Chapitre 1 : Vers un monde de lumière !!!


Hyoga

Le sceptre de Saori traversa Hadès. Le dieu des morts était tétanisé, non par la douleur mais par la surprise. Intimement convaincu de sa supériorité et de celle de ses idées, il n'avait jamais envisagé l'éventualité qu'il puisse échouer. Et pire encore ! Il refusait d'admettre qu'il s'était trompé. Ses dernières paroles nous confirmèrent que jusqu'au bout il resterait fidèle à ses idées. Hadès s'écroula en proférant de vaines menaces. Mais je ne l'écoutais pas. Espérait-il encore triompher ? Pensait-il que ses idées seraient plus fortes que notre foi ? Comment pouvait-il penser que l'amour n'existait pas alors que Seiya venait de se sacrifier ? Il s'était sacrifié comme les chevaliers d'or, pour sauver Athéna et la Terre. Pour sauver des innocents, pour l'amour et la Justice sur terre. Ils avaient tous donnés leur vie pour servir leur idéal. Ils croyaient à ces idées abstraites que sont la justice et l'amour. Et jusqu'à leur dernier souffle ces courageux chevaliers s'étaient battus pour elles. Dès le départ ils savaient qu'ils n'en reviendraient pas vivants mais ils ont accepté librement de sacrifier leurs vies.

ET NOUS AVONS REUSSI !
Le corps d'Hadès avait été détruit. Il ne pourrait plus gouverner le monde sous cette apparence. La perte de ce qui lui était le plus cher allait le pousser à modifier ses plans. Le dieu des morts allait arrêter de vouloir envahir le monde. Il devrait désormais se contenter de régner sur le royaume des morts. Il arrêterait de pousser les autres divinités à la guerre. Les guerres saintes allaient enfin prendre fin (du moins je l'espérais). La Paix devait revenir sur Terre.
Nous avions vaincu la pire menace de l'humanité. LE DIEU SOMBRE. Le serviteur du mal ! Il avait été arrêté. Le monde était sauvé. Mais je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il reviendrait dans 250 ans. Aura-t-il changé ?
Doko nous avait affirmé que les guerres saintes cesseraient définitivement après celle-ci mais je n'osais y croire. La paix que nous avions tous attendu allait-t-elle vraiment apparaître ? Ce rêve allait-t-il enfin se réaliser. Je l'espérais.

Mais cette victoire, bien qu'elle fut colossale et vitale pour l'humanité, me laissait un regret.

Seiya était mort.

J'avais tendance à rester impassible devant les évènements. Je gardais toujours mon sang-froid. La mort et la perte des compagnons d'armes forment le lot quotidien des chevaliers. Mais j'étais atterré, démoralisé, abattu, découragé, effondré. Mon cœur se serrait. Tous mes souvenirs de Seiya défilaient devant mes yeux à la vitesse de la lumière. Je repensai à tous nos combats.

Je n'y croyais pas !!!
Je ne pouvais pas le croire !

Je ne voulais pas le croire…

J'avais toujours cru qu'il était invincible. Rien ne pouvait le blesser. Il se relevait toujours. Et maintenant je voyais sa dépouille inerte entre les bras de Saori. Je n'osais y croire. Je refusais d'y croire. J'aurais souhaité que ce soit un cauchemar, j'aurais voulu que tout ceci ne soit jamais arrivé. J'aurais voulu me réveiller. Qu'on me dise que tout ceci n'avait été qu'un immense cauchemar. Une horrible mascarade.
Maman … Camus … Isaak … … Seiya…

Et qui encore ?
POURQUOI ?
Pourquoi devais-je perdre tous ceux que j'aimais ?
Pourquoi cet imbécile avait-il intercepté l'épée d' Hadès ? J'aurais tellement voulu le faire à sa place. Mais je n'avais pas été assez rapide … Maudite soit ma vitesse !!!
Tout le monde aurait voulu qu'il reste en vie !
Alors pourquoi !!!!!!

Les larmes coulaient le long de mes joues. Je savais que tous les autres pleuraient comme moi. Même Ikki ne pouvait retenir ses larmes. Quelle perte !
Je ne pouvais pas m'empêcher d'y repenser. Je revoyais sans cesse sa mort.
Aaaahhhh !!! Je devais arrêter d'y penser !
Je devais rester froid ! Impassible !

Personne ne semblait s'en rendre compte mais Elision était en train de s'effondrer. C'était un vacarme assourdissant. Les temples et les tours s'effritaient. La terre tremblait. Le ciel se déchirait. Des nuages de poussières s'élevaient dans le ciel. J'entendais des roulements de tonnerre, il me semblait que la terre agonisait. Des rochers jaillissaient du sol avant d'être réduits en poussières. Des gravats nous retombaient dessus. La luminosité diminuait à cause d'un immense nuage noir qui remplaçait peu à peu le ciel déchiqueté.
Je regardai Saori. Elle pleurait et tenait fermement (et passionnément ?) Seiya dans ses bras. Je croisai son regard. J'y lu une détresse et une souffrance indescriptibles. Mais elle se ressaisit aussitôt. Avec toute la grâce qu'elle possédait, elle se releva majestueusement. Le courage et la détermination se lisaient sur son visage. Elle retrouva toute la force de la déesse de la guerre. Son cosmos se ralluma.

Saori se retourna vers nous. Elle pleurait comme nous. Mais elle pensait encore à nous. Athéna ! Elle pense toujours aux intérêts des autres avant les siens. Il fallait partir. Evidemment. Si nous restions ici nous mourrions aussi. Je faisais le vide dans mon esprit pour ne me concentrer que sur ça. FUIR ! Nous avons enflammé notre cosmos encore une fois et nous nous sommes téléportés. En fait c'est Saori qui nous a fait voyager parce qu'elle était la seule à avoir encore assez d'énergie pour accomplir ce miracle. Nous étions complètement épuisés par notre combat contre Hadès. Bizarrement nous avons emmené Seiya avec nous. Cette fois c'était fini pour lui ! Mais nous lui offrirons une tombe décente. On n'abandonnerait pas ce héros sur ce champ de bataille.

Nous partîmes dans les dimensions.

Je ne sais pas combien de temps nous avons erré. J'ai perdu connaissance à plusieurs reprises. Le temps semblait filer. J'étais assommé, engourdi, paralysé par la fatigue. Tout allait trop vite. Ce voyage avait duré plusieurs heures mais je n'avais eu conscience que de quelques minutes. Tout se bousculait dans ma tête. J'avais du mal à assimiler les derniers évènements. Je ne croyais ni à notre victoire ni à la mort de Seiya. Mais nous suivions toujours Saori qui nous redonnait sans cesse du courage. C'est dans ces moments que Seiya nous aurait été utile. Pour son souvenir, je jure de revenir vivant sur terre. Il ne se sera pas sacrifié en vain. Nous devons réussir pour lui. Mon cosmos s'intensifia et j'accélérais dans ce travers dimensionnel. Saori nous guidait, mais plus loin je sentais une présence.
C'était une aura qui m'était familière. Elle regorgeait d'amour et de courage. Seiya ? Non. Cette aura ressemblait à la sienne mais était empreinte d'une incroyable douceur. Et je sentais que l'espoir de cette personne traçait un chemin lumineux entre la terre et nous .

Allez ! Retournons vers notre monde de lumière !!!

Au sanctuaire

Les chevaliers survivants avaient perdu l'espoir de les revoir. Ils avaient entendu l'effondrement des enfers et doutaient de revoir leurs compagnons. Tous avaient ressenti la mort des chevaliers d'or et de Seiya. La lumière qui avait toujours illuminé leur destin venait de s'éteindre, pour toujours. Leur inquiétude augmentait sans cesse. Chevaliers de bronze, chevaliers d'argent, gardes ou apprentis, tous redoutaient l'inéluctable. Il semblait évident qu'Athéna et ses chevaliers avaient laissé la vie au cours de leur bataille. Cela faisait trois heures qu'ils avaient disparu. C'était inquiétant parce que d'habitude avec une téléportation, on pouvait aller n'importe où en une seconde. Malgré leurs doutes et leur anxiété ils choisirent de suivre l'exemple de Seika : garder espoir. Elle attendait en priant de toutes ses forces et de toute son âme. Elle tenait tellement à revoir son frère. Mais on ne sentait aucune Cosmo-énergie sur cette planète. Les chevaliers avaient gagné, ils avaient sauvé la Terre une fois de plus. Mais cette fois le prix avait été énorme. Tout le monde les attendait et en particulier Seiya. Tous ses frères espéraient qu'il avait survécu. Lui qui avait toujours su donner de l'espoir aux autres. Il était l'incarnation de l'espoir. Il était l'optimiste du groupe, celui qui croyait toujours que tout était possible. Et son courage sans borne l'avait conduit à accomplir des miracles. Il en ferait peut-être encore un ?

Le soleil s'était couché. Mais personne n'osait partir. Seika continuait de prier. Elle avait ce même optimisme que Seiya. Et elle avait eu le courage de partir à sa recherche. A dix ans seulement, elle avait traversé le monde pour le retrouver. Chacun d'entre eux avait continué sa quête. Et maintenant qu'ils allaient réussir, leurs espoirs semblaient s'envoler. Tous les autres redoutaient de ne jamais revoir les héros, mais tous voulaient continuer de croire.
Kiki se leva tout d'un coup comme si une mouche l'avait piqué. Les yeux écarquillés, tendu, attentif à tout, il scrutait les environs.

" _Vite ! Activez tous votre cosmo-énergie ! "
Personne ne lui posa de questions car tout le monde savait pourquoi il demandait ça. Et en fait tout le monde espérait qu'il avait raison. S'il demandait cela, c'était pour une bonne raison : ils revenaient. Les chevaliers en étaient intimement persuadés mais ils ne sentaient rien. Anormal ! On devait pouvoir sentir le cosmos d'Athéna de n'importe où. Kiki se serait-il trompé ? Dans un moment d'égarement et de détresse aurait-il simulé ce qui aurait rassuré tout le monde ? Non. Personne ne doutait de son sérieux en cet instant. S'il disait avoir senti quelque chose c'est qu'il avait senti quelque chose.

Et oui !
Tout le monde la sentit . Une cosmo-énergie sans pareille ! Une multitude de cosmo-énergies extraordinaires. L'espoir s'enflamma dans leurs cœurs. Avaient-ils survécu ? Oui ! Ils avaient dû survivre !
Tous se tournèrent vers le ciel. Les étoiles éclairaient faiblement le sanctuaire mais une immense lumière les illuminaient intérieurement. L'espoir brillait plus fort que l'obscurité de la peur.

Quand soudain !
Les cosmo-énergies disparurent, l'espace d'un instant.
Le silence se fit immédiatement. On entendit plus un bruit pendant une minute.
Puis une explosion d'énergie déferla dans le ciel. Une immense vague de lumière envahit le sanctuaire, la Grèce et le reste du monde.



Cet événement ne passa pas inaperçu sur terre. Tout le monde s'affola. Les astronomes crurent à une supernova, les militaires redoutèrent une bombe atomique, les voleurs pensèrent que c'était la police, les croyants espérèrent un message divin … Tout le monde fit des suppositions mais personne ne sut ce que c'était exactement.

Les astronomes ne l'apprirent que le lendemain. Un satellite avait enregistré l'événement. Il semblerait qu'un trou noir ait explosé. Evidemment l'hypothèse leur sembla, stupide, absurde et impensable. Les trous noirs n'explosent pas, ils implosent. Leur masse colossale leur permet d'attirer toute la matière, rien ne peut sortir d'un trou noir.

Par chance ils disposaient d'une explication théorique développée par Stephen Hawking, en 1974. Les trous noirs peuvent émettre une radiation composée de particules élémentaires (électrons, neutrinos ou photons). C'est un phénomène quantique extrêmement lent. Ainsi les trous noirs se vident progressivement de leur énergie. Juste avant leur évaporation totale, leur rayonnement s'emballe : ils émettent un flash très violent. Evidemment il y avait des équations et des formules complexes qui expliquaient ce phénomène mais personne ne trouva cette explication satisfaisante.

Les gens ne veulent pas connaître la vérité mais " une vérité rassurante ". Alors les experts américains de la NASA (car tout le monde croit qu'ils sont les plus malins) expliquèrent au monde qu'une série de ballons-sondes ( ceux qu'on utilise pour la météo) avaient explosé à cause d'un défaut de fabrication.
Certains profitèrent de l'événement pour faire croire à la menace d'une guerre, d'autres montèrent des sectes. De nombreux escrocs essayèrent de revendre des photos du phénomène.

Mais personne ne sut ce qui s'était vraiment passé ce jour-là.
Le trou noir n'en était pas un. C'était un couloir dimensionnel créé par Hadès lui-même. Ce passage reliait la Grèce au monde des morts (c'est pour ça que les héros grecs (et non allemands) ont pu se rendre dans le monde des morts) dans l'Antiquité.

Mais alors ? me direz-vous. Qu'est-ce qu'il fait au beau milieu de l'espace ce passage ?
Simple. La terre se déplace constamment autour du soleil. Mais le soleil bouge lui aussi. Et tous les deux mille ans il avance de plusieurs milliers de kilomètres. Comme Hadès est un professionnel en astrologie (son armée est composée d'étoiles) il recrée régulièrement des couloirs dimensionnels entre le monde des morts et la Terre. Le dernier était en Allemagne mais il en existe d'autres. Et bien sûr il ne pense pas à détruire les anciens passages (il se dit que les humains sont trop bêtes pour les utiliser). Et, par chance, Saori a retrouvé un de ces anciens passages et s'en ait servi.



Il n'y eut pas de bourrasques de vent, il n'y eut pas d'éclairs. En fait, rien ne se passa.

Tout le monde regarda le ciel. Que signifiait ce flash ? Etait-ce la destruction du monde des morts ? Etait-ce le retour des héros ? Pourquoi n'y avait-il plus rien ?

Plusieurs décharges d'énergies de couleurs différentes déchirèrent le ciel. Un rayon jaune fusa. Des étoiles filantes le suivaient.

Puis plus rien.
Tout le monde retint son souffle.
Ils avaient tous ressenti l'onde.
Le sol se mit à trembler doucement.
Le bruit gagna en intensité.
Les cailloux autour d'eux se mirent à trembler.
Le cosmos était agité. Les chevaliers d'argent, plus sensibles que les bronzes, ressentaient une grave perturbation. Des cosmos immenses étaient sur le point de s'éteindre.

Puis il y eut une explosion.
Tout le monde ferma les yeux.
Plus rien à nouveau.
Le ciel était redevenu normal, comme si rien ne s'était passé.

Kiki se mit à courir dans la direction des douze maisons. Tout le monde le regarda détaler sans comprendre. Quoi ? Qu'y avait-il là ?
Personne ne comprit mais tous le suivirent. Les chevaliers de bronze et d'argent (qui peuvent se déplacer à la vitesse du son) arrivèrent rapidement (et encore, c'est un euphémisme) devant le temple du bélier. Comme il n'y avait rien d'anormal, ils traversèrent cette maison et partirent en direction de celle du taureau. Le champ d'énergie protégeant le sanctuaire les ralentit mais ils continuèrent de progresser aussi vite que leurs jambes le leur permettaient. Ils montèrent en courant les marches menant à la seconde maison.

Et ils virent la maison du Taureau.

Ou plutôt ce qu'il en restait.

Le bâtiment était complètement détruit. Tout était en ruines, alors qu'il y a quelques heures cette maison se dressait encore fièrement. Qui avait pu causer une telle désolation ? Tout avait été rasé. Une telle annihilation aurait nécessité une énergie exceptionnelle. Les 12 maisons du zodiaque existaient depuis l'Antiquité et aucune d'entre elle n'avait été détruite. Quoique ! Celles du cancer et de la vierge étaient dans un sale état.
Mais là c'était pire ! Il ne restait plus un seul mur et plus un seul pilier debout. Il ne restait que des gravats, des cailloux ou des pierres (ce qui est la même chose).

Aussi étonnant que puisse l'être cet anéantissement, ce ne fut pas lui qui fut l'objet de l'attention des spectateurs. Tous les regards étaient rivés sur les six corps inconscients qui gisaient parmi les décombres.

Tout le monde resta figé une seconde. Personne n'osait bouger. Rêvaient-ils ? Etaient-ils en vie ? Etaient-ils morts ? Qui aurait le courage d'aller vérifier ?

Saori ouvrit les yeux.

Tout le monde fit exploser sa joie de les voir tous revenus. Mais ce fut de courte durée. Les armures des chevaliers les quittèrent et allèrent se reconstituer un peu plus loin. Tout le monde resta interdit devant ces armures. Qu'est-ce que c'était ?

Kiki n'attendit pas, il passa tout de suite à l'action en les téléportant immédiatement à l'hôpital.
Les autres ne comprirent même pas. Ils avaient à peine eut le temps de se réjouir qu'ils disparaissaient déjà. Sacré Kiki ! Il a bien la tête sur les épaules !

A l'hôpital

La fondation Graad avait construit un hôpital au Japon pour soigner les chevaliers blessés durant le tournoi intergalactique. Cet événement connu une fin tragique avec l'intervention des chevaliers noirs. Saori décida de garder cet hôpital fonctionnel. Il ne faisait pas de doutes que les chevaliers auraient besoin de soins tôt ou tard. Mais en attendant le bâtiment accueillait les japonais malades comme n'importe quelle clinique privée. L'unité de soins intensifs était toujours libre, c'était la règle. Quel que soit le jour ou l'heure, cette unité devait être opérationnelle et une équipe de médecins devait attendre d'éventuels blessés. Le docteur Kana, le chirurgien-chef, dirigeait l'équipe de nuit. Il avait veillé personnellement sur l'état des chevaliers de bronze après la bataille du sanctuaire. Comment des hommes avaient-ils pu survivre avec autant de blessures ? Il connaissait bien sûr la légende des chevaliers d'Athéna, mais même les légendes ont une fin. Ses patients s'étaient levé, il y a quelques jours, malgré leur état. Et depuis ils n'avaient pas reparu. Une " guerre sainte " avait peut-être débuté ? Même si le docteur ne participait pas directement au combat il était fier d'avoir apporté sa contribution à la victoire de la justice. Après tout il avait bien fait de travailler sérieusement à l'école et d'être devenu chirurgien. Si les chevaliers étaient en vie aujourd'hui c'était grâce à lui, et à toute son équipe. Oui le camp d'Athéna devait être victorieux ! Car il se basait sur l'esprit d'équipe. Tous les médecins, tous ceux qui avaient conçu les appareils médicaux, tous les travailleurs qui avaient aidé les chevaliers depuis le début, c'était aussi leur victoire. A condition bien sûr qu'il y ait une victoire ! Le manque de nouvelles était inquiétant. Il avait dû soigner deux gardes du sanctuaire la nuit précédente. Leur état physique était désastreux, il n'y avait que son hôpital, à la pointe de la technologie, qui avait une chance de les sauver. Leur état mental était encore plus dramatique ! Ils étaient victimes de cauchemars et d'hallucinations. Ils parlaient tout le temps de spectres ( ???). Mais le plus étrange dans tout cela, c'était la manière dont il avait atterri dans son hôpital. Les blessés étaient apparus comme par magie. Ce n'était pas la première fois qu'il assistait à ce phénomène. A la fin de la bataille du sanctuaire, les quatre chevaliers étaient apparus de la même manière. Pas exactement, il y avait aussi un homme en armure d'or. Ce devait être lui qui les avait amenés. Cet individu qui les avait fait apparaître comme par magie, le docteur n'aurait su dire si c'était un guerrier d'Athéna. C'était un homme aux allures efféminées, avec de longs cheveux mauves. Et le plus étonnant, c'est que cet individu s'y entendait en chirurgie. Il n'avait certes pas autant d'expérience qu'un chirurgien diplômé , mais il avait réussi à stopper les hémorragies des blessés et de plus ce chevalier avait su donner un rapport précis et détaillé de toutes les blessures qu'il fallait soigner en priorité.
Tous ces souvenirs lui revenaient en mémoire. Pourquoi ? C'était sans doute un mauvais pressentiment.

Sept personnes apparurent dans le hall du bâtiment à la grande surprise de tous. Les infirmières poussèrent des cris de surprise, les assistants laissèrent tomber le matériel qu'ils transportaient, les gardes dégainèrent leurs armes (comme si des cadavres risquaient de les attaquer).
Kiki ne perdit pas de temps en paroles futiles.
" _Vite ! Soignez-les rapidement. Mademoiselle Saori Kido a besoin de soins urgents et les autres sont dans un état déplorable. Faites venir les médecins tout de suite "
Personne ne connaissait ce jeune enfant bizarre mais tout le monde ici présent reconnut mademoiselle Kido (la propriétaire). Les médecins réagirent avec une incroyable vélocité. Avec une célérité digne des messagers d'Hermès, ils emmenèrent les blessés en salle d'opération. Les chirurgiens et les anesthésistes accoururent au bloc opératoire. Tous les spécialistes disponibles s'y rendirent. "

Ils avaient foi en la médecine, foi en leurs capacités. Et surtout, ils voulaient garder leur emploi !
Alors ils allaient se battre. Les médecins allaient utiliser toute leur intelligence, tout leur savoir et pousser leur agilité jusqu'à l'extrême limite. Ils allaient enflammer leur cosmos (enfin…leur détermination).
Mais un problème allait se présenter. Ces courageux guerriers de la médecine moderne allaient devoir relever leur plus grand défi. Toute leur vie, ils s'étaient battu pour sauver des vies. Ils avaient affronté mille épreuves et mille défis : les études, les examens, les maladies, les blessures, les cancers, les virus … Ils avaient combattu fièrement et courageusement les ennemis du corps humain. Ils n'abandonnaient jamais. Tant que la flamme de l'espoir brûlait en eux, ils se relevaient et ils continuaient le combat. Ces médecins étaient fiers. Fiers de se battre pour des innocents. Ils avaient fait le serment d'Hippocrate.Ces chevaliers de la médecine n'étaient pas au service d'une divinité ou d'un chef. Non. Ils se battaient pour un idéal.
Mais cette fois-ci, l'épreuve serait insurmontable. Leurs patients, malgré leur volonté farouche de vivre, allaient mourir dans quelques minutes. Pouvaient-ils abandonner ? Avaient-ils le droit d'abandonner ? Quand on sait qu'on va échouer, faut-il se battre ? Oui ! Ils défendent un idéal. Ils ont juré de soigner tout le monde, et même les condamnés. Alors ils ne se demandaient pas s'ils allaient abandonner, non. Ils se posaient cette question.

Comment les soigner ?

Ils étaient dans un état inhumain. On aurait dit qu'ils avaient fait trois guerres à eux seuls (ce qui était le cas d'ailleurs mais ils ne pouvaient pas le savoir). Les médecins et les infirmiers firent de leur mieux.Ils couraient partout dans les couloirs (comme dans " Urgences ").
Pendant dix minutes ce fut la panique, puis ils réussirent à s'organiser. Ce fut une bataille terrible. Quand le courage leur revint, ils oublièrent leurs peurs. Les docteurs ne pensèrent qu'à gagner.
Multipliant les attaques, variant les techniques, feintant l'ennemi, ils faisaient de leur mieux.

Kiki, qui patientait dans le hall, entendait les spécialistes crier les noms de leur attaques et d'autres mots étranges.

" Défibrillation ! " " Scalpel ! " " Découpez-moi ça ! " " Pompez ! " " Aspiration ! " " Faîtes-lui une injection " " Allez me chercher du sang " " Oups ! Je me suis coupé un doigt ! " " Bon ! Il vient ce scalpel ! " " Epongez ! " " Aspiration ! " " C'est bon ! Il est tiré d'affaire ! " " Il lui manque le cœur à celui-là ! On dirait qu'il s'est pris un coup d'épée ! " " Ah ! Le mien s'est pris un trident dans le dos " " Bon ! On va essayer une injection intra-vasculaire " " Il est à qui ce doigt ? " " Reculez-vous ! " " Aération ! " " Il lui faut de l'oxygène ! " " Compression ! " " On va opérer sa jambe cassée ! " " Bon ! Mon scalpel !!! " " C'est ici qu'on a demandé un scalpel ? Non, va voir à côté " " Pompez ! " " Passez-moi les radios " " Attachez-le il va tomber " " Faîtes gaffe ! C'est la propriétaire, si on la tue, adieu nos salaires " " Amenez plus de sang !" " On va le perdre ! On va le perdre ! " " Eh non ! On l 'a pas perdu ! " " Préparez-moi 50mg d'adrénaline ! " " Préparez-moi une solution de 8mg de tetrachlorhydroheptacarbonato de sodium " " De Quoi ? " " Le truc vert ! " " Ah Ouais ! " " Bon laissez tomber le scalpel, j'en ai trouvé un autre " " Epongez ! " " Plus d'oxygène " " Il est stable ! " " Flûte on l'a perdu ! " " Mince ! J'espère qu'il était pas important " " Montrez-moi ces radios ! M… ! Tous ses os sont cassés ! Comment voulez-vous réparer ça ? " " Courage ! Tant que la flamme du cosmos sera avec nous ! Nous continuerons ! " " Aspiration ! " " Pompez ! " " Cercle de défense autour de l'os ! " " Ouais, de la glace par ici " " il est complètement brûlé " " Il a des bouts de métal entre les os " " Anesthésiste ! Vous dormez ou quoi ? " " Du fil 04 pour recoudre " " Scalpel ? " " Il est à qui ce doigt ? " " Celui-là a une paupière déchirée " " on s'en fiche, on s'occupe d'abord du cœur " " Pas de traumatismes crâniens ! " " Les analyses de sang ne montrent rien " " Oxygène " " C'est bon, rythme cardiaque et respiration stables " " le mien est sauvé " " Aspiration ! " " Eclairez ! Je n'opère pas dans ces conditions " " Jusqu'au bout nous nous battrons pour la justice ! " " Ouaip ! Enfin plutôt pour nos salaires " " C'est bon, la jambe est réparée, mais il lui faudra du repos " " on les collera en soins intensifs pendant un an après ça " " On a des problèmes " " Le mien n'a plus de sucres dans le foie " " le mien n'en a plus du tout, mauvais pour les poumons ça " " système nerveux touché " " on peut l'opérer ? " " Non ! Ces cellules ne se régénèrent pas normalement, il nous faudra des cultures " " Vous croyez qu'on peut les sauver ? " " Mes radios ! " " Du fil 09 ! Quinze points de suture " " Rassurez-vous ces hommes ont des capacités de régénération inhumaines " " Scalpel ! " " Pas ça ! " " Seringue ! " " Oxygène ! " " Signes vitaux stables " " C'est bon ! Hémorragie interne stoppée " " Radio ! Non en fait je préfère la télé " " Aspiration ! " " Du fil " " Ils sont inconscients depuis un moment " " Vérifiez qu'ils dorment " " Allez ! Il faut qu'on le sauve ! " " Ensemble nous allons frapper Hadès un grand coup ! " " Houlà ! Service psychiatrique, on a un de vos patients " " mais non, c'était une métaphore " " Scalpel !!! " " Il me broute avec son scalpel " " Aspiration " " Mais oui on aspire !!! " " Oxygène ! " " radios ! " " Ah ! On a un IRM ? " " C'est quoi un IRM ? " " Attendez je règle l'oscilloscope " " N'oublie pas de calibrer " "Bon il vient ce fil, il va pas se recoudre tout seul " " Il est vivant ? " " Il a intérêt ! Avec tout le mal qu'on se donne "

La situation était critique. Rien n'était joué. Les médecins semblaient reprendre l'avantage.
Mais rapidement la première mauvaise nouvelle (et espérons la dernière) tomba. Le médecin personnel de Seiya vint voir Kiki dans le hall.
" _Je suis désolé mais le chevalier Pégase est mort.
_Non ! C'est impossible ! Pas lui !
_Je suis désolé. Son cœur a été transpercé et il est mort depuis plusieurs heures.
_Non ! Ce n'est pas possible je sens encore son cosmos.
_Je ne sais pas ce que ça veut dire mais je pense que rien ne pourra le ramener. "

NON ! PAS SEIYA !
Il resta bloqué quelques instants. Le jeune garçon refusait de voir la vérité en face. Si c'était vrai ce serait trop horrible, les conséquences seraient catastrophiques. Si Seiya était mort alors c'était la fin des chevaliers d'Athéna. Et le pire c'est qu'il ne pouvait s'empêcher de penser à son maître. C'était un Chevalier d'or exceptionnel. Mais si Seiya y était resté, Mü n'avait aucune chance de revenir. Comment un chevalier d'or aurait-il pu mourir ? Leurs armures étaient invincibles. Et pourtant Seiya est mort en portant l'armure du sagittaire.
Une petite minute !Ce n'était pas l'armure du sagittaire qu'il portait. Qu'est-ce que c'était ? Quelles étaient les armures que les autres portaient quand ils étaient arrivés ? Ce n'étaient pas des armures d'or ! Ce n'étaient pas des armures de bronze non plus. Qu'est-ce qu'il y avait de plus puissant ? …

Des Kamui ?
Mais comment ?
Une minute ! Mü m'avait déjà raconté une histoire à ce sujet. Des armures qui avaient reçu du sang divin.
ON EST EN TRAIN DE RATER QUELQUE CHOSE !
Il se téléporta au sanctuaire.

Le médecin resta immobile un moment. Perdre un patient n'est jamais heureux mais les hommes ne sont pas des dieux. Un jeune assistant arriva.
" _C'est vous qui demandiez un scalpel ?
_Dégage. "

Au sanctuaire

Kiki était parti depuis vingt minutes quand il réapparut soudainement. En fait, son retard était dû au fait qu'il avait dû remonter les marches menant à la deuxième maison, enfin ce qu'il en restait. Et les autres attendaient là, perdus, déboussolés.
" _Ils sont à l'hôpital. Ils vont bien pour le moment.
_C'est vrai ?
En réalité, il n'en savait rien. Seiya était mort, c'était dramatique mais pour le moment il fallait s'occuper d'autres choses.

_Mais il y a plus urgent.

Kiki se baissa vers la mare de sang, seul signe du passage des héros, et en ramassa. Il se dirigea vers Jabu et mit du liquide rouge sur son armure.

_Kiki ! Qu'est-ce que tu fais ? demanda le chevalier de la licorne horrifié.

_Ne discutez pas. Je dois mettre leur sang sur vos armures endommagées, vous comprendrez plus tard.

Tout le monde eut un mouvement de recul. Mais ils avaient une idée de ce qu'il faisait. Le jeune garçon recommença son manège avec toutes les armures.

_Bon tu vas nous expliquer à quoi rime tout cela, s'impatienta Shina.

Mais elle s'interrompit en voyant son armure en train de se régénérer. Les fissures disparaissaient, les morceaux se ressoudaient. Des morceaux déchiquetés se reconstituaient.

_Qu'est-ce que ?!

Les sept armures de reconstituèrent. Elles avaient changé d'apparence ! La surface de protection s'était agrandie. Mais, surtout, leur puissance avait considérablement augmenté.

_Que ?
_J'ai régénéré vos armures, expliqua Kiki. Maintenant il faudra y faire attention. Il n'y a plus personne pour les réparer. "

En disant il repensa à son maître. Il ne voulait pas y croire. Il avait pourtant senti son cosmos s'enflammer jusqu'à son paroxysme avant de disparaître. Mais comme disait Seika " Tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir ".

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Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.