Chapitre 19 : Kanon, tu dois vaincre pour Athéna !


Zeus

Ainsi, ils ont réussi. Enfin, la première partie. Ils sont parvenus sur l'Olympe. J'ai beau savoir que les défenseurs de ma fille ont des ressources incroyables, je dois bien avouer que l'enlèvement d'Athéna du Sanctuaire avait sonné le glas de mes espérances. Le seul problème est qu'il leur reste à présent à vaincre l'invincible. Oh, je sais bien qu'il y a encore les Titans de mon père, mais les chevaliers d'Athéna sont suffisamment nombreux pour en venir à bout. Mais après…

***

Hyoga

Je me forçai à ne pas me retourner. Une fois encore, nous avions juré, même si nous ne nous l'étions pas dit, de tout faire pour qu'au moins l'un d'entre nous puisse sauver Athéna. Reste que cette fois, c'était loin d'être évident. Comme toujours, remarquez, mais là, je commençai à me demander si nous n'avions pas atteint nos limites. J'avais revêtu mon armure divine du Cygne, pressentant que ma protection du Verseau serait probablement trop faible pour affronter Karadios. Shun et Shiriu avaient d'ailleurs fait de même. Je me demandais brièvement où pouvait se trouver Ikki ; il n'était pas avec nous pour passer dans le vortex. Pourrait-il nous rejoindre ? Probablement. Ikki pouvait aller où il voulait comme bon il lui semblait. N'était-il pas arrivé aux Enfers sans être passé par le château sur Terre ? En revanche, si Seiya voulait nous rejoindre… Je m'arrêtais net. Il ne fallait pas penser à Seiya, il ne viendrait pas.
Autour de moi, le paysage était désert. La couche de nuage s'étendait à perte de vue et j'avais l'impression que la brume remontait à présent au-dessus de mes genoux. Tout à coup, je ressentis une cosmo-énergie qui me semblait familière.

- Montre-toi ! Je sais que tu es là, inutile de te cacher !

J'eus un rire sarcastique pour toute réponse. Une lumière apparut et Gygès, Cent-Bras de la Tourmente se trouva face à moi.

- Je te salue, chevalier du Verseau ! Quel heureux plaisir de te retrouver, enfin pour moi. Mais dis-moi, te voilà flanqué d'une autre armure, quelle est-elle ?
- C'est l'armure divine du Cygne.
- Oh ! J'ai donc affaire à un des fameux chevaliers divins d'Athéna ? Tant mieux, ma réputation n'en sera que meilleure.
- Parce que tu crois pouvoir me vaincre ?
- Mais voyons, cela tombe sous le sens ! Par les Hurlements Infernaux !

***

Kanon

Je me doutais bien que le Sanctuaire de Zeus ne devait pas être difficile à trouver. En effet, quel besoin les Dieux avaient-ils de se cacher si personne n'était venu ici depuis Héraclès ? Néanmoins, je me doutais également que les Titans de Cronos nous avaient tendu un piège. Personnellement, je voulais rencontrer celui qui avait tué Siren. Ce dernier avait été celui que je considérais le plus comme un ami, si tant est que je sois capable d'avoir des amis. C'était lui qui m'avait ouvert les yeux lors de la bataille entre Athéna et Poséidon. Le fait qu'il soit devenu chevalier du Cancer ne m'avait pas surpris outre mesure. Il avait toujours voulu se battre pour la Justice et la Vérité, alors le camp d'Athéna semblait la direction toute indiquée.
C'est alors que surgit de la brume un guerrier portant une armure bleu ciel, d'un bleu magnifique comme j'en avais rarement vu. Je reconnus la cosmo-énergie de celui qui avait vaincu Siren.

- Je te salue, chevalier des Gémeaux. Je suis Atlas, Titan du Ciel, ton adversaire.
- Je sais qui tu es. Tu es celui qui a tué Siren.
- Le chevalier d'Or du Cancer ? C'est exact, c'est moi qui ai battu ce valeureux guerrier. Etait-ce ton ami ?
- Oui, et je vais le venger.
- Ah ?
- Oui, mais je ne vais pas te tuer, ce serait trop doux. Je vais t'envoyer dans une autre dimension où tu erreras le restant de tes jours. Adieu, Atlas. Par le Triangle d'Or !

Je déclenchai mon attaque mais rien ne se produisit. Un sourire illumina le visage d'Atlas qui se transforma bien vite en énorme éclat de rire.

- Tu es risible, chevalier ! Croyais-tu vraiment qu'une attaque inter-dimensionnelle pouvait marcher sur l'Olympe ? A moi, maintenant. Par la Poussière d'Etoiles !

Son coup me frappa de plein fouet et m'envoya valser à une dizaine de mètres. Je retombai lourdement à terre, grièvement blessé. Son attaque était plus puissante que je ne l'aurais pensé.

- Et bien, Général Dragon des Mers, tu baisses déjà pavillon ?
- Comment m'as-tu appelé ???
- Tu m'as très bien entendu, Kanon. Pour qui te prends-tu ? Ancien combattant de Poséidon, tu as tourné casaque pour rejoindre Athéna. Qu'est-ce que cela t'a apporté ? Général haï par tes pairs, tu es devenu un chevalier solitaire, unanimement détesté par les autres défenseurs d'Athéna. Tu n'as pas compris, Kanon. Le combat en solitaire n'aboutit jamais à rien.
Tu te prétends défenseur d'Athéna et de la Terre, mais tu refuses d'aimer tes compagnons. Tu les aides parfois, certes, mais parce qu'ils peuvent t'être utiles.

Les paroles d'Atlas m'atteignirent chacune au cœur et me firent presque plus mal que ses coups. Je savais bien que j'avais mauvais caractère et que les chevaliers d'Athéna avaient du mal à me considérer comme l'un des leurs. Mais il fallait me comprendre. J'avais servi le Mal pendant la majeure partie de ma vie. Le fait de passer dans le camp du Bien était une décision nécessaire et juste, mais j'avais perdu mes repères. De plus, quelque part j'avais un petit peu honte de me battre aux côtés des chevaliers divins. Eux qui avaient tellement fait pour la Terre, avaient-ils réellement besoin d'un renégat comme moi ? Je me sentais mourir quand j'entendis à l'intérieur de moi une voix familière.

- Kanon, Kanon mon frère, m'entends-tu ?
- Saga ?
- Mon frère, tu dois cesser de te déprécier. Tu as largement gagné le droit de te battre dans l'arène avec les défenseurs d'Athéna, dont tu fais toi-même partie à présent. Tu fais plus honneur à l'armure des Gémeaux que je ne l'ai jamais fait. Tu portes en toi la confiance de tous les chevaliers d'Or morts au Mur des Lamentations et plus particulièrement la mienne et celle de ton ami Siren.
- Tu l'as vu ???
- Oui. Relèves-toi Kanon, le moment est venu de reprendre le combat. Tu dois vaincre pour Athéna et la sauvegarde du genre humain.

***

Shiriu

Franchement, je n'étais pas très rassuré. Ces deux Titans dégageaient une cosmo-énergie d'une puissance incroyable. Je pensais pouvoir en vaincre un, mais Shina le pourrait-elle ? Coéos me regarda, un sourire narquois aux lèvres.

- En garde, chevalier du Dragon. Je veux finir ce combat au plus vite avant d'aller écraser tes amis.
- C'est ce que tu crois ! Je ne te laisserais pas faire ! Par la Colère du Dragon !

Coéos leva le bras droit et para mon attaque sans dommages.

- Allons, chevalier du Dragon, dis-moi que tu as autre chose à me proposer que cette misérable attaque ? Montre-moi ce qu'est la puissance d'un chevalier divin d'Athéna.
- Tu l'auras voulu.

Je fis brûler mon cosmos et lâchai :

- Par les Cent Dragons de Rozan !

Une nouvelle fois, Coéos se contenta de lever son bras. J'étais éberlué. Qu'il pare facilement la Colère du Dragon, soit. Mais les Cent Dragons de Rozan…

- Je suis déçu, chevalier, très déçu même. Je pensais sincèrement que les chevaliers d'Athéna étaient plus puissants que cela. Puisque ce n'est pas le cas, il vaut mieux que je t'achève moi-même avant que tu ne souffres trop face à Karadios. Que les Griffes de la Nuit te déchirent !

Je plaçai mon bouclier devant moi et absorbai à mon tour son attaque. J'attendais une réaction surprise de sa part, mais il se contenta de hocher la tête.

- Je vois, on ne m'avait pas menti. Le bouclier du Dragon est bien l'une des plus solides défenses de l'univers. Malheureusement pour toi, je n'avais pas mis toute ma puissance dans mon coup, loin de là.
- Comment ?
- Oui, je voulais tester ce fameux bouclier. Voyons maintenant s'il peut résister à toute l'intensité de ma cosmo-énergie. Que les Griffes de la Nuit te déchirent !

Cette fois, mon bouclier ne put rien faire. J'eus l'impression de me faire déchirer de partout, comme si mon corps n'était plus qu'une plaie béante. Le sang coulait en cascade sans que je puisse l'arrêter.

- Chevalier du Dragon, l'heure est venue de nous quitter. Tu ne pourras pas résister une nouvelle fois à mon attaque.

Il avait raison. Je ne pouvais pas me défendre et mes attaques n'avaient aucun effet sur lui. Je fermai les yeux et demandai intérieurement pardon à Athéna pour mon échec.

- Adieu, Shiriu. Que les Griffes de la Nuit te déchirent !
- Par les Météores de Pégase !

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.