( Ikky ) Dix-huit jours après la victoire contre Hadès, je suis en assez bon état puisque je suis sur pied. Je fut le premier de mes frères à me réveiller et à remarcher. Après tout, c'est normal, question de nature : je suis le Phœnix. L'après convalescence est difficile à supporter surtout parce qu'Athéna n'est plus là. Il y a tout un monde, celui du Sanctuaire, à réorganiser et même si je ne me suis pas concerné par ces événements, puisque je m'en irais quand je serais rassuré sur l'état de santé de ceux qui me sont chers, cela demeure tout de même un contexte agité. Le seul point positif est que les guerres saintes sont terminées ! Au moment où je me réveillé ce matin, je sentais qu'il allait se passer quelque chose aujourd'hui et pas un événement mineur ! Mon sixième sens m'a rarement trahi, mais j'ai préféré n'en parler à personne pour ne pas brusquer le cours des choses. Evidemment, je ne suis pas tromper : je n'avais pas fait cinq pas hors de ma chambre que je vis un Seiya titubant sortir de sa chambre comme s'il s'était saoulé toute la nuit. Cependant, je remarquais qu'il était debout mais complètement ailleurs, je compris alors qu'il utilisait son nouveau don de télépathie. La seule véritable question était de savoir avec qui il discutait ! Néanmoins, il ne cessait pas de répéter complètement hébété : " Athéna, Athéna, j'arrive, je vais t'accueillir chez toi " J'eus à peine le temps de me rapprocher de lui à un rythme qui ferait rire n'importe quel être humain, tout médecin qu'il puisse être, que je compris qu'il était en relation avec notre déesse, Athéna. Alors, il me parut évident que si je voulais en savoir plus par rapport à cette dernière, je devais suivre Seiya et le soutenir du mieux que je peux. ( Quelle mini-bande d'éclopés nous devions avoir l'ai tous les deux ! ) Sur le chemin qu'empruntait Seiya et qui nous faisais sortir de l'infirmerie, nous croisâmes successivement Hyoga, Shiryu, Shun et enfin tous les autres chevaliers du Sanctuaire sans oublier Kiki et Seika, qui était bizarrement en grands discussion avec nos 2 derniers chevaliers d'argent. Je les mis rapidement au courant de la situation. Il faudra que je pense à éclaircir cela ou au moins en parler à Seiya, cela me paraît étrange qu'elle soit toujours avec elles. Finalement, il nous dirigea vers l'arène où il avait acquis son armure de Bronze de Pégase qui était devenue armure Divine. Au moment où nous entrâmes véritablement dans l'arène en marchant sur ce sable qui avait du voir de nombreux combats, une explosion de cosmos terrifiante ouvrit un passage inter-dimensionnel sous nos yeux ébahis. Instinctivement, nous nous mîmes tous en garde tandis que Marine plaçait Seika entre elle et le passage. Du moins tous ceux qui pouvaient se mettre en garde et appeler leur cosmos le firent. Mais, au bout d'un court moment, Seiya se retourna vers nous et nous dit qu'il n'était pas nécessaire de rester comme cela. Décidément, mon frère était très étrange depuis que nous étions revenu des Enfers ! Et puis, d'un seul coup aussi soudainement qu'était apparu le passage, il délivra sa " cargaison " et quelle importance avait-il ! Sous nos regards médusés, au limites de l'incroyable, apparut dans toute sa splendeur de déesse Athéna. Elle était vêtue d'un toge à la romaine qui était d'un blanc immaculé et tenait à son bras droit le Bouclier de la Justice et dans sa main le Niké, qui avait tué Hadès. Ce qui m'étonna fut qu'elle tenait au dessus de sa main gauche une armure, son armure mais d'une taille plus importante que la statuette que nous avions eu tant de mal à lui apporter à Elision. Et cette atmosphère céleste qui émanait de sa personne et qui me semblait encore plus importante que d'habitude me fit presque croire que j'hallucinais tous yeux ouverts par rapport à ce qui s'offrit à nos visions abasourdies. En effet, 2mètres en arrière de Saori se tenait debout les 12 chevaliers d'or vêtus de leur habit de lumière. Du Bélier aux Poissons en passant par le chevalier de la Vierge, tous étaient là tout comme ils furent réunis pour détruire le Mur des Lamentations. Et je ne parle pas du bonheur qui s'ensuivit. Hyoga et Camus, les magiciens de l'eau et de la glace, réchauffèrent l'atmosphère, qui était sous le coup de l'émotion de cette apparition. Enfin, je dois dire, pour être honnête, que c'est Hyoga qui se jeta sur son maître tant il n'avait espéré vivre cet instant. Suivirent Shiryu et Dohko se saluèrent à la chinoise avant de tomber dans les bras l'un de l'autre. Il s'ensuivit d'autres retrouvailles entre par exemple Marine et Aiola, qui fut du moins en ce qui me concerne la plus grande surprise. En effet, ce chevalier "glaçon" qui avait fait souffrir Seiya durant les 6 ans de son entraînement était de toute évidence très éprise du chevalier du Lion. Je remarquais d'ailleurs que je n'étais pas le seul surpris : Seiya devait avoir l'impression d'halluciner et la plus ébahie fut sans doute Shina, dont on pouvais deviner la surprise à travers son masque tant il était perceptible, même sans un sixième sens au mieux de sa forme. La personne la plus importante de nos vies de chevaliers, Athéna, était également présente. Elle avait déposé ses attributs à ses pieds et elle était entourée des autres chevaliers de bronze et d'argent. Comme on ne peut s'en douter, Jabu était presque sur les genoux pour mieux se faire remarquer d'elle. Seiya figurait en bonne place sur la liste des personnes les plus proches de Saori-Athéna. Bref, ce fut un grand moment d'émotion, surtout pour moi. Ce que je dis actuellement est mesquin : même moi j'étais content. La preuve, je réussis même à faire un mouvement de tête à Shaka. Je ne saurais dire combien de temps dura cet heureux événement mais, s'il n'y avait qu'un moment à retenir, ce serait sans hésiter pour moi comme pour les autres, la première rencontre entre les Gémeaux de notre ordre : Saga et Canon, qu'aucun des chevaliers divins et anciennement de bronze n'avait revu depuis les Enfers ! J'ai toujours pensé qu'il s'en sortirai, mais que Saga soit vivant, c'est incroyable : quelle famille ! ( Saga ) Quel moment bizarre ! Sans doute le plus étrange de toute ma vie, qui pourtant ne manque pas d'évènements particuliers ( même certains que je souhaiterais éviter ). C'est comme attendre, espérer une échéance que l'on redoute. Je pensais l'avoir tué en le laissant dans la caverne du Cap Sounion, mais j'avais appris plus tard qu'il continuait à faire le mal en manipulant Poséidon. Cependant, quelle fierté j'avais ressenti quand il avait pris ma place en tant que chevalier des Gémeaux et qu'il faisait plus honneur à cette armure que je ne l'avais jamais fait. Le véritable problème qui n'a cessé de m'habiter depuis plus de treize ans est la honte que je pensais éprouver en face de lui. Et même lorsque je fus possédé, je ne pouvais n'empêcher de penser à mon jumeau, sous la forme de remords. Là, à ce moment précis de mon existence, de nos existences, nous allions nous rencontrer et en plus aux yeux de tous. C'est tellement fort que je ne sais pas comment réagir. J'ai beau avoir eu le temps de me préparer à ce moment depuis trois jours, je ne sais pas quoi faire. Et ce qui m'étonne le plus c'est que Canon a l'air d'être dans le même état que moi ! Lui le général Dragon des Mers, celui qui représentait le mauvais côté des Gémeaux ou au moins le côté négatif et ce depuis notre plus tendre enfance a l'air d'être presque hébété ! Finalement, je me laissa aller ( c'est horriblement inhabituel surtout de la part d'un chevalier d'or, qui est l'un des plus expérimentés de cette génération ) : je prends Canon dans mes bras et je le serre comme si on allait nous séparer dans la seconde qui aurait suivit. Mais il répondit à mon accolade de la même manière. Je ne me rappelle pas avoir été aussi heureux de toute ma vie ! J'ai toujours pensé que nous nous retrouverions dans la mort mais pas dans cette vie et encore moins au Sanctuaire, lieu de toute notre enfance. Le temps suspendit sa course, tout s'arrêta pour permettre les retrouvailles de 2 êtres opposés et complémentaires de se réunir après treize ans de séparation. Tous mes sentiments et ceux de Canon aussi étaient en pleine confusion, alors que notre sang, lui état en pleine ébullition… Ce fut extraordinairement " parfait ". |