Chapitre 11: Seiya et Aioros


Seiya

Mon fils va sur ses deux ans. Un bien beau bébé ma foi, même si je dois reconnaître que mon expérience est limitée en la matière. Shina se porte bien. Apparemment l'accouchement ne l'a pas trop fait souffrir. Mais j'imagine qu'avec son orgueil de femme-chevalier, eut-elle souffert qu'elle n'en aurait rien montré ! Nous l'avons appelé Aioros, en hommage au plus brave chevalier que l'Histoire ait pu voir. Je ne sais pas bien si nous en ferons un chevalier ou non. Mais nous avons le temps pour répondre à cette question.

Nous avons trouvé refuge auprès de Shunrei, aux Cinq Pics. Elle nous a accueillis avec semble-t-il beaucoup de plaisir, sans toutefois nous expliquer pourquoi elle n'avait toujours pas rejoint l'homme qu'elle aimait. Lorsqu'elle apprit la raison de notre exil, elle se contenta de hocher la tête et de nous dire qu'elle connaissait un vieil ermite qui accepterait sans doute de nous marier. Je ne savais pas franchement quoi dire et ce fut Shina qui répondit en déclinant l'offre. Shunrei ne nous en parla plus.

A part Shiriu, je ne vois personne à pouvoir imaginer que nous pourrions être ici, alors je suis assez tranquille. Nos armures respectives de Pégase et d'Ophiucus sont tranquillement rangées dans leurs urnes. Une fois installés en Chine, nous les avons fait venir et renvoyé nos armures d'Or au Sanctuaire. Pour ma part, mon travail de chevalier d'Athéna est terminé et j'imagine qu'il en est de même pour Shina. Assez curieusement, nous n'en avons pas discuté ou si peu. Je pense qu'elle se tient pour responsable de ce qui s'est passé. J'ai eu beau lui expliquer que nous avions été deux dans cette affaire, elle ne veut rien entendre. Nous ne nous parlons d'ailleurs que très peu, juste le strict nécessaire. Notre vie se déroule plutôt calmement. Je travaille la terre, comme a pu le faire Shiriu avant moi. Shina, elle, sort très peu de la cabane et s'occupe de notre fils.

Toutefois, à son insu, tous les jours je m'éclipse environ deux heures pour aller m'entraîner. Je ne sais pas bien pourquoi je continue mais j'en éprouve le besoin. Mon cosmos ne cesse d'augmenter, et je me sens à présent encore plus puissant que je ne l'ai été lorsque j'ai affronté Hadès. J'ai d'ailleurs été très surpris de la manière dont j'ai abîmé l'armure du Scorpion de Jabu. Zeus m'est témoin que je voulais juste le faire taire mais ma comète a dépassé en puissance tout ce que j'ai pu imaginer. Jabu… Nous ne sommes jamais entendus, c'est un fait avéré, mais curieusement même lui vient parfois à me manquer, surtout depuis qu'il a quitté ce monde.

Et oui, je sais qu'une nouvelle bataille s'est déclenchée au Sanctuaire. Lorsque que j'ai senti ces cosmos offensifs, mon premier réflexe a été de revêtir mon armure de Pégase. Puis l'inutilité de ce geste m'est apparue. Athéna m'avait banni et je ne lui avais pas encore pardonné sa décision.
Les cosmos de Jabu, Géki, Siren et celui de Bud ont disparu et je n'ai pas levé le petit doigt pour aller les aider. Devrais-je le faire ? Si ce n'est pour Athéna, au moins pour mes frères ?

- Je ne sais pas si tu dois le faire, mais malheureusement tu n'as pas le choix, nous avons vraiment besoin de toi.
- Ikki ????

Je ne l'ai même pas senti arriver. Revêtu de son armure divine du Phénix, mon frère me faisait face les bras croisés, son regard bleu acier fixé sur moi.

- Que fais-tu là, Ikki ?
- Ne poses pas de questions stupides, Seiya. Tu sais parfaitement pourquoi je suis là. Le moment est venu de reprendre ta place parmi nous. Les Titans sont des adversaires redoutables et…
- Vous ne pouvez pas les vaincre sans moi ?
- Si, je le pense.
- Alors ?
- Alors, à mon avis, Cronos n'a pas jeté toutes ses forces dans l'attaque du Sanctuaire. Il nous réserve quelque chose et nous aurons besoin de toi lorsque nous le découvrirons.
- Désolé, Ikki. Athéna m'a banni ; je ne suis plus un de ses chevaliers, vos affaires m'indiffèrent. Je suis étranger à cette bataille et ne m'en mêlerai pas.

Mon frère me regarda fixement. Quelque peu lâche, je détournai les yeux rapidement. Sans dire un mot de plus, il s'en fut.

***

Shun

Le rire d'Ophion résonna longtemps dans la maison de la Vierge. J'étais incapable de me défaire de l'image que j'avais dans ma tête : Seiya tuant Ikki, un de mes frères en tuant un autre. J'avais beau savoir qu'il ne s'agissait que d'une illusion, je n'arrivais pas à l'oublier. Je tombai à genoux, ma tête entre mes mains. Ophion s'approcha de moi.

- Le moment est venu de nous quitter, chevalier de la Vierge. Tu ne peux plus t'opposer à mes coups, ton esprit est obnubilé par mon illusion. Tu es vraiment pathétique ! Un chevalier d'Athéna incapable de se défendre au bout d'une seule attaque. Je n'aurais jamais cru que ce serait si facile. Tu ne mérites pas d'être chevalier, tu n'as pas l'instinct du tueur. Adieu, chevalier. Que les Vents de la Folie te terrassent !

Au moment où le poing d'Ophion s'abattit, une chaîne apparut et s'enroula sur son bras.

- Qu'est-ce… Que vient faire cette chaîne ?

Je me relevais péniblement. En levant les yeux, je vis l'armure d'Andromède, scintillante, qui venait me protéger. Sans que je fis un geste, elle vint remplacer mon armure d'Or. Une vague d'énergie me parcourut le corps, et je fis instantanément brûler mon cosmos.

- Réponds-moi, chevalier. Que vient faire cette chaîne et quelle est cette armure que tu as revêtue ?
- Ophion, je m'appelle Shun ; je suis le chevalier divin d'Andromède.
- Un chevalier divin ????

Je levai mon bras gauche et ma chaîne circulaire partit pour former mon cercle de défense.

- Ophion, à présent, tu ne peux plus m'attaquer.
- Comment ça ?
- Ma chaîne me protègera de tous tes coups, c'est un véritable mur physique et psychique.
- C'est ce que l'on va voir. Que les Vents de la Folie te terrassent !

Ma chaîne réagit immédiatement et envoya Ophion percuter une colonne. Le Titan se releva de manière incertaine. Maintenant !

- A mon tour d'attaquer, Ophion. Prépares-toi à mourir. Je ne te pardonnerai pas ton illusion. A moi, Vague de Tonnerre !

Ma chaîne triangulaire s'abattit sur mon adversaire à la vitesse de la lumière. Elle perça son armure de part en part. Il tenta une nouvelle fois de se relever en prenant appui sur l'une des colonnes, mais y renonça bien vite. Un dernier soubresaut et il expira.

***

Shina

J'ai assisté à la discussion entre Seiya et Ikki. J'ai entendu les -faux- arguments de Seiya. J'ai vu le regard méprisant qu'a lancé Ikki à son frère avant de partir. Je ne peux m'empêcher de me sentir responsable de ce qui nous arrive. Après tout, si j'avais résisté à Seiya, nous n'en serions pas là… qui donc puis-je tromper en disant cela ? Tout le monde sait, moi la première, que je suis incapable de lui résister. Si c'était à refaire, je recommencerais probablement. Mais les autres ont besoin de nous. Si ce n'était pas le cas, Ikki ne serait jamais venu ici. Il nous faut aller les aider.
Malheureusement, je connais Seiya ; il est tellement têtu qu'il refusera toute demande. Il va falloir ruser et même avec la ruse, je ne suis même pas sûre de parvenir à le décider. Le seul qui pourrait peut-être faire quelque chose, c'est Shiriu.

Où es-tu, chevalier du Dragon ?

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.