Chapitre 21 : Karadios entre en scène.


Atlas

En temps normal, j'aurais achevé mon adversaire après l'avoir mis au sol de la sorte. Je ne me considère pas comme une brute assoiffée de sang et je respecte mes ennemis. Je pense en avoir donné la preuve lors de mon combat contre le chevalier Siren. Mais je ne pouvais faire de même avec Kanon. J'avais vu la bataille des guerriers d'Athéna face à Poséidon du Tartare et la manière dont Kanon avait osé manipuler les Dieux et ses compagnons d'arme m'avait révolté. J'étais de plus persuadé qu'il n'avait rejoint les rangs d'Athéna que par pur opportunisme. Une telle ordure ne méritait aucune compassion.
C'est pourquoi je l'avais volontairement attaqué sur le plan mental après l'avoir frappé de mon attaque. Tel que je connaissais le personnage, je pensais qu'il se relèverait et tenterait de m'atteindre sans le moindre discernement. C'est pourquoi je ne fus pas surpris quand je le vis se relever, mais je le fus par ses paroles.

- Et bien, chevalier Kanon, tu refuses de te laisser mourir ?
- Je dois te remercier, Titan.
- Me remercier ??? Que veux-tu dire ?
- Tu m'as ouvert les yeux, Atlas. Je ne fais pas assez confiance aux chevaliers divins d'Athéna. Je n'avais pas compris le sens du mot amitié. Seiya et les autres ont bien essayé de m'ouvrir les yeux, mais je suis resté obtus, persuadé que ma force provenait de mon indépendance. Je me suis trompé. Aujourd'hui, je suis prêt à réparer mes erreurs et je vais commencer par te tuer avant d'aller prêter main-forte à mes amis.
- Parce que tu crois qu'ils te considèrent comme un ami ? Tu rêves, Kanon ?
- Tu as probablement raison. Mais je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour gagner leur confiance ; je me battrai jusqu'au bout de mes forces à leurs côtés, pour la sauvegarde d'Athéna et du monde. J'en fais ici le serment.
- Au nom de la déesse et de mes compagnons, je prends acte de ton serment, Kanon.
- Qui a parlé ?

Derrière Kanon, sans que je l'ai senti venir, se tenait un chevalier d'Athéna. Il possédait une cosmo-énergie extrêmement puissante. Il me fallut quelques instants pour mettre un nom sur ce visage déterminé que je savais avoir déjà vu quelque part, puis l'évidence m'apparut : devant moi se trouvait le plus grand défenseur d'Athéna, celui qui avait détruit Main Blade Winner et tué Hadès, le chevalier divin de Pégase.

- Seiya, fit Kanon dans un souffle, comment se fait-il que tu sois là ?
- Je suis venu vous prêter main-forte et sauver Athéna. Je ne peux pas t'aider Kanon, nous avons d'autres adversaires bien plus puissants que les Titans à affronter et le temps presse.
- Passes ton chemin, Seiya, je le vaincrai.
- Je sais. Fais attention tout de même Kanon.
- Toi aussi, Seiya, qu'Athéna te garde.

***

Le Sanctuaire de Zeus

Sur le trône divin se tenaient Héra et Cronos. Devant eux, à genoux, Athéna était ligotée de la tête aux pieds. Elle avait tenté de se libérer, vainement, avant de comprendre que ses liens avaient sans doute été fabriqués par le divin forgeron, son frère Héphaïstos. Elle était de plus prisonnière d'une prison de verre, probablement également l'œuvre de son frère. Elle savait que ce dernier n'était pas responsable, que Cronos l'avait sûrement obligé à exécuter ces travaux.

- Alors, Athéna, acceptes-tu mon offre ? Ta soumission en échange de la Terre.
- Ton chantage est ignoble, roi des Titans ! Mais aies-je vraiment le choix ?

A ce moment, la porte s'ouvrit avec fracas et livra passage à un serviteur de Cronos.

- Maître, maître, c'est terrible !
- Que se passe-t-il pour que tu oses me déranger ?
- Les chevaliers d'Athéna sont arrivés sur l'Olympe ! Ils ont commencé la bataille avec nos guerriers et Coéos a déjà mordu la poussière.

A ces mots Athéna releva la tête, les larmes aux yeux. " Mes chevaliers ne m'ont pas abandonné, pensa-t-elle, tout n'est pas perdu. "

- Combien sont-ils, demanda Cronos ?
- Six, maître.
- Six, fit le roi des Titans en réprimant un froncement de sourcils ?

Cronos jeta un œil vers sa prisonnière et vit que celle-ci avait repris courage.

- Ne te fais pas trop d'illusions, Athéna. Même si tes chevaliers venaient à bout de mes Titans, ce qui est peu probable, ils devraient affronter mon arme secrète. Et contre elle, ils sont condamnés, comme tu le sais.
- Tu fais erreur, Cronos, mes chevaliers finiront par venir à bout de tes guerriers, ils me sauveront à nouveau.
- Baignes-toi d'illusions, si tu le désires. Après tout, c'est tout ce qu'il te reste. Autre chose, fit-il en se tournant vers son serviteur ?
- Oui, seigneur, il semble que l'un des chevaliers du Zodiaque soit à l'entrée du Temple.
- Déjà ? Bien, il semble que l'heure soit venue pour toi d'entrer en scène, mon ami.

Cronos ne regardait personne en particulier. Pourtant, d'un renfoncement de la pièce se détacha une ombre, d'abord petite, qui grandit peu à peu pour atteindre plus de deux mètres. Cette ombre vint s'agenouiller devant Cronos.

- Je suis à tes ordres, mon maître.
- Bien, je t'ordonne d'aller te poster à l'entrée du Temple et tuer tous les chevaliers d'Athéna qui se présenteront.
- Il en sera fait selon tes désirs, mon maître.

***

Hyoga

Un bruit assourdissant vrilla mon cerveau. Je n'arrivais pas à m'en défaire et il ne cessait d'augmenter. Pourtant peu à peu, je parvins à me reconcentrer et à l'évacuer. Mon cosmos se mit à briller et je décelai une lueur d'inquiétude dans le regard de mon ennemi.

- C'est impossible ! Comment as-tu pu résister à mon attaque ? Le chevalier du Poisson n'y a pas résisté !
- Je crois que tu as sous-estimé la force des chevaliers divins d'Athéna, Gygès. Je vais te montrer à présent de quoi je suis capable. Adieu, Gygès. Que le Tonnerre de l'Aube te foudroie !

Mon coup envoya Gygès voler à plusieurs mètres, totalement gelé. Je repris bien vite ma route vers le Temple de Zeus, sachant que je devrais à présent affronter Karadios, avant de faire face à Cronos. J'espérais intérieurement qu'au moins un ou deux de mes compagnons pourraient venir m'aider, parce que je ne voyais pas comment je pourrais m'en sortir seul face à un tel guerrier.

***

Shiriu

Je regardai Seiya partir avec un sentiment mêlé de joie et d'inquiétude. J'étais heureux qu'il nous ait enfin rejoint, mais je sentais une ombre dans son cœur et j'avais peur de son intensité. Je m'approchai ensuite de Porphyrion qui, au lieu d'achever Shina, avait toujours les yeux rivés vers le corps sans vie de Coéos. Il secoua pourtant sa tête et se mit en garde.

- Chevaliers, je vais vous exterminer tous deux rapidement, afin de retrouver ce Pégase et venger la mort de mon ami.

Je concentrai mon cosmos et rappelai mon armure qui s'était déchirée face à Coéos. Elle s'était régénérée toute seule et très rapidement.
Je regardai Shina et vis qu'elle n'était pas en état de m'aider. Elle avait été grièvement blessée par la lance de notre adversaire. Cette dernière me rappelait d'ailleurs celle de Krishna de Chrysaor, Général de Poséidon. Je sus à ce moment-là comment faire pour me débarrasser de Porphyrion.

- Vous allez mourir, chevaliers ! Par la Lance Dorée !
- A moi, Excalibur !

La lame acérée d'Excalibur trancha net la lance de mon adversaire. Je lus l'incrédulité dans son visage. Il jeta au loin le reste de son arme d'un air absent.

- Je t'ai sous-estimé, chevalier, c'est un fait. Je ne pensais pas que les défenseurs d'Athéna étaient si forts. Je ne pensais pas non plus être obligé de faire appel à toute ma puissance pour te vaincre. Je te félicite, tu vas être le premier à recevoir mon ultime attaque. Par les Foudres Titanesques !

***

Shun

Quelque chose m'échappait. J'arrivais au Sanctuaire de Zeus et je n'avais pas rencontré un seul ennemi. Je m'arrêtai devant la grande porte qui devait donner accès au Temple Sacré. Ma chaîne se mit alors à réagir violemment, comme elle ne l'avait jamais fait. Sans que je le lui ordonne, elle se mit en position de défense et en concentrant des cercles devant moi. Je ne l'avais jamais vu agir de la sorte. Tout à coup, je distinguai une cosmo-énergie d'une puissance incommensurable.

- Je vois que la Chaîne d'Andromède est fidèle à sa réputation, chevalier. Malheureusement, ce n'est pas elle qui te protègera pas de mes coups.
- C'est ce que tu crois ! Et d'abord, qui es-tu ?
- J'aurais pensé que la réponse te serait déjà venue à l'esprit. Je suis Karadios, chevalier des Quatre Eléments.

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.