se livrait à ces réflexions que le messager de la buse vit son adversaire se relever.

*

" Usul ? "

Gengar et Dougros observaient la pièce au centre de laquelle se trouvait le chevalier du dragon.

" Tu vas bien ? ou est le messager qui gardait cette chambre ?
- Je ne sais pas. Je suis arrivé ici depuis plusieurs minutes, et je n'en ai pas vu la moindre trace. J'ai pourtant observé les moindre recoins, apparemment cette salle n'a pas l'air habitée.
- Mais c'est impossible !Le messager a du partir… ou alors Tori, Articuno ou Kahn l'a déjà tué…
- Non, on aurait vu des traces du combat. Mais il n'y a rien. Comme s'il n'y avait jamais eu personne ici. Peut-être y a-t-il des pièces vides telles que celle-ci un peu partout dans le labyrinthe ?
- Ça m'étonnerait. Mais on ne va pas rester là des heures à bavarder. Je propose qu'on y retourne.
- De toutes façons, on n'a plus rien à faire ici. J'ai vérifié, il n'y a pas de clé dans cette pièce. "

*

" Articuno ! "

Kahn n'en croyait pas ses yeux. C'était bien le corps de son compagnon qui était là, étendu à ses pieds, gisant dans une mare de sang. Son armure était en miettes, et un énorme trou lui traversait le ventre, des vertèbres étaient étalées sur le sol, comme si le coup qui avait eu raison du chevalier de l'Oiseau de Paradis avait explosé depuis l'intérieur du corps d'Articuno. Le chevalier de l'ours blanc se pencha vers le cadavre, lorsqu'une voix s'éleva derrière lui :

" Ce n'est pas la peine, il est mort. Et tu vas mourir également. "

*

Tori sentait que ce combat allait être difficile. Il était parvenu à se relever, mais il sentait qu'il ne pourrait pas faire grand chose contre un tel adversaire. Il n'avait pu porter aucun coup, alors que le messager d'Hermès l'avait déjà bien amoché. Mais le messager paraissait bien sûr de lui, et si Tori savait s'en servir, il pourrait peut-être en tirer un léger avantage, qui cependant serait loin de rattraper les blessures qui lui avaient été infligées. Mais il n'avait pas le choix, et devait se battre jusqu'au bout, jusqu'à la mort de son adversaire… ou la sienne.
Les deux adversaires étaient à présent de nouveau face à face. L'étonnement et l'incompréhension se lisaient sur le visage du messager de la buse. Son adversaire n'était donc pas mort ? il devait être plus puissant qu'il n'en avait l'air… mais pourquoi cette puissance lui était-elle invisible ? le regard de la buse lui donnait la capacité de connaître tout ce qui était caché aux yeux des autres… pourtant ce chevalier du Tigre venait de lui prouver par deux fois qu'il pouvait garder des secrets, sur sa puissance et sur son dieu tutélaire…
Soudain Harpaye prit peur. Son pouvoir lui avait habituellement assuré la victoire, il avait toujours connu le potentiel de son ennemi, et n'avait jamais tenté de s'attaquer à plus gros que lui… mais aujourd'hui, celui qui se tenait devant lui avait réussi à garder secrètes l'étendue de sa puissance ainsi que sa provenance… qui sait quelles autres informations il gardait encore pour lui ? Pour la première fois de sa vie, le messager de la buse sentit le doute l'envahir. Et ce n'était pas une sensation très agréable.

*

" Qui es-tu ? "

Kahn se retourna, lentement, pour faire face à celui qui venait vraisemblablement de tuer le chevalier de l'oiseau de Paradis. L'homme était vêtu d'une armure semblable à celle de messager de l'aigle, qui était cependant d'un brun plus foncé tirant vers le noir, et dont les ailes paraissaient beaucoup plus grandes… L'homme était d'ailleurs beaucoup plus imposant qu'Aichairi, dépassant même de quelques centimètres le chevalier de l'ours blanc. A sa ceinture se trouvait accrochée une clé… et il en tenait une seconde dans la main.

" Cet homme que j'ai tué avait assassiné Strigi. Or Strigi était un ami. Mais je ne me sens pas vengé pour autant. Je ne le serais qu'après avoir éliminé tous les chevaliers d'Athéna ayant pénétré dans ce temple. Et tu es le prochain sur ma liste.
- Je comprend ton point de vue, mais je ne te laisserai pas faire. Nous sommes venus ici dans le but de demander à Hermès de s'expliquer sur le massacre du temple d'Asclépios. Et nous ne partirons ni ne mourrons avant de l'avoir rencontré. Et pour cela il me faut les deux clés que tu possèdes, qui que tu sois !
- Ah oui c'est vrai, excuse moi de ne pas m'être présenté. Je suis Welbeck du vautour, messager au service du seigneur Hermès. Puis-je savoir qui est l'homme que je vais tuer, à présent ?
- Je me nomme Kahn, chevalier de l'ours blanc au service d'Athéna. Mais sache que tu ne me tueras point. Deux des vôtres sont déjà morts, et si tu as pu tuer Articuno, c'est uniquement parce qu'il devait être diminué par son combat précédent. Alors prépare-toi à affronter un adversaire au meilleur de sa forme !
- Même s'il avait été au maximum de ses capacités physiques il n'aurait rien pu faire contre moi ! Je l'ai abattu d'un seul coup sans qu'il ait même le temps de se protéger ! Et tu vas bientôt subir le même sort ! mais j'ai d'abord une question à te poser. Je n'ai jamais entendu parler d'une constellation de l'ours blanc. A quoi se rapporte donc ton armure ?
- On l'appelle également la constellation de la petite Ourse. Mais ça n'a aucune importance, puisque tu va mourir… Par les griffes de l'ours !
- Déchirure cosmique ! "

*

Les deux combattants étaient toujours face à face, immobiles, guettant de tous leurs sens le moindre mouvement. Chacun se demandait quand l'autre allait attaquer, et surtout avec quelle puissance… Tout à coup, le messager d'Hermès se jeta sur son adversaire, le pied en avant, visant la tête de Tori. Le mouvement avait été extrêmement rapide mais le chevalier du Tigre réussit tout de même à esquiver et lancer une contre-attaque sous la forme d'une technique des plus basiques :

" Par la griffe du Tigre ! "

Un cri de douleur retentit alors dans la pièce. Laissant son bras levé tandis que son adversaire passait au dessus de lui, Tori était parvenu à lui déchirer la peau sur presque toute la longueur de la jambe.

" Tu.. tu as réussi à m'atteindre mais tu ne perds rien pour attendre. Tu es une des rares personnes à avoir réussi à me blesser. Toutes les autres sont mortes. Et maintenant c'est ton tour. Par l'ange destructeur !
- Rugissement infernal ! "

La puissance dégagée par l'attaque d'Harpaye était effrayantes, semblant impossible à arrêter. L'attaque de Tori faisait figure de pichenette en face d'une telle énergie. Le chevalier du Tigre fut totalement balayé, allant rebondir contre un mur de marbre blanc, laissant un cratère de près de trois mètres de diamètre, avant de s'effondrer à terre. Harpaye s'avança lentement vers son adversaire à terre en boitant, laissant une traînée de sang sur son passage.

Nul n'aurait pu deviner qu'un homme dans un tel état avait pu déployer une telle puissance contre son adversaire. Une de ses jambes était découpé sur presque toute sa longueur et sur plusieurs centimètres de profondeur, atteignant et même transperçant l'os, jusqu'à ressortir en certains endroits de l'autre cote de la chair.

Il paraissait impossible qu'une jambe dans un tel état eut encore pu servir à un homme pour marcher, et pourtant le messager s'avançait vers son adversaire immobile, voulant s'assurer que c'était bien un cadavre qui se trouvait étendu sur le marbre.

*

Kahn avait été surpris par la puissance de l'attaque de Welbeck. Habituellement, les combattants préféraient garder secrètes leurs techniques les plus efficaces et débutaient le combat avec de petites attaques destinées à en train tester l'adversaire.

Mais le messager du vautour n'avait l'air de vouloir combattre ainsi. A moins que… peut-être était-il loin de déployer toute sa puissance ? Cela voudrait dire que cet adversaire serait bien plus puissant qu'il ne l'avait pensé tout d'abord.

D'un côté, cela semblait logique. Il avait pu terrasser le chevalier de l'Oiseau de Paradis apparemment sans trop de difficultés, puisqu'il n'y avait aucune trace de combat dans le couloir. L'adversaire du messager de l'ours était toujours de déverser son attaque avec une force phénoménale, sa puissance ne diminuant pas au cours du temps, faisant petit à petit reculer l'envoyé d'Athéna.

*

Tori était à bout de forces. Il sentait le sang s'écouler lentement de ses blessures, et entendait résonner les pas de son adversaire venant s'assurer de son décès. Apparemment, le fait d'avoir été blessé avait touché son orgueil au point de lui avoir donné cette énergie phénoménale.
Le chevalier du Tigre ouvrit un œil afin d'observer son adversaire, et fut stupéfait par ce qu'il voyait : La jambe du messager, qui était toujours déchirée de part en part, ne semblait pas le gêner outre mesure tandis qu'il s'avançait ! comme s'il ne sentait pas la douleur… si c'était le cas, il était presque impossible à vaincre… surtout avec cette puissance qu'il était capable de déployer… Il sentait tout espoir de sortir vivant de cette confrontation s'envoler. Jamais il ne réussirait à vaincre cet adversaire.
A moins que… il esquissa un sourire qui se transforma aussitôt en grimace à cause de la douleur que lui causait une blessure au visage. Il se releva difficilement, tremblant sur ses jambes, et fit face au messager de la buse. L'étonnement se lisait sur le visage de ce dernier, étonnement qui se transforma en frayeur lorsque Tori commença à concentrer sa cosmo-énergie, tout en parlant à son adversaire :
" Tu es fort Harpaye. Très fort. Et tu as bien failli m'avoir. Mais j'ai découvert ton point faible, et à présent tu vas mourir. Mais d'abord je vais te dire une chose, car je pense que tu l'as mérité. Il est vrai qu'il n'existe aucune constellation du Tigre, et je vais te révéler pourquoi je porte cette armure. Très peu de gens connaissent ce secret, et tous sont des guerriers possédant des armures semblables à la mienne. Tu seras la première personne extérieure à le savoir, mais ce n'est pas grave car je vais te tuer avant que tu aies pu en tirer quoi que ce soit. Adieu, Messager de la Buse ! "
*

Le messager du vautour venait de stopper son attaque. Son adversaire se trouvait à quelques mètres devant lui, toujours debout malgré toute la puissance qu'il venait d'encaisser. Le chevalier de l'ours se mit en position offensive :

" Tu es fort, messager du vautour. Très fort. Mais je te tuerais, car je ne pourrais jamais te pardonner d'avoir assassiné un chevalier d'Athéna.
- Parce que tu crois que ton ami ne méritait pas la mort ? Je te rappelle qu'il a tué un homme qui était mon ami. Et je me devais de le venger. Et je dois également tuer tous les chevaliers d'Athéna qui sont venus ici, pour leur complicité à ce meurtre !
- Nous n'avons jamais eu la moindre intention hostile à vote égard ! Si ton ami est mort, c'est uniquement parce qu'Hermès a détruit le temple d'Asclépios. S'il n'avait pas voulu déclencher une guerre, nous ne serions jamais venu. De plus, notre intention première n'était que de rencontrer Hermès. Si vous ne vous dressiez pas en travers de notre chemin, nous ne serions pas obligés de vous combattre !
- Toutes ces belle paroles ne t'empêchent pas d'être le complice du meurtre de Strigi. Et pour ce crime tu vas devoir mourir.
- Bien, je vois que je ne peut pas te faire changer d'avis. Puisque c'est ce que tu sembles vouloir, nous allons devoir combattre.
- Rectification : je ne veux pas combattre. Je veux te tuer. Déchirure cosmique ! "

L'attaque avait la même puissance que lorsque Welbeck l'avait utilisée précédemment, mais cette fois Kahn s'y attendait. Juste avant que le coup ne soit déclenché, Kahn avait bondit afin d'éviter l'attaque et de s'approcher du messager du vautour en passant par au-dessus, la seule partie de couloir laissée libre par l'attaque du vautour, qui en prenait toute la largeur.

Son adversaire s'aperçut rapidement de ses intentions et commença à diriger progressivement son attaque vers le haut. Il ne pouvait cependant pas changer d'orientation instantanément, et Kahn mit à profit ce délais. Le chevalier de l'Ours blanc prit appuis des deux jambes sur le mur de marbre blanc, à environs trois mètres du sol, afin de s'élancer vers le serviteur d'Hermès.

Celui-ci, s'apercevant du fait que la vitesse à laquelle il parvenait à changer la direction de sa Déchirure cosmique était largement insuffisante, stoppa soudainement son attaque et se dégagea vers l'arrière, trop tard cependant pour éviter le chevalier de l'Ours, qui parvint à l'agripper et le plaquer à terre.

*

Usul, Gengar et Dougros erraient toujours, à la recherche d'un messager à qui emprunter une clé. Cela faisait plusieurs minutes qu'ils marchaient, et tous les couloirs qu'ils traversaient étaient toujours identiques, les seules différences se situant dans le nombre de portes et le nombre d'entre elles qui étaient ouvertes. Ils réfléchissaient aux motivations qui avaient poussé Hermès à attaquer le temple d'Asclépios. D'après Aichairi, il avait pris possession d'une épée capable de terrasser les dieux. Si une telle arme existait, la terre était réellement en danger.

" Hermès a donc véritablement des intentions de conquête, dit Usul en passant une porte. Mais pourquoi ce labyrinthe ? Il devait être conscient que nous avions la capacité de sortir victorieux d'une confrontation avec ses messagers. Il aurait très bien pu nous laisser le rencontrer et nous tuer lui-même.
- Peut-être pensait-il que des chevaliers de notre rangs n'avions pas la capacité de combattre ses messagers, répondit Gengar. Et il ne voulait tout simplement pas se salir les mains.
- Ca ne colle pas, intervint Dougros. Je n'avait jamais entendu parler de ce labyrinthe. Et ce n'est pas le genre d'Hermès de construire un tel bâtiment. Enfin, ça ne l'était pas avant qu'il n'attaque notre temple.
- Tu penses donc que ce labyrinthe a été construit récemment ?
- D'après ce que j'ai appris au service d'Asclépios, Les messager d'Hermès avaient pour mission de transmettre les communications entre les différents dieux. Mais ils n'ont jamais été des guerriers, et ne se trouvaient quasiment jamais au temple, chaque messager résidant chez l'une des 12 divinités majeures. Seul celui qui était assigné à Hermès restait ici, et encore il n'était pas véritablement dans le temple, mais dans un bâtiment annexe, situé derrière le temple Il s'occupait de la formation des apprentis, qui résidaient dans des petits bâtiments situés autour du temple. Dans de telles conditions, je vois mal à quoi aurait servi ce labyrinthe. Pour moi, l'explication la plus logique est qu'Hermès l'a fait construire récemment.
- Attends un peu, intervint Usul. Tu viens de dire qu'il y avait un messager au service de chaque divinité majeure ? Cependant il n'y en a ici que neuf, d'après ce qu'a dit Aichairi. Ou sont donc les trois autres ?
- Je n'en sait rien. Peut-être sont-ils restés chez leurs dieux respectifs ?
- Ce n'est pas vraiment logique. Enfin toujours est-il que ca ne nous dit pas pourquoi il aurait fait construire ce labyrinthe. Qu'est-ce que ça peut bien lui apporter ? hormis les fait de nous faire perdre notre temps.
- Peut-être que c'est justement ce qu'il cherche : gagner du temps.
- Mais pourquoi ? S'il dispose réellement d'une telle puissance, pourquoi gagner du temps ?
- Certainement pour préparer quelque chose. En tous cas, il a certainement une raison. Et je pense que notre intérêt est d'éviter qu'il parvienne a ses fins, donc si il a besoin de temps pour quoi que ce soit, il nous faut nous dépêcher.
- Très juste. Accélérons le rythme. "

*

" Félicitations, chevalier, tu es parvenu à éviter mon attaque et à attaquer à ton tour. Mais cela ne veut pas dire que tu a la force nécessaire pour me vaincre. "

Se dégageant tout à coup de l'étreinte du chevalier de l'ours, Welbeck fut debout en une fraction de seconde, prêt à frapper son adversaire de son pied gauche. Kahn eut cependant le temps d'attraper son adversaire à la cheville droite, avant de se recevoir le coup de pied à la tête. Le coup n'avait toutefois pas été assez violent pour le faire lâcher prise et, d'un coup de poing bien placé, le chevalier brisa le tibia du messager d'Hermès, qui tomba à terre. Kahn se releva et regarda son adversaire.

Par terre au milieu d'un flaque de sang, celui-ci hurlait sa douleur en se tenant la jambe, qui semblait dorénavant posséder une articulation supplémentaire. Il parvint tout de même à se relever, se tenant uniquement sur sa jambe valide, afin de faire face au chevalier de l'ours.

Celui-ci s'avança vers son adversaire mutilé, le regard empli de la haine de celui qui vient de perdre un ami. Même s'il ne le connaissait que depuis une journée, Kahn considérait Articuno comme un véritable ami, lui qui s'était battu et avait triomphé d'un messager d'Hermès pour obtenir une des neuf clefs permettant d'ouvrir la porte menant jusqu'à Hermès. Cette clef que détenait maintenant Welbeck du vautour, qui se tenait devant le chevalier de l'ours, debout malgré la blessure qui l'avait privé de sa jambe droite.

En voyant le chevalier de l'oiseau de paradis étendu à terre, il avait repensé à son compagnon d'enfance, celui qui était mort assassiné par les guerriers de Poséidon, le chevalier Donar du cygne. Comme Articuno, Donar avait pu accomplir son devoir avant de succomber. Puis Kahn avait tué celui qui avait lâchement assassiné son ami.

A l'époque, une étrange sensation s'était emparée de tout son être, lui ôtant toute raison pour ne plus lui laisser qu'un seul but : l'élimination de son adversaire. Et aujourd'hui, face à l'homme qui venait de tuer le chevalier de l'Oiseau de Paradis, la même sensation l'envahissait. Un sentiment de haine envers son ennemi, un désir de vengeance qui s'emparait de lui, de sa conscience, jusqu'à contrôler le moindre de ses mouvements.

Welbeck regardait le chevalier s'approcher. Avec une jambe inutilisable, il ne se faisait pas d'illusions sur son sort. Mais il avait le devoir de tenter tout ce qu'il pourrait. Il se jeta sur son adversaire, portant une ultime attaque que le chevalier n'eut pas de mal à éviter. Le messager du vautour sentit le poing s'enfoncer dans son torse, à travers son armure, brisant sa cage thoracique jusqu'à atteindre le cœur. Puis le voile sombre de la mort recouvrit sa vision lorsque le muscle vital fut extirpé de son enveloppe charnelle.

*

Pour une fois, la porte que venait d'ouvrir Gengar ne donnait pas sur un couloir. Il était, avec Usul et Dougros, devant la chambre d'un messager. Celui-ci se tenait au milieu de la pièce, vêtu d'un armure plus noire que la nuit, dotée d'ailes déployée qui devaient bien atteindre six mètres d'envergure.

Son visage était à moitié masqué par son casque, seuls étaient visibles ses yeux noir et perçants. Une longue chevelure, également couleur d'ébène, lui tombait sur les épaules jusqu'au niveau de la taille. A sa ceinture brillait une clef, décorée d'une tête d'oiseau, d'un noir luisant, bien qu'aussi profond que celui de l'armure.

Près d'un mur, se trouvait étendu à terre un corps humain, drapé dans une immense toge qui camouflait sa forme. Sa position était telle que les trois arrivant ne pouvaient distinguer sa tête, qui était posée sur le sol tournée vers le fond de la pièce.

" Soyez les bienvenus en ma demeure, chevaliers. J'espère que vous serez plus coriaces que vos prédécesseurs, car ils n'étaient vraiment pas à la hauteur. Enfin vous êtes trois, vous devriez durer un peu plus longtemps que lui… au fait, j'ai oublié de me présenter. Mon nom est Draven, je suis le Messager sacré du Corbeau au service d'Hermès.
-Enchanté. Je suis Gengar, chevalier du Lynx, et voici Usul et Dougros, respectivement chevalier du Dragon et guérisseur de l'Ajonc. Je suis ici pour te demander de me remettre ta clef, que nous prendrons par la force s'il le faut."

Un bruit se fit soudain entendre, provenant de la personne qui se trouvait étendue à terre.

" Tiens, il n'est pas mort. Etrange. Je vais remédier à cet inconvéniant avant de vous combattre "

Tandis que les messager s'approchait du corps, la personne tourna lentement la tête, semblant déployer, pour ce geste banal, un effort surhumain. Les trois envoyés d'Athéna purent alors apercevoir un visage masqué, surmonté d'un casque possédant une corne au milieu du front.

Le messager s'arrêta en entendant le cri d'Usul, qui s'était jeté en direction de la personne étendue à terre, en hurlant son nom avec une rage qui aurait pu détruire une montagne.

" ALIA ! "

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Cette fiction est copyright Ronan Leroy.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.